En terre étrangère

Je ne vais pas dire de mal de ce livre parfois plaisant, et en tous cas plein d'humour. Mais je ne l'ai terminé qu'au prix d'un effort, et en sautant quelques pages. Donc, deux étoiles, pour ce roman de Robert Heinlein qui paraît-il fit son effet dans les années soixante (du XXème siècle). Pourquoi les étudiants de l'époque le portèrent au pinacle ? A cause de l'amour libre qu'un vieil homme semble professer et que l'Homme de Mars pratique avec de superbes créatures (exclusivement des femmes). Tout dans ce roman est suranné, c'est son charme le plus évident. Il y a de la vie sur Mars, ce qui est déjà un poil surfait de nos jours. Mais surtout les avancées technologiques ou sociales sont toutes complètement dépassées ou farfelues (Le courrier arrive via des enveloppes, écrit sur du papier... Ahaha Ridicule !... Les filles font toujours à manger, reprisent les chaussettes, et gardent la fonction de joli pot de fleur parlant... ).
L'Homme de Mars est un enfant laissé sur la planète rouge par la première expédition sur Mars - une expédition disparue corps et bien. Il a été élevé par les Martiens, et lorsqu'il est ramené sur Terre, l'organisation, les habitudes, les raisonnements, l'individualisme, tout lui est étranger, incompréhensible. On voudrait faire le parallèle avec le génial conte épistolaire de Montesquieu, les Lettres persanes, mais, à mon goût, la résolution des paradigmes, dans ce roman intelligent, n'a pas la même saveur... Dans l'un elle nous ramène à une réalité humaine universelle, dans l'autre elle se perd dans une religiosité pacifique, certes, mais surtout (volontairement) foutraque - parce qu'on n'est pas à l'abri que la vraie religion soit la plus dingue de toutes (bien sûr c'est aussi l'humour de l'auteur ici illustré !).