Une lecture qui m'a pris plus de temps que mes précédentes en raison du thème abordé m'ayant toutefois plu. Merci aux éditions Atria pour ce service de presse !
Ce livre est une belle ouverture sur la réalité. Certes l'histoire n'est pas originale, j'en ai lu des récits d'une enfant dans la misère à cause de l'alcoolisme ou de la maltraitance d'un ou deux parents. Noëlla va simplement essayer d'ignorer, se rebeller ; elle va en fait passer par tou pour changer sa mère, une barjo comme on dit familièrement. Pour en revenir à ça, le schéma narratif est prévisible même si l'intrigue innove quelque fois légèrement. Il y a un bon rythme, pas d'ennui, même si c'est vraiment très court. En 150 pages, je n'ai pas pu être pleinement touchée par Noëlla et son existence peu joyeuse.
En revanche, les personnages sont intéressants, malgré le côté psychologie de la mère dont j'aurais aimé plus de détails. Je ne les ai pas détestés, je n'ai juste pas réussi à me... connecter aux protagonistes. Il n'empêche que sa mère est une femme exécrable, et par mes propres expériences, elle me rappelle horriblement des comportements types qu'on peut observer. Je n'ai pas pu éprouvé plus que du mépris pour elle. C'était au-dessus de mes capacités. Passons. Noëlla avait le potentiel ; malheureusement pour moi l'auteur a préféré lui choisir d'autres traits. Je suis donc moyennement convaincue par cette fille, son accumulation de problèmes n'a pas été loin de m'écoeurer. Je vous dis les choses telles que je les ai perçues, ça ne signifie pas que je n'ai pas aimé. le père de Noëlla est pour sa part, quelqu'un de bien, qui a juste été aveuglé par l'amour. Cette expression est si vraie, si blessante.
le mieux c'est tout de même l'écriture de
Didier Hermand. Très fluide, avec sa dose d'additivité. E quand il le faut, de belles tournures, des phrases marquantes.
Vous voulez vérifier ça ? La preuve :
Elle ne m'a pas donné la vie ; elle a mis une vie dans un corps qui, quelle ironie, lui ressemble, elle s'est servie de mon être pour se reproduire. Je voudrais juste être Moi, et je ne suis que sa triste réplique. Je suis morte à la naissance, je naîtrai peut-être à ma mort. Tant que je respirerai ; une part d'elle vivra en moi, et ça m'écoeure.
La fin laisse envisager qu'il y aura plus ou moins une suite (ça semble logique en tout cas).
Brefouillons, une lecture satisfaisante, moyenne, qui n'a rien de vraiment mauvais à signaler, qui m'a plue pour sa sincérité et sa simplicité. Je vous le conseille et je remercie les éditions Atria, de nouveau, pour ce joli partenariat.