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Citations sur Le Silence des agneaux (89)

La peau humaine est lourde – seize à dix-huit pour cent du poids total du corps – et glisse entre les doigts. La peau tout entière n’est pas facile à manipuler et tombe facilement si elle est encore mouillée. Le temps aussi est un facteur important ; la peau commence à rétrécir dès qu’on l’a prélevée, surtout chez les jeunes adultes dont le grain est plus serré.
Ajoutez à cela le fait qu’elle n’est pas parfaitement élastique, même chez un sujet jeune. Si vous l’étirez, elle ne retrouvera jamais sa forme. Vous êtes en train de piquer bien à plat et puis vous tirez un peu trop fort dessus et ça godaille. Vous aurez beau pleurer toutes les larmes de votre corps, cela n’enlèvera pas un faux pli.

[Chapitre 46]
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- D'accord, alors dites-moi comment...
- C'est à vous de me parler, Clarice. vous n'avez plus de vacances à m'offrir près du Centre de recherches vétérinaires sur la peste bovine. Dorénavant, ce sera strictement donnant, donnant. Il faut faire attention avec vous. dites-moi, Clarice.
- Quoi ?
- Il y a deux choses que vous me devez. Ce qui vous est arrivé, à vous et à votre jument, et ce que vous faites pour contenir votre colère.
- Docteur Lecter, quand j'aurais le temps, je...
- Nous ne calculons pas le temps de la même manière, Clarice. Celui-ci est le seul dont vous disposerez.
-Plus tard, écoutez, je...
- Je vous écoute, maintenant. Deux ans après la mort de votre père, votre mère vous a envoyée chez ses cousins, dans un ranch du Montana. Vous aviez dix ans. Vous avez découvert qu'ils engraissaient des chevaux pour l'abattoir. Vous vous êtes enfouie avec une jument qui ne voyait pas bien clair. Et ensuite ?
- ... C'était l'été et on pouvait dormir en plein air. Nous sommes allées jusqu'à Bozeman par des chemins de terre.
- Votre monture avait un nom ?
- Probablement, mais... on ne cherche pas à le savoir quand on nourrit des chevaux de boucherie. Je l'appelais Hannah, je trouvais que cela lui allait bien.
- Vous la meniez par la longe ou vous la montiez ?
- Les deux. Pour monter dessus, je devais la conduire jusqu'à une barrière.
- tantôt à cheval, tantôt à pied, vous êtes arrivées à Bozeman.
- Il y avait une écurie de louage, une espèce d'école d'équitation, juste en arrivant à la ville. J'ai essayé de l'y placer.Ils demandaient vingt dollars par semaine dans le corral, plus pour une stalle. Ils ont vu tout de suite qu'elle était presque aveugle. J'ai dit : je pourrais promener des petits enfants sur son dos pendant que leurs parents font de l'équitation. Et aussi nettoyer les écuries. Le propriétaire disait oui, oui pendant que sa femme téléphonait au shérif.
- Le shérif, c'était un policier, comme votre père.
- Cela ne m'a pas empêchée d'avoir peur de lui, au début. Il avait un gros visage tout rouge. Il a fini par avancer les vingt dollars pour une semaine de pension pendant qu'il "mettait la situation au clair". Il a dit que ce n'était pas la peine de louer une stalle par cette chaleur. Les journaux ont parlés de l'histoire. Qui a fait beaucoup de bruit. La cousine de ma mère a bien voulu me laisser partir. je me suis retrouvée au Foyer luthérien de Bozeman.
- C'était un orphelinat ?
- Oui.
- Et Hannah ?
- Elle aussi y est entrée. Un gros fermier luthérien fournissait le foin. Il y avait une écurie à l'orphelinat. On lui faisait retourner le jardin. Mais il fallait la guider. Sinon, elle renversait les rames des haricots et piétinait tout ce qu'elle ne pouvait sentir contre ses pattes. Et elle promenait les enfants dans une petite carriole.
- Elle a finit par mourir.
- Ben, oui...
- Racontez-moi ça.
- C'était l'année dernière, ils m'ont écrit à l'Ecole. On pensait qu'elle avait environ vingt-deux ans. La veille, elle avait tiré une carriole pleine d'enfants et elle est morte en dormant."
Le Dr Lecter semblait désapointé. "Comme ça réchauffe le coeur. Est-ce que votre père adoptif, dans le Montana, vous a baisé, Clarice?
- Non.
- A-t-il essayé ?
- Non.
- Pourquoi vous êtes-vous enfouie, alors ?
- Parce qu'ils allaient tuer Hannah.
- Vous saviez quand ?
- Pas vraiment. Mais j'y pensais tout le temps. Elle était devenue joliment grasse.
- Qu'est ce qui a tout déclenché ? Pourquoi ce jour-là précisément ?
- Je n'en sais rien.
- Je crois que si.
- J'avais tout le temps peur.
- Qu'est- ce qui vous a fait partir, Clarice ? Et à quelle heure ?
- Tôt. Il faisait encore nuit.
- Alors quelque chose vous a réveillée ? Avez-vous rêvé ? Qu'est-ce que c'était ?
- Je me suis réveillée et j'ai entendu les agneaux pleurer. Je me suis réveillée dans le noir et les agneaux bêlaient.
- Ils égorgeaient les agneaux de printemps ?
- Oui.
- Qu'avez-vous fait ?
- Je ne pouvais rien faire pour eux. Je n'étais qu'une...
- Qu'avez-vous fait avec la jument ?
- Je me suis habillée sans allumer et je suis sortie. Elle avait peur. Tous les chevaux de l'écurie étaient terrifiés et elle m'a reconnue. Elle a fini par mettre son museau dans ma main. Les lumières étaient allumées dans la grange et dans la bergerie. Des ampoules nues, de grandes ombres. Le camion réfrigéré attendait, moteur en marche. Je l'ai fait sortir.
- L'avez-vous scellée ?
- Non. Je n'ai pas pris leur selle. Rien qu'une simple bride, c'est tout.
- Lorsque vous êtes partie dans le noir, entendiez-vous les agneaux, là où il y avait de la lumière ?
- Pas longtemps. Il n'y en avait que douze.
- Cela vous arrive encore de vous réveiller, hein ? De vous réveiller dans le noir et d’entendre les agneaux bêler ?
- Parfois?
- Pensez-vous que si vous attrapiez Buffalo Bill, vous et pas les autres, et si Catherine s'en tirait saine et sauve, les agneaux cesseraient de pleurer, pensez-vous qu'eux aussi seraient sauvés et que vous ne vous réveilleriez plus dans le noir en entendant les agneaux bêler ? Clarice ?
- Oui. Je ne sais pas. Peut-être.
- Merci, Clarice." Le Dr Lecter semblait étrangement apaisé.
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Résoudre un problème, c'est comme la chasse, un plaisir de sauvage, et nous avons cela dans le sang.
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Catherine Baker Martin était allongée au fond du puits, à cinq mètres du sol de la cave. Sa respiration, les battements de son cœur remplissaient les ténèbres. Parfois la peur se jetait sur sa poitrine, comme un trappeur sur un renard. Parfois, elle arrivait à penser : elle savait qu’elle avait été kidnappée, mais elle ignorait par qui. Elle savait qu’elle ne rêvait pas ; dans cette obscurité totale, elle entendait le bruit de ses paupières lorsqu’elle clignait des yeux.

[Chapitre 23]
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Elle ne pouvait pas le voir, dans l'obscurité de sa cellule, mais elle ne demanda pas au gardien d'allumer. Il éclairerait tout le service et elle savait que la police de Baltimore avait, pendant des heures, hurlé ses questions, toutes lumières allumées. Lecter avait refusé de répondre et s'était contenté de leur fabriquer une cocotte en papier qui picorait quand on manœuvrait la queue.
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A l'extrémité du couloir, le docteur Hannibal Lecter se tenait droit comme un i, le visage à trente centimètres du mur. Il était attaché par une toile à sangles, telle une horloge comtoise, sur un petit chariot de déménageur. Sous les sangles, il portait une camisole de force et ses jambes étaient entravées. Le masque de hockey qui couvrait son visage l'empêchait de mordre; c'était aussi efficace qu'un bâillon, mais moins mouillé de salive, pour le confort des aides-soignants.
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Crawford savait, par expérience, que la colère rendait les femmes vulgaires. La rage faisait rebiquer leurs cheveux, rougissait leur visage, et elles en oubliaient de remonter leur fermeture Eclair. Cela faisait ressortir leurs traits les moins séduisants. Clarice n’avait changé en rien lorsqu’elle ouvrit la porte de sa chambre, et pourtant elle était furieuse.
Crawford comprit qu’il était loin de la connaître.
Une bouffée d’air humide qui sentait le savon lui souffla au visage lorsqu’elle apparut sur le seuil. Derrière elle, le couvre-lit avait été remonté sur l’oreiller.
— Qu’en dites-vous, Starling ?
— Je dis : bordel de merde. Et vous, monsieur Crawford, qu’en pensez-vous?

[Chapitre 31]
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Certaines choses que Lecter avait dites à son sujet étaient exactes, d’autres sonnaient seulement vrai. Durant quelques secondes, elle avait eu l’impression qu’une conscience étrangère était lâchée dans sa tête et, tel un ours dans un camping-car, vidait des étagères à coups de patte

[Chapitre 4]
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Loin à l'est, sur la baie de Chesapeake, Orion brille
dans le ciel clair, au-dessus d'une grande et vieille
maison, et d'une chambre où un feu couve pour la nuit,
sa lueur palpitant doucement au vent qui souffle dans la
cheminée. Sur un grand lit s'entassent édredons sur
édredons et, blottis en dessous, plusieurs gros chiens.
Parmi les autres bosses qui soulèvent les couvertures,
certaines peuvent ou non appartenir à Noble Pilcher,
c'est impossible à dire dans la lumière ambiante. Mais
sur l'oreiller, le visage rosi par la lueur du feu, c'est
certainement celui de Clarice Starling qui dort profon-
dément, délicieusement, dans le silence des agneaux.
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Ce n'est pas facile d'accepter que quelqu'un qui ne vous veut pas du bien puisse vous comprendre.
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