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EAN : 9791095496014
305 pages
Editions Coryphène (14/01/2020)
4.68/5   11 notes
Résumé :
Il s’agit d’une fresque familiale où un personnage extraordinaire – un aventurier qui quitte sa femme pour la Nouvelle Calédonie à l’âge de 39 ans pour la retrouver 40 ans plus tard – constitue le fil rouge du destin de plusieurs familles vivant aux XIXe et XXe siècles entre la Belgique et le Nord de la France. Colette Hoornaert s’intéresse particulièrement au rôle des femmes dans les campagnes françaises et à la place que les communautés rurales leur réservent. Une... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Résumé : Julie est dans sa cuisine, surgit alors sans prévenir, Henri, l'homme qu'elle a aimé et qui est parti il y a quarante ans. Alors, elle revoit son passé… Ses parents, sa jeunesse, sa rencontre avec Henri, leur vie commune et son départ… jusqu'à ce jour où abasourdie elle le voit débarquer…


Mon avis : La première partie est consacrée à Joséphine, la mère de Julie ; son mariage avec Placide mort prématurément, la laissant seule avec leur fille. Puis sa rencontre avec Antoine journalier, père de Julie, qui doit revenir pour l'épouser.

La deuxième partie tourne plus autour de Julie, son enfance, sa rencontre avec Henri, leur mariage et leur vie avec les joies et les peines, puis le départ de ce mari qui va la laisser seule avec leurs enfants…

Avec Joséphine et Julie, nous découvrons une famille qui vit à la campagne au XIXe siècle. Julie mène une vie bien entourée dans une famille où les journées sont assez rudes mais sans misère. Pas de luxe mais quelques moyens.

La vie à la campagne s'écoule tranquillement, le travail ne manque pas, les champs, les animaux requièrent une présence permanente ; mais il y a aussi la venue des journaliers lors d'une surcharge de travail, l'entraide entre voisins au moment des moissons et le soutien bienveillant de la famille.

Mais, dans cette vie calme et laborieuse, les malheurs viennent s'immiscer, les coups durs, les malheurs dont on ne sort pas indemne. Malgré tout, il faut continuer, vivre ou survivre avec l'entourage qui veille, qui vous soutient… Et puis, il y a les rêves de jeunesse, la réalité qui vous cueille et vous apporte quelques désillusions.


Julie est un personnage attachant, élevée dans un cocon bienveillant, qui peu à peu va perdre sa naïveté et voir le monde sous un autre angle, avec ses misères et ses cruautés.


Colette HOORNAERT a une belle écriture, simple et sans fioritures ; elle brosse le portrait d'une famille, comme si nous feuilletions un album photos ou un journal intime, la vie s'écoule avec les naissances et les décès, les bonnes et les mauvaises nouvelles.

L'autrice, avec Julie, nous offre un beau roman ethnographique, cette famille sert de prétexte à nous dévoiler le mode de vie rural au XIXe siècle, les us et coutumes, les traditions très importantes dans les petits villages de campagne. Surtout, elle met en lumière le rôle des femmes, essentiel, pour veiller sur les enfants, s'occuper de l'intendance, apporter une aide considérable dans les travaux ; des journées souvent épuisantes qui leur laissent peu de temps pour penser à elles. Un monde d'hommes où la femme, corvéable à merci, a peu son mot à dire et reçoit souvent peu de reconnaissance.


En bref, un roman ethnographique de qualité pour se replonger avec délice dans la vie d'antan ; une vie simple et laborieuse en milieu rural.

À lire allongé(e) dans les foins, avec une bolée de cidre et une part de tarte aux pommes...

Mon compte Instagram : @la_cath_a_strophes

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"Julie" de Colette Hoornaert est un roman touchant qui plonge les lecteurs dans une histoire intime et émouvante. L'auteure réussit à capturer les nuances délicates des émotions humaines à travers le personnage principal, Julie, et son parcours de vie au 19e siècle, dans le Nord de la France, où la vie des femmes, paysannes est laborieuse : vivre dans une société d'homme est difficile pour s'imposer et trouver sa propre place.

L'intrigue se concentre sur Julie, une jeune femme qui se débat avec les tourments de son passé. le roman explore avec sensibilité les thèmes de la résilience, du pardon et de la reconstruction de soi. Julie est présentée comme un personnage complexe, ce qui rend son évolution tout au long du récit d'autant plus captivant. J'ai été touchée par ses moments de vie, par son raisonnement et sa force. La vie à cette époque était éprouvante, mais j'e l'ai senti se débattre avec une forme de légèreté, ce qui est assez paradoxal, rendu possible par l'écriture de Colette Hoornaert.

Son écriture est d'ailleurs empreinte de beaucoup de poésie et d'authenticité. L'auteure parvient à exprimer les émotions de manière subtile, offrant ainsi une lecture immersive et profonde : nous sommes là, présent avec Julie, nous l'accompagnons non pas dans l'avidité du voyeurisme, mais avec curiosité bienveillante et respect. le style fluide et évocateur crée une atmosphère enveloppante qui captive le lecteur dès les premières pages. J'ai aimé ce style, à la fois intimiste et très recherchée.

Les descriptions des lieux et des personnages sont soigneusement élaborées, permettant au lecteur de s'immerger pleinement dans l'univers de Julie, de Joséphine ou de Baptiste. On sent que l'auteure a pris le temps d'explorer cette époque pour en extraire toute la réalité : le labeur, la maladie, les restrictions ou les difficultés sont bien présents. Les dialogues sont également bien construits, apportant une dimension réaliste aux échanges entre les protagonistes.

Un autre aspect remarquable du roman est la manière dont Colette Hoornaert aborde des sujets délicats tels que la perte, le deuil et la reconstruction émotionnelle. L'auteure évite les clichés faciles, préférant explorer la complexité des émotions humaines avec finesse et authenticité. Qu'il a été bon encore une fois, de toucher l'intime sans le dépasser. J'ai vraiment eu cette impression tout au long de ma lecture, comme si j'étais une « confidente ».

Le rythme du récit est bien maîtrisé, alternant entre moments de tension et de calme, ce qui maintient l'intérêt du lecteur tout au long de l'histoire. L'auteure parvient à créer un équilibre harmonieux entre la narration et l'exploration psychologique des personnages. Ceux-ci sont réalistes, attachants, et leurs émotions palpables. Par ailleurs, la force féminine est mise en avant : les portraits de ces femmes sont dressés avec force, conviction et respect. La femme a toujours travaillé, et les travaux des champs ne les épargnaient pas.

En bref : ce roman est un roman émouvant et poignant qui aborde avec brio les thèmes universels de la femme, de la reconstruction de soi, de la réalité de la condition de la femme malgré les épreuves dans une époque difficile. L'écriture délicate de l'auteure et son approche réaliste des émotions humaines font de ce livre une lecture profonde et gratifiante pour tous les amoureux de la littérature qui cherchent à comprendre les complexités de l'âme humaine, tout en se plongeant dans un pan de l'Histoire.

Un très bon moment de lecture !
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« Julie, c'est moi ». Ces mots, que Julie entendait tous les soirs, auparavant, résonnent dans la maison. Cela fait quarante ans qu'elle ne les a pas entendus. « Comment ose-t-il arriver comme cela, sans prévenir, exactement comme s'il était parti le matin même ? » (p. 6) Pendant un instant, « elle a vu défiler toute sa vie » (p. 7) ainsi que celle de sa mère, Joséphine. Elle se souvient des récits de sa maman, elle se rappelle sa propre enfance, son adolescence, avant sa rencontre avec Henri, puis la vie à deux, la naissance des enfants et enfin, l'absence inexpliquée et incomprise.


Julie est une saga familiale, se déroulant dans le monde rural du Nord de la France, au XIXe siècle. le premier tiers du roman est consacré à Joséphine. Il débute le jour de son mariage. La deuxième partie commence à la naissance de Julie et la dernière partie concerne sa vie d'épouse et de mère.


Cette histoire est une immersion fabuleuse dans la vie de cette famille. L'auteure décrit tous les pans de la vie d'autrefois. Plusieurs générations sont représentées et donnent la sensation de vivre à leurs côtés. A cette époque, les naissances, les mariages et les enterrements étaient l'occasion de revoir la famille éloignée. La moisson soudait les voisins. En effet, pendant cette période, tous unissaient leurs forces. Les travaux étaient effectués chez l'un d'entre eux, puis après un peu de repos, chez l'autre, jusqu'à ce que tous aient bénéficié de la solidarité. Chaque journée de gros labeur se terminait par une fête. Mais à cette période, la vie n'était pas facile, surtout quand on la regarde avec le confort auquel nous sommes habitués. La lessive, par exemple, dans l'eau glacée, nécessitait d'énormes efforts pour battre le linge.


Ce roman est aussi un récit de transmission : les terres devaient rester dans la famille, le métier du père était appris aux fils, la mère inculquait à sa fille, l'art de tenir son foyer, l'histoire familiale était racontée aux enfants, le savoir était transmis dans le cadre du compagnonnage ou par un artisan à son apprenti. La notion d'héritage était présente dans de nombreux domaines. Hélas, la mort s'invitait précocement. de nombreux enfants ne survivaient pas à la naissance, des femmes mouraient en couches, de nombreuses maladies étaient incurables et l'espérance de vie n'était pas élevée. J'ai été marquée par une scène : le médecin, constatant que sa patiente a la nuque raide, informe la famille que l'issue est inéluctable.


Julie dépeint la condition de la femme[…]


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Ce roman est une ode à la vie et un bel hommage à la force des femmes. Au fil des pages, elles viennent à notre rencontre comme autant de personnages magnifiques sublimés par une écriture douce et lumineuse.

Un récit familial, intime qui redonne la place aux femmes dans le monde rural. Ces femmes transmettent, nourrissent, soignent, réconfortent, moissonnent, élèvent, aiment, aiment encore, aiment toujours.
Par petites touches colorées, Colette Hoornaert fait revivre la vie dans la campagne française à la fin du 19ème siècle oú la solidarité règne. Une voix belle et fascinante.
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Un bon moment de lecture avec ce récit qui nous plonge à la fin du 19ème siècle, dans le nord de la France, aux côtés d'une famille rurale. Une vie rude et laborieuse, sans luxe, mais pas misérable.

A travers l'histoire de Joséphine, puis de sa fille Julie, l'auteure brosse un tableau de la vie paysanne. Rythmée par les saisons, la météo, les travaux des champs et des jardins. C'est l'entraide entre voisins, le soutien de la famille en cas de coups durs.

Les distractions sont rares, les raisons de « faire la fête » aussi. Mais la chaleur humaine est bien là, comme un cocon protecteur.

Le récit se veut touchant, chargé en émotions que j'ai pourtant eu un peu de mal à ressentir. Ça vient de la narration au présent, avec laquelle j'ai toujours du mal à rentrer dans une histoire (ce n'est pas spécifique à ce roman).

C'est pourtant une peinture vivante, complète, qui aborde différents sujets : la place de la femme, les usages en cours à l'époque, la transmission du savoir et des terres, le deuil, mais aussi les joies simples.

L'écriture est agréable, claire et précise. J'ai suivi les personnages avec plaisir, mais sans vraiment être « impliquée » . J'ai apprécié d'être parmi eux, mais j'aurais aimé ressentir plus de choses. Les descriptions sont pourtant belles et réalistes ; l'auteure a bien en avant la place et le rôle des femmes dans cette vie campagnarde, leur quotidien entre les travaux, les grossesses, l'éducation des enfants...

Un bon moment de lecture, peut-être pas tout à fait aussi immersif que je l'aurais souhaité, mais des personnages que j'ai pris plaisir à voir évoluer.

Juste une remarque sur la police d'écriture qui est un peu petite et pas forcément confortable pour les yeux.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Julie, c'est moi
Trois mots, juste trois mots, simples, habituels, entendus chaque
soir pendant des années au retour d'une journée de labeur, qu'ontils
donc de si extraordinaires !
L'après-midi touche à sa fin. Comme toujours la porte de la
maison de Julie n'est pas fermée à clef. Dans ce village, où chaque
famille se connaît depuis des générations, la confiance règne.
Avant d'aller se coucher, les verrous sont tirés par crainte d'un
rôdeur mais, en plein jour, chacun pense qu'il n'y a pas le moindre
risque. Sans s'épier, d'une manière très naturelle, tous se regardent
vivre.
Les événements marquants du jour sont contés le soir, sur le
banc devant la porte tout en buvant le bol de soupe, quand la
saison le permet. En hiver les récits se font à la veillée près du feu
ou entre hommes, avant la partie de belote, chez la Georgette, le
seul estaminet du village.
Les rapports entre les habitants sont amicaux voire familiers ou
alors totalement inexistants. Personne n'a vraiment eu le choix
de ses voisins et encore bien moins de sa famille et ici comme
ailleurs il se trouve des caractères peu faciles, connus de tous et
un peu laissés de côté. Tous essaient cependant de s'entendre au
mieux car chacun pense qu'un jour ou l'autre, il peut avoir besoin.
La vie au village n'est certes pas toujours idéale mais est-elle plus
ou moins parfaite ailleurs ? Une chose est certaine et les exemples
ne manquent pas pour le prouver, une réelle solidarité existe,
maintenue bien souvent par intérêt, mais les habitants ne se
sentent pas tout à fait seuls ce qui est, pour beaucoup d'entre eux,
très sécurisant.
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Les mois se succèdent lourds et douloureux. La famille, pensant bien faire, respecte son chagrin mais aussi la maintient dans un climat de tristesse. La période de deuil est terminée, mais il serait indécent de reprendre goût à la vie un peu trop vite, juste le droit de faire semblant d'être heureuse pour la pauvre petit qui ne comprend pas et n'a pas de chance. 
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Le moment des adieux venu, familles et amis se quittent avec un peu de regret. Réchauffés par le vin et l'alcool de pays, légèrement alourdis de délices engloutis, ils repartent chez eux gais et joyeux en espérant se revoir bientôt pour une aussi belle fête.
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C'était il n'y a pas si longtemps. Ils manquaient de tout. Ils se réjouissaient d'un rien...
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