Sweet sixteen

Lu en 2016. Un roman jeunesse souvent plébiscité par les élèves du collège lors des défis lecture (dès la 4e). Un récit choral réaliste et émouvant, qui fait prendre conscience de la violence du racisme, dans cette Amérique encore majoritairement ségrégationniste des années 1950.
Annelise Heurtier a construit son histoire sur la base de faits historiques réels* : nous sommes en 1957 aux États-Unis, dans l'Arkansas, où pour la première fois dans l'histoire américaine, un lycée ouvre ses portes à neuf étudiants noirs triés sur le volet.

(*NB : l'auteure a modifié les noms pour écrire sa propre fiction, tout en conservant des anecdotes politico-judiciaires réelles).

Que dire sur ce livre qui n'a pas été évoqué ?
Travaillant en bibliothèque, je l'ai eu sous les yeux si longtemps avant de le lire que je m'en veux. C'est un article, je ne sais plus sur quel site internet, qui m'a enfin donné le déclic.
C'est fort, puissant, terrifiant.
Et ce qui fait encore plus peur, c'est de savoir et de voir régulièrement à quel point certaines mentalité n'ont pas changées.
Comment peut-on juger, exclure, violenter quelqu'un juste parce qu'il a une apparence différente de la notre, ou une orientation sexuelle différente ? Je ne comprends pas que cela puisse poser problème à qui que ce soit.
Je rêve d'un monde où la tolérance envers celles et ceux qui ne font rien de mal sera de mise...

En 1954 en Arkansas, la ségrégation a officiellement pris fin et des étudiants noirs vont pouvoir faire leur rentrée dans un lycée jusqu'alors réservé aux Blancs. le roman, inspiré de faits réels (neuf étudiants noirs ont bien intégré pour la première fois cet établissement en 1954) relate les événements en alternant les points de vue de deux jeunes filles de la même classe : Molly, lycéenne noire, curieuse et pleine d'espoir, et Grace, élève blanche, surtout intéressée par son apparence, son petit ami et ses copines, petites pestes racistes.
Ce roman s'adresse aux ados et leur plaît beaucoup. L'hypocrisie de la ségrégation et de son slogan "séparés mais égaux", et le racisme ordinaire confinant à la folie meurtrière y sont montrés dans tous leurs excès et avec réalisme, l'influence haineuse des mères de famille bien pensantes tout comme les exactions du Klan.

En cette rentrée scolaire 1958, ils sont neuf à passer les portes du Lycée Central de Little Rock en Arkansas. Quoi de plus banal ? Chaque année, de nouveaux étudiants intègrent le Lycée… sauf que les neufs nouveaux élèves en question sont noirs. Neuf noirs parmi deux mille cinq cents lycéens blancs. Leur intégration au sein de la prestigieuse école a été décidée par décret et, dans l'Amérique conservatrice et ségrégationniste des années 50, cette intégration forcée ne se fera pas sans heurt…

« Sweet Sixteen » est un roman pour ado qui m'a été mis dans les mains par l'ado vivant sous mon toit. Il l'avait lu en cours de français et son professeur avait organisé un cercle de parole autour de livre. J'ai trouvé le choix du roman vraiment pertinent et la méthode de l'aborder réellement interessante (C'est parfois rare et ça mérite d'être salué…).

L'auteur s'est inspirée de fait réels et centre son roman sur un événement précis de l'histoire américaine, que je connaissais absolument pas. Elle nous offre une double perpective, en alternant le point de vue de deux adolescentes de presque 16 ans : Molly, l'une des neuf, et Grace, petite blanche bourgeoise populaire au Lycée. Hormis leur âge, tout semble opposer les deux jeunes filles, elles vivent l'intégration chacune de leur côté mais chacune des deux en sortira transformée. A travers leur regard, Annelise Heurtier aborde les thèmes de la ségrégation et de la lutte pour les droits civiques. On a parfois tendance à oublier, jeunes et moins jeunes, que l'époque de l'Amérique ségrégationniste n'est finalement pas si éloignée temporellement que ça de la nôtre et que, même si les choses ont évolué, il reste encore beaucoup de progrès à faire en matière de lutte contre l'intolérance et le racisme, en Amérique comme en Europe d'ailleurs. Aborder ces thèmes avec des ados, au travers d'un livre, en discuter avec eux, échanger sur les sentiments que cette lecture a pu susciter est une belle manière de les faire réfléchir sur l'histoire avec un grand H, sur l'impact que cette histoire a eu sur notre époque et sur ce que l'on peut entrevoir pour l'avenir.

Outre l'histoire, ce qui m'a le plus frappée, c'est le style d'Annelise Heurtier. Ce n'est pas parce qu'elle écrit un roman jeunesse que le style est simpliste ! Au contraire, elle emploie un vocabulaire précis et riche, parfois légèrement soutenu. L'ensemble peut parfois sembler peut-être un peu compliqué pour les jeunes lecteurs moins aguerris mais c'est réellement agréable à lire.

L'adulte que je suis a toutefois été quelque peu frustrée par ce roman un peu court : il y avait matière à en dire, à en montrer tellement plus ! Ce qui me console, c'est que l'ado à la maison partage mon avis ! Mais puisqu'il s'agit d'un roman jeunesse qui doit être abordable pour tous types de jeunes lecteurs, un roman plus long aurait sans doute perdu en route une partie des lecteurs.

Vraiment, merci à Madame P. d'avoir proposé cette lecture à ses élèves et de me l'avoir fait découvrir également !

Savez vous ce que signifie "sweet sixteen" ?
C'est à l'occasion du 16ème anniversaire que les jeunes américains passent de l'enfance à l'âge où ils peuvent par exemple conduire...devenir "grands".

C'est pourtant l'année de leurs 15 ans que Grâce et Molly vont vivre une année scolaire bouleversante. En 1957, le lycée Little Rock en Arkansas à l'obligation d'intégrer 9 élèves noirs dans son école uniquement fréquentée par des blancs.

Nous découvrons les préoccupations, les peurs, les espoirs et les conséquences sur la vie de Grâce, blanche, et Molly, noire.

Même dans un roman jeunesse, je reste choquée par la méchanceté, les propos, les croyances et les actes commis par les blancs. Je ressens de la honte pour tout ça, de l'injustice également.

Je remercie la prof de français de ma fille qui a donné ce livre à lire à ses élèves de 3ème. de plus elle a gentiment accepté de nous le confier un peu plus longtemps pour que je le lise.

Little Rock, 1957. La ségrégation est encore présente dans l'Arkansas. 9 jeunes lycéens noirs se sont portés volontaires pour intégrer un lycée de blanc. le roman nous présente cette intégration sera raconté par deux voix. La première, celle de Molly Costello, largement inspirée par Melba Patillo, une jeune noire qui subira la haine des blancs. Et puis celle de Grace Anderson, jeune blonde, très populaire et reine du lycée, qui comprend de moins en moins toute cette rage contre les personnes de couleur. Sans le savoir, Grace deviendra celle qui donnera le courage à Molly de ne pas flancher. Un roman qui fait rager, mais qui est nécessaire pour le travail de mémoire. Une lecture que j'ai adorée.

Livre conseillé par une collègue au collège, j'ai beaucoup aimé et je pense le travailler avec mes 3ème l'an prochain. Ecriture fluide et dynamique, on plonge très vite dans cette Amérique de la ségrégation, les personnages sont attachants ou détestables, les émotions sont bien transmises et on a envie de connaître le dénouement! Merci pour ce bon moment de lecture, très instructif en plus!

« La rue était noire de blancs… ». Grace, dans sa sweet sixteen, scrute cet attroupement de blancs en colère devant le prestigieux lycée de Little Rock.

Alors que se distribuent sous le manteau des cartes postales de lynchages publics de noirs, les portes de l'établissement supérieur de Little Rock s'ouvriront t'elles pour ces neufs jeunes noirs comme symbole fort de la fin de la ségrégation raciale ?

Lien : https://www.facebook.com/bib..

Une histoire très intéressante qui aurait méritée d'être plus développée. J'aurais aimé plus de détails sur les personnages pour mieux les connaître et ressentir plus d'émotions, même si les événements en provoquent forcément. J'ai l'impression d'avoir survolé l'histoire.
Le livre est court et se lit facilement, un peu plus de temps auprès d'eux n'aurait pas été de refus.

Un coup de coeur (brisé) pour ce livre émouvant. Utiliser le verbe "aimer" sonne faux pour ce livre au vu des horreurs et injustices qu'il raconte mais pourtant c'est ce que je ressens. C'est une manière romancée de faire part à un public peut-être plus jeune que d'habitude (adolescent on va dire) de l'ampleur que le racisme a ou a eu et de l'importance de la tolérance. Lu en 0 jours. Je recommande👍