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Citations sur Poulets grillés (142)

Merlot entama son cheese avec une mine d'aventurier explorateur. Il découvrait les terres vierges de la malbouffe et mordit gaillardement le pain mou. Un flot de ketchup s'échappa de l'arrière du hamburger. Tel un surfeur vacillant, le cornichon en rondelles glissa sur la sauce et vint s'échouer sur la cravate déjà maculée du capitaine. Sans s'émouvoir celui-ci attrapa une serviette en papier et, d'un frottement rapide, décrocha le condiment qui atterrit sur les tomettes de la terrasse. Le chien alla renifler l'impact mais, peu convaincu, il préféra attendre la chute du steak.
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p199: - Je l'ai!
En moins d'une seconde, les policiers convergèrent vers le lieutenant et son copain Lewitz qui lui félicitait déjà l'epaule. Leurs doigts sur le clavier, la mine réjouie, Dax désigna l'écran du menton:
- Casier judiciaire de Jallateau! Ça m' a pris des plombes pour craquer les sécurités de la préfecture, mais je l'ai eu : Jallateau, casier vierge.
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Debout devant la fenêtre de sa cuisine, Anne Capestan attendait l'aube.
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« Torrez grogna et replongea dans ses recherches. La tête ainsi penchée, le lieutenant exposait le crin noir et dru de ses cheveux. Leur coupe parut soudain singulière à Capestan. Ils étaient plus courts à droite de deux centimètres et une légère échelle escaladait la nuque. La commissaire repensa au turban de l’hôpital.
— Ils t’ont ratiboisé, au bloc ?
Sans se détourner de sa radio, Torrez passa une main carrée sur l’arrière de son crâne.
— Non, c’est mon fils. Il veut devenir coiffeur, alors je le laisse faire. Je lui donne deux euros et comme ça, il est content, il apprend.
Ce sacrifice capillaire sur l’autel de la paternité attendrit Capestan.
— Il a quel âge, ton fils ?
— Neuf ans. Je sais, c’est pas parfait, mais bon. Le pauvre, il a des ciseaux à bout rond. »
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En pénétrant dans ce qu'il fallait bien appeler son commissariat, Capestan croisa un homme chauve en costume bleu, bâti comme un mètre cube. Il avait oublié de se raser un coin sous le menton et sa cravate était tachée. Plusieurs traces qui ne dataient ni du même repas ni du même jour. Au revers de sa veste, il portait un insigne du Lion's Club qu'il tentait de faire passer pour une Légion d'honneur. Gobelet à la main, l'homme courba civilement la tête.
- Capitaine Merlot, pour vous servir. A qui ai-je l'honneur ?
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- Stop ! Stop.
Capestan n'avait pas élevé la voix, mais la salle se tut. La réunion virait à la séance de démotivation, il fallait intervenir. La commissaire survola l'assemblée du regard sans viser quiconque, mais, fait rarissime, elle s'adressa à eux sans sourire :
- Dans les films de guerre, celui qui dit « On va tous crever », il n'aide personne. Donc on arrête ça tout de suite et on ne refait pas 1'histoire avec des «avant, avant ». Avant d'atterrir là, on était déja au rancart. Tous. Pas la peine de jouer les anciens barons des Orfèvres, la punition ne date pas d'aujourd' hui.
Les fronts se baissèrent, les regards se détournèrent, penauds. Capestan ne voulait pas pour autant que l'équipe reste sur cette sensation. Elle se leva du coin de bureau sur lequel elle était assise.
- Sauf qu'aujourd'hui, justement, la paperasse qui prend 70 % du boulot : fini. Les rondes de nuit, les corvées de cimetière, les camés qui tapissent les toilettes du commissariat : fini. On est libres de faire le métier tel qu'on le rêvait quand on s'est engagés. On enquête sans pression, sans procédure à remplir, sans comptes à rendre. Alors, on profite au lieu de geindre comme des ados privés de boum. On appartient toujours à la Police judiciaire, on forme juste une branche à part. Une chance pareille, il n'en passera pas deux.
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- Très bien, Capestan, je vous résume la chose : on nettoie la police pour faire briller les statistiques. Les alcoolos, les brutes, les dépressifs, les flemmards et j'en passe, tout ce qui encombre nos services mais qu'on qu'on ne peut pas virer, on le rassemble dans une brigade et on l'oublie dans un coin. Sous votre commandement. En septembre.
Capestan se garda de toute réaction. Elle tourna son visage vers la fenêtre et examina un instant les reflets bleus qui jouaient sur le double vitrage. Elle poursuivit avec les fines vaguelettes de la Seine qui miroitaient sous un ciel clair, laissant son cerveau distiller l'essence du discours hiérarchique.
Un placard. Tout simplement. Très grand modèle. Une poubelle, plutôt. Un unité de répudiés, la poulaille honteuse du département, tous unis dans une benne à ordures. Et elle était la cerise sur le radeau, la chef.
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— Et toi alors ? Célibataire ? demanda Rosière avec son aplomb ordinaire.
Elle était passée au tutoiement dès le deuxième verre.
— Oui, répondit Capestan.
— Depuis longtemps ?
Capestan prit une inspiration, comme si elle ne connaissait pas la date.
— Depuis ma dernière balle.
— T’as tué ton ex !?! glapit Rosière.
Capestan eut un bref éclat de rire.
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B8498. La commissaire le convertit en Bateau-Vaucluse-Champion du monde pour le mémoriser.
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Maelle semblait vivre chichement . Elle avait une mine à redouter l'ouverture de sa boîte aux lettres.
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