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sur 657 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Encore une fois et malheureusement, mon retour prendra une direction différente de celle des jolis retours des Babelpotes que j'ai vus défiler ces dernières semaines et qui m'ont fortement incitée à réserver "Un chien à ma table" à la bibliothèque. Non pas qu'il m'ait franchement déplu, mais quelque peu déçue, oui malheureusement.

Sophie et Grieg forment un vieux couple, installé depuis trois ans aux Bois-Bannis dans une vieille maison cachée et entourée de forêts. Pendant que Sophie, écrivaine de profession, ne fait plus qu'un avec la nature au gré de ses marches forestières, Grieg, quant à lui, a depuis longtemps quitté le monde réel en se réfugiant dans ses livres. Un soir, apparaît, sur le seuil de la maison, une chienne traînant une chaîne cassée et ayant visiblement subi des sévices. Sophie décide aussitôt de la garder, tout en appréhendant le fait que son maître maltraitant vienne la récupérer sous peu. Yes, la petite chienne, s'immisce donc dans la vie du vieux couple, dont le quotidien se résume à s'éloigner de plus en plus de ce monde actuel qui court à la dérive, à vieillir sereinement entre balades dans la nature le jour et lectures la nuit, tout en philosophant sur la société actuelle.

Tout était là pour me plaire : des personnages qui refusent d'entrer dans le moule et qui tiennent absolument à rester sur la marge (à 80 ans en plus, c'est beau !), l'amour et le respect de la nature et des animaux, la passion des livres, de grands espaces naturels qui changent au fil des saisons, le grand air, comme une sorte de ressourcement...

Comme tout n'est qu'introspection, la narration à la première personne nous invite à entrer dans la peau de Sophie, dans ses pensées et ses réflexions, dans son corps vieillissant. Sophie est une dame qui, malgré son âge et les signes de la vieillesse, reste vive d'esprit (et de corps malgré tout). Elle nous partage toutes ses idées, toutes ses réflexions sur notre société actuelle, sur nos modes de vie, sur les humains en général. C'est là que ça a un peu coincé pour moi, puisque ça part un peu dans tous les sens et que l'on se rend compte au fil de la lecture qu'il n'y a en fait guère d'intrigue : une chienne a fait irruption chez ce couple qui continue de vieillir et de mener son train-train comme auparavant, il ne se passe rien d'autre et on a tôt fait de le comprendre. Mais ce n'est pas dérangeant en soi puisque la nature environnante et surtout le cheminement intérieur de Sophie emplissent l'espace, mais de manière trop décousue. Vous allez me dire que c'est normal puisqu'on est dans ses pensées et que les pensées sont rarement ordonnées. Soit, je plussoie mais c'est davantage la façon dont elles sont couchées sur le papier qui m'a quelque peu gênée.

Et c'est là que j'en arrive au style d'écriture de l'autrice : je n'ai rien à lui reprocher dans le sens où elle use d'une plume riche, élaborée, travaillée, cultivée (et ponctuée !), et en cela c'est très agréable et appréciable. Mais les phrases, tantôt très courtes qui tiennent en un ou deux mots, tantôt très longues qui tiennent sur une bonne dizaine de lignes, m'ont souvent rendu la lecture un peu ardue. le style de narration est en fait un peu lourd, peu fluide, soit trop haché, soit qui a fini par me faire perdre le sens de la phrase à cause des nombreux apartés.

En revanche, j'ai beaucoup aimé le cadre, les personnages, leur mode de vie et leurs points de vue. J'ai également beaucoup apprécié la façon dont sont traités les animaux, sur un pied d'égalité avec les humains, d'où le titre du livre d'ailleurs.

Un retour mitigé donc, mais comme vous pouvez le constater, c'est vraiment personnel. La trilogie romanesque de Jón Kalman Stefánsson ("Entre ciel et terre", "La tristesse des anges", "Le coeur de l'homme"), puis "On était des loups" de Sandrine Collette, et maintenant "Un chien à ma table" de Claudie Hunzinger... Je commence à me demander si je n'ai pas un problème avec l'introspection et le style de narration que cela implique...
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Voilà trois ans que Sophie et son compagnon Grieg se sont installés dans une vieille maison isolée au coeur des Vosges, au lieu-dit « Les Bois-bannis ». Dans ce couple âgé, elle est écrivaine (« écri-vaine », ainsi qu'elle se qualifie elle-même), tandis que lui passe désormais ses journées à dormir et ses nuits à lire. Ils sont loin de tout, à l'écart des humains et des commerces, faisant corps avec la Nature qui les entoure, et cela leur va très bien.
Un jour, une petite chienne déboule dans leur vie. Manifestement maltraitée, échappée de son tortionnaire, elle trouve refuge auprès du couple et s'attache aussitôt à Sophie, qui le lui rend bien. Elle baptise la chienne « Yes », comme un oui un peu étonné à la vie qui jaillit, inattendue, fraîche, joyeuse, énergique, dans la maisonnée sur le point de s'engourdir dans son train-train. Avec Yes, Sophie chausse ses Buffalos, enfile sa parka et s'embarque dans de longues balades à travers la forêt montagneuse.
Il n'y a pas vraiment de péripéties dans « Un chien à ma table », mais il y a beaucoup d'autres choses. A mi-chemin entre la chronique d'une vie d'ermites et une réflexion sur le monde comme il va (mal), Sophie (double littéraire de l'auteure) s'interroge sur la vieillesse, le métier d'écrivain, le langage, les livres, la société déshumanisée, la Nature, l'écologie, les rapports entre humains et animaux et leur bienveillance (ou pas) les uns à l'égard des autres, la frontière entre les espèces, ce qui les caractérise. On y lit beaucoup d'amour et de tendresse, il y a de la révolte et de la résistance, la mort n'est pas encore là, tout n'est pas encore perdu. Pourtant on sent bien qu'il est minuit moins cinq, que l'atmosphère est vaguement pré-apocalyptique en cette ère de fatal anthropocène. Il y a comme une urgence à vivre, à aimer, à respecter le vivant. C'est le message révélé à ce couple vieillissant par Yes, surgie de sa montagne telle un ange gardien porteur d'un message de rédemption. Porté par une écriture poétique, il y a donc un peu de tout cela dans ce livre plus ou moins structuré, plus ou moins développé, plus ou moins compris et convaincant. J'ai plus ou moins aimé.

En partenariat avec les Edtions Grasset via Netgalley.
#Unchienàmatable #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Un début enthousiasmant: cette maison isolée dans les Vosges, la rencontre avec la petite chienne, échappant à des sévices, que la narratrice, double de l'auteure, nommera Yes, au regard de son énergie, cette fusion saisissante avec la nature, la présence d'un compagnon bourru et tendre, tout me semblait très prometteur.

Mais je me suis petit à petit enlisée dans ce huis-clos oppressant, coupé de l'humain, de l'amitié, des contacts. Malgré des pages magnifiques de justesse sur la vieillesse, l'écriture, malgré ce regain de gaieté créé par la présence de Yes, malgré la poésie des évocations de la forêt et du pré, je n'ai pu que frissonner, m'angoisser dans ce repli du temps, loin du monde. Un monde certes de plus en plus affligeant, où de nombreuses espèces végétales et animales sont en voie de disparition, mais un monde dont nous sommes parties prenantes.

C'est cette vision noire, détachée des autres, observés de loin, qui m'a rebutée. Pourtant, des éclats de joie pure, au contact de la nature, illuminent le roman. Mais pas suffisamment, selon moi. Ce n'est qu'un ressenti tout personnel... L'écriture est en tout cas originale, vraiment intéressante.

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Un chien à ma table de Claudie Hunzinger , récompensé par le prix Fémina 2022, est un roman. C'est du moins ce qu'affirme l éditeur et que l'auteure confirme. Il m'a plutôt semblé lire une non-fiction édulcorée deci delà de quelques minuscules évènements.
Yes est sans nul doute le personnage central de ce récit. Yes a 4 pattes, des yeux splendides et a conquis le coeur de Biche et bon an mal an celui de Grieg..
De très belles pages sur Dame Nature, sur l'âge, sur les misères de la vieillesse, sur le bonheur de pouvoir partager ses jours encore et toujours avec le compagnon d'une vie, le bonheur de la présence de Yes, le bonheur d'échapper au monde qui va à sa perte . Un choix de vie fait il y a fort longtemps , un choix assumé . Idéal? Idéologie? .
Un ressenti en demi-teinte pour moi. Je me suis ennuyée ... dommage.


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Elle est sympa ma belle-soeur, mais il y a des limites, et le jour de Noël, elle les a franchies. Clairement. Imaginez : je déballe mon paquet et je découvre le dernier livre de mon adorée Claudie Hunzinger. Que je vous confie une chose : Claudie et moi, c'est une longue histoire, des mails échangés, des livres qu'elle m'a envoyés et tout et tout… et même, des excursions en montagne dans les Vosges des journées entières avec mes gosses pour trouver la fameuse Survivance. Bref, Claudie, c'est sacré. Et voilàtipas que ma belle-soeur balance : « ah, ce livre, je l'ai pas aimé, je l'ai abandonné à la page 60… » Alors, là, j'avale (de travers) ma bouchée de saumon et hurle : « non mais attends, Céline, faut que tu relises, c'est pas possible, tu devais être malade, fatiguée surbookée, en dépression… Ah non, non, reprends-le s'il te plaît... » le tout avec trémolos dans la voix …
Bref.
Tendue j'étais.
Et tendue je suis car… Ben oui, je suis déçue. Allez, ça m'arrache la g….. de le dire mais, c'est comme ça… Évidemment, j'ai aimé retrouver l'ambiance petite baraque dans la montagne, lecture, thé, coin du feu, balade dans la nature, observation des bêtes etc etc.… J'adore lire ces trucs-là (plus les lire que les faire d'ailleurs) mais là, ma Claudie, pffffff, c'est trop : oui, t'en fais trop dans le genre, on se coupe du reste de l'humanité pourrie, on se protège, on évite de mettre un pied dans le monde dégénéré des humains, on les regarde de loin avec les jumelles en jurant ne plus jamais les fréquenter, ces êtres incultes et pervertis… Tu vois, ma Claudie, j'aime trop les gens pour lire ça. Oui, je sais, l'ère anthropocène, quelle galère... la société de consommation, c'est naze, on ne lit plus, on se vide la tête avec nos portables, on n'apprend plus de poèmes, on bouffe les animaux, on va traîner dans les centres commerciaux quand il caille dehors, on ne sait pas reconnaître les différentes espèces d'arbres et d'oiseaux. Ils sont nuls, les gens, Claudie, je sais, mais tu vois, je me sens appartenir à ce qu'ils sont. Je veux être parmi eux, partager leurs galères, leur misère, leurs souffrances, leur petit quotidien merdique. Je ne veux pas les observer de loin à la jumelle, je veux en faire partie. Je ne te suis pas, ma Claudie, dans ce détachement extrême, je ne tiens pas à être sauvée. Je veux faire avec. Avec eux. Alors, je n'ai pas vraiment adhéré à ton propos dans ce livre, même si tu parles toujours aussi bien de ton rapport viscéral à la nature et aux bêtes. Mais il m'a semblé que tes paroles étaient un peu trop (pour moi en tout cas) portées par l'air du temps… écolo, végano, bobo, écoféministe, antipatriarcal, anticapitaliste, antispéciste et non-genré (bien sûr!)… Les confinements ambiance pré-apocalyptique, c'est pas pour moi. Je ne me complais pas dans les marges. Je ne crache pas sur le genre humain. Si l'on doit s'en sortir, c'est ensemble, pas chacun planqué dans son trou.
Allez, j'arrête là. J'espère que tu ne liras jamais mes mots, ma Claudie … Porte-toi bien et viens nous voir… Tu verras, on n'est pas si méchants que ça…
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Elle n'est pas désagréable à lire cette réflexion poétique sur la nature, la vieillesse et notre monde qui se meurt. L'écriture est belle et la dame cultivée.
Le début du récit m'a rasséréné et les mots ont guéri mon âme angoissée tant les hommes sont fous et ce monde terrifiant. Et puis petit à petit, je me suis lassée de ces descriptions et de la vie de ce couple et de leur chien. Je me suis ennuyée de ces pérégrinations dans la nature. Je crois préférer la vivre, la ressentir et la respirer plutôt que de la lire.
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Un chien à ma table, sous ma table, sur mon lit, dans la forêt, un compagnon idéal.

Une histoire chaotique, de ressentis, de nature, révèle par son sens du détail l'absurdité de l'homme face à la nature.
Un trio âgé, une femme la narratrice, son mari et un nouveau compagnon une chienne arrivée dans un sale état de la forêt.
Une maison isolée en pleine forêt. La vie sauvage, des occupations diverses, la lecture pour Grieg, les écrits pour Sophie. Un couple un peu décalé, il vit la nuit, elle le jour.

Toute pensée est nature, la nourriture, la simplicité de vivre … On accepte le vide, on écoute la nature, on renie la complexité. Ils ne sont pas arriérés, vivent avec leur temps mais témoignent que la vie peut être différente.
Elle se souvient de son enfance par de très belles images. On se promène avec la narratrice dans la forêt, avec les animaux, les intrus, sur toute les saisons. On écoute les cerfs, le chant des oiseaux. Elle a peur de l'étranger, celui qui a fait subir de la maltraitance à sa nouvelle compagne canine qu'elle nomme « Yes ». On respire et redécouvre une multitude de détails dans son environnement. On suit pas à pas une fin de vie, l'âge qui ne fait pas de cadeaux. Elle a cette force, elle se moque de l'après et vie intensément le présent.

Elle se dit être une ironique contestataire. Elle est également une voyeuse sur son entourage autant sur le monde animal que sur les promeneurs qui déambulent proches de leur maison. La peur la rend sauvage, elle « l'éco féministe ».
Qui dans cette nouvelle génération, prendra encore le temps d'écrire, de lire ?

Et c'est vraiment le ressenti que j'ai eu après cette longue lecture. J'ai pris ce temps, partagé son monde qui se détériore lentement, comme son long récit, lent par trop de détails, par des va et vient répétitif.
Il manque de la tension, on n'attend rien du prochain chapitre car il se passe peu de chose. Une écriture certes, pleine d'énergie, de poésie mais qui retombe comme un soufflé que l'on mange trop tard.


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Sophie est romancière, et vit dans une petite ferme isolée au fond des Vosges. Elle cohabite avec Grieg, son compagnon ; ils vivent ensemble sans trop être l'un sur l'autre ; chacun ayant son rythme de vie, ses occupations, son coin de maison bien à lui.
Un beau jour, surgit une chienne, en apparence maltraitée. Sophie la baptise Yes. Commence alors comme une nouvelle vie autant pour Sophie que pour Grieg.
La chienne provoque une véritable révolution dans la vie des deux seuls humains. Ce couple va se rapprocher, insidieusement.
C'est la première fois que je lis Claude Hunzinger ; plusieurs fois j'ai caressé l'envie de tenter, et à chaque fois j'ai laissé tomber faute de véritable motivation.
C'est particulièrement bien écrit, souvent empreint de poésie L'auteur nourrit une réflexion poussée sur la vieillesse, la relation dans le couple ; le rapport à la nature, les rapports humains, la solitude.
Cela étant, cette littérature-là ne convainc pas entièrement. Si la forme est impeccable, et sans doute trop pour moi, il m'a manqué le souffle romanesque que j'attends éperdument dans un roman ; C'est beau, c'est propre, mais ça tourne un peu en rond. La lecture est agréable, mais au final pas assez prenante, à mon goût.

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Sophie et Grieg vivent retirés du monde dans un coin de la forêt des vosges, « les bois bannis », elle est écri-vaine préoccupée par son environnement végétal et animal, la perte de la biodiversité….Il est solitaire, passe son temps réfugié dans la lecture des nombreux livres de sa bibliothèque, n'aime guère sortir à l'extérieur de la bergerie et se repose sur Sophie pour les quelques achats nécessaires à sa consommation de tabac. Ils recueillent une chienne perdue qu'ils nomment « Yes » qui accompagne Sophie dans ses randonnées d'observation de la nature et semble bienheureuse d'avoir trouver une chouette famille d'accueil. le temps qui passe, les explications érudites sur les occupants du milieu naturel qui les entoure, les nombreuses références littéraires de Grieg accompagnent le lecteur dans un cheminement intellectuel parfois un peu difficile à suivre, mais baigné d'amour et de poésie.
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Suite aux émotions qui m'ont étreinte à la lecture de Son odeur après la pluie de Cédric Sapin-Dufour, j'ai voulu découvrir Un chien à ma table, de Claudie Hunzinger.

Comme c'est souvent le cas lorsque l'on attend beaucoup d'une lecture… j'ai été déçue.

Ce roman avait pourtant beaucoup pour me plaire : des personnages « à part », une existence proche de la nature, une place prépondérante accordée aux livres (Sophie - le double littéraire de l'autrice ?- est écri-vaine et son époux Grieg un insatiable lecteur), des réflexions sur la vie, le temps qui passe ou l'écologie, et cette petite chienne traumatisée par des sévices qui vient chercher refuge auprès du couple.

Il se passe peu de choses, le temps semble ralenti et nous naviguons dans les pensées de Sophie.

Le propos est intelligent, la plume de l'autrice élaborée, à la fois érudite et poétique, ponctuée de digressions qui m'ont toutefois rendue fastidieuse la lecture de certains passages.

Un retour mitigé donc, mais encore une fois ce n'est que mon avis.
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