Le premier volet de cette trilogie éditée aux éditions Cambourakis invitait à suivre les pas d'une petite fille déracinée, recueillie par sa tante à la mort de son père. Au fil des pages, le lecteur découvrait progressivement les dessous de cette famille et, en fin de premier épisode, chacun semblait avoir enfin trouvé sa place et son équilibre au sein de ce nouvel environnement.
Si ce deuxième volet continue de s'intéresser au quotidien de la petite Frances, de sa tante Ada et de sa compagne aux lévriers blancs, il explore surtout le passé de certains protagonistes. Comme l'action de cette trilogie se situe dans une grande ville de Suède, probablement lors de la première moitié du XXème siècle, le lecteur manque un peu de repères et sera d'ailleurs légèrement perdu lors des premiers flash-backs. Il ne lui faudra heureusement que quelques pages pour comprendre que cette histoire parallèle développée par
Joanna Hellgren invite à suivre la jeunesse de la mère de Frances, de sa rencontre avec August jusqu'au moment où son chemin quitta celui de sa fille.
Si ce rebondissement au niveau du scénario permet d'ouvrir l'intrigue à un retour éventuel d'Esther dans le quotidien de Frances, le lecteur appréciera surtout le plaisir de retrouver l'ambiance, la sensibilité et l'esthétisme du tome précédent. Ce dessin, tout en crayonné, permet à nouveau de véhiculer les sentiments des personnages avec beaucoup de retenue et d'efficacité. En voguant sur un rythme lent et en s'exprimant en toute simplicité sur des sujets sensibles à l'aide d'une narration qui repose grandement sur des regards, des gestes, des incompréhensions et des non-dits, la jeune auteure suédoise livre un récit d'une grande sensibilité, restituant avec brio la fragilité et les émotions de ses personnages.
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