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EAN : 9791037109781
La Table ronde (01/02/2024)
3.57/5   51 notes
Résumé :
Dans le quartier londonien huppé de Campden Hill Square, en septembre 1950, Antonia et Conrad Fleming donnent un dîner pour les fiançailles de leur fils Julian. Pendant la soirée, Antonia, âgée de 43 ans, se rend compte de l'échec de son propre mariage. Un récit dépeignant la domination masculine, dont la construction à rebours retrace l'histoire de ce couple. Traduction entièrement révisée.
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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L'incipit est superbe, promenant son regard dans une demeure bourgeoise de Campden Hill. Nous sommes en 1950 chez les Fleming pour un diner célébrant les fiançailles du fils. Mais la fête est bien peu joyeuse. La plume caustique d'Elizabeth Jane Howard balaye les différentes pièces qui accueillent ce très empesé rituel social, se pose sur les personnages et plus particulièrement sur Antonia, la mère, 43 ans, qui semble constater avec résignation, émotionnellement épuisée, le froid avenir qui l'attend : des enfants promis au gâchis amoureux, son propre mariage à bout de souffle.

« Elle se brossa les cheveux, se peigna, se coiffa, en se demandant à quel âge les gens étaient les plus vulnérables. Lorsqu'ils étaient très jeunes, pleins de cette merveilleuse résilience, amoureux d'eux-mêmes et de quiconque les aimait ? Plus tard, quand ils pouvaient comparer leurs expériences passées et que celles du futur commençaient de s'amenuiser ? Ou plus tard encore, au milieu de la forêt, quand les arbres devant eux étaient si tristement semblables à ceux de derrière, les broussailles de leur passé s'accrochant à eux et les lacérant au passage ? Peut-être fallait-il attendre le moment où même pour les myopes, l'inexorable fin était en vue – la petite clairière où s'allonger, immobile, et s'endormir du sommeil des morts.

J'ai rarement lu un roman qui décrit et affine avec une telle acuité le statut changeant d'une femme née dans un milieu bourgeois de la première moitié du XXème siècle, à une époque où les hommes n'ont pas à expliquer leurs actes ni à s'en justifier, alors que la plupart des femmes vit dans la quête de leur approbation et la dépendance qui s'en suit.

Le récit est divisé en cinq sections. de 1950 à 1926, les chapitres remontent le temps pour raconter à rebours la chronique intime du mariage malheureux d'Antonia avec l'odieux Conrad qui lui balance cruellement, avec une désinvolture inouïe : « J'ai été extraordinairement amoureux de toi, autrefois. »

Au fil de cette chronologie inversée, l'autrice dévoile les différentes strates de ce mariage, révélant les moments clés, les signes avant-coureurs du désenchantement à venir, les lignes de fractures qui se creusent. On pourrait penser que ce dispositif pourrait annuler le suspense ; au contraire, j'ai trouvé qu'il l'entretenait. Elizabeth Jane Howard maîtrise totalement sa narration, maniant brillamment les ellipses temporelles, sachant précisément quand et comment interrompre le fil pour passer à la séquence suivante.

Au départ, Antonia semble une étrangère que l'on regarde à distance comme on regarderait une femme aisée vivant dans l'opulence que l'on jugerait indécente de se plaindre. Et puis, au fil des pages, elle perd de sa raideur, on oublie son statut social et on voit juste une femme qui a été mère, épouse, jeune mariée, jeune fille, pion décoratif façonnée par ses parents puis son mari. On reçoit les échos qui ont été semés à travers le portrait des personnages féminins secondaires semblant former un triste choeur féminin. Elle se fait progressivement chair jusqu'à la dernière section (1926) où on comprend tout ce qui a fait ce qu'elle est en 1950. Et cela m'a profondément touchée de pénétrer ainsi dans l'intimité d'Antonia.

Je n'ai pas lu la saga des Cazalet. C'est donc avec La Longue vue que je découvre cette écrivaine anglaise. Et je suis totalement sous le charme de l'élégance de son écriture, de la précision de ses phrases qui capturent admirablement les émotions, les flots d'angoisse souterrains comme les espoirs ou les vulnérabilités. Sans tapage ni fracas, avec subtilité et une intelligence teintée d'une ironie désenchantée qui pourtant reste empathique.

Il faut vraiment que je lise Etés anglais !!!
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« Puis ce serait la fin de cette charmante réception : Julian raccompagnerait June ; Mrs Fleming se retrouverait dans le salon avec des cendriers, des verres de brandy, des coussins aplatis et, peut-être, Mr Fleming. C'est là, se dit-elle, le seul élément un tant soit peu incertain de la soirée. »

Antonia Fleming est chargée ce soir-là d'organiser un dîner avec quelques amis afin de célébrer les fiançailles de son insignifiant fils aîné avec une jeune fille aussi naïve qu'insipide. A 43 ans, elle tient deux maisons, la principale et la secondaire, et se livre à toutes les activités supposées d'une épouse. Coquette et féminine, elle sait arranger ses intérieurs et ses toilettes, converser élégamment et trouver les tournures nécessaires pour alimenter plaisamment les conversations de salon, cocktails et autres mondanités auxquelles elle participe diligemment. Dans une solitude radicale et désespéré. Dans le désespoir de qui a raté sa vie. « Il était trop tard pour pleurer la perte des désirs qu'elle avait autrefois nourris pour elle-même, en son for intérieur : elle avait été aimée, caressée, façonnée, dominée, protégée, laissée de côté ; tant et si bien qu'à présent, même son goût pour le papier peint que méprisait son mari avait pris la teinte de son mépris. Les rares occasions où elle avait eu l'illusion de s'affirmer étaient elles-mêmes des conséquences directes de leur vie commune. »

Les premières pages de la Longue Vue surprennent par l'alliage dont elles sont constituées : tristesse radicale et pragmatisme plein d'humour. Au fiasco que constituent les vies de ses enfants, aux présences et absences toujours provocatrices et agressives de son mari, Antonia oppose un flegme, un quant-à-soi aussi remarquables qu'amusants. Qu'on l'aime et qu'on la plaint cette pauvre femme entourée d'abrutis et d'ingrats ! Et qu'elle est drôle aussi ! Ainsi décrit-elle la fille de douze ans d'une amie chez qui elle est conviée pour un cocktail : « Mrs Fleming avait peine à croire que Maureen soit aussi repoussante qu'elle en avait l'air : elle ressemblait à un petit cochon habillé en Daniel Neal : pourtant l'étendue de son manque d'attrait était plus vaste encore que celle d'un cochon. Elle se tenait maintenant devant Mrs Fleming, les joues bouffies et la mine hostile : « Ces boucles d'oreilles sont hideuses, fit-elle, on dirait de la fiente d'oiseau. » » Vous m'en direz tant !

Avec une franchise rafraichissante et scandaleuse, Elisabeth Jane Howard croque les femmes superficielles, les hommes sots, les situations compromettantes où il faut faire bonne figure et tenter de se montrer moins stupide que les gens que l'on a en face de soi. Gourmandises acidulées sur fond de désastre secret et poli.

Et n'allez pas croire que cela s'arrangera avec le temps. L'autrice, maitresse dans l'art de l'ironie tragique, impose à son roman une chronologie inversée : nous commençons en 1950 pour reculer au fur et à mesure des parties qui se succèdent : 1942, 1937, 1927 et pour finir 1926, lorsqu'Antonia n'a qu'à peine 19 ans, que tout semble possible.

Passées les premières pages, pris au piège de cette temporalité déjà achevée, il nous faut alors, sans même savoir de quoi elles seront constituées, espérer devenir nostalgiques des années passées que la suite va nous raconter. Nous voilà endeuillés d'une jeunesse encore inconnue qu'on rêve néanmoins de lire meilleure que ce qui précède tout en même temps qu'explicative de toute cette tension, de toute cette tristesse qui sourde des premières pages. Ce n'est rien gâcher que de révéler que, sur ces deux points, on sera pleinement déçus : tristes seront également ces premières années et peu évidentes les raisons qui expliqueront la situation dans laquelle nous avons saisi Mrs Fleming à l'incipit de la Longue vue.

Il y a tellement de moyens de faire du mal aux autres : être suffisant, disparaître, opposer une hypocrisie de façade ou laisser son seul désir de possession guider ses actes. Chacun des personnages masculins incarne une ou l'autre de ces possibilités laissant Antonia dans un dénuement absolu. Serait-ce alors qu'il faudrait s'exempter de toute relation ? Toute enfant, déjà délaissée, Antonia aurait-elle dû se résoudre à ne compter que sur elle-même et ne passer par aucun tiers pour se définir ? Ou affirmer son caractère au point de saccager la vie des autres comme le font les rustres du roman ? Ce serait difficile car Antonia n'a pas l'air de savoir exactement qui elle est, ni ce qu'elle veut. C'est un trait qu'on pourrait dire propre à une époque et à la gente féminine : la société anglaise de l'entre-deux guerres n'était pas la plus à même de révéler la personnalité profonde d'une jeune fille de bonne famille. Les femmes ont été conditionnées à se plier à être ce qu'on attend qu'elles soient.

Mais on passerait à côté du livre si on se cantonnait à cette seule lecture féministe ou sociohistorique. Il n'y a pas que les femmes qui soient les insectes prisonnières de cette glue qu'est la vie mondaine d'avant-guerre. Antonia, Conrad, Aminata, Wilfrid, Imogène sont perdus, chacun à leur manière, se débattant aveuglément dans un fonctionnement dont les dégâts éclaboussent leur entourage. La haute société anglaise n'est que le cadre dans lequel s'inscrivent ces errements, le révélateur et non la cause.

Malgré leur turpitude, leur lâcheté et leurs échecs, Elisabeth Jane Howard ne déteste pas ses personnages et son écriture n'a pas la charge de qui règle ses désappointements par une exécution en règle. Même les plus odieux, et Mr Fleming est à ce titre un monument d'arrogance, d'opacité et de redoutable détestation larvée de lui-même, même les plus odieux ont leurs élans, leur prétention à aimer réellement. Evidemment, les conséquences sont à la hauteur de leurs défaillances et ce sont encore des vies qui s'effondrent. Mais ils y ont mis tout leur coeur et la narratrice le sait.

Dans la continuité de la Saga des Cazalet, je m'attendais à être bercée par une jolie histoire aux couleurs pastel à peine réhaussées d'un trait plus vif de clairvoyance amusée. Dans le décor parfaitement rendu d'une existence bourgeoise codifiée, avec la finesse, le style et l'humour d'une grande autrice, j'ai été cueillie par un livre exceptionnel parlant de notre tragique condition humaine. de l'impossibilité à vivre avec les autres. de l'impossibilité à faire sans eux.
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Alors que j'avais adoré la Saga des Cazalet, je suis restée totalement hermétique au deuxième roman de Elizabeth Jane Howard, paru en 1956. Et pourtant le sujet me tentait (la dissection d'un mariage) et pourtant la façon de le décrire me séduisait de part son originalité. ( Chaque chapître décrit un moment du mariage en partant des années 50 pour retourner progressivement à la genése et la rencontre : 1942 – 1937 – 1927 – 1926, comme autant de polaroïds de l'époque et du couple. En cela l'illustration de la couverture épouse (si je puis dire !) parfaitement ce que l'on trouve à l'intérieur de ces pages.).
J'ai eu extrêmement de mal à rentrer dans cette histoire, à avoir envie de retrouver ce livre , le soir. J'ai dû me forcer...
Cela doit venir des personnages, froids, hermétiques, opaques. Mais je suis habituée à la littérature anglaise de cette époque, qui dit toujours les choses sans avoir l'air d'y toucher, mais souvent cela est accompagné d'une petite touche d'humour, de second degré. Point de ça ici, on n'est pas là pour rigoler !

On assiste dés le début à une invitation ( convocation) par courrier de l'épouse au mari, lesquels vivent dans deux maisons distinctes, la femme gérant l'aspect logistique d'une main de maître. Une petite fête de fiançailles, à lieu pour présenter la future épouse de son fils , ce sera suivi d'une crise de sa fille. Et l'on comprend que les deux enfants d'Antonia se précipitent dans des unions, dont on devine, qu'elles ne seront pas des plus épanouissantes. Alors, que s'est-il passé pour qu'un tel éloignement ait lieu entre le mari et la femme, c'est ce à quoi nous assisterons, impuissants, un peu effarés, par tant de froideur du mari, par l'époque qui faisait que les femmes devaient tolérer "ça", par les parents d'Antonia....

Ça en dit long sur l'évolution de la société (anglaise , mais pas que...), sur les hommes , sur leurs femmes. Et c'est sûrement sur cet angle-là qu'il faut aborder ce livre : historique.
Parce qu'au niveau de l'action, du suspens, des personnages: bof bof.Pas d'attachement de mon côté.
C'est fin, mais aussi un peu désuet, démodé, et pas assez "charmant" pour moi.
Bref, un peu déçue d'être déçue par l'autrice de la saga des Cazalet, qui est un petit bijou, je le rappelle...


(Si ce roman vous tente, je vous conseille de lire la préface qui est une mine d'or pour ce qui est de décortiquer l'oeuvre , et d'apprendre des choses sur l'autrice. )
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L'auteure de la formidable saga des Cazalet revient avec un roman qui nous raconte la vie d'une femme, mais plutôt que de raconter l'histoire de façon chronologique, de sa jeunesse à sa vie de femme adulte, mariée et mère de famille nous allons suivre cette histoire à l'envers.
Tout commence en 1950 quand Antonia Fleming, 43 ans, prépare la fête de fiançailles de son fils et prend conscience que son propre mariage est un échec.
L'auteure a choisi de nous décrire la vie d'Antonia à 5 époques différentes, 1950, 1942, 1937, 1927 et 1926, à chaque fois, nous suivrons Antonia durant quelques jours particulièrement révélateurs. Cette construction originale nous permettra de comprendre pourquoi son union avec Conrad était vouée à l'échec dès le début.
J'ai été émue par cette femme, bien qu'elle semble assez fade et guère intéressante quand on fait sa connaissance en 1950, mais peu à peu son passé nous apprend comment elle s'est construite et j'ai trouvé le procédé intéressant.
Un roman qui se lit d'une traite, malgré la tristesse du propos.
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Je referme La longue vue, dernière réédition d'un roman de Elizabeth Jane Howard par les Editions Quai Voltaire/La Table Ronde et je suis impressionnée dans un premier temps par l'originalité de la construction choisie par l'auteure.
En effet, elle prend le parti de remonter le temps pour peindre le portrait de son héroïne, Mrs Antonia Fleming, qui organise un dîner pour annoncer les fiançailles de son fils Julian. Cette circonstance est l'occasion de revenir sur le passé d'Antonia : qui est-elle, a-t-elle toujours été cette femme sous la domination d'un époux à la forte personnalité : odieux et sans respect pour celle qui partage son existence, la réduisant à un rôle de domestique pour la bonne tenue de sa maison et de son existence ?
En retraçant son évolution, l'auteure dépeint sur 24 ans (de 1925 à 1950) un milieu social aisé, où les caractères sont finement étudiés, où les comportements résultent souvent des évènements du passé. Peu à peu au fil du retour sur le passé on découvre ce qui a façonné chacun, femme et époux, et comment ils en sont arrivés là à travers leurs jeunesses, la guerre, les maternités etc...
Comme dans la saga des Cazalet, on esT immergé dans la vie de cette famille et surtout dans les pensées d'Antonia, dans ses rêves, ses espoirs, ses désillusions. Une vie passée à ne pas voir, ne pas avoir vu et la manière de scruter non Pas l'horizon, le futur, mais plutôt le passé, démontre à quel point cette écrivaine faisait preuve d'observation sur le monde qui l'entourait, s'attachait à décortiquer la psychologie de ses personnages, surtout féminins, de leur condition et leur éducation, soumis aux circonstances et à leurs milieux sociaux.
Deuxième roman publié par l'auteure en 1956, il était les prémices de la saga des Cazalet dont on retrouve ici une sorte de "brouillon" étudiant une famille sur plusieurs années et générations, avec un je ne sais quoi de Jane Austen (citée d'ailleurs comme référence par l'auteure à plusieurs reprises) par la manière d'être témoin à travers ses personnages d'une société et de ceux qui la composent. J'ai d'ailleurs également trouvé à Antonia Fleming des similitudes avec Mrs Clarissa Dalloway de Virginia Woolf (et pour moi c'est un compliment).
J'ai aimé même si la construction m'a un peu déstabilisée dans un premier temps mais que j'ai trouvée finalement originale car il y avait un certain suspens à découvrir ce qui avait fait ce que chacun des personnages était.

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critiques presse (4)
LaLibreBelgique
23 avril 2024
Jane Howard excelle à débusquer les faux-semblants, les souffrances secrètes comme les compromissions coupables de ses personnages.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LaLibreBelgique
08 mars 2024
Bien avant la saga des Cazalet, Elizabeth Jane Howard a démontré toute l'étendue de son talent.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LaCroix
15 février 2024
Comment en est-on arrivé là ? Dans un virtuose récit inversé, Elizabeth Jane Howard relit la vie d'une femme pour revenir aux sources, quand tout est possible, le meilleur ou le pire.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LeFigaro
02 février 2024
La romancière britannique observe et décrit dans un style caustique, précis, avec des vastes descriptions de la nature, des dialogues qui crépitent et une attention aux détails.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Elle avait récemment lu dans un magazine un article intitulé : " Avoir quarante ans et profiter de la vie." Elle l'avait lu consciencieusement en se demandant pourquoi le fait d'avoir quarante ans représentait une telle menace à la joie de vivre. L'auteur de l'article en était apparemment persuadé, mais tout ce que Mrs Fleming avait pu y glaner, c'est que les malheureuses quadragénaires devaient s'évertuer à paraître trente-cinq ans, et ne plus penser à leur âge.
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D'après Dorothy, les gens devaient avoir envie de thé ; s'ils le refusaient, c'est qu'ils ne savaient pas ce qui était bon pour eux, étaient malades et avaient plus que jamais besoin de thé.
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Or elle ne pouvait pas se contenter de pleurer, de vitupérer, de condamner - comme le font si facilement les enfants ou les politiciens en difficulté ; elle n'avait aucune conviction toute faite et véhémente pour la soutenir ; pas de retraite intérieure où elle pût cesser d'être son propre juge, pas d'être divin débordant d'amour et de sagesse vers qui se tourner... Seulement le squelette des quelque vingt-cinq ans qu'elle avait devant elle, sur lequel greffer le tissu de sa vie.
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Elle était toute entière absorbée par son mari et sa maison. Chaque soir, elle était physiquement fatiguée, mais si heureuse que sa fatigue était une nouvelle et délicieuse source de satisfaction.
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Ce qu'elle avait accompli pendant tout ce temps était imperceptible : il n'y avait ni coup de projecteur ni rayon de soleil pour révéler ses capacités à s'occuper de leurs deux maisons, à élever leurs deux enfants, à s'apprêter et à apprêter le décor autour d'elle; la judicieuse remarque de Lewis Carroll sur la nécessité de courir autant qu'on le peut pour rester au même endroit s'appliquait aussi bien au mariage qu'au reste; mais, bien entendu, s'en tenir à ce principe ne vous menait nulle part; il n'y avait donc aucune raison d'espérer que le même homme passe un jour de plus en sa vieillissante et familière compagnie.
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Videos de Elizabeth Jane Howard (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Elizabeth Jane Howard
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La Saga des Cazalet : coffret Elizabeth Jane Howard Éditions de la Table ronde
En juillet 1937, dans la propriété familiale de Home Place, la duchesse, affairée avec ses domestiques, prépare l'arrivée de la famille au grand complet : ses trois fils revenus indemnes de la Grande Guerre, Hugh, Edward et Rupert, accompagnés des épouses, des enfants et des gouvernantes. Alors qu'une nouvelle guerre approche, les intrigues familiales s'entrecroisent. ©Electre 2022
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