Certains livres vous prennent tout entier et vous emmènent dans leur univers. Parfois, il s'agit d'un monde magique, irréel. Et de temps à autre, les auteurs immergent le lecteur dans notre réalité. Mais ce quotidien qui est le nôtre est vu, et vécu différemment selon les gens, selon les conditions dans lesquelles ils y évoluent. Et souvent, c'est la rencontre de personnes issues de classes sociales opposées qui donne aux protagonistes cette impression de ne pas appartenir au même monde, alors qu'ils viennent d'un même endroit géographique. Quand ces personnes se croisent, les interactions sont forcément intéressantes.
C'est la mise en scène de ces interactions qui est écrite à quatre mains dans ce roman. Après la présentation des personnages, la pose du contexte, et le début des intrigues, c'est dans deux road-trips parallèles — qui finiront forcément par se rejoindre — que l'on retrouve Gaïa, Ange, et leurs amis.
Si parfois le lecteur peut se perdre dans les méandres des délires de Gaïa, si l'on peut trouver dommage que certaines intrigues restent sans réponse, et que le fil conducteur du livre (les frelons) ne mène nulle part (du moins pour les non-initiés, peut-être y a-t-il des significations cachées, mais après recherche, je n'ai rien trouvé), la globalité de « La Horgne » apporte vraiment une profondeur et un côté fascinant, quasi mystique à la lecture. Non seulement les personnages sont quasiment tous marginaux à leur manière, mais il y a quelque chose de beau dans leurs rencontres. le livre aborde des sujets difficiles : les litiges familiaux, la vie dans la rue, le rejet de la société, et de l'autre, mais aussi l'écologie, la tolérance (et l'intolérance), la nature. La vie, tout simplement. Et si la fin reste ouverte, elle est totalement cohérente avec l'esprit qui se dégage de ce roman.
Cette plongée dans l'univers des « punks à chien », qui permettra à chacun de se faire une idée d'un monde fort méconnu et visé par des tas de préjugés, est passionnante et mérite réellement une place dans une bibliothèque digne de ce nom.
EDIT : Je me permet d'ajouter quelques lignes post-publication pour apporter une précision de l'auteur. Concernant le fil conducteur et la fin ouverte, une suite est en cours de rédaction. Il parait donc plus compréhensible de ne pas avoir certaines réponses.
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