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Gwenpool, The Unbelievable tome 4 sur 3
EAN : 9781302905484
112 pages
MARVEL - US (02/01/2018)
5/5   1 notes
Résumé :
Gwen Poole is everyone's favorite character from the "real" world! And her superpower is Official-Handbook-level knowledge of top-secret comic book facts! But the longer she's in the Marvel Universe, and not reading about it from the outside, the more her powers run out...or do they? Maybe a trip back to her world might help - but if that happens, will she be able to get back to the MU? And at what cost? Plus, Gwenpool is no stranger to trouble, but when she blurts ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Deadpool HS nº2 (épisodes 11 à 15 + Gwenpool Holiday Special) qu'il faut avoir lu avant. Il comprend les épisodes 1 à 20, initialement parus en 2017, écrits par Christopher Hastings, dessinés, encrés et mis en couleurs par le studio Gurihiru (Sasaki & Kawano) qui a également réalisé les couvertures.

Gwen Poole a décidé de céder à sa curiosité et de se rendre à l'adresse où habite ses parents dans le monde où elle vient. Elle est accueillie sur les marches par son frère Teddy qui lui ouvre la porte. Elle remarque immédiatement qu'il parle comme elle, avec des phylactères sur fond rose. Elle en déduit qu'il vient lui aussi du monde réel. Il la fait pénétrer à l'intérieur de la maison et il l'entraîne à sa suite dans un passage vers leur dimension d'origine. Ils sont effectivement de retour dans leur monde. Gwen se retrouve chez ses parents, et reprend sa vie banale de jeune adulte passant son temps à jouer à la console, et à se faire houspiller par sa mère pour qu'elle se trouve un petit boulot. de guerre lasse, elle finit par sortir et se rendre chez son vendeur de comics préféré. Il lui tend les comics qu'il lui a mis de côté conformément à sa liste, dont plusieurs numéros de Secret Wars et des séries dérivées. Par acquis de conscience, elle lui demande s'il a un petit boulot pour elle, et il répond par la négative comme d'habitude. Elle passe devant une nouvelle librairie où le titre d'un ouvrage (promettant de passer d'un monde à un autre) attire son regard. Mais elle est distraite par son frère qui passe par là.

En rentrant à la maison avec son frère, Gwen évoque son projet d'écrire un livre, mais savoir si le projet est encore assez mûr. le soir, Gwen se fait à nouveau alpaguer, cette fois-ci par son père, toujours sur le sujet d'un potentiel job. Son frère la défend en disant qu'elle travaille un peu pour une étude sur le transfert non conventionnel d'information et l'inconscient collectif. Elle décide d'ailleurs de quitter la table du repas familial pour s'y rendre en soirée. Elle est suivie par son frère qui l'empêche de faire une bêtise avec un appareil technologique à l'usage indéterminé. Elle finit par accepter un emploi alimentaire comme serveuse dans un établissement de restauration rapide. Mais en revenant chez ses parents en métro, elle fait une découverte très troublante sur les phylactères.

Après un tome 3 calamiteux, le lecteur ne sait pas trop pour quelle raison il se lance dans la lecture du tome suivant si ce n'est qu'il est entièrement dessiné par le studio Gurihiru et que le titre promet encore plus fort que le précédent. Cette fois-ci, il ne s'agit plus simplement de d'évoquer comment les aventures de Gwen Poole s'intègre dans la continuité, mais de briser le quatrième mur (quand un personnage s'adresse au lecteur, ou se fait des observations sur les dispositifs narratifs qui le mettent en scène), et de passer de l'autre côté. Effectivement, Eddy Poole a entraîné sa soeur Gwen de l'autre côté du quatrième mur, et l'a même rapatriée dans la vraie réalité. Les artistes se retrouvent donc à représenter une réalité plus réelle que celle des superhéros Marvel. Tout au long de ces 5 épisodes, le lecteur retrouve ce qui fait la particularité des dessins de Gurihiru. le visage des personnages reste particulièrement épuré (pas de marque de ride ou de texture de peau), avec des yeux un peu plus grands que la normale pour les rendre plus expressifs (une influence bien assimilée des mangas), et une forme de jeunisme y compris pour les parents d'Eddy et Gwen.

Dans les 3 premiers épisodes, le lecteur se rappelle que le studio Gurihiru peut fortement s'investir dans la représentation des décors. Toujours avec des contours délimités par des traits très fins, il décrit l'aménagement de la chambre de Gwen avec un luxe de détails, qu'il s'agisse de sa console avec son écran, des posters affichés (dont celui de Thor version féminine), des peluches dont celle de Captain America, de son mug Fantastic Four, d'un carton de pizza vide ou de sa collection de comics. le lecteur accompagne ensuite Gwen au magasin de comics, spacieux et propre, puis dans le laboratoire d'étude avec un aménagement industriel crédible, ou encore dans le magasin de restauration rapide avec tous les équipements auxquels il peut s'attendre. Dans la mesure où les 2 derniers épisodes se déroulent dans une grande forêt, les dessinateurs réalisent des arrière-plans plus génériques, avec moins de détails, ne cherchant pas à rendre compte de la nature des espèces végétales.

Comme le titre du tome l'indique, Gwen Poole joue avec la nature de la réalité, et avec les barrières pouvant exister entre une bande dessinée et le lecteur. le studio Gurihiru doit donc mettre en scène ces interactions. En particulier, Gwenpool se retrouve à plusieurs reprises à progresser dans un espace où le sol et les murs sont constitués de pages de comics, le sien en l'occurrence. Ils se servent de l'infographie pour reproduire ces pages, et les aligner pour former un sol, ou pour donner l'impression quelles virevoltent au gré d'une agitation désordonnée. L'effet spécial est très bien réalisé et permet de reconnaitre certaines de ces pages extraites d'épisodes précédents, tout en faisant ressortir les personnages au premier plan. Dans le même ordre d'idée, Gwen Poole interagit avec les phylactères, avec les cellules de texte et avec les bordures de case. L'artiste sait placer sur un même plan le personnage et les éléments qui l'entourent, y compris ceux qui relèvent de convention de la structure d'une page comme l'espace entre les cases, et ceux qui relèvent d'outils narratifs comme les bulles. Alors même qu'il n'y a pas de signes visuels distinctifs entre la Terre de l'univers partagé Marvel, et la Terre d'origine de Gwenpool, l'interaction entre les images aboutit à établir une relation entre les 2.

Grâce à la narration visuelle mignonne et rigoureuse du studio Gurihiru, l'histoire présente une bonne cohérence. Pourtant, Christopher Hastings se lance dans un exercice périlleux, conforme à la promesse du titre. Les 2 premiers épisodes sont dépourvus de superhéros, de supercriminels et même de Gwenpool, se concentrant sur la vie quotidienne civile de Gwen Poole. Il faut attendre le début de l'épisode 18 pour avoir apparaître des Sentinels dans le ciel, et pour voir passer The Thing, Doctor Strange, Squirrel Girl, Spider Woman le temps d'une case. le scénariste réussit à convaincre le lecteur qu'il soit possible que Gwen Poole ait regagné sa dimension d'origine et qu'il lui faille se ranger des voitures et trouver un boulot alimentaire comme tout le monde. Il y a une forme de contrainte qui pèse sur elle pour qu'elle abandonne ses rêveries d'adulescente et qu'elle se plie à la banalité convenue du quotidien. Ayant ainsi réussi à faire douter le lecteur, Hastings continue en plaçant Teddy Poole dans une situation de témoin, assistant au carnage que commet sa soeur dans son costume de Gwenpool quand elle utilise une arme à feu pour abattre des hommes de main sans arrière-pensée, ni remord. Finalement, Gwenpool va se retrouver contrainte de reconsidérer ceux qu'elle ne voyait que comme des personnages de fiction dans un monde imaginaire, et de les envisager comme des individus à part entière. Ils n'existent plus uniquement pour son plaisir, comme autant de seconds rôles ou de figurants dans sa vie. Ils disposent d'une existence propre, leur conférant une importance identique à celle de Gwen.

Christopher continue d'emmener son personnage au-delà du quatrième mur quand elle commence à jouer avec les bordures des cases et avec les phylactères. La voilà en train de se déplacer dans l'envers du décor. le scénariste sait utiliser cette propriété à des fins comiques, par exemple quand Gwenpool récupère la cagoule d'un homme de main dans la case adjacente pour masquer sa propre tête. Il sait aussi provoquer une mise en abîme alors qu'elle déplace les titres incrustés dans la page et les cellules de texte, ainsi qu'à déchirer la page. Elle voit les artifices de la réalité, elle a déchiré le voile d'illusions et elle est capable d'utiliser ces conventions. Libérée des illusions de la réalité, elle devient capable d'aller au coeur des choses. Dans les 2 derniers épisodes, Christopher Hastings continue de jouer avec la conscience que Gwen Poole a d'être dans un comics, mais en revenant au dispositif des tomes précédents, et en énonçant tout haut la raison pour laquelle le scénario va emprunter telle voie plutôt que telle autre, en particulier parce que Spider-Man (Miles Morales) ne peut pas mourir dans un comics aussi annexe que celui de Gwenpool.

Après un tome 3 peu réussi, Christopher Hastings retrouve le studio Gurihiru, réalisant des pages toujours aussi propres et nettes, avec une petite touche rose et féminine, mais aussi avec des visuels consistants et détaillés. Grâce à cette narration visuelle solide et consistante, les mises en abîme de l'intrigue fonctionnent à plein provoquant un phénomène réflexif chez le lecteur, mariant premier degré et métacommentaire, pour un récit très divertissant.
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