Michiel van Mierevelt est non seulement une des plus anciennes figures de l'École hollandaise, c'est aussi une des plus intéressantes et une de celles qui méritent le plus d'être étudiées. C'est en quelque sorte un précurseur, ou tout au moins il est le point de jonction entre cette pléiade impersonnelle copiste de la Flandre, de l'Allemagne et de l'Italie, qui marque les premières étapes de l'art hollandais, et cette autre pléiade si vive en ses manifestations, si puissante dans sa production et si personnelle dans ses œuvres, qui va tout d'un coup poser, non par des préceptes, mais, ce qui vaut mieux, par des ouvrages admirables, les bases d'une esthétique nouvelle. Avec le vieux Ravesteyn, Mierevelt peut en effet, être regardé comme le père de ces portraitistes merveilleux qui sont l'honneur de leur pays.
Quel exemple plus frappant pourrait-on trouver de la non-hérédité du génie! Comparez le père, ce fils de meunier, dont on veut faire un monsieur, un Heer, car les lettres en ce temps menaient à tout, se refusant aux études classiques, se débattant contre le latin, rejetant loin de lui cette science qui, par les grades académiques, peut lui ouvrir les positions enviées, lui fournir accès aux situations officielles, et se plongeant à corps perdu dans l’art, où il débute par un bouquet d’admirables chefs-d’oeuvre. Comparez-le avec ce fils distrait, élevé dans l’atelier paternel, initié dès sa plus tendre enfance à tous les mystères de la profession sublime exercée par son père, confident forcé de ses luttes, apprenant un à un ses secrets, prenant une part obligée dans ses joies comme dans ses peines, dans ses triomphes comme dans ses déboires, dont il ressent forcément le contre-coup, et après quelques essais incertains, sans portée, rejetant couleurs et pinceaux, et désertant l’atelier paternel pour se réfugier dans un magasin.
Michiel van Miereveltestnon seulement une des plus anciennes figures de
l’École hollandaise, c’est aussi une des plus intéressantes et une de celles qui méritent le plus d’être étudiées. C’est en quelque sorte un précurseur, ou est le point de jonction entre cette pléiade impersonnelle copiste de la Flandre, de l’Allemagne et de l’Italie, qui marque les premières étapes de l’art hollandais, et cette autre pléiade si vive en ses manifestations, si puissante dans sa production et si personnelle dans ses oeuvres, qui va tout d’un coup poser, non par des préceptes, mais, ce qui vaut mieux, par des ouvrages admirables, les bases d’une esthétique nouvelle.
LE FILS DE REMBRANDT
TITUS VAN RHYN
Ce ne fut point un maître assurément que ce peintre aux oeuvres problématiques, et dont le nom ne serait pas parvenu jusqu’à nous, si un rayon de la gloire paternelle ne projetait sur sa pâle et mélancolique figure, effacée à tous égards, un reflet de cette lumière immortelle qui entoure le nom de Rembrandt.
On sait qu’il s’essaya , dans l’atelier de la Jodenbreestraat, avec la brosse et la palette de son père. Dans une des antichambres de cette maison, que Rembrandt devait abandonner au moment de sa ruine, se trouvaient quelques peintures de Titus.
Chargé par le Ministère de l’Instruction publique de nous rendre en Hollande, avec mission de rechercher dans les dépôts publics, les documents relatifs à l’art et aux artistes hollandais, nous avons visité avec soin la plupart de ces archives. Nos recherches ont duré des années, mais elles n’ont point été vaines et stériles. Le succès a couronné nos efforts.