Citations sur Une dernière danse (59)
Ses mouvements donnaient corps à l’angoisse qu’ils ressentaient lorsqu’ils songeaient à ces fusils et ces canons qui étaient pointés sur eux. Après une vingtaine de minutes, elle était à bout de forces. Sa dernière frappe, assénée avec un puissant claquement sur le plancher, se révélait un acte de défi indéniable. « Nous ne nous soumettrons pas », semblait-elle dire. Le public applaudit à tout rompre.
Enfin, après des heures de délire, il fut envahi d'une tristesse implacable. Il était trempé de larmes, de sueur et de chagrin, et tout lui échappait. La mort fondit sur lui comme une déferlante et rien ne put le retenir.
Pour moi, il s'agit de protéger l'esprit humain. Pour d'autres, il faut se battre jusqu'à son dernier souffle. Ma résistance envers ces fascistes consiste à faire ce qu'ils demandent, avec le sourire, à leur montrer qu'ils ne peuvent pas briser mon âme, mon être intérieur.
Antonio regarda autour de lui et vit les bâtiments grêlés par les balles et défigurés par les cicatrices laissées par le mortier. La panique et le chaos étaient insufflés par les pétarades incessantes lors des fusillades et les déflagrations des obus pendant le pilonnage. Antonio ne doutait pas que la vie normale et douce, quand le bonheur était pris pour acquis, était révolue et avait cédé le pas à une sensation de peur constante. Les affiches de propagandes visant à motiver la résistance se décollaient des murs, aussi usées que leurs espoirs.
Le flamenco ne s'enseigne pas, dit il d'une voix gutturale. C'est dans le sang, et dans le sang gitan seulement.
« Au moins, dans le cas de la corrida, il arrivait que le combat s’équilibre et que le torero et l’animal disposent des mêmes chances. En politique, il en allait souvent autrement. »
‘Le 1er avril 1939, Franco proclama sa victoire. Il reçut un télégramme de félicitations du pape. À Grenade, la victoire fut célébrée en grande pompe et les franquistes se congratulèrent. Concha ferma les volets, verrouilla la porte du café et se retira dans l’appartement à l’étage. Voir l’allégresse et le triomphalisme sur les visages des citoyens de droite de Grenade, si nombreux dans la ville, était au-dessus de ses forces. Deux jours plus tard elle regarda par la fenêtre ce nouveau pays hostile. Un pays qu’elle n’avait aucune envie de contempler.’.
Il savait que l'éducation était une force libératrice puissante.
Arènes, théâtres, écoles et églises devinrent des lieux d'emprisonnement pour les innocents, et l'ironie n'échappa pas aux républicains: ces lieux autrefois dédiés au plaisir, au divertissement, à l'éducation et même à la prière, étaient devenus des lieux de tortures et d'assassinats.
Grenade était comme une cocotte-minute dont le contenu était sur le point de bouillir. A tout instant, le couvercle pouvait saute sous la violence de l'explosion.