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EAN : 9782845051423
192 pages
Ressouvenances (14/10/2013)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Résumé


Dans des amours sans espoir pour des cousines fortunées, le poète puise une amertume et une ironie qui démythifient et parachèvent le romantisme allemand dans un chef-d'oeuvre de simplicité prosodique. Des rythmes souvent libres, nourris par les thèmes et les formes des chansons et des légendes populaires, évoquant les traditions helléniques aussi bien que germaniques, une langue non savante, sous-tendent la confidence d'un désarroi dés... >Voir plus
Que lire après Jeunes Souffrances. Intermezzo lyriqueVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
C'est une fois de plus grâce à Wikisource que je suis allé vers cette lecture, essentiellement par curiosité de lire un grand poète romantique allemand. Une fois de plus, l'ongle de mon index glissait parfois rapidement sur certains passages qui m'attiraient moins et s'arrêtait sur d'autres dont le sens me parlait beaucoup plus. le mouvement romantique littéraire, né en Allemagne à la suite du retrait des troupes napoléoniennes, est riche de sentiments exacerbés, face aux grands sentiments humains comme l'amour, la mort, Dieu, le bien, le mal, la souffrance, l'homme face à la nature… Sans oublier une ode aux pays allemands qui peu à peu se libéraient du joug militaire français.
Tout cela est très riche, fait de grandes envolées lyriques, théâtrales, souvent redondantes. Combien de fois, dans la première partie, fait-il référence à sa « bien-aimée » ? Puis, il s'adresse ensuite à diverses connaissances, souvent inconnues du lecteur, mais qui reprennent les mêmes thèmes.
Je me suis parfois laissé attendrir, mais souvent, lassé de ces complaintes, j'ai accéléré la lecture en diagonale. Notre époque est maintenant très éloignée de ce romantisme. Et il est difficile de se plonger dans les sentiments et le ressenti du personnage. Notre époque, où les sentiments passent largement derrière le factuel, le concret, mais aussi le virtuel, où l'on ne se parle plus qu'à travers des masques. Notre époque ou les rapports humains sont complètements soumis aux rythmes de l'informatique ou le visuel tend à remplacer le « présentiel ». le début du XIXe siècle avait également son lot de souffrances et de désagréments, mais il suffit d'une plongée dans l'Allemagne actuelle pour se rendre compte que le romantisme est bel et bien révolu et appartient maintenant à l'histoire. Alors merci à Heinrich Heine pour son témoignage.
Je n'ai pas lu « Intermezzo Lyrique », que Wikisource proposait après les « Les jeunes souffrances ».
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Citations et extraits (44) Voir plus Ajouter une citation
Intermezzo lyrique

I

Au mois de mai, quand la lumière
Voyait tous les bourgeons s’ouvrir,
L’amour, en sa douceur première,
Dans mon cœur s’est mis à fleurir.

Au mois de mai, sous la rainée,
Tous les oiseaux chantaient en chœur
Quand j’ai dit à la bien-aimée
Le tendre secret de mon cœur.


II

De mes larmes s’épanouissent
Des fleurs en bouquets radieux,
Et de tous mes soupirs surgissent
Des rossignols mélodieux.

D’amour que ton cœur se pénètre,
Les fleurs à tes pieds tomberont,
Et, jour et nuit, à ta fenêtre,
Mes doux rossignols chanteront.


III

Autrefois lis et rose, et colombe et soleil,
Je les ai tous aimés d’un amour sans pareil.
A présent de mon cœur qui changea de tendresse,
Ma mignonne si douce est l’unique maîtresse ;
Elle même est pour moi source pure d’amour,
La colombe et la rose, et le lis et le jour.


IV

A tes yeux si beaux quand mes yeux s’unissent,
Tous mes chagrins s’évanouissent ;
D’un baiser ta bouche, au rire enchanté,
Me rend la joie et la santé.

Sur mon cœur brûlant quand mon bras te presse,
Du paradis je sens l’ivresse ;
Mais quand tu me dis ; je t’aime ardemment,
— Je pleure, hélas ! amèrement.


V

Dans un rêve j’ai vu rayonner ton visage ;
Tous les anges du Ciel l’admiraient au passage ;
Et cependant, sous sa pâleur.
Vaguement se devine on ne sait quel malheur.

J’ai cru voir sur ta bouche une rose fleurie :
Mais un jour par le temps chaque fleur est flétrie ;
Des plus beaux yeux l’éclat s’éteint :
C’est ainsi que le veut l’implacable destin !


VI

De mes pleurs et des tiens confondons les torrents ;
Et laissons-les couler sur ta joue arrondie ;
Mets ton cœur sur mon cœur, de leurs feux dévorants
Pour qu’un même foyer fasse un seul incendie.

De la flamme et des pleurs quand l’amante et l’amant
Sentiront tressaillir l’union bienheureuse,
Laisse moi de mes bras t’enlacer... puissamment,
Et mourir de bonheur dans l’étreinte amoureuse !


VII

Dans le lis le plus pur mon âme,
Ivre de bonheur, plongera ;
Soudain la fleur exhalera
Un chant à l’honneur de ma dame.

Je veux qu’il vibre, énamouré
En doux frissons, comme une lyre.
Pareil au baiser, qu’en délire
De ses lèvres j’ai savouré.


VIII

Avec un amour doux et sombre.
Les étoiles, au firmament,
Ont passé des siècles sans nombre
A se regarder fixement.

Elles se parlent un langage,
Plein de charmes impérieux,
Dont nul philologue, je gage,
N’entend le sens mystérieux.

Cette langue aux savants rebelle,
J’en sais pour jamais les écrits :
Le cher visage de ma belle
Fut la grammaire où je l’appris.


IX

Sur mes chants ailés, ma chérie.
Viens-nous-en, je t’emporterai,
Là-bas, vers la terre fleurie
Du Gange, du fleuve sacré.

Un jardin est là, magnifique,
Où le lotus, en sa douceur,
Au clair de lune pacifique,
T’attend pour te dire : ma sœur.

Les violettes fraîche-écloses
Y font aux astres les doux yeux ;
En récits embaumés les roses
Content des faits mystérieux.

Les gazelles, sous la ramure,
L’œil curieux, le pas craintif,
Ecoutent le lointain murmure
Du saint fleuve, large et plaintif.

C’est là qu’étendus sous les palmes.
Ivres d’amour silencieux,
Nous nagerons, heureux et calmes.
Dans un rêve délicieux !


X

Le lotus, ami du mystère,
A peur du soleil qui reluit ;
Le front incliné, solitaire,
Il rêve en attendant la nuit.

Voici la lune, son amante,
Qui l’éveille, en le caressant,
Se penche et dévoile, charmante,
Son beau visage efflorescent.

Vers le doux baiser qui l’effleure,
Muet, et d’amour agité,
Il se dresse, il rayonne, il pleure,
Tout parfum et tout volupté.


XI

A Cologne, la ville sainte,
La cathédrale au front serein
Reflète sa gothique enceinte
Aux flots majestueux du Rhin.

Dans le temple on garde une image,
Sur cuir doré ; — j’ai vu toujours
Rayonner ce charmant visage
Dans le désert où vont mes jours.

Entre des fleurs, parmi des anges,
C’est Notre-Dame ; — trait pour trait,
Bouche, regard, charmes étranges,
De ma belle c’est le portrait.


XII

Tu me dis que ton cœur va me clore sa porte ;
Mais peu m’importe ;
Laisse-moi seulement voir tes yeux, et le roi
Est pauvre hère auprès de moi.

Tu me hais, tu me hais, dit ta bouche de rose ;
C’est peu de chose ;
Permets-moi seulement que j’y pose un baiser,
Et mon chagrin va s’apaiser.


XIII

Ne fais point de serment, — baise-moi seulement ;
Ce que femme nous jure — est affaire peu sûre ;
Ton parler me plaît fort, — mais plus doux sont encor
Les baisers que je donne— à ta bouche mignonne ;
J’en ai pris amplement, — et j’y crois fermement ;
La parole, frivole, — est fumée, et s’envole.

......................................................
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LXIV

Le cœur éteint, et la paupière
Fermée aux doux rayons du jour.
Le tombeau sous la froide pierre
M’enfermait en son noir séjour.

Il ne me souvient plus quel nombre
De nuits j’avais pu sommeiller,
Quand dans le silence et dans l’ombre
On est venu me réveiller,

« — Henri ! pourquoi dormir encore ?
Tous les morts sont ressuscites ;
Voici briller la grande aurore
Des célestes félicités. »

« — A quoi bon me lever, ma chère,
Vers la douce clarté des cieux ?
Des pleurs qu’à versés ma paupière,
L’amertume a bridé mes yeux. »

« — Grâce aux doux baisers que j’y presse,
Tes yeux ranimés, cher amant,
Verront les élus pleins d’ivresse,
Monter vers le bleu firmament. »

« — Autrefois, plus froid que la glace,
Un mot de toi frappa mon cœur ;
Je ne puis me lever, la place
Saigne encor sous le trait moqueur,

« — Viens, laisse ma main caressante,
Se poser sur ton cœur chéri ;
De ma parole si blessante
Aussitôt il sera guéri. »

— « Le jour où tu me fus ravie,
Ne pouvant supporter l’affront,
J’ai fait passer, las de ma vie,
Une balle à travers mon front. »

— « Mes pleurs laveront ta blessure,
Et, pleines d’arôme vital,
Les boucles de ma chevelure
Viendront boucher le trou fatal. »

Sa voix, si suave et si tendre,
Suppliait mon cœur oppressé,
Que vers elle, sans plus attendre,
Les bras tendus, je me dressai.

Mais cet effort de ma blessure
Déchira le tissu caillé ;
A gros bouillons, par les fissures,
Mon sang jaillit..... je m’éveillai.
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- Ô dis-moi donc, belle et douce fille, pour qui est ce vêtement blanc ?
Elle me répondit très vite : Prépare-toi, je lave ton linceul de mort ! Et comme elle achevait ces mots, son image s'évanouit comme une fumée.
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Le ver le plus nuisible : le doute qui vous
ronge ! le poison le plus funeste : le
manque de confiance en soi-même, tout
cela était sur le point de tarir en moi la
sève de la vie ; j’étais un arbrisseau,
dépourvu de soutien.
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XXVII

Tu me fus la moins infidèle,
Au temps de mes adversités,
Et, des bons cœurs touchant modèle,
Tu me comblas de charités.

Dans ma débine ample ressource,
Tu m’a fourni boire et manger,
Linge et crédit tout plein ma bourse,
Et passe-port pour voyager.

Du froid, du chaud que Dieu propice
Longtemps préserve ta santé,
Et qu’il t’absolve en sa justice
Du bien que m’a fait ta bonté.


XXVIII

On eût dit l’univers de misère engourdi :
Voici Mai qui le rend de nouveau supportable ;
Tout jubile en riant, d’allégresse étourdi, —
Mais d’en prendre ma part je me sens incapable.

Tout fleurit ; on entend les clochettes sonner,
Et parler les oiseaux, comme au temps de la fable ;
— A goûter leurs discours je ne puis m’adonner,
Et je trouve le monde un logis misérable.

L’être humain m’exaspère et m’accable d’ennui,
Mon intime lui-même, autrefois supportable :
— C’est depuis que le nom de Madame est celui
De ma belle si douce, entre toutes aimable !
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Vidéo de Heinrich Heine
Des lettres inédites de la célèbre écrivaine, révélant des échanges inconnus avec de grandes personnalités du XIXe siècle. Un livre exceptionnel ! Lettres réunies et présentées par Thierry Bodin.
Ces 406 nouvelles lettres retrouvées couvrent presque toute la vie de George Sand, depuis ses quinze ans jusqu'à ses derniers jours. La plupart, du court billet à la longue missive, sont entièrement inédites et viennent s'ajouter au corpus de sa volumineuse correspondance. D'autres, dont on ne connaissait que des extraits, sont ici publiées intégralement pour la première fois. Plus de 260 correspondants — dont une cinquantaine de nouveaux — sont représentés, des moins connus aux plus illustres, comme Barbey d'Aurevilly, Hector Berlioz, Henri Heine, Nadar, Armand Barbès, Eugène Sue, Victor Hugo, Louis Blanc, Eugène Fromentin, Jules Favre, Pauline Viardot, la Taglioni, ainsi que les plus divers : parents, familiers, éditeurs, journalistes et patrons de presse, acteurs et directeurs de théâtre, écrivains, artistes, hommes politiques, domestiques, fonctionnaires, commerçants, hommes d'affaires... On retrouve dans ces pages toute l'humanité et l'insatiable curiosité de l'écrivain, que l'on suit jusqu'à ses toutes dernières lettres, en mai 1876, quelques jours avant sa mort. Les auteurs : George Sand (1804-1876) est une romancière, dramaturge et critique littéraire française. Auteure de plus de 70 romans, on lui doit également quelque 25 000 lettres échangées avec toutes les célébrités artistiques de son temps. Thierry Bodin est libraire-expert en lettres et manuscrits autographes. Ses travaux sont consacrés au romantisme français, en particulier Honoré de Balzac, Alfred de Vigny et George Sand.
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