Citations sur L'Odyssée (173)
Nous vivons à l'écart et les derniers des peuples, en cette mer des houles, si loin que nul mortel n'a commerce avec nous…
Ô Muse, conte-moi l’aventure de l’Inventif :
celui qui pilla Troie, qui pendant des années erra,
voyant beaucoup de villes, découvrant beaucoup d’usages,
souffrant beaucoup d’angoisses dans son âme sur la mer
pour défendre sa vie et le retour de ses marins
sans en pouvoir sauver un seul, quoi qu'il en eût ;
par leur propre fureur ils furent perdus en effet,
ces enfants qui touchèrent aux troupeaux du dieu d'En Haut,
le Soleil qui leur prit le bonheur du retour…
À nous aussi, Fille de Zeus, conte un peu ces exploits !
- Seigneur Alcinoos, gloire de tout ce peuple, quel bonheur d'écouter un aède comme lui : il chante comme un dieu ! Pour moi il n'est rien de plus beau que les moments où le peuple partage une joie collective, et où les convives, assis en rangs dans les palais, écoutent chanter l'aède tandis que près d'eux les tables sont couvertes de pain et de viandes et qu'un échanson puise du vin dans un cratère pour le verser dans les coupes. Mon coeur aime cela plus que tout.
- Vous êtes injustes, ô dieux, et les plus jaloux des autres dieux, et vous enviez les déesses qui dorment ouvertement avec les hommes qu'elles choisissent pour leurs maris.
Ulysse aperçoit un vieux chien étendu sur un tas de fumier devant la porte. A sa vue, l'animal dresse la tête, remue la queue et baisse les deux oreilles sans avoir pourtant la force de s’approcher de son maître qu'il a aussitôt reconnu.
Ulysse se détourne pour essuyer une larme à l'insu d'Eumée. C'est son chien, c'est Argos.
Il est là, sans force, il ne quitte pas son maître des yeux, on dirait qu'il sourit...
Lui qui l'a tant attendu. Ulysse se souvient des jours heureux, il voudrait pouvoir s'approcher, le caresser, son poil est si sale, personne n'a pris soin de lui durant toutes ces années. Le cœur d'Ulysse se brise. Argos gémit alors doucement et pousse un dernier soupir, avant de fermer les yeux à jamais
À voir le chaume, on peut juger de l'épi.
Je préviens mes compagnons du danger des Sirènes, grâce aux conseils de Circé. Nous sommes en vue de leur île; tout à coup le vent tombe; un calme plat s'installe, sans un souffle d'air; un dieu endort les vagues. Mes compagnons se lèvent, amènent les voiles et les rangent dans les creux de la cale. Ils s'assoient aux bancs et font blanchir la mer sous les coups de leurs rames polies. Moi, du bronze aigu je coupe en petits morceaux un grand gâteau de cire, je l'écrase entre mes mains puissantes. La cire s'amollit sous mes doigts et à la chaleur du soleil. Je bouche les oreilles de tous mes compagnons, un par un. Eux m'attachent pieds et poings. Nous poursuivons notre route. Mais le bateau qui file sur la mer n'échappe pas au regard des sirènes; elles entonnent leur chant, à voix claire :
"Viens ici, Ulysse légendaire, arrête ton bateau, viens entendre notre voix à toutes deux. Aucun bateau à coque noire ,n'a jamais longé notre rivage sans succomber au charme de notre chant mélodieux. Nous savons tous les malheurs dont les dieux ont accablé Achéens et Troyens dans la vaste Troade. Nous savons tout ce qui se passe sur la terre féconde."
Pénélope: Si vraiment c'est Ulysse qui rentre en sa maison, nous nous reconnaîtrons, et, sans peine, l'un l'autre, car il est entre nous de ces marques secrètes, qu'ignorent tous les autres.
J'achevais de prévenir mes gens, tandis qu'en pleine course, le solide navire que poussait le bon vent s'approchait des Sirènes. Soudain, la brise tombe; un calme sans haleine s'établit sur les flots qu'un dieu vient endormir. Mes gens se sont levés; dans le creux du navire, ils amènent la voile et, s'asseyant aux rames, ils font blanchir le flot sous la pale en sapin.
Est-il rien de plus chien que ce ventre odieux ?
Toujours nous excite et toujours nous oblige à ne pas l'oublier, même au plus fort de nos chagrins, de nos angoisses !
Quand j'ai le deuil au coeur, il veut manger et boire ; il commande et je dois oublier tous mes maux : il réclame son plein !...