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EAN : 9781606996256
104 pages
Fantagraphics books (26/09/2013)
4/5   1 notes
Résumé :
New Tales of Old Palomar is Gilbert Hernandez's much anticipated return to the small Central American town of Palomar, more than a decade after his last "Heartbreak Soup" story. The three stories contained within were originally released as a three-issue magazine series. All three issues deal with Palomar's classic characters, such as sweet Pipo, her sharp-tongued sister Carmen, sheriff Chelo and the gang of boys who help start it all - studious Heraclio, fey Israel... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome regroupe 4 histoires courtes reliées entre elles de manière assez lâches. Elles ont été initialement publiées sous la forme de 3 comics sous le titre de "New old tales of Palomar", en 2006/2007. Elles sont toutes en noir & blanc, écrites, dessinées, et encrées par Gilbert Hernandez. Ces récits se déroulent à la même époque que celles dans Heartbreak soup. Il n'est pas indispensable de l'avoir lu pour apprécier ces histoires.

Vincente chante à tue-tête dans la grand rue de Palomar. Il est interpellé par Chelo (la shérif), accompagnée par Tipin Tipin et Carmen, qui souhaitent savoir s'il a vu passer 2 petits diablotins chapardeurs. Les talents de Pipo (jeune femme très douée à la course à pied) vont être mis à contribution.

Dans l'histoire, suivante 5 enfants (Gato, Soledad, Guero, Pintor et Arturo) sont enlevés par d'étranges individus en combinaison blanche. Les adultes de Palomar se mettent à leur recherche. Puis Tonantzin (la vendeuse de vers frits, babosas) voit des apparitions d'un bébé fantôme (blooter). Elle cherche à comprendre leur signification. Enfin d'autres individus étranges se sont installés en périphérie de Palomar. Alors que Chelo s'enquiert de leurs affaires, ils l'agressent.

De par son titre, ce recueil d'histoires semblent s'adresser d'abord au lecteur familier de Palomar, ayant déjà lu "Heartbreak soup". Il s'avère qu'il n'est nul besoin de disposer d'une connaissance préalable des personnages. Par contre, Hernandez développe quelques points de continuité comme la perte de l'oeil de Chelo, ou la première apparition de Tonantzin et Diana.

Prise pour elle-même, la première histoire est assez déconcertante : linéaire, en 2 parties (attraper ces 2 diablotins, puis les sauver d'une explosion). le lecteur constate qu'Hernandez se sert de la première partie pour faire le tour de plusieurs résidents du village, les remettant en mémoire du lecteur, ou les lui présentant. Pendant 30 pages, le lecteur s'immerge dans ce village, voit la gentillesse de ses habitants, leurs occupations ordinaires, et l'agacement provoqué par ces 2 chapardeurs. Hernandez inclut 2 petites morales, et l'histoire est finie.

Les dessins plongent le lecteur dans un monde à l'apparence simple, mais pas simpliste. La première histoire s'ouvre avec Vincente en train de chater, et le lecteur peut voir son côté droit brûlé sur le visage et le bras. Au fil de l'histoire, Hernandez représente des individus de toute sorte, aux morphologies diverses et variées. Certes, Luba a toujours une aussi grosse poitrine (et des mollets de coq), mais les autres femmes (nombreuses) ont des corpulences diverses et variées, comme dans la réalité. Ce dessinateur est toujours aussi habile pour représenter des enfants qui ont vraiment l'air d'enfants (et pas d'adultes en miniature).

Hernandez utilise la même approche pour dessiner les décors, des éléments simples et immédiatement assimilés par l'oeil, sans être superficiels pour autant. La grand rue de Palomar ne paye pas de mine, en terre battue, bordée de construction en rez-de-chaussée, rarement avec un étage. Pourtant le lecteur y déambule avec plaisir en compagnie des personnages.

Ces histoires se déroulent à 90% en extérieur, dans Palomar, ou dans les environs. le lecteur perçoit des paysages à ciel ouvert. Comme à son habitude, Hernandez utilise le ciel et les nuages à des fins expressionnistes pour rendre compte de l'état d'esprit des personnages, ou de la tension entre eux, ou d'un danger indéterminé.

Le lecteur suit avec plaisir la première histoire, mais il a bien du mal à savoir où l'auteur veut en venir, si ce n'est à ces 2 morales anecdotiques. Il entame avec curiosité la deuxième histoire où il apparaît qu'elle peut se lire comme une fable avec ces enfants hispaniques recueillis (contre leur gré) par des blancs bon teint. le lecteur peut y voir une forme de colonialisme (les blancs s'arrogeant le droit de bien éduquer les enfants hispaniques), avec comme excuse le bien des enfants. Avec la conclusion Gilbert Hernandez affirme clairement que rien ne saurait remplacer l'attention et l'amour familial.

La troisième histoire se révèle plus émouvante et plus ambitieuse. Hernandez parle à sa manière du sentiment des femmes qui n'enfanteront jamais. Il a recours à une dose de réalisme magique sous la forme d'une statue primitive qui marche, et d'un nourrisson fantôme. Sous réserve de ne pas être allergique à ce dispositif narratif, le lecteur partage la prise de conscience de Tonantzin, de manière subtile, empathique et émouvante, une très grande réussite.

Pour la dernière histoire, Hernandez revient à son idée de blancs souhaitant imposer leur progrès par la force (avec une petite envie de vengeance vis-à-vis de Chelo). Comme ça n'a pas marché avec les enfants, ils s'en prennent à une adulte. La fin valide les valeurs de Chelo, aux dépens de celles de ces étrangers fermés au dialogue. Cette métaphore manque certainement de subtilité, étant entièrement à charge de ces blancs.

À chaque nouvelle oeuvre de Gilbert Hernandez, le lecteur est tenté de la comparer aux autres. de ce point de vue, "Children of Palomar" apparaît comme mineure, manquant de fond. Prise indépendamment des autres histoires d'Hernandez, il apprécie comme d'habitude la fluidité et la simplicité évidente de sa narration, ses personnages diversifiés, la place d'une dimension spirituelle, et la chaleur humaine. Avec un peu de recul, ces histoires sont aussi substantielles que d'habitude, avec des interactions entre les personnages, toujours aussi savoureuses et naturelles. Toutefois la brièveté des récits et la nature des thèmes placent effectivement ce récit un peu en deçà des autres oeuvres de Gilbert Hernandez.
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