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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
En quelques mots, il s'agit de deux femmes, une Blanche et une Noire, lors d'une journée particulière en 1930 en Indiana. L'une d'elles se rend au lynchage, annoncé comme un événement, de trois jeunes Noirs. L'autre essaye de retrouver son amoureux. de nombreux personnages gravitent autour d'elles, et autour du drame annoncé, qui restera en arrière-plan, tout en étant l'impulsion qui fait avancer chaque protagoniste.
Après Un long moment de silence et Trouble, mes lectures présentent en ce moment des personnages insupportables ou pour le moins ambivalents, et je tombe cette fois pour commencer dans les pensées d'une imbuvable raciste. L'auteur n'a en effet pas choisi d'alterner les deux points de vue, mais de leur consacrer à chacune une partie. Les premières pages sont assez déstabilisantes, et obligent à relire des phrases pour comprendre, puis petit à petit, on s'y retrouve mieux.
Je pense que ceux qui n'ont pas aimé Underground Railroad n'aimeront pas ce roman, à cause du décalage voulu entre la narration et les faits évoqués. La manière trouvée par l'auteur pour nommer Noirs et Blancs (les fleurs de maïs et les soies de maïs) en est l'illustration parfaite, les moments plus oniriques aussi… J'aimerais vous faire sentir à quel point ce roman est déconcertant, ambigu, distillant des doses d'un humour impossible à qualifier, multipliant les rencontres improbables et les actions incertaines, travaillant le langage des deux narratrices pour mieux coller à leurs personnalités, s'évadant dans leurs pensées labyrinthiques…
Des deux personnalités principales, il serait facile de préférer Calla, qui se trouve du côté des victimes, à Ottie Lee, blanche et manifestement raciste, mais ce n'est pas si simple car l'auteur s'applique à dresser de Calla le portrait d'une jeune fille assez inconséquente, à tous points de vue. de plus, l'une comme l'autre ont eu des enfances difficiles et dépourvues d'affection, et n'ont pas reçu les clefs pour comprendre le monde qui les entoure.

Ce roman surprend, car l'unité de temps et de lieu y est des plus précises, une journée de 1930 dans l'Indiana, entre deux ou trois petites villes. Les mouvements des personnages pourraient sembler simples, allant vers Marvel pour les Blancs, fuyant la même ville pour les Noirs… Pourtant, le temps s'étire de manière étrange, quant aux lieux, ils semblent fuir lorsque les personnages les cherchent, ou au contraire se rapprocher dangereusement quand ils les contournent.
Que que soit grâce au thème, puissant, aux personnages, inhabituels, ou au style, pas commun non plus, ce roman est de ceux qui continuent de tourbillonner dans la tête, et ne veulent jamais se déclarer terminés… Après, savoir si on a aimé ou pas, ce n'est finalement pas si important. Je le recommande chaudement à celles et ceux qui aiment être bousculés dans leurs habitudes, et retenus contre leur gré entre les pages !
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Dans ce double road-trip, il y a aussi une troisième femme, ma préférée, solide et mystique, rude et bienveillante. La « dealeuse d'anges ». le sommet qui forme le triangle de l'histoire. Celle qui lie tous les êtres.

La destination n'a aucune importance, seul le chemin l'est, ses obstacles, ses sinuosités, symbole de la tortuosité de l'âme humaine.

Symbole toujours, tout est dilaté, la chaleur de l'été, les voitures, les champs, soulignant à quel point l'humain est petit, fragile. A la merci de ce qui l'entoure et surtout de ses congénères.

Enfermés dans la touffeur de ce crépuscule, les protagonistes s'enfoncent littéralement dans la nuit. le temps est comme arrêté, le tragique suspend l'histoire, à l'image d'une pièce de Tennessee Williams.

Cependant, avec un sens de l'absurde qui souligne encore davantage l'onirisme de ce road-trip qui est un huis-clos “d'extérieur”.

En réalité, les deux jeunes femmes, Ottie Lee et Calla, sont les deux faces du même Nickel (five cents).

Elles ne se voient pas, ne se font jamais face ; à elles seules, le symbole encore de cette Amérique plurielle qui ne s'écoute pas, ne se regarde pas, ne se parle pas.
Pourtant, comme le souligne Laird Hunt, il n'y a que des humains ; pas de Blancs, ni de Noirs.

Dans La route de nuit, nous sommes fleurs et soies de maïs. Licence poétique pour effacer les murs que nous avons dressés, semer la confusion dans nos esprits, le message que la couleur ne devrait, ne doit avoir, n'a, aucune importance.

Plus d'antagonisme, plus d'opposition ; nous sommes une seule plante, nous en constituons la graine, la tige, la fleur et le fruit.
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La nuit du 7 août 1930 lynchage de trois jeunes « fleurs de maïs » dans l'Indiana, l'écrivain LAIRD HUNT nous invite alors à un voyage oppressant au coeur de l'Amérique, une narration déroulante, des dialogues âpres et rugueux, des personnages tourmentés … Un roman troublant livré à l'état brut !
Lien : https://lespatchoulivresdeve..
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