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EAN : 9782916330143
187 pages
Krakoen (07/12/2006)
3.75/5   6 notes
Résumé :
Araignée du soir, espoir. Cédric Mangata, policier de Toulouse, eut préféré que ce dicton dise vrai. En cette nuit de la Toussaint, il voit plutôt dans cette bestiole une messagère funeste, car autour de lui, proches, voisins, collègues, malfrats s'arrêtent brutalement de vivre. Devant cette hécatombe terrifiante, il a beau invoquer «la faute à pas de chance», le responsable, c'est lui. Et pendant ce temps-là, son ennemi juré court toujours et stocke ses victimes da... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Tout a commencé à cause d'un adorable arachnide velu. Enfin, pas tout à fait. Tout a commencé par un coup dans la tronche de l'inspecteur Cédric alors qu'il cuisinait, à l'huile ou au beurre, on ne sait pas, un dangereux récidiviste réputé pour être violent. Un nommé Grégorioux dit le Gaulois. L'individu suspecté d'avoir tué un vieil homme a profité d'un moment d'inattention de Cédric pour lui balancer un coup de pied magistral en pleine tête. Résultat un arrêt de travail suite à un coma provoqué dans l'exercice de ses fonctions.

Et c'est comme ça qu'il se retrouve dans l'appartement de sa maîtresse, la fine Delphine, à zapper les films ou séries policières. Car un flic, même lorsqu'il est en congé forcé, s'instruit afin de parfaire ses connaissances. Et ce n'est pas parce que c'est la période d'Halloween et que le Beaujolais nouveau se profile qu'il faut se laisser aller.

Il pense soudain que dans la pièce du dessus, se repose Milly, la fille de Delphine, treize ans. Une idée qui lui procure une réaction qui déforme son pantalon. Il monte et naturellement, elle est là, jambes nues, un long T-shirt noir cachant le haut du corps. Elle veut bien discuter un moment avec lui, mais il a trop bu de boisson gazeuse sucrée, et inévitablement le trop plein demande à être évacué dans les toilettes proches.

Alors qu'il satisfait une miction bienfaisante pour sa vessie, il entend hurler Milly. Il se précipite, se demande ce qui lui arrive, et aperçoit une énorme araignée qui a profité que la fenêtre soit ouverte alors que le radiateur chauffe, pour s'immiscer dans la pièce. Milly qui est arachnophobe, encore fallait-il le savoir, enjambe la balustrade de la mezzanine et tombe malencontreusement. L'araignée, elle, se cache et Cédric est affolé. Milly gît en bas et elle ne criera plus lorsqu'elle apercevra une épeire en train de déambuler.

Cédric se demande bien comment se dépatouiller de cette situation lorsque Delphine entre. Horreur, malheur, ce qu'elle voit en premier, c'est Cédric, le vermisseau sortant de son pantalon, tenant dans ses bras Milly allongée à terre. Une situation qui prête à confusion. Elle n'accepte pas le début d'une explication, crie, le traite de tous les noms et s'engage une lutte entre les deux amants, lutte qui se termine par le retentissement du gong. Au revoir, ou plutôt adieu, Delphine.

Une tragédie dont il est l'acteur involontaire, mais ce n'est pas fini, comme les séries à épisodes qu'il aurait mieux fait de continuer à visionner au lieu de monter voir sa belle-fille. Car une petite vieille, une voisine, passe la tête par la porte restée entrouverte et naturellement voit le carnage. Elle repart vers son appartement, il la suit, elle entre chez elle et n'a pas le temps de fermer sa porte qu'elle est bousculée. Qu'elles sont bousculées. La porte et la petite vieille qui était derrière et qui ne pourra pas établir un compte-rendu de la situation à son mari arrimé à une bouteille d'oxygène.

La série continue…

Alors Cédric balance entre deux solutions : se suicider ou faire appel à quelques-unes de ses connaissances qui lui doivent un petit service, lui qui les a aidés lorsqu'ils étaient dans le besoin.



Araignée du matin, chagrin ; araignée du soir, espoir. Les dictons sont parfois, souvent, mensongers.

Comme un mantra, qui est l'une des phrases favorites de son chef, tourne dans sa tête cette évidence, cette lapalissade : Tant qu'on n'est pas mort, on est vivant.

Mais Cédric pourrait tout autant chanter Ô Toulouse comme Nougaro. To lose surtout serait plus approprié. Mais il n'a pas le coeur à fredonner ce texte, ode à la ville où il travaille et vit. Il pense surtout à se dépatouiller de cet engrenage infernal dans lequel il est entraîné à son corps et son esprit défendant.

Un engrenage infernal qui se produit à cause d'une confusion, qui pourrait prêter à sourire, comme l'escalade de mauvaises nouvelles dans la chanson Tout va très bien madame la marquise de Ray Ventura. Sauf que Cédric n'a vraiment pas le coeur à fredonner, plutôt à s'extirper de cette spirale infernale qui continue, encore et encore.

Jan Thirion manipule ses personnages et le lecteur par une histoire baroque, insolite, biscornue, se jouant des situations avec une écriture fouillée, travaillée, parfois ciselée au scalpel. Il oeuvre dans la dérision tout en construisant une intrigue dont l'épilogue ne peut être qu'un pied de nez au destin.
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Cyril Poisson marche sur des coussins d'air. Devant lui les portes s'ouvrent sur des jeunes filles graciles qui dessinent des arcs en ciel de douceur : Mikko.

Cédric Mangata a la tête comme un compteur à gaz et des jambes de plomb. A sa vue, les visages se ferment, les regards deviennent circonspects, les sourires se figent en grimaces. Pas Mikko : Ego.

Après le Ying, Jan Thirion glisse dans le Yang. Les deux livres se complètent.

Beaucoup de morts ici, cocasses, jubilatoires, mais pas de temps mort. On fonce dans l'opaque, le poisseux, sans jamais s'engluer grâce au torrent Thirion, à la furia Mangata.

Sortez le Schweppes et les langues de chat.
Et plus, si avidité.
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Je ne mets qu'une petite note , car si l'histoire est assez sympa mais quand même loufoque , le style m'a beaucoup gêné .
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En bref, Ego Fatum est un roman court noir complètement barré et décalé. L'auteur s'amuse à pousser le concept de fatalité à son paroxysme avec un protagoniste qui se retrouve tueur en série à la suite d'un malheureux accident qui enclenche un réaction en chaîne sous forme de spirale infernale. À tel point que l'on finit par se dire que tout ceci n'est qu'un affreux cauchemar. C'est impossible, c'est trop gros ! On oserait presque renoncer à se demander comment tout cela va se terminer. Je vous rassure, la fin est parfaite. Un véritable petit bijou du début à la fin.

Réalité ou fiction, l'auteur nous livre ici un magnifique enseignement : "La fatalité n'a de sens que pour ceux qui y croient".

Certes le style est un peu particulier, mais il vaut vraiment la peine d'être étudié. Je vous recommande vraiment de passer outre, car au final on se prend assez facilement au jeu.

Qui a dit qu'Halloween devait forcément faire peur ? Aux États-Unis, les gens se costument bien en princesse, en cow-boy ou en cosmonaute. Pas vraiment flippant. Alors pourquoi ne pas en profiter pour changer son habitudes et en profiter pour savourer un roman noir haut en couleurs.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
La voilà qui grimpe sur la rambarde. Le T-shirt vole au-dessus de la cuisse, voire de la hanche. Elle en fait trop. Pourquoi prendre de l’altitude ? Il veut lui crier, de manière posée parce qu’il n’est pas son père : fais attention ! Fais attention, non pas à la décence, fais attention à ne pas tomber. Il cherche sans trouver un mot qui n’ordonne pas, qui ne froisse pas. Les ados détestent les avertissements. Le fossé des générations se creuse à la pelle des recommandations.
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Rictus méprisant du suspect qui regarde Cédric dans les yeux : je suis pas dans le coup, c’est la vérité. Alors tu sais quoi, connard ? Là, c’est le gros qui parle, en regardant Cédric. On va faire circuler le bruit que t’as donné le nom de qui tu sais et que tu veux te faire sa femme quand il sera en taule. Et dès que tu sors d’ici, tu saisis ce qui va se passer. Les asticots n’auront pas à attendre 24 heures pour te bouffer. Télé.
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C'est l'histoire d'un flic plutôt poissard ...Des cadavres à la chaine et quand on a pas de bol...
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La fatalité n’a de sens que pour ceux qui y croient
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