Il se sentait complètement seul. Pas esseulé mais seul. Il n'avait personne devant ni derrière lui. Il ressentait une douleur dans la poitrine. Dans les veines, aussi. Une douleur dévorante. Et il savait que cette douleur s'appelait l'amour. Que la seule certitude qu'il avait jamais eue était : je l'aime. Moi, Victor Elbergs, j'aime Hannah Prat. Et cet amour était totalement impossible, totalement impensable. Ce sentiment, ce savoir ne mèneraient à rien. Même si Emilia, Simon ou Petra n'existaient pas, même s' il était un homme libre, il ne faudrait pas y songer, il ne faudrait pas s'engager dans cette voie. Avoir une liaison avec Hannah Prat n'était pas possible. Mais il était toujours rongé par cette douleur. Par ce manque. De la même façon que ses doigts manquants le faisaient souffrir quand il pleuvait.
A présent il faut que ce soit terminé, pensa-t-il. J'ai deux enfants magnifiques. J'ai une femme superbe, des amis et des amies. Je suis un homme heureux.