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Marie Canavaggia (Traducteur)Claire Tomalin (Auteur de la postface, du colophon, etc.)
EAN : 9782714309396
437 pages
José Corti (15/03/2007)
3.94/5   71 notes
Résumé :
Le Retour au pays natal commence par l’une des plus prodigieuses descriptions de la lande qu’ait produite la littérature anglaise « la vraie matière tragique du livre » pour reprendre l’expression de D.H. Lawrence, grand admirateur de Thomas Hardy.

Sur cette lande, un homme entièrement rouge, des pieds à la tête, avance très lentement dans une petite carriole, c’est « l’homme au rouge » qui marque les moutons de sa craie vermillon.

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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Un titre qui vous a des airs de recueil poétique, une couverture qui évoque cette magnifique campagne anglaise chantée par tant d'écrivains - à commencer par le grand et talentueux Thomas Hardy dont le nom seul est l'écho de bien des plaisirs de lecture -, tel se présente au lecteur "Retour au pays natal".

Il semble impossible de parler de ce roman sans placer la lande comme personnage principal de l'oeuvre. Omniprésente, décrite tantôt dans le détail, tantôt dans la pleine majesté de sa beauté indomptée, la lande du Wessex est ce paysage stérile couvert de durs ajoncs et de frêles bruyères, cher au coeur de tous les romantiques et, plus particulièrement, de tous les amoureux de littérature anglaise, et qui possède en Thomas Hardy un héraut passionné et passionnant. Sur le fond de ce décor tourmenté qui se prête aussi bien à la tempête qu'à la scène pastorale, nul se s'étonnera de voir se déchaîner les passions et les éléments.

Sa terre si hostile au labeur de l'homme, le souffle de son vent si libre et sauvage, les feux de joie sacramentels de ses paysans si vivants et les eaux de ses ruisseaux si vives forment un décor aussi fascinant qu'effrayant. Refuge pour les uns, prison pour d'autres, la lande ne peut laisser ses habitants indifférents, ni les lecteurs.

Une fois de plus, Thomas Hardy noue un drame aux accents romanesques enlevés où les coeurs et les âmes sont meurtris par les ironies de la vie, les malchances de l'existence et les revers du destin.


Challenge PAVES 2016 - 2017
Challenge 19ème siècle 2016
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Thomas Hardy n'arrêtera pas de me surprendre! Une fois de plus il vient de me subjuguer avec sa façon assez particuliere de traiter ses intrigues avec délicatesse du début jusqu'à la fin. Ici, il fait de la lande d'Egdon, un personnage à part entière, il en fait longue description au tout début, préparant le lecteur à vivre des aventures les plus prodieuses autour de cette lande. En effet, dans le retour au pays natal, tout va se jouer autour de cette lande, de la séduction, des histoires d'amour évoluant un peu comme en spirale, des commérages qui occupent une place de choix dans ce livre, de la joie de vivre en communauté et aussi des drames qui fragilisent les relations entre les personnages ou des personnages eux-mêmes...
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C'est la grande classe!
L'écriture est élevée et raffinée, les paysages sont grandioses et brumeux, les forêts sombres et profondes, traversées par un grand vent de tragédie...on a là tout Thomas Hardy dans sa pureté.
C'est un grand cru!
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Une fois de plus je ne pourrai jamais faire une critique objective sur cet auteur, et croyez-moi je suis sur l'avant dernier ouvrage de Thomas Hardy et là je commence à m'attrister gravement.
Je viens de lire un roman qu'il avait écrit avant Tess ou encore Jude l' obscur et bien évidemment, nous avons de telles descriptions de la lande d'Egdon qu'on s'y croirait y vivre.
C'est écrit avec une telle poésie et tellement soporifique pendant au moins 9 ou 10 chapitres que quiconque ne connaîssant pas la plume de Hardy le refermerait de suite... mais pas pour moi, et c'est bien pour cela que je conseille de lire ce roman uniquement aux lecteurs-trices qui ne lui attribuent que des qualités. Si Hardy n'est pas un auteur fétiche pour vous alors passez votre chemin car l'ennui serait trop présent dans ce roman. Vous perdrez tout votre temps en lecture.
Bref, des personnages comme Thomasine, Eustacia, un étrange "homme au rouge", un cousin revenant sur la lande après avoir vécu sur Paris, un amoureux comme Wildeve et toujours cette ambiance lourde de mystère autour de mariages de convenances à la fin du XIXe sans oublier les déceptions liées aux unions ratées eh bien on a de quoi lire... sans trop d'action bien sûr car la mélancolie règne en maîtresse.
Mais c'est bien connu chez Hardy, pas d'étonnement pour finir à l'eau de rose et faire plaisir au lecteur non non.
Car "les détails connus d'un amour au dénouement aussi dramatique furent grossis, faussés, retouchés, et l'histoire véritable des deux héros n'offrit bientôt plus grande ressemblance avec la version qu'en donnaient les bavards".
J'en resterai aussi à la fin que Thomas Hardy a bien voulu écrire et non pas à celle que l'éditeur a bien voulu publier.
Quand on connaît cet auteur, on sait où s'arrêter à la lecture.
On savoure ce très beau roman.
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Dans la lande de la région d'Edgon, quelque part dans le Wessex, une année et un jour voient se dérouler de nombreux événements : Des feux de joie dans les hauteurs de la lande ; Des promesses d'amour et des promesses non tenues ; Des mariages manqués, des mariages conclus et des mariages tristes ; Des changements plus ou moins heureux de profession.

Thomasine Yeobright, Damon Wildeve, Clym Yeobright, Eustacia Vye et Diggory Venn composent la farandole de personnages qui se retrouvent dans la nuit ou sur les chemins de la lande. « Le crépuscule et la lande d'Edgon composaient à eux deux un ensemble majestueux sans sévérité, émouvant sans ostentation, éloquent dans ses conseils, sublime sans sa simplicité. » (p. 7) Et ce sont évidemment les personnes qui sont à l'image de ces lieux modestes et patients qui finiront heureux. « La jeune fille semblait créée pour inspirer un poète : la bien décrire eût été la chanter. » (p. 40) Les ambitieux, les inconstants et les fiévreux ne trouvent pas leur place dans ce recoin d'Angleterre qui appelle au calme de l'âme. « S'éprendre de leur propre déconfiture amoureuse est un instinct chez certaines femmes. » (p. 151)

Dans l'oeuvre de Thomas Hardy, ce roman tient davantage de Jude l'obscur que de Loin de la foule déchaînée. Il y a l'insatisfaction de ceux qui pensent pouvoir trouver une meilleure place dans ce monde, et l'hésitation amoureuse entre plusieurs prétendants ne se dénoue pas aussi paisiblement que pour Bathsheba. «  Être aimée jusqu'à la folie, tel était son désir profond. L'amour représentait pour elle le seul antidote contre le vide dévorant de ses jours. Et elle paraissait soupirer après cette abstraction appelée l'amour passionné plus qu'après un amant. » (p. 70) J'ai retrouvé avec bonheur le Wessex, contrée imaginée par l'auteur, et je rêve de la voir se concrétiser sous mes yeux. Cette nature fruste, mais bonne a tout pour me plaire. « Il est impossible de vivre ici à moins d'être un oiseau sauvage ou un peintre paysagiste. » (p. 89)

De l'auteur, lisez également Tess d'Urberville, le maire de Casterbridge, Les intrus de la Maison haute ou encore Une femme d'imagination.
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Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
L'humanité entre en scène, la main dans la main du souci

Sur la route marchait un vieil homme. Il avait la tête blanche comme le sommet d'une montagne, les épaules voûtées, quelque chose de délabré dans l'aspect général. Il portait un chapeau de toile cirée et une vieille vareuse de marin, avec des ancres sur ses boutons de cuivre. En main, il tenait une canne à pomme d'argent dont il heurtait le sol avec régularité - s'en servant vraiment comme d'une troisième jambe. Sans doute avait-il été autrefois officier de marine.
Devant lui s'étendait la route - longue et fatigante, sèche, déserte et blanche. Rien ne la séparait de la lande : elle en divisait seulement la vaste et sombre surface comme une raie divise une chevelure noire, se rétrécissait, se courbait enfin pour se perdre à l'extrême horizon.
Le vieil homme parcourait fréquemment du regard le trajet qui lui restait encore à faire et il discerna ainsi, loin devant lui sur son chemin, un point mouvant, un véhicule, semblait-il, seul indice de vie qui fût en vue et qui, d'ailleurs, accentuait la solitude générale. La voiture avançait lentement et le vieillard la joignait peu à peu.
Bientôt, il put distinguer qu'il s'agissait d'une roulotte, banale de forme, mais singulière de couleur : elle était d'un rouge sinistre. Le conducteur marchait à côté et lui aussi était rouge : rouges ses vête­ments, sa coiffure, ses bottes, son visage et ses mains. Et la couleur ne s'étalait pas en couche temporaire : elle imprégnait absolument le personnage.
Le vieil homme s'expliquait très bien la chose : le propriétaire de la roulotte était un «homme au rouge» ; autrement dit, il fournissait les fermiers de craie rouge à marquer les moutons. Membre d'une cor­poration rapidement en voie de disparition dans le Wessex, «l'homme au rouge» occupe dans le monde rural la place que, durant le siècle dernier, le «dodo» ' occupait dans le monde animal. Il constitue un chaînon curieux, et à peu près détruit, qui relie des modes de vie en désuétude aux moeurs qui l'emportent maintenant.
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- [...] Laissons les fils s'aveugler... et les mères prévoir en vain. Etre mère, c'est donner ses meilleures années et le meilleur de son cœur à un être qui ne vous rendra que mépris.
- Vous êtes trop intransigeante, tante. [...]
- Non, Thomasine, ne me faites pas la morale - je ne peux le supporter. C'est l'écart entre ce qu'on attendait de ses enfants et ce qu'on leur voit faire qui accable les parents...
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L’heure du crépuscule approchait et la vaste étendue libre et sauvage, connue sous le nom de lande d’Egdon, allait s’assombrissant de minute en minute. Une mince couche de nuages, d’un blanc indécis, cachait le ciel, se déployait comme une tente qui aurait eu la lande entière pour sol.(…)

C’était aux crépuscules, puis durant les heures qui se succédaient jusqu’aux aubes, que son charme s’imposait, prenait toute sa signification. Alors, et seulement alors, la lande était vraiment la lande. Un lien d’étroite parenté unissait cet endroit et la nuit, une tendance à graviter ensemble qui, dès la tombée du jour, se manifestait dans les ombres et le paysage : la sombre étendue de tertres et de creux semblait se lever pour accueillir, en pure sympathie, les gris mélancoliques du soir ; la lande exhalait l’obscurité, aussi rapidement que le ciel la déversait. Et, ainsi, l’obscurité de l’air et celle du sol se fondaient en une noire étreinte fraternelle, chacune ayant fait vers l’autre la moitié du chemin
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La grandeur du retour au pays natal tient au fait qu'il s'agit tout autant d'une oeuvre de Hardy poète que de Hardy romancier.Tous ses romans contiennent des éléments poétiques, mais celui-ci est le premier, bien qu'il ait traduit ses idées en fiction, dans lequel il s'agit essentiellement d'un rêve poétique.(...)
On peut presque considérer Le retour au pays natal comme un complément au Songe d'une nuit d'été.C'est le songe d'une nuit d'hiver, avec ses sorcières au lieu de fées, des allées venues fatales sur un sol hasardeux, des projets de mariage qui tournent court, des amoureux qui échangent leurs partenaires sans raison apparente..On y trouve une scène d'amour éclairée par la lune, on y trouve de violents querelles, on y trouve des paysans qui organisent de spectaculaires divertissements.Conformément à toute tradition shakespearienne digne de ce nom, on y trouve aussi une jeune femme qui se déguise en garçon...serpents qui muent, lézars, sauterelles et vers luisants font aussi leur entrée.(...)
Rêves, ou cauchemards.Son récit finit en tragédie pour la plupart des personnages principaux, trois d'entre eux sont rattrapés dans leur fuite et la catastrophe culmine dans la mort.
Claire Tomalin (Rêver la lande)
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Un jour viendra - s'il n'est pas déjà venu - où l'austérité grandiose d'une lande, d'une montagne, d'une mer, sera, de tous les spectacles de la nature, le plus propre à s'accorder avec les sentiments de l'élite de l'humanité.
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