AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,03

sur 301 notes
5
18 avis
4
17 avis
3
6 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"Le Livre de Poche » édite l'intégrale des aventures de « Conan » en trois volumes, pour le moment deux sont sortis, nous parlons ici du premier et autant vous le dire, c'est une franche réussite.

Tout d'abord « le cimmérien » comporte plusieurs nouvelles, dans l'ordre d'écriture par Robert E. Howard, et non dans un ordre chronologique, ce qui nous donne la perspective que l'auteur à voulu donner à son oeuvre.
Je peux également vous affirmer que la traduction de Patrice Louinet est juste géniale, c'est au goût du jour, moderne, compréhensible. Tout pour faire aimer cet intégrale au lecteur.

Ce premier recueil est composé d'une préface de Patrice Louinet (le traducteur) ainsi que de treize nouvelles mettant en scène ce cher « Conan », de plus en fin d'ouvrage vous y trouverez des textes rejeté par l'éditeur d'origine, des nouvelles sans titre et jamais publiées, des réflexions sur le monde crée par R.E. Howard, des synopsis, des histoires inachevées ainsi qu'une carte du monde dans lequel notre héros évolue.

Le personnage de Conan est vraiment appréciable dans ces histoires, bien loin de la version cinématographique qui a fait la part belle à mon adolescence tout comme le roman édité à l'époque chez J'ai Lu (vous savez avec le dos violet). Alors oui il est vrai que plus nous avançons dans le livre, plus les nouvelles mettent en avant des filles un peu dénudées, et excusez-moi du propos, sans cervelle, ce n'était pas un choix de Howard mais des directives imposées afin de pouvoir être publié.

Le petit reproche que je peut faire, c'est cette répétition que l'on retrouve dans chacune des nouvelles, à savoir la description du personnage de Conan, son fonctionnement, la manière de se déplacer etc… cela revient sous la même forme ou presque et à chaque nouveau récit, c'est redondant et donc dommage, en même temps je peux comprendre vu que c'est un intégrale et donc un regroupement des textes.

Quoi qu'il en soit, nous sommes en présence d'un monument épique et mythique de la "Dark Fantasy" avec des batailles titanesques, de l'aventure, beaucoup d'action et un bestiaire impressionnant. Ce premier recueil est à lire absolument et sans modération pour tout amateur du genre, j'ai d'ailleurs commencé le deuxième tome en attendant la sortie du troisième.

Sur le blog :
Lien : https://unbouquinsinonrien.b..
Commenter  J’apprécie          200
Voici enfin trois volumes, qui présentent les aventures de Conan éditées telles que les a écrites R.E. HOWARD aux environs de 1930 et, non pas "revisitées" et placées dans un ordre chronologique, comme c'est le cas depuis les éditions des années 70-80.

En effet, R.E. HOWARD a écrit ses histoires comme des récits indépendants, piochés au hasard dans la vie de son héros, comme le ferait un conteur dans une taverne.
Dans le premier récit, Conan, homme mûr, est Roi et se rappelle qu'à une époque, il a été voleur, puis pirate, puis "kozak" etc... Dans le second récit il est un jeune barbare, dans le troisième, il est un pirate...
Cette édition reprend également le texte d'HOWARD tel qu'il a été retrouvé dans ses originaux ; un style dynamique, percutant, imagé, inimitable, qui colle à l'ambiance de ce monde, dans lequel la civilisation n'est qu'une étape avant l'effondrement, avant que le "barbare" ne triomphe.

Les éditeurs ont repris les originaux d'Howard lorsque c'était possible, et les ont recoupés avec les premières éditions et les corrections de l'auteur lui-même, lorsqu'ils étaient incomplets.

Le changement par rapport aux éditions précédentes est essentiellement dans le ton d'Howard : son mépris pour la civilisation et ses faiblesses est l'un des points qui revient régulièrement, via les remarques des personnages ou leurs descriptions. Conan ne vainc pas parce qu'il est le plus fort ou le meilleur à l'épée, mais parce que son instinct de survivant est supérieur à celui de ses adversaires civilisés, affaiblis par leur décadence. Pour Howard, l'état naturel de l'homme est la « barbarie », la civilisation n'est qu'un stade éphémère inévitablement destiné à s'effondrer.

Les trois premières nouvelles ne cassent pas des briques (il faut bien commencer), la première étant une adaptation d'une nouvelle de KULL jamais vendue, mais dès le troisième texte, "The Queen of the Black Coast" avec la pirate Bêlit, cela devient du Howard comme on l'aime !

Les illustrations qui supportent le récit sont superbes, avec une préférence (goût personnel) pour celles de Gary Gianny, dans le tome 2.
Les textes sont complétés par l'histoire du monde Hyborian qu'avait établie Howard, ainsi que des versions de travail de certains textes.

Difficile de faire mieux !!!
Commenter  J’apprécie          120
Du sang, de la chique et du molard pour un retour aux sources en compagnie d'un des pères fondateurs de l'heroic fantasy : Robert E. Howard.


Premier tome de l'intégrale des aventures de Conan version Bragelonne et, ma foi, ça démarre bien. Après des décennies à se taper les nouvelles regroupées par les anthologistes dans un ordre à géométrie variable très discutable, avec parfois en prime des modifications sur les textes, retour aux origines : nouvelle traduction sans bidouillages additionnels et publication dans l'ordre d'écriture au lieu de vouloir à tout prix créer une chronologie artificielle.
Ainsi on verra Conan tour à tour roi, voleur, pirate, mercenaire… Une succession décousue d'histoires, comme peuvent l'être les récits d'aventuriers ou d'anciens combattants, jonglant avec les anecdotes sans s'occuper de cohérence temporelle. L'important, c'est l'épisode, l'aventure, le souffle épique, l'instant T.


On verra surtout Conan tel qu'il est, pas tel qu'on se le représente souvent. Première image qui vient, celle de Schwarzie avec sa giga dose de biceps, en train de filer une tarte à un chameau. Finesse et poésie… Cette image iconique doit moins à l'excellent Conan le Barbare de John Milius en 1982 qu'à la filmographie pétaradante qu'Arnold a tourné après (Terminator, Predator, Commando…). Au plan des représentations, la suite a déteint sur le début. le film est loin de se limiter à du bourre-pif gratuit, n'en déplaise à ceux qui n'ont toujours pas compris qu'il s'agit d'un des meilleurs films de fantasy.
Pour en revenir au cliché Conan, même avant Arnie la malice, le personnage avait subi moult altérations à travers les comics, les épigones d'Howard, les pastiches, les plagiats. Howard lui-même en son temps avait dû se résoudre à quelques textes alimentaires pour boucler les fins de mois (la deuxième moitié du recueil). Et y a pas de secret, ce qui se vend le mieux, c'est la castagne et les boobs. Cette version débraillée et décérébrée a plu, elle est restée dans l'imaginaire collectif : un gros tas de muscles sans finesse, entouré de donzelles à la poitrine généreuse, qui se promènent les fesses à l'air.


Dans les premières nouvelles du recueil, on découvre un autre Conan. le Phénix sur l'Épée le met en scène en monarque avisé, prouvant que le barbare en a dans le citron. Il gouverne, administre, légifère, cartographie… Au combat, loin du bulldozer qui défonce tout en mode “moi vois, moi tue”, il joue de son agilité féline et de son sens tactique.
Et puis, il pense, Musclor. Les nouvelles abondent en réflexions sur la barbarie et la civilisation, version howardienne du “nature et culture, vous avez quatre heures, l'usage de la calculatrice est interdit”. La barbarie n'a pas ici le sens Attila “on crame tout, on disperse, on ventile”, il faut y voir un mode de vie certes violent et fruste mais aussi simple, direct, sans artifices. En gros, le bon sauvage à la Rousseau, tartiné d'une bonne couche de primitivisme romantique et équipé d'une hache à deux mains. À l'opposé, la civilisation brille de mille feux choupinous mais, toute policée qu'elle soit en apparence, fait la part la belle aux embrouilles, à l'exploitation, à l'esclavage, aux comportements sans honneur. “En règle générale, les hommes civilisés sont plus malpolis que les sauvages car ils savent qu'ils peuvent se montrer grossiers sans se faire fendre le crâne pour autant.” Sauf que de temps en temps, un civilisé tombe sur Conan et se retrouve avec la tête éclatée comme une courge. Pas de bol…
Cette thématique apparaît aussi chez un contemporain d'Howard, Fritz Leiber (Fafhrd face aux délices et horreurs de Lankhmar). Idem chez certains auteurs qu'Howard a inspirés et qui ont compris le fond de son propos, par exemple Michael Moorcock (son Elric souffreteux incarne l'anti-Conan par excellence, mais la décadence de la civilisation melnibonéenne reste dans le même esprit).


Héros charismatique, souffle épique, esprit d'aventure, un brin de réflexion, mais aussi un cadre : l'Âge Hyborien. Une époque mythique située bien avant les débuts de l'Histoire telle que nous la connaissons, à la manière de l'âge des héros mentionné par Hésiode dans sa Théogonie. Eh oui, Conan ne se déroule pas dans un autre monde mais dans le nôtre.
Howard voulait écrire des récits historiques, mais le genre se vend mal dans les années 30. Bob patine dans la semoule jusqu'au jour où paf, le personnage de Conan lui vient à l'esprit. Howard recycle alors ses connaissances en histoire pour créer son univers avec des Pictes (inspirés des Celtes), des Hyperboréens (germano-scandinaves), des Shémites (Moyen-Orient), des Stygiens (Égypte), tout ce petit monde vivant sur une étendue qui couvre l'Europe, l'Afrique du Nord et le Proche-Orient (cf. les cartes pp.537-538 dans le bouquin).


Terres d'aventures peuplées de monstres, pleines de trésors et de magie, tu m'étonnes que cet univers et son héros musculeux aient autant inspiré le jeu de rôle, et la littérature, et le cinéma, et la musique, et les arts graphiques… Une des oeuvres fondatrices de la fantasy moderne – quant à savoir qui de Howard ou de Tolkien tatati tatata, je préfère passer du temps à lire que le perdre en débats débiles –, une oeuvre fondatrice de tout un pan de la pop culture. Bref, une oeuvre majeure de la littérature.
Lien : https://unkapart.fr/conan-le..
Commenter  J’apprécie          90
Avant le film mythique de John Milius en 1982 (avec Schwarzy), seuls les amateurs d'heroïc-fantasy connaissaient Conan le Barbare (entre autres dans la collection J'ai lu). Les performances de l'Autrichien superbodybuildé (j'ai l'air de me moquer, mais c'est un excellent acteur) ont remis en selle les aventures du Cimmérien le plus connu de la fantasy.
Conan, comme Tarzan, comme les grands héros des « pulp magazines », est devenu un mythe. Conan vit à l'âge hyborien, qui se situe grosso modo entre la fin de l'Atlantide et l'émergence des premières civilisations mésopotamiennes, voilà pour la situation temporelle. Pour la situation géographique, c'est beaucoup plus précis, nous sommes en Cimmérie (un pays qui pourrait ressembler à l'Irlande actuelle) et où il fait très froid (un froid de Cimmérie !). Robert E. Howard, le créateur de Conan, n'a écrit qu'une vingtaine de nouvelles (les meilleures) mais a laissé un nombre considérable de notes, de scénarios, d'embryons de nouvelles, que ses amis et continuateurs Lyon Sprague de Camp et Lin Carter ont mis à profit pour huit volumes (au total en y incluant la production howardesque) d'aventures épiques. Ce corpus a fait à peu près autorité pendant des années, jusqu'à cette édition remarquable chez Bragelonne (reprise en Livre de Poche en trois volumes) qui restitue uniquement l'oeuvre écrite par Howard, dans toute sa beauté et son étrangeté.
Le monde de la fantasy, et plus particulièrement celui de l'héroïc-fantasy, est un des plus fascinant de l'imaginaire. Les codes en sont connus : un pays imaginaire à une époque indéterminée, un héros doté d'une force colossale et d'une grande adresse, qui lutte pour retrouver des droits perdus, ou bien pour exercer une vengeance, qui rencontre des personnages extraordinaires, des femmes merveilleuses (ou bien des sorcières, le choix est limité), qui combat des monstres épouvantables… le génie de l'écrivain, c'est, à partir d'un canevas aussi éculé, de bâtir une histoire qui tienne la route, de rendre ses personnages attrayants, et donc d'attirer le lecteur dans un monde dont il aura du mal à ressortir.
Robert Howard est de ces écrivains-là. Les aventures de Conan (mais aussi celles de Kull, Solomon Kane ou Sonya la Rouge) sont aussi passionnantes à vivre que faciles à lire (le seul défaut – mais on arrive à s'y faire – et la répétitivité de certaines descriptions). Quelques-unes de ces nouvelles sont plus remarquables que d'autres ; « La Tour de l'Éléphant », « La Reine de la Côte Noire », « Les Clous Rouges » ou bien encore « Au-delà de la Rivière Noire ». On y rajoutera « La Citadelle écarlate » qui fut choisie pour représenter Howard dans la prestigieuse série « le Livre d'or de la science-fiction » (« L'épopée fantastique 2 »)
L'avantage, avec les auteurs de nouvelles, c'est qu'on n'est pas obligé de lire tout le recueil, on peut picorer, et attaquer une autre nouvelle plus tard si le coeur vous en dit, ou jamais si le coeur ne vous en dit pas.
Si vous êtes plus ou moins réfractaire aux littératures de l'imaginaire, n'insistez pas, vous risquez d'être confirmé dans vos réticences dès les premières pages. Mais si vous avez un tant soit peu de curiosité, voire un brin de folie, allez-y, ne vous privez pas d'un petit bonheur pas cher payé (surtout si on vous a offert le bouquin), et « enjoy » comme on dit en bon français.
Commenter  J’apprécie          81
Les aventures de Conan sont pittoresques et balayées par un souffle épique. Les descriptions sont vivantes, rythmées et souvent très imagées. Contre toute attente, l'oeuvre de Robert E. Howard est littéraire, très écrite et bien plus sobre que je ne le craignais. Même s'il y a ici ou là des scènes un peu légères, voire misogynes, et que les femmes ont régulièrement de simples rôles de plantes vertes dévêtues - ce que Mark Schultz, l'illustrateur, se fait un plaisir de souligner - ce recueil un peu bourrin sait faire preuve d'une certaine retenue et d'élégance.
L'article complet sur mon blog.
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
Commenter  J’apprécie          81
Tolkien a fondé le genre High fantasy avec "Le Seigneur des anneaux".
Howard a fondé le genre Heroic fantasy avec "Conan".
C'est aussi simple que ça.
Conan, ce sont des nouvelles, des extraits de la vie de ce héros à nul autre pareil.
« Sache, ô Prince, qu'entre l'époque qui vit l'engloutissement de l'Atlantide et des villes étincelantes… il y eut un Âge insoupçonné, au cours duquel des royaumes resplendissants s'étalaient à la surface du globe… Mais le plus illustre des royaumes de ce monde était l'Aquilonie, dont la suprématie était incontestée dans l'Occident rêveur. C'est en cette contrée que vint Conan, le Cimmérien – cheveux noirs, regard sombre, épée au poing, un voleur, un pillard, un tueur, aux accès de mélancolie tout aussi démesurés que ses joies – pour fouler de ses sandales les trônes constellés de joyaux de la Terre. »
C'est ça Conan.
Même si j'adore le film de John Milius, il n'a que peu à voir avec les histoires et le personnage de Howard. C'est certainement l'un des meilleurs films de fantasy jamais réalisés, en bonne partie grâce à la musique de Basil Poledouris... mais ce n'est pas Conan.
Conan est une bête sauvage, innocente, loyale et féroce à la fois. Il vient d'un peuple barbare et arpente les terres civilisées, luttant pour survivre, pour se faire une place, avide de plaisirs, de sensations, insoumis devant l'autorité abusive et la sorcellerie dépravée.
Conan est un loup évoluant au milieu des chiens.
La traduction en 3 volumes publiés chez Bragelonne expurge tout le travail de reprise, remaniement, réécriture de Lyon Sprague de Camp pour revenir à la source howardienne.
Alors certes, la qualité est parfois inégale, influencée par l'ambiance Lovecraft de l'époque, le rythme de parution, les doutes et les délires de l'auteur et oui, on a souvent la sensation que cela manque d'ordre mais...
C'est ça Conan !
Commenter  J’apprécie          80
Critique du livre Audio

——

Conan est un Cimmérien, un barbare, la civilisation n'est pour lui qu'une dépravation entrainant les hommes à leur perte, les privant de leur instinct de prédateur, en faisant des ventre-mous.
Conan est un loup gris, une panthère, un lion.
Conan sera Roi, voleur, chef de guerre, pirate.
Conan restera toujours un barbare.
Un Cimmérien.

——

Avant toute chose, je tiens à saluer l'esprit qui préside à la création de ce recueil, ainsi que l'introduction signée P. Louinet, très enrichissante et très instructive. Rien que pour elle, cette édition en vaut la peine.
Trop de pastiches, trop de fan-fictions, trop de copies émaillent l'oeuvre de R. E. Howard en s'appropriant un Conan dévoyé et exsangue de sa fibre initiale.
De Conan le Barbare, à Conn*rd le Barbant, il n'y a qu'un pas.
C'est donc pour rétablir la paternité de Conan, reconstruire l'oeuvre de Howard et fournir au lecteur la certitude de suivre les aventures telles que l'auteur les a écrites (par ordre chronologique) qu'est né ce recueil.

——

Plusieurs nouvelles composent ce premier tome.

Le Phénix sur l'épée, où le monde des rêves se mêle à celui de la réalité et où l'on rencontre un Conan élu de Mitra.
La Fille du Géant du gel, où le Cimmérien affronte jusqu'aux enfants des dieux pour assouvir ses pulsions.
Le Dieu dans le sarcophage, où un culte noir ressurgit mettant au monde ses progénitures infernales.
La Tour de l'éléphant, où le voleur devient l'allié d'entités cosmiques prises au piège.
La Citadelle écarlate, la rivalité entre sorciers se joue des mortels.
La Reine de la côte noire, où l'amour et la passion triomphent de la mort.
Le Colosse noir, où ruse et fureur guerrière mettent les démons à bas.

Dans l'ensemble, l'écriture de R. E. Howard est très plaisante, l'ambiance est bien dépeinte, la tension palpable, les descriptions efficaces. Les personnages sont humains avant tout, rien de caricatural comme on pourrait s'y attendre. Bien sûr, certains poncifs sont présents, mais ils sont pour ainsi dire à l'origine même du mythe : barbarie, sauvagerie, honneur ; soif de viande, de sang, d'alcool et de sexe ; rapines, piraterie, cavalerie et sorcellerie ; tout ceci dans un univers fantastique où magie, dieux, entités extra-terrestres et phénomènes inexpliqués sont légion et font toute la particularité du récit.
J'ai beaucoup apprécié le côté décousu mais cohérent des aventures présentées ici. Nul intérêt de savoir ce que Conan fait entre deux péripéties, il restera toujours le même barbare, avec ses valeurs, ses défauts et ses muscles d'acier.

——

Pour terminer, je dirai qu'on ne peut nier le lien qui unissait Howard à Lovecraft. On sent pertinemment les influences réciproques qu'entretiennent les deux amis. Finalement, il se pourrait bien que le seul rempart aux Sothoths soit Conan le Cimmérien.
Par Crom, dommage qu'il ne vive pas dans notre monde…
Commenter  J’apprécie          80
Comme beaucoup de monde, sous le prétexte d'avoir vu deux films avec Arnold Schwarzenegger et lu une poignée de mauvais pastiches, je pensais naïvement avoir fait le tour de Conan. Heureusement pour moi, Bragelonne s'est mis en tête d'éditer une intégrale en trois volumes. Pas les textes bidouillés par Sprague de Camp et Lin Carter, non les textes originaux de Robert E. Howard. publiés dans l'ordre de leur parution dans les magazines pulps de l'époque.

Le tout prend donc la forme d'une série de nouvelles généralement d'une trentaine de pages qui mettent en scène le barbare désormais archétypal à différents moments de sa vie d'aventurier, le tout dans un désordre chronologique total (sans que cela soit un obstacle à la lecture, au contraire). Conan y apparait invariablement comme une brute inflexible confrontée à des personnes civilisées finalement plus barbares que lui. Une fois sur deux, il croise la route d'une créature horrible issue des cauchemars de Lovecraft ou d'un sorcier plus vicelard qu'un congrès du PS, mais dans tous les cas il finit par trouver une solution à son problème en se servant de ses muscles et de son épée pour trancher le noeud gordien. Souvent, Conan est affublé d'une jeune bimbo peu vétue, avec un QI inférieur à celui d'une candidate de Loft Story, qui passe son temps à se serrer lascivement contre le corps musclé du héros en flirtant avec l'ambiance des films érotiques italiens. Et ces jeunes filles qui n'aiment pas s'habiller trop chaudement sont toutes des filles de nobles.

Alors oui, pour avoir lu le premier volume de 570 pages au cours d'un marathon de Noël, c'est un poil répétitif. C'est sans doute parce que l'oeuvre originale était destinée à une lecture plus espacée. Mais il se dégage de l'écriture de Howard une puissance d'évocation terrifiante. le monde de Conan prend sa source au même endroit que les récits de H.P. Lovecraft (avec qui Howard entretiendra une correspondance jusqu'à son suicide à l'âge de 30 ans) en y puisant des dieux anciens, des horreurs indicibles et une humanité sombre. Conan n'est pas seulement le champion du monde de bodybuilding de son époque : c'est un homme avec des valeurs simples mais puissantes, qui tente de se frayer un chemin dans un monde civilisé qui cache sa noirceur derrière sa sophistication. En 2008, les histoires de Conan peuvent paraître primitives (et même par moment racistes), mais remises dans leur contexte (les années 30), elles sont les racines premières de cette fantasy que nous affectionnons tant. Autre point agaçant : Conan parle toutes les langues et possède toujours le même niveau de langue quelque soit l'idiome qu'il emploie. de manière générale, tous les personnages parlent dans un language soutenu, du soudard moyen à la dernière des ribaudes.

Cette édition est rendue encore plus efficace avec les illustrations de Mark Schultz. Ses compositions sont d'une rare efficacité, elles mettent en scène une réelle énergie dans les scènes de combat. Et les images de temples en ruine ou de paysage exotique sont superbes.

Le travail de Patrice Louinet est hallucinant de passion : il remet superbement bien les nouvelles en contexte en expliquant les vicissitudes de la vie d'auteur de Howard, les petites facilités scénaristiques qu'il se permet souvent, sa mauvaise foi... Même si certaines nouvelles sont mauvaises, on prend plaisir à voir se construire lentement une légende littéraire.

Bref, moi qui ait été élevé avec la fausse croyance que Tolkien avait écrit la bible de la fantasy, je découvre une fois de plus que c'est faux. Howard, Lovecraft et Lieber sont les vrais apôtres du genre. Ceux qui prétendent le contraire sont des hérétiques.

Note pour plus tard : pour les deux prochains volumes, ne pas tout lire d'une traite. Afin d'éviter l'indigestion conanesque, lire une nouvelle de temps à autre, comme au bon vieux temps de Weird Tales.
Lien : http://hu-mu.blogspot.com/20..
Commenter  J’apprécie          80
Un recueil à lire et à écouter pour tous les fans.

Cette compilation de nouvelles sur Conan le Barbare, cela faisait quelques temps déjà que je voulais la lire. Et puis je suis tombée sur la version audio et comme en ce moment, j'écoute plus que je ne lis (les embouteillages et les déplacements pro, c'est la vie). Bref, du coup, je l'ai écouté et de temps en temps, j'en relisais un bout, parce que mon attention n'était pas assez soutenue. Bref, une nouvelle par ci, une nouvelle par là. Cela va presque vite dites donc.

Et pourquoi lire et écouter Conan quand on a vu Schwarzy et Jason Mamoa prendre le rôle.... Euuuuh. Parce que le monsieur qui a écrit les aventures de Conan n'a pas du tout pensé à un blond bodybuildé en culottes à moumoutes pour faire son héros. Ni à Kal Drogo d'ailleurs (même si pour moi, il restera toujours l'homme des cavernes dans Stargate Atlantis). Pas que je dénigre ces deux interprétations, loin de là. Car cela nous a amené Conan dans la culture de notre génération, nous qui n'avions pas de magasines à nouvelles largement diffusées, ni de Bifrost maintenant (d'ailleurs, faudrait un jour que je vous les chronique, donnez moi le rappel).

Alors les lires toutes d'un coup, c'est un peu déroutant parce que Conan est tour à tour un pirate, un roi, un voleur, un mercenaire, un barbare. Conan est au héros de nouvelles qu'on retrouve sans ordre chronologique d'un magasine à l'autre alors faites bien attention de picorer vos nouvelles aux grés de vos envies, voire de les sélectionner aléatoirement (soyons fous).


Conan, une image forte de la "Barbarie", un héros qui nous fait voyager.

Oui, plus loin que le Crom et autres images d'Epinal que nous avons maintenant de Conan le Barbare, Conan, c'était la brute intelligente, le mec super baraque qui nous embarquait dans une aventure, qui risquait sa couenne pour des causes justes et qui avait un sens de l'honneur bien à lui. Conan, c'était la force brute, la force qui va. Conan, c'était le bloc de testostérone qui nous embarquait à cheval sur la route de la Cimmérie.

Et croyez moi, cela fait du bien de le lire ou de l'écouter (oui je sais, j'y suis allée à la barbare là dedans). On se rend compte que ces récits de trois quart de siècles n'ont absolument pas vieilli et que c'est un réel plaisir de les redécouvrir (comme dans un autre domaine les Lovecraft ou plus proche encore la Compagnie des glaces). C'est bien de retourner un peu dans nos petits classiques sans prise de tête. Si vous rêvez d'aventures, suivez le Barbare

Lien : http://labibliodekoko.blogsp..
Commenter  J’apprécie          71
J'avais découvert Howard avec l'intégrale des aventures de Solomon Kane l'an dernier, et je viens donc de finir le premier des trois tomes des aventures de son héro de loin le plus célèbre : Conan. Et tout comme pour Solomon Kane, je me suis régalé. Alors c'est viril, violent, mouvementé, cruel, en un mot: barbare. Ce n'est pas du Zweig ou du Austen, c'est de la brutalité à l'état pur, mais de temps en temps ça fait franchement plaisir. On débranche le cerveau et on se laisse entrainer dans les aventures sanglantes et rythmées du Cimmérien. Cependant le monde de Conan tel que créé par Howard n'a rien de simplement bête et méchant, il s'agit en fait d'un monde complexe, créé avec beaucoup d'imagination et avec un héro bien plus profond et intelligent que sa violence ne pourrait laisser penser. Conan, tour à tour mercenaire, voleur, pirate ou même roi est issu d'un peuple barbare dans un lointain passé fictif, et il va combattre non seulement des hommes mais également des sorciers, des monstres antiques et créatures extra terrestres. Nombre de ces créatures ne sont d'ailleurs pas sans rappeler un autre mythe créé par l'ami et correspondant de Robert E. Howard : Howard Phillips Lovecraft. Ce dernier a en effet beaucoup influencé Howard pour ses monstres innommables et monstruosités indicibles que combattra Conan. Les nouvelles de cette édition ne correspondent pas à un ordre chronologique des aventures de Conan, mais à l'ordre dans lequel Howard les a écrites, ce qui peut décontenancer un peu au début mais qui ne gène en rien au final. En bref un plaisir de lecture et j'achèterai bientôt le deuxième tome des aventures du barbare cimmérien.
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (959) Voir plus



Quiz Voir plus

Les héros de R. E. Howard

Je m'appelle Conan, je suis un barbare et je suis né en...

Cimmérie
Aquilonie
Stygie
Bretagne

8 questions
79 lecteurs ont répondu
Thème : Robert E. HowardCréer un quiz sur ce livre

{* *}