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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le gardien sans sommeilGuillaume Huon

Les habitants d'Itarka, mystérieux village rural d'une contrée neigeuse ont pour coutume de s'endormir, pour plusieurs mois, dès que le froid devient glacial . Avant d'entrer dans cet état d'hibernation, ils confient leurs animaux et leurs jeunes enfants au temple : confrérie de volontaires hommes et femmes vêtus de bleu : les Veilleurs, qui grâce au « rigichor » un breuvage qui a pour effet d'éviter la léthargie, choisissent de rester en éveil pour assurer le service et le salut de la communauté.
Sören, le sergent du village, endormi près d' Anna, son épouse enceinte de leur premier enfant, est brusquement réveillé par un des veilleurs, venu lui annoncer que le vieux Matteus vient d'être assassiné............

Ainsi présenté, le roman peut donner l'impression d'un roman policier . Il est bien d'avantage …...
Outre le fait qu'il présente les différents acteurs de la petite collectivité d'un village, il plonge son lecteur dans un univers enneigé, cotonneux, où les formes s'estompent et où règne le silence, cadre à la fois enchanteur et menaçant. Guillaume Huon procède par petites touches, un peu à la manière d'un peintre impressionniste qui capte les modulations de la lumière.
Ce roman d'atmosphère est aussi un roman intimiste. le lecteur y partage les bonheurs, mais aussi les craintes du couple Sören-Anna qui attend un enfant, puis qui doit le temps d'un hiver, s'en séparer pour le confier aux soins des veilleurs. Il constitue une réflexion tout en douceur sur la paternité qui se conclut par les belles pages chargées d'émotion d'un père à l'adresse de son enfant dans son berceau .

Un roman émouvant, à l'écriture fluide et poétique, dont l'histoire poursuit en nous ses vibrations une fois le livre terminé .
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Ce roman est vraiment une très belle surprise ! Et je remercie les éditions Calmann Lévy pour l'envoi de ce livre lors de la dernière masse critique de janvier.
Je lis peu de dystopie car ce n'est pas un genre qui m'attire vraiment.
Mais, à la lecture du résumé de ce roman, j'ai eu envie d'en savoir plus sur Sören.
L'histoire sombre de ce village, éloigné de tout, nous parle d'un meurtre, d'un coupable qui se cache au milieu de ceux qui, pourtant, doivent veiller sur la communauté, d'un étrange sommeil qui emporte tous les villageois pendant les mois d'hiver... et d'un homme qui ne peut se résoudre à dormir.
J'ai apprécié que le crime originel (celui qui a déclenché le meurtre dont il est question) ne fasse pas l'objet de développements plus importants, car ce n'est pas le sujet de cette histoire, et cela l'aurait trop alourdie.
Je ne regrette vraiment pas d'avoir tenté ma chance et remporté cet ouvrage...
L'écriture de Guillaume Huon est très belle, poétique, et pourtant empreinte de tant de réalisme !
Au côté de Sören, j'ai arpenté les bois, j'ai senti le froid sur mon visage, j'ai ressenti tout un tas d'émotions, et j'ai vu la beauté de ce monde silencieux...
Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas croisé un aussi beau personnage. Sören est à la fois terrifié (par la peur de perdre ce à quoi il tient le plus) et terrifiant (dans son entêtement à aller au bout des choses, malgré le difficile choix qu'il doit faire), et c'est bien cela qui le rend si humain et si attachant.
Premier coup de coeur de cette année 2024, "Le gardien sans sommeil" est un roman que je recommande vivement.
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Imaginez un village perdu dans les montagnes où les habitants hibernent chaque hiver.
Imaginez qu'un meurtre soit commis et sème le trouble dans le village.

Voilà la trame du premier roman de Guillaume Huon. Une atmosphère tantôt pesante et inquiétante, tantôt bucolique et onirique. Une écriture teintée d'humour qui nous fait sourire mais qui nous fais aussi frissonner d'appréhension.

C'est une histoire originale qui nous transporte d'une page à l'autre sans que l'on s'en aperçoive.
Une lecture tout en douceur...
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Ce roman a aussi amputé quelque peu le mien de sommeil, sachant qu'après l'avoir déposé sur la pile au bas du lit (la table de chevet ne suffit plus), cette histoire a continué à occuper mon esprit au point que j'ai pris quelques notes au courant de la nuit. Je ne sais pas vous, mais pour ma part, c'est souvent dans ces moments-là que me viennent des réflexions que je note en vrac et que j'ai parfois du mal à relire et à relier...
Dès les premières pages, en dépit d'une langue en apparence apaisée et portée par de très belles descriptions comme p.137 : « Il y avait des jours de brume, où le ciel lourd se déversait, incapable de s'arracher au sol », on perçoit en filigrane une sorte de tension qui semble venir d'une menace muette et qui génère chez Sören le narrateur, un fond d'inquiétude perpétuelle.
A la manière d'un peintre qui préfère l'art abstrait à la peinture figurative, l'auteur nous brosse le tableau d'une société d'un autre temps, dans un lieu, Igarka qu'il ne situe pas précisément.
Et ce n'est assurément pas sans raison que Guillaume HUON a choisi de faire évoluer ses personnages dans la période hivernale où les contours sont plus flous, comme dans des aquarelles et les bruits plus feutrés…
L'hiver est là synonyme d'isolement et d'enfermement au sens littéral puisque ces villageois vont vivre dans une forme de léthargie qui s'apparente à une hibernation tandis qu'une sorte d'Ordre religieux, les veilleurs, prendra en charge les enfants et les animaux domestiques au sein Du Temple. Veilleurs qui parviennent à se passer de dormir grâce à un breuvage « le rigichor » pendant que les autres s'enfoncent dans un sommeil profond qui dure toute la saison.
Cette ambiance étrange au sein Du Temple, régi par le Révérend Peter, expert dans l'art de la dissimulation et des machinations savamment orchestrées, m'a replongée dans l'atmosphère glauque de ce chef d'oeuvre d'Umberto ECO, « Le Nom de la Rose » adapté à l'écran et magistralement interprété par l'acteur britannique Sean CONNERY…
Par moment et probablement par la façon de se détacher de la notion de temporalité et de lieu, cet ouvrage n'est pas sans rappeler certains romans de Philippe CLAUDEL, en particulier son dernier « Crépuscule » qui a aussi retenu mon attention.
Au fil des pages, l'auteur nous en dit plus sur cette peur sourde qui tourne à l'obsession, en lien avec la parentalité ou plus précisément la paternité.
Même si l'atmosphère de ce premier roman est plutôt sombre, Guillaume HUON nous livre ses sentiments à l'idée d'être père, cela avec une grande délicatesse empreinte d'onirisme, en particulier dans les dernières pages du livre. Vous le refermerez un sourire attendri au coin des lèvres…
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Un roman qui nous plonge dans un monde où les humains doivent entrer comme en hibernation. Ou seuls quelques veilleurs restent éveillés à l'aide d'une potion « mystérieuse ». Ils ont la charge des enfants et des animaux durant cette longue période de sommeil.

C'est une atmosphère pleine de mystère, un climat étrange, un peu sombre. Mais c'est aussi et surtout un roman d'une belle poésie, une ode à la nature hivernale, un roman plein d'amour et de sensibilité.
J'ai beaucoup aimé le sergent Sören, sa bienveillance, son courage, son amour pour sa famille, sa bouleversante découverte de la paternité.
Je me suis retrouvée projetée dans un monde un peu sombre mais que l'écriture m'a rendu lumineux. Les descriptions de paysages sont belles et douces, et les profils des personnages très réalistes. Il règne aussi une certaine tension tout au long du roman, et elle m'a fait tourner les pages rapidement, avide de découvrir la suite.

Une jolie parenthèse de lecture hors du temps, dans la beauté hivernale !
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Imaginez un village, quelque part, un village dont les habitants vivent au rythme des saisons, seuls repères temporels dans une existence largement vouée à la terre et à ses ressources. Au printemps et en été l'activité bat son plein, labours, pâtures, récoltes, naissances et quand vient l'automne l'ensemble de la population se prépare à l'hibernation. Les bêtes et les enfants de moins de huit ans sont confiés à la garde des Veilleurs, une poignée d'hommes et de femmes qui se maintiennent éveillés grâce à l'absorption d'une potion non sans effets secondaires sur leur organisme. Ainsi va la vie depuis des générations. Mais ce printemps, lors du Grand Réveil un vieil homme est retrouvé mort, visiblement assassiné. Il n'en faut pas plus pour briser la confiance de Sören l'année où il devient père. D'autant que ses soupçons semblent faire planer une menace sur sa famille. Anna et lui voient arriver avec crainte le moment où il faudra confier leur fils de quelques mois aux Veilleurs. Alors dans le secret le plus total il décide de faire le sommeil buissonnier et de veiller en cachette quand tous le croiront endormi, quitte à sacrifier un peu de sa santé.

En s'appuyant sur d'intrigantes ressources imaginaires, Guillaume Huon dessine un univers singulier dans lequel il confronte tous les tourments d'un jeune père face aux dangers qui guettent sa progéniture à chaque instant. On reconnait dans cette micro-société les menaces qui font notre actualité et peuvent provoquer quelques nuits d'insomnies aux nouveaux parents. Mais l'auteur trouve de belles images pour questionner l'éternel dilemme entre confiance et protection qui accompagne l'état parental. Et offre quelques pages intenses lorsqu'il s'agit d'immerger le lecteur dans des paysages inédits, faits de silence, d'hiver et de nuit, d'accompagner Sören dans ses découvertes et sa veille solitaire. Entre émerveillement et vigilance.

"La paix est un équilibre entre ce qui nous manque et ce qui nous reste. Entre le savoir et l'ignorance."

Un premier roman touchant et sympathique.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Roman très original par son histoire, où l'auteur nous entraîne dans une communauté plutôt étrange qui nous fait penser aux animaux qui hibernent durant l'hiver.
A travers cette communauté, un meurtre a eu lieu (pendant l'hibernation) et on va suivre Sören qui est le sergent et essaie de comprendre ce qui s'est passé.
L'atmosphère du roman est assez pesante notamment par la présence des veilleurs, plutôt étranges, mais qui permet de garder les enfants durant l'hibernation.
Le côté fantastique du roman ne m'a finalement pas gênée et m'a entraînée dans un drôle de monde.
J'ai lu ce livre dans le cadre d'un prix littéraire "Les promesses" et ce fut une bonne surprise, et sans ce prix, je ne pense pas que j'aurai eu l'occasion de le lire.
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