Je dis souvent que je n'aime pas beaucoup les polars nordiques, et pourtant j'en lis quand même assez souvent, comme on mange régulièrement un plat qu'on n'apprévie pas vraiment, comme par exemple les boulettes de viande de chez Ikéa...Ah non, quand même pas les boulettes de viande de chez Ikéa, pourquoi pas leur hot dog végan tant qu'à faire !
Donc je suis tombé sur ce livre d'un auteur que je ne connaissais pas par hasard, et la quatrième de couverture m'a attiré : un sérial killer qui assassine les candidats des émissions de réalité, c'est tentant, non ?
Le roman appartient au genre maintenant de plus en plus fréquent du police procedural racontant les enquêtes d'une équipe de policiers récurrente, qui peut donner d'assez belles réussites. Dans ces livres-là d'ailleurs, on finit par s'intéresser autant, sinon plus, à la vie privée des enquêteurs qu'aux détails et à la résolution de l'affaire, d'autant que ces romans forment souvent une suite chronologique.
Justement, là, j'ai eu un problème, parce qu'on a beau vous dire que les livres peuvent être lus indépendamment les uns des autres, ce n'est pas tout à fait vrai. Or, comme je le disais, je ne connaissais pas l'auteur et la série, et j'ai donc commencé par le cinquième opus ; et c'est assez désagréable, parce que les personnages sont intéressants (*) mais on les rencontre dans des situations qui trouvent leur origine dans un volume antérieur ; et j'ai passé beaucoup de temps à me demander pourquoi A est séparé de sa femme, ce qui s'est exactement passé entre C et D, quel événement horrible s'est produit durant la nuit de noces de E et F...
Le malheur, c'est que je me suis pris d'intérêt, voire d'amitié, pour ces personnages, et me trouve de ce fait condamné à lire maintenant les six autres tomes de la série (eh oui, il y en a sept en tout, mais cela ne me décourage pas. Après tout, j'ai bien lu à la suite les douze premiers volumes de la série des Walt Longmire, de
Craig Johnson ; si vous ne la connaissez pas, je vous la recommande ; on y trouve beaucoup plus de Cheyennes que dans les polars nordiques)
Quant à l'intrigue du livre, elle n'est pas mal du tout.
Nous avons un serial killer, mais il n'est trop énervant, contrairement à certains tueurs en série dotés de pouvoirs quasi-surhumains, comme Hannibal Lecter, que je n'ai jamais pu supporter, et tant sa personnalité que ses motivations sont très originaux.
Et il tue des candidats à des émissions de télé-réalité, supportant mal de voir des individus relativement nuls glorifiés pour des exploits grotesques (si tu me lis, Nabila, pardonne-moi!).
De prime abord, l'idée paraît judicieuses. Et puis on se dit que c'est injuste de s'en prendre ainsi à de pauvres gamins qui n'ont eu d'autres tort que de vouloir améliorer leur vie en participant à ces émissions, et qu'il vaudrait beaucoup mieux s'en prendre aux vrais responsables, producteurs, réalisateurs, animateurs.
Spoilerai-je (un peu) en révélant que le serial killer parvient à la même conclusion, mais qu'il y met plus de temps que moi ? Oui, je l'ai fait. Mais franchement, cela ne nuit pas au suspense.
Mais sérieusement lisez ce livre ; c'est un bon divertissement ; et si vous êtes courageux, essayez peut-être avant de lire la série dans l'ordre chronologique (vous le trouverez dans la notice de l'auteur sur Wikipédia). Sans garantie de ma part pour les tomes précédents, mais il n'y a pas de raison qu'ils soient mauvais.
PS. L'horrible illustration de couverture est sans rapport avec le contenu du livre