L'excès de sommeil fatigue.
D'où qu'il vienne, l'homme courageux est celui qui accomplit le mieux tout ce qu'il fait.
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[La séparation d'Ulysse et de Calypso] CHANT V.
Comme Ulysse parlait, le soleil se coucha; le crépuscule vint: sous a voûte, au profond de la grotte, ils rentrèrent pour rester dans les bras l'un de l'autre à s'aimer.
De son berceau de brume, à peine était sortie l'aurore aux doigts de roses, qu'Ulysse revêtait la robe et le manteau. La nymphe se drapa d'un grand linon neigeux, à la grâce légère; elle ceignit ses reins de l'orfroi le plus beau; d'un voile retombant elle couvrit sa tête, puis fut toute au départ de son grand cœur d'Ulysse.
Presque tous ceux qui avaient réchappé de la mort trouvèrent chez eux le repos des vieux jours. Pour ceux-là, la légende s'arrêtait (car la paix ne se raconte pas).
PENELOPE. - Ô mon hôte, je sais la vanité des songes et leur obscur langage !... je sais, pour les humains, combien peu s'accomplissent ! Les songes vacillant nous viennent de deux portes ; l'une est fermée de corne, l'autre est fermée d'ivoire ; quand un songe nous vient par l'ivoire scié, ce n'est que tromperies, simple ivraie de paroles ; ceux que laisse passer la corne bien polie nous cornent le succès du mortel qui les voit. Mais ce n'est pas de là que m'est venu, je crois, ce songe redoutable ! nous en aurions, mon fils et moi, trop de bonheur !
Nous reprenons la mer, l'âme navrée, contents d'échapper à la mort, mais pleurant les amis.
Est-il dans cette vie une gloire plus grande que de savoir jouer des jambes et des bras ?
Nous atteignîmes l'île d'Éolie ; là demeurait
Éole aimé des Immortels, fils d'Hippotas.
L'île flottait ; alentour s'élevaient un mur
de bronze infranchissable et des à-pics de pierre nue.
Éole a douze enfants qui sont tous nés dans le palais,
six filles d'une part, six fils de l'autre, à l'âge d'homme.
À ses fils, il donna ses filles pour épouses.
Eux, auprès de leur père et de leur souveraine mère,
toujours festoient ; on voit des plats par milliers devant eux,
la maison retentit de cris dans la fumée des graisses,
jour après jour ; la nuit, auprès de leurs dignes épouses,
ils dorment dans leurs draps et sur leurs lits de camp.
Nous atteignîmes donc leur ville et leurs belles demeures.
(...)
[Début du Chant X, trad. Philippe Jaccottet]
"Quel mal t'accable, Polyphème, pour que tu cries ainsi
dans la céleste nuit, et nous empêches de dormir ?
Serait-ce qu'un mortel emmène malgré toi tes bêtes ?
Serait-ce qu'on te tue par la ruse ou la force ?"
Du fond de l'antre, le grand Polyphème répondit :
"Par ruse, et non par force, amis ! Mais qui me tue ?
Personne !"
En réponse, on lui dit ces paroles ailées :
"Si tu es seul et si nul ne te fait violence,
contre la maladie qui vient de Zeus, on ne peut rien.
Implore donc plutôt le seigneur Poséidon, ton père !"
Ils s'éloignèrent sur ces mots, et mon âme riait
de les voir abuser par mon nom et par ma personne.
Mon hôte, je vais moi-même d'abord
te demander une première chose :
Qui es-tu, d'où es-tu, toi, parmi les hommes ?
Où sont ta cité et tes parents ?
Chant 19 (vers104, 105)