Ce livre peut se lire d'une traite, tellement il est passionnant et écrit de façon simple et claire.
Il permet d'assimiler sans effort tout ce que devrait connaître le titulaire d'un compte en banque. Soit le minimum vital sur la banque et la monnaie. Ces notions sont illustrées par des faits historiques. Comme la 1ère guerre mondiale et les déséquilibres financiers qu'elle a introduits. Déséquilibres dont nous supportons les conséquences aujourd'hui… On va de découvertes en découvertes.
Après une présentation de la situation actuelle, où, suite à l'irresponsabilité des gouvernements et des Autorités monétaires, la menace de voir son argent partir en fumée se précise dangereusement, l'auteur nous présente la piste des cryptomonnaies.
Cet ouvrage qui se dévore comme un polar est à lire absolument.
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En 2008, l’opérateur télécom Orange a lancé en Côte d’Ivoire « Orange Money ». Ce service permet de réaliser toutes les opérations bancaires traditionnelles à partir de son téléphone portable (paiement, gestion du compte courant, transfert d’argent, solutions d’épargne et d’assurance). Dans un magasin ou sur le marché, il suffit au vendeur et à l’acheteur de s’échanger un SMS pour effectuer la transaction. On peut également régler des factures d’eau ou d’électricité ainsi que des primes d’assurance. Si l’on possède un compte créditeur, on peut placer une partie de cette somme sur des produits d’épargne. L’inscription est gratuite et, pour alimenter son compte, l’utilisateur peut déposer des espèces dans un point de vente agréé, recevoir de l’argent d’un autre utilisateur par transfert ou percevoir son salaire directement sur son compte. Nul besoin d’un smartphone, un simple téléphone portable suffit.
(p. 39-40)
Beaucoup pourraient se dire qu’avec un plancher de 100 000 euros, nul n’est besoin de s’inquiéter. Lourde erreur. Effectivement, à Chypre les compte d’un montant inférieur à cette somme n’ont pas été touchés, mais pour une raison bien simple : l’Union européenne et le FMI ont apporté 10 milliards d’euros dans le cadre d’un plan d’aide (ce qui correspond à deux tiers du PIB de l’île). Pour des pays comme l’Espagne, l’Italie ou la France, il faudrait des centaines de milliards pour garantir les comptes des particuliers. Qui pourrait apporter cette somme ? En cas de crise l’ensemble des comptes seraient bien sûr ponctionnés.
(p. 32-33)
Dans les livres d’histoire, le 16 mars 2013 restera comme le jour où les comptes bancaires d’un pays de la zone euro ont été ponctionnés. Le système bancaire de Chypre était hypertrophié, il avait attiré les déposants de nombreux pays (des oligarques Russes notamment) grâce à une fiscalité faible et l’absence de contrôle sur leur provenance. Mais la restructuration de la dette grecque a ruiné le système bancaire de l’île qui avait placé une grande partie de ses fonds dans les bons du Trésor de ce pays ami et culturellement proche. Suite à la faillite des banques, les comptes de plus de 100 000 euros ont été ponctionnés, au-dessus de cette somme, et transformés en actions de la banque, des morceaux de papier qui ne valent pas grand-chose.
(p. 30-31)
L’euro a le grave inconvénient d’amplifier les crises : un pays en difficulté met en danger tous les autres et la chute de l’Italie ou de la France le ferait exploser, une crise de la dette publique se transforme en crise bancaire et inversement. Et à chaque fois c’est l’épargnant qui peut se faire du souci pour ses économies.
(p. 37)
Cercle Aristote - 25 juin 2020
Philippe Herlin : La Renaissance de l'Occident (Entretien)