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4,18

sur 5363 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ernest Ouellet disait : « Toutes les forêts du monde n'auraient pu fournir le papier nécessaire à l'encyclopédie de l'ignorance. »
Je crois que rarement une citation a pu aussi bien résumer un roman.

Aux USA, c'est un jour comme un autre : la vie fourmille de part en part, les voitures klaxonnent, les gens se promènent un revolver en main, Trump fait ses discours, les ados du coin boivent sur la place publique... Puis c'est le black-out. Personne ne sait réellement ce qui se passe, mais ce qui est sûr, c'est que le monde s'effondre. Nell, l'une des jeunes résidentes d'une maisonnette exilée dans la forêt, relate ses ressentis jour après jour dans son journal intime, sa perte de contact avec la civilisation, et surtout son rapprochement avec la forêt et sa soeur.Peu à peu, les codes s'inversent, et la civilisation apparaît bientôt comme un enfer agressif et violent, aux antipodes du calme et de la tranquillité de la forêt...

Alors je sais, mon résumé n'est pas folichon, mais c'est difficile de résumer un nature writing. Au départ, lorsque Gwen21 (merci encore Gwen :-))) ) me proposa de me l'offrir au terme d'un challenge, j'y vis l'occasion de pallier l'une de mes nombreuses lacunes culturelles, avec un nature writing digne de ce nom. Et surtout, le résumé m'intriguait, avec cette histoire de 2 jeunes femmes paumées au milieu des bois pendant l'apocalypse. Et j'ai ADORÉ.

Ce roman est très court mais aussi très original. D'habitude, je ne suis pas fan des « Voici l'histoire de Machin, citoyen lambda qui va vous raconter sa vie pendant X pages », mais là... C'est très différent. le destin semble s'acharner sur Eva et Nell, mais c'est en réalité pour mieux les rapprocher spirituellement... et charnellement, quitte à nous offrir quelques passages très bizarres, comme une séance d'érotisme entre soeurs (toujours pas compris ce que ça faisait dans ce bouquin).

Et enfin, pour terminer sur une note positive, ce bouquin aura attisé ma curiosité sur le livre Orgueil et Préjugés de Jane Austen, puisque dans Dans la forêt, le personnage principal asperge un exemplaire austenien d'essence avant d'y mettre le feu, et avec lui le reste de la maison. D'accord...

Bonnes lectures ! :-)
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Je voulais lire ce livre depuis un certain temps, aussi quand je l'ai vu en poche, me suis-je empressée de l'acheter et de le lire. C'est un roman qui vous interpelle : que ferions-nous si la vie confortable que nous connaissons, disparaissait ? Plus d'électricité, plus d'essence, plus de moyens de communication… Pour une citadine comme moi, ce serait la catastrophe et la peur. Comment survivre dans une nature qui reprend ses droits et que je ne connais pas ? C'est donc avec un sentiment d'angoisse diffus que j'ai lu l'histoire de ces deux soeurs qui se retrouvent peu à peu coupées de tout, seules et obligées à un moment d'agir sous peine de périr. J'ai apprécié qu'il n'y ait pas d'explications à la disparition de notre société ultra-connectée. de même que j'ai aimé qu'il n'y ait pas de fin cadrée, pas de happy end idiot avec un retour à la civilisation. Non, toute la place est donnée à une nature somptueuse, généreuse mais aussi dangereuse quand on ne la connaît pas. le personnage le plus intéressant est celui de Nell qui, au départ subit en silence ce qui se passe et qui se réfugie dans la lecture pour ne pas voir ce monde qui se délite, pour oublier la mort qui fauche ses parents. Puis elle se secoue et on la voit qui lutte pour tirer de la terre ce qui lui permettra de survivre, qui jette un oeil nouveau sur la nature qui l'entoure pour enfin accepter de n'en être plus qu'un élément. C'est un roman puissant qui laisse longtemps son empreinte en vous.
Je mets 4 chats et demi.
Lien : https://labibdeneko.blogspot..
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Une histoire passionnante, si émouvante et si belle. Étiquetée science-fiction, cet opus s'apparente davantage au Nature Writing. La raison qui pousse cette région du monde dans le chaos n'est qu'un prétexte pour nous emmener sur un tout autre chemin, loin du paysage de désolation que l'on pourrait s'attendre à arpenter quand une catastrophe s'abat sur un peuple. le chaos est bien présent, il n'y a plus d'électricité, donc plus de téléphone, plus d'internet.

La survie est certes au coeur de cette histoire. Mais elle est d'une beauté inattendue ... elle sonne comme un renouveau, un retour aux sources, à l'essentiel, une main tendue vers la nature si offrante et si riche, une communion avec dame nature. Elle est un concentré d'humanité, d'une richesse inouïe, une touchante et belle balade dans la forêt, découvrant à travers les yeux de Nell, la narratrice, tout ce que les plantes, les fleurs, les arbres peuvent fournir pour soulager les maux et les traumatismes, tous les bienfaits qu'ils peuvent procurer, et que nous avons oubliés, ou jamais imaginés. «Et comment des buissons ou des fleurs ou des mauvaises herbes peuvent-ils nous nourrir, nous vêtir, nous guérir ? Comment ai-je pu vivre ici toute ma vie et en savoir aussi peu ?» «J'ai vécu dans une forêt de chênes toute ma vie, et il ne m'est jamais venu à l'idée que je pouvais manger un gland.» Et la forêt que parcoure Nell, devient la nôtre, un peu, aussi, et avec elle nous la démêlons.

La souffrance, la perte des êtres aimés, les relations amoureuses, celles fraternelles, la littérature, la résistance, les choix de vie...sont autant de thèmes abordés également dans ce livre. J'ai envie de m'attarder un peu plus sur la relation entre ces deux soeurs, Nell et Eva, les deux héroïnes, auxquelles je me suis inévitablement attachée. Elles incarnent toutes les deux le courage, la force face à l'adversité, à l'hostilité, chacune à leur manière; Nell est autant raisonnable que sa soeur est insouciante. Aux relations fusionnelles de l'enfance, se sont succédé des relations plus distantes l'adolescence approchant, voire conflictuelle. L'amour les unit, il aura raison de ces conflits, et les aidera dans leur quotidien. «Je l'aimais tant - ma douce, douce soeur -, j'aimais en elle tout ce que j'avais jamais aimé, j'aimais tout ce que je savais d'elle et tout ce que je savais ne pouvoir jamais atteindre, j'aimais cette danseuse, cette femme belle sous mes mains, cette soeur avec qui j'avais autrefois peuplé une forêt, cette soeur avec qui j'avais souffert tant de choses, cette soeur que je ne pourrais quitter ni pour l'amour, ni dans la mort.»

Éblouissante et inspirante lecture, un vrai bonheur, une ode à la nature, une belle leçon de vie à découvrir et à méditer !

Merci Jean Hegland, votre écriture est belle, fluide, elle m'a touchée en plein coeur, et le message que vous avez su si bien portez sur la survie de l'humanité en se rapprochant de la nature résonne et résonnera encore longtemps en moi. C'est nourrie de celui-ci que j'arpenterai dorénavant la forêt, agrémentant mes balades d'une nouvelle saveur. MERCI.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Il aura suffi que "Dans la forêt" soit comparé à "Station Eleven", le roman qui m'a bouleversée en ce début d'année, pour que je me décide à l'acheter et à le lire aussitôt. Il m'a touchée autant si ce n'est pas plus et c'est avec un grand regret que j'ai quitté Eva et Nell en tournant la dernière page de ce magnifique roman.

Les deux soeurs essaient de survivre au milieu d'une forêt quand la civilisation s'écroule. Leur maison isolée devient leur refuge dans un monde où règne le chaos. Le récit de Nell qui raconte leur histoire au présent tout en revenant sur le passé est tellement captivant qu'il m'était difficile de m'arracher de cette lecture. Grâce à un scénario peu banal et tout à fait plausible, l'auteure a réussi à m'impressionner en parlant de l'amour qui lie les deux soeurs. Un amour presque viscéral, plus fort que tout. Mais il y est question également d'une grande solitude, d'une capacité à survivre dans des situations extrêmes et d'une passion qui aide à s'accrocher à la vie. le monde que Jean Hegland décrit est si réaliste qu'il m'a parfois donné la chair de poule. Quant à l'écriture, je la trouve d'une justesse et d'une élégance remarquables.

C'est un roman qui est à la fois sombre et lumineux où la brutalité et la rudesse côtoient étroitement la délicatesse et l'harmonie. Un roman sublime que je garderai précieusement avec moi pour y revenir. Un énorme coup de coeur.
Lien : http://edytalectures.blogspo..
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J'avoue que je ne ne m'intéresse que très peu à l'actualité littéraire (à part sur Babelio à travers les listes et masses critiques) et donc je n'avais jamais entendu parler de ce roman que j'ai acheté sous les conseils de mon libraire. Pourtant, en lisant le résumé, j'ai dit " ah non tout sauf un livre sur la fin du monde ", mais il m'a dit que ce n'était pas déprimant ...

Il avait raison car certes le climat de ce roman est anxiogène : deux adolescentes vont se retrouver isolées dans leur maison familiale en pleine campagne pendant que le monde autour d'elles s'écroulent : épidémie meurtrière, plus d'essence, plus d'électricité, plus de téléphone ... Comment survivre sans musique pour une danseuse et sans accès à internet pour une adolescente assoiffée de connaissance ? Comment subvenir à ses besoins vitaux ? Comment supporter la vie avec comme unique partenaire, sa soeur ? la première partie traitera principalement de ses sujets à travers le journal que tient la plus jeune des adolescentes.
La deuxième partie du roman se concentrera plus sur la forêt qui entoure la maison, à tout ce que la nature peut nous apporter.

Difficile d'en dire plus sans gâcher le plaisir des futurs lecteurs ! Un roman magnifique et finalement plein d'espoir ! Tous les amoureux des plantes et de la nature vont apprécier.
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Que dire sur ce roman que j'ai lu d'une traite. Il m'a glacée, émue, chamboulée par son réalisme et son arrière-goût de mauvais présage. Plusieurs critiques reprochaient aux personnages de ne pas être attachants, personnellement j'ai justement trouvé intéressante cette indifférence qu'on peut ressentir pour les personnages. Cela m'a beaucoup fait penser aux écrivains naturalistes américains (comme Stephen Crâne ou Frank Norris), très influencés par le darwinisme, qui soulignaient dans leurs oeuvres l'indifférence de la nature face à la tragédie de l'existence humaine.
Dans ce roman, c'est la forêt qui occupe le premier rôle. La forêt qui reste indifférente au destin des deux jeunes femmes. Ce qui est passionnant dans ce roman c'est d'assister à la transformation de ces deux personnages.
Cette lecture restera certainement encore longtemps avec moi.
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Nell, adolescente, nous raconte à travers son journal intime, sa vie avec sa soeur Eva alors que leurs parents sont morts.
Elles sont recluses dans leur maison située en bordure de la forêt et à plusieurs dizaines de kilomètres de la première ville, la vie semble être suspendue : plus d'électricité ni de téléphone, plus d'essence, plus de nourriture dans les magasins. On comprend qu'il y a eu une épidémie mais le black-out des autorités est total.
Ce roman raconte comment tout a commencé pour les deux jeunes filles et comment elles se débrouillent pour survivre avec l'aide de la nature ; la nature qui parfois est hostile et qu'il faut apprendre à apprivoiser.
La faim et la peur sont leur quotidien ainsi que le travail de la terre indispensable à leur survie.
C'est un roman puissant qui fait la part belle aux hésitations et émotions adolescentes, qui évoque le deuil, et qui trouve son point d'orgue dans la progression lente mais irréversible vers la fin d'une certaine forme de civilisation tout en mettant en exergue les dangers de la pollution et de la surconsommation. C'est très bien amené, sans accusation ni culpabilisation, le message en est encore plus clair.
Ce roman est d'autant plus marquant qu'il a été écrit dans les années 1990 alors que le risque écologique lié à la surconsommation n'était pas aussi présent dans nos esprits.
La lectrice de la version audio a un timbre de voix idéal pour raconter cette aventure postapocalyptique.
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C'est un roman, publié en 1996 aux États-Unis, il y a plus de 20 ans, et qui me semble intemporel.
Je viens de le terminer, mais je sens qu'il laissera son empreinte longtemps, profondément ancrée en moi. Je l'ai lu en pleine période de confinement, moment étrange où la réalité rejoint la fiction, j'ai le sentiment de vivre un roman d'anticipation. Et celui-ci va plus loin, la civilisation a chuté. Il n'y a plus d'électricité. Les villes sont désertées, les populations décimées par des virus. Les rayonnages des magasins sont vides. Mais la vie continue. Deux soeur apprennent progressivement à vivre de façon autonome, dans leur maison, isolée en lisière de forêt. Leur relation évolue avec le temps. Ce récit est palpitant, leur stratégie de survie, leurs recherches sur les peuples primitifs qui ont vécu dans le même environnement, les émotions qui les traversent, l'écoute de leurs instincts... et l'appel de la forêt.
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Pourquoi ce livre paru en 1996 aux USA ne m'arrive-t-il entre les mains qu'aujourd'hui ? La collapsologie est un thème à la mode et peut-être est-ce cela la raison. Mais il y a tellement plus dans ce roman que la perspective de la fin du monde ou une fable survivaliste ! Dès les premières pages, j'ai été happée par le récit de Nell, écrit à la première personne : l'écriture de Jean Helgland est d'une grande élégance, à la fois intense et précise, et elle nous embarque tout de suite dans la vie de cette famille un peu à part, dont on comprend vite qu'il ne reste au moment où le récit débute que les deux soeurs livrées à elles-mêmes au fond de la forêt où leurs parents avaient construit leur maison. Même si l'essentiel du texte raconte cette vie à deux et ses difficultés, épreuves, drames, etc., de nombreux flash-back nous éclairent sur ce que les jeunes filles ont vécu avant, sur ce que furent leurs rêves, leurs projets, leur quotidien d'alors. Rien que cet aspect mérite l'attention du lecteur, mais ce qui m'a vraiment touchée dans ce roman est la finesse avec laquelle l'autrice analyse les émotions et sentiments de Nell, son appréhension du monde, ses relations avec sa soeur. J'ai eu à de nombreuses reprises envie de relire des phrases entières, de les souligner, tant elles faisaient écho en moi et remuaient des pensées ou des ressentis flous, qui prenaient soudain corps grâce aux mots lus. Bref, un magnifique roman qui va sans doute laissé des traces profondes, des ondes de choc en moi qui n'ont pas fini de ricocher.....
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Gros coup de coeur pour ce roman poétique et à l'univers prenant. Deux jeunes filles, bientôt adulte, se retrouvent orphelines alors que la société s'enlise dans la crise. au coeur d'une forêt, les ressources sont à exploiter mais la vie est à réapprendre lorsqu'on perd tout.
Un livre à lire absolument !
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