Ayant sauvé le village, Abdul Khaliq et ses hommes estimèrent qu'ils avaient gagné le droit de se servir comme ils l'entendaient. Ils pillèrent les maisons, violèrent les femmes. Le village n'avait aucun moyen de se défendre. La plupart des hommes étaient morts au combat.
À présent, voilà que je tremblais devant mon mari, devant ma belle-mère. J’avais changé. J’avais perdu ma confiance en moi. La robe que je portais était un déguisement pour moi, une étoffe dissimulant le garçon sûr de lui et têtu que j’étais au fond de moi. Je me sentais ridicule, une personne se prenant pour ce qu’elle n’était pas. Je méprisais ce que j’étais devenue.
— Tu as tout gâché, pour tout le monde. Tu ne réfléchis pas. Tu es tellement occupée à être un garçon que tu as oublié ce qu’il peut arriver à une fille. Maintenant, nous devons toutes payer pour tes bêtises égoïstes.
Mais peu à peu, la rébellion féroce des Afghans contre une domination étrangère eut raison de ce jeu. Les torses se gonflaient d'orgueil lorsqu'ils parlaient de leur résistance.
Après les matchs de football improvisés dans la rue, c’était le sport préféré des garçons en âge d’aller à l’école – regarder les filles. Ils rôdaient, attendaient que nous sortions de nos salles de classe. Dès qu’on s’éloignait de l’établissement, il arrivait qu’un garçon se faufile entre voitures et piétons pour suivre la fille innocente qui lui avait tapé dans l’œil. En la pistant, il revendiquait son droit sur elle. C’est ma copine, se vantait-il alors auprès de ses camarades, la place est prise. Ce jour-là, ma sœur de douze ans, Shahla, s’était trouvée malgré elle dans la ligne de mire.
_Lorsque le crime commis est l'adultère,la punition,c'est sangsaar.Je serai lapidée.
N'importe quelle autre fille aurait trouvé pesante cette vie de recluse,mais Shekiba n'était pas comme les autres.
ns une colonie de fourmis, on est inondée par la rosée. (302)
« Shekiba, le demi-visage. La fille-garçon qui marchait comme un homme. En fait, Shekiba n’était rien d’entier. » (p. 117)
Dans une colonie de fourmis, on est inondé par la rosée.