La guerre, l'occupation et ses ennuis judiciaires finis,
Hergé retrouve des marges de manoeuvres pour pouvoir faire évoluer son héros en toute liberté.
Essor créatif qu'il ne tarde pas à mettre en oeuvre avec la seconde partie de cet original diptyque commencé avec les 7 boules de cristal et qui se poursuit sous le titre : le temple du soleil. Dans cet épisode-ci,
Hergé refait voyager Tintin vers des horizons lointains, comme l'Amérique du Sud et le Pérou en particulier. Si dans la première partie du diptyque, le fantastique, l'étrange, l'inexpliqué étaient dominants, dans la seconde,
Hergé lève le voile sur l'origine de ces mystérieux faits et oppose à Tintin un gang de kidnappeurs aux pouvoirs maléfiques, partis se réfugier au Pérou, terre de leurs ancêtres.
Néanmoins, à la différence des autres méchants, ici
Hergé fait une sorte de mea-culpa envers les peuples autochtones, souvent victime des méfaits des Occidentaux pilleurs de trésors et d'objets précieux, patrimoine de ces populations endogènes. En dénonçant ces agissements, ainsi que le racisme dont ils sont victimes,
Hergé évolue avec le cours de l'histoire. Mais, même, si des raisons peuvent expliquer leurs actions contre les blancs, Tintin, lui, poursuit sa mission, retrouver son ami le professeur Tournesol enlevé par ces gredins. On voit dans ce tome, toute la difficulté pour
Hergé, de prendre parti, préférant laisser son héros faire justice avec l'aide de la providence, manière habile pour
Hergé de sauver l'honneur et de contenter tout le monde.