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Citations sur L'incandescente (19)

Le temps peut aller très vite. Parfois, il bondit sur une proie. La tue d'un éclair. On a même pas le temps de le voir, c'est fait. Parfois, il ralentit, se repose et s'étire avant de repartir à la chasse sur ses pattes de velours.
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Emma, si je meurs, m'écrirez-vous ?
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Le bon sens est la somme des préjugés acquis avant l'âge de dix-huit ans.
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La nuit venue, Marcelle sortait sur la terrasse pour le plaisir de se sentir enveloppée du scintillement des étoiles. Elle les nommait à Hélène dont la figure pâle brillait dans l'obscurité à côté d'elle: Tu vois, là, c'est la constellation d'Orion. Il est encore couché sur l'horizon. Mais il va se mettre debout. Marcher. Traverser le ciel. Ici, les deux clous d'or de ses épaules, Bételgeuse et Bellatrix; ici, les trois de sa ceinture; ici, les deux de ses genoux; mais tu ne peux pas encore voir les chiens à ses pieds. Il faut attendre. Et elles attendaient la lente montée d'Orion, sans savoir d'où chaque nuit il surgissait.
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Une écriture contient-elle une conscience ? Non. Mais peut-être bien davantage qu'une conscience, et plus mystérieux : une efficacité symbolique, un fluide, un pouvoir, ce qui émane de vous, ce qu'on appelle "mana". Il est possible, me disais-je, que malgré l'aridité de la mort, ses déserts, ses offices funèbres, ses ruines promises à tout ce que l'on entreprend, à tout ce que l'on aime, il est possible que le mana de Marcelle agisse encore en moi. Et si ce n'était pas moi qui me glissais dans la peau de cette petite insurgée ? Mais elle dans la mienne ? Elle qui me soufflait, impérieuse, vas-y, écris, prends mes mots. Nous avons un air de famille. Prends mon désordre. Mon manque de logique. Déplie mes souvenirs. Délivre leurs secrets. Accomplis leurs promesses.
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« Elle rêve maintenant, le regard levé vers la fenêtre, accoudée à la table, visage posé dans sa main. Puis, elle prend un crayon, se lance : Emma, vous avez l'amour de l'équilibre ; moi, celui des excès. Vous, plus de puissance de compréhension ; moi, plus de puissance de sensation. Donc je vis davantage avec moins de matériaux que vous. C'est ma supériorité. Mais vous êtes plus instruite. Il me déplaît que la différence s'accentue. Et comme vous avez besoin de travail, d'étude, vous allez encore vous développer. Prendre en envergure. Le large. Vous éloigner. Moi, j'ai déjà atteind mon maximum. Je resterai inachevée. Sauf en amour. Enfant, je savais déjà tout de l'amour même si je n'ai vraiment aimé qu'à partir de vous, et je voudreais ne jamais quitter ces zones d'autrefois, d'une légèreté brûlante, où rien n'était encore formé, où tout attendait. »
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Marcelle se levait à 7 heures du matin, pour aller grimper vers les sommets. Le danger était grand. Crevasses, glissades et avalanches. Le lendemain d'un jour où il avait neigé, elle est montée au col de l'Eychauda, à 2500 mètres. Elle marchait dans la neige craquante. Soudain un nuage est arrivé. Il l'a pressée; elle courait; lui aussi. Elle n'avait pas fait 50 mètres qu'il l'enveloppait, neige durcie, cinglante. C'était exquis. Si on ne dépasse pas le nuage, on se trouve enseveli.
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« La vie voudrait toujours ressembler à un roman. Qui reste à écrire. Et davantage. Qui reste à tordre en un grand huit horizontal, toutes amarres coupées avec la réalité, en lévitation, même si les modèles, devenus personnages, ont vraiment existé. »
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« Comme la vie passe et comme elle nous entraîne ! Je me demande quel est son but car je ne crois pas qu'elle ait un but. Quand je descends à Beaune, que je marche dans la rue, le soir, à l'heure où il y a beaucoup de monde, je me dis toujours : voilà, nous sommes tous là, tous, et dans cent ans, il n'y aura plus personne de nous, mais d'autres, des étrangers. Et l'on ne parlera plus de nous. Tout anéanti. Pourquoi passe-t-on ainsi par fournées dans la vie ? »
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Jo s'en était amèrement plainte à Marcelle qui lui avait alors appris à goûter la nécessité de faire à son idée et non pas "comme tout le monde", la joie de n'être pas comprise. De faire un pas de côté. D'être différente. Une "maverick". Elle aimait dire d'elle : Je suis une "maverick" ! Où l'avait-elle ramassé, ce mot ? Il n'est pas anodin qu'il vienne du nom d'un avocat texan qui refusa de marquer au fer rouge son bétail. Marcelle avait-elle deviné que "maverick" recelait du refus ? Et aussi de la compassion pour la vie. Et encore le fait de n'appartenir à personne. D'être son seul maître. Une non-marquée. Une échappée. Un franc-tireur. Une excentrique. Une qui puisait sa force dans son étrangeté.
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