AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782702190562
200 pages
Calmann-Lévy (03/01/2024)
3.61/5   37 notes
Résumé :
« Igarka était peuplée de braves gens pour la plupart, occupés par leur bétail, par la culture des mêmes légumes, par l’orge surtout, le long de champs immenses qui donnaient l’impression, l’été, que le village ondulait sous des collines blondes. »

Igarka est un endroit mystérieux. Les habitants s’y endorment dès que le froid devient trop intense. Ils y mènent une vie âpre, rude. Tellement isolée que les heures semblent s’écouler plus lentement qu’ai... >Voir plus
Que lire après Le Gardien sans sommeilVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
3,61

sur 37 notes
5
3 avis
4
7 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
0 avis
Il ne faudra pas se poser la question du temps et de l'espace, et accepter de découvrir cette étrange façon de vivre d'une communauté qui, à l'instar des animaux, plonge dans un sommeil quasi permanent à la saison froide. A l'exception des gardiens, qui maintiennent leur vigilance en absorbant des breuvages dont le secret est bien gardé. Sören est volontaire cette année-là, pour protéger le sommeil de sa compagne et de son tout jeune fils. La découverte du cadavre d'un vieil homme assassiné déclenche un enquête complexe…

Roman d'ambiance qui nous plonge dans une atmosphère assez sordide, où les hommes et les femmes s'épuisent à la tâche dans un décor chaotique. le meurtre est un épiphénomène qui donne un peu de relief au récit et nous sort de la torpeur contagieuse de ce peuple endormi.

Le texte est l'occasion de quelques réflexions sur la paternité et la transmission. L'écriture m'a cependant laissée à distance, en raison de formules sibyllines et d'un emploi inapproprié du subjonctif à plusieurs reprises.

200 pages Calmann Lévy 3 janvier 2024
Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          482
Un livre tout à la fois doux, poétique et violent ! A Igarka la population s'endort pour un très long sommeil quand le grand froid s'installe. Les troupeaux et les enfants sont mis à l'abri dans une sorte de monastère, le Temple, où des hommes et des femmes prennent soin d'eux en avalant des potions.

Quelques jours avant le profond sommeil un ancien gardien est retrouvé assassiné et Sören qui vient d'être père a l'impression d'être surveillé, sa maison visitée et sa famille en danger. Il décide rester éveillé pour surprendre l'assassin, comprendre pourquoi il s'en est pris à un vieillard et s'assurer que son fils et sa femme ne sont pas en danger !

Ses moments de veille solitaire lui font prendre conscience de l'importance de l'amour qu'il porte à sa femme et à son enfant, l'importance de la vie et de ce qu'un père doit faire pour les protéger du danger, jusqu'à l'emmener aux portes de ce qui fut l'enfer pour d'autres quand ils étaient enfants !

Un beau premier roman qui se lit paisiblement, même quand les comportements sont révoltants, en dehors du temps et de l'espace sur un territoire isolé qui vit au rythme des saisons.

#LeGardiensanssommeil #NetGalleyFrance

Challenge Multi-Défis 2024
Commenter  J’apprécie          320
Le gardien sans sommeilGuillaume Huon

Les habitants d'Itarka, mystérieux village rural d'une contrée neigeuse ont pour coutume de s'endormir, pour plusieurs mois, dès que le froid devient glacial . Avant d'entrer dans cet état d'hibernation, ils confient leurs animaux et leurs jeunes enfants au temple : confrérie de volontaires hommes et femmes vêtus de bleu : les Veilleurs, qui grâce au « rigichor » un breuvage qui a pour effet d'éviter la léthargie, choisissent de rester en éveil pour assurer le service et le salut de la communauté.
Sören, le sergent du village, endormi près d' Anna, son épouse enceinte de leur premier enfant, est brusquement réveillé par un des veilleurs, venu lui annoncer que le vieux Matteus vient d'être assassiné............

Ainsi présenté, le roman peut donner l'impression d'un roman policier . Il est bien d'avantage …...
Outre le fait qu'il présente les différents acteurs de la petite collectivité d'un village, il plonge son lecteur dans un univers enneigé, cotonneux, où les formes s'estompent et où règne le silence, cadre à la fois enchanteur et menaçant. Guillaume Huon procède par petites touches, un peu à la manière d'un peintre impressionniste qui capte les modulations de la lumière.
Ce roman d'atmosphère est aussi un roman intimiste. le lecteur y partage les bonheurs, mais aussi les craintes du couple Sören-Anna qui attend un enfant, puis qui doit le temps d'un hiver, s'en séparer pour le confier aux soins des veilleurs. Il constitue une réflexion tout en douceur sur la paternité qui se conclut par les belles pages chargées d'émotion d'un père à l'adresse de son enfant dans son berceau .

Un roman émouvant, à l'écriture fluide et poétique, dont l'histoire poursuit en nous ses vibrations une fois le livre terminé .
Commenter  J’apprécie          140
Un premier roman singulier à la fois doux et saisissant qui invente un genre nouveau : le thriller poétique.

Dès les premiers mots, j'ai su que j'allais adorer, la plume est magnifique, une écriture toute en finesse qui nous transporte dans un récit contemplatif et intense.

Guillaume Huon nous livre dans ce roman à l'allure d'un conte rural, un regard bouleversant sur la paternité et notre rapport à la nature.

A Igarka, un mystérieux village isolé entouré de collines, tout le monde dort pendant la saison de grands froids. le peuple y vit au rythme lent des saisons, une vie de choses simples mais rude. Dans les champs immenses, ils récoltent sans relâche pour leur longue hibernation. Seuls les Veilleurs et les nourrices restent éveillés grâce à un étrange breuvage pour garder les animaux et les enfants au Temple. Quand le sergent Sören devient père et qu'un meurtrier se cache au village, il décide de ne pas s'endormir pour un très long hiver...

Le rythme est assez lent sans jamais être vide de sens. On accompagne Sören dans différentes saisons, dans sa vie bouleversée par l'arrivée de son enfant, son émerveillement, ses craintes, jusque dans sa solitude d'un hiver incroyablement long sans sommeil.

Malgré que le récit soit à la troisième personne, on ressent vraiment toute la personnalité attachante de Sören, un homme tellement bienveillant et prévenant envers sa femme. Qui a beaucoup d'inquiétudes mais un courage sans faille.

L'univers est décrit à la perfection, comme si le paysage était peint avec des mots, jusqu'à nous faire ressentir le froid et entendre les pas dans la neige, le feu crépiter... Il arrive à nous plonger dans un endroit à la fois onirique et sombre, presque dystopique, dont on ne sait pas situer dans le temps, tout en décrivant les émotions et la psychologie humaine avec un incroyable réalisme.

Au delà de ce qu'on pourrait croire dans le résumé, ce n'est pas un roman policier, et l'intrigue du meurtre n'est pas le coeur même du récit, ce qui est raconté ici est le dévouement d'un homme pour protéger sa femme et son bébé. On oscille ainsi entre émerveillement et inquiétude.

C'est une de ces lectures où tu prends plaisir à parcourir la moindre phrase, le moindre mot comme autant de friandises à déguster. J'avais envie de relever tellement de phrases, mais finalement tout est tellement bien écrit que le roman est une citation à lui tout seul.

Un auteur doué à suivre assurément !

Je remercie les éditions Calmann-Lévy et Babelio pour avoir fait cette belle découverte grâce à l'opération masse critique.
Lien : https://afleurdemotsfrance.c..
Commenter  J’apprécie          170
Ce roman a aussi amputé quelque peu le mien de sommeil, sachant qu'après l'avoir déposé sur la pile au bas du lit (la table de chevet ne suffit plus), cette histoire a continué à occuper mon esprit au point que j'ai pris quelques notes au courant de la nuit. Je ne sais pas vous, mais pour ma part, c'est souvent dans ces moments-là que me viennent des réflexions que je note en vrac et que j'ai parfois du mal à relire et à relier...
Dès les premières pages, en dépit d'une langue en apparence apaisée et portée par de très belles descriptions comme p.137 : « Il y avait des jours de brume, où le ciel lourd se déversait, incapable de s'arracher au sol », on perçoit en filigrane une sorte de tension qui semble venir d'une menace muette et qui génère chez Sören le narrateur, un fond d'inquiétude perpétuelle.
A la manière d'un peintre qui préfère l'art abstrait à la peinture figurative, l'auteur nous brosse le tableau d'une société d'un autre temps, dans un lieu, Igarka qu'il ne situe pas précisément.
Et ce n'est assurément pas sans raison que Guillaume HUON a choisi de faire évoluer ses personnages dans la période hivernale où les contours sont plus flous, comme dans des aquarelles et les bruits plus feutrés…
L'hiver est là synonyme d'isolement et d'enfermement au sens littéral puisque ces villageois vont vivre dans une forme de léthargie qui s'apparente à une hibernation tandis qu'une sorte d'Ordre religieux, les veilleurs, prendra en charge les enfants et les animaux domestiques au sein Du Temple. Veilleurs qui parviennent à se passer de dormir grâce à un breuvage « le rigichor » pendant que les autres s'enfoncent dans un sommeil profond qui dure toute la saison.
Cette ambiance étrange au sein Du Temple, régi par le Révérend Peter, expert dans l'art de la dissimulation et des machinations savamment orchestrées, m'a replongée dans l'atmosphère glauque de ce chef d'oeuvre d'Umberto ECO, « Le Nom de la Rose » adapté à l'écran et magistralement interprété par l'acteur britannique Sean CONNERY…
Par moment et probablement par la façon de se détacher de la notion de temporalité et de lieu, cet ouvrage n'est pas sans rappeler certains romans de Philippe CLAUDEL, en particulier son dernier « Crépuscule » qui a aussi retenu mon attention.
Au fil des pages, l'auteur nous en dit plus sur cette peur sourde qui tourne à l'obsession, en lien avec la parentalité ou plus précisément la paternité.
Même si l'atmosphère de ce premier roman est plutôt sombre, Guillaume HUON nous livre ses sentiments à l'idée d'être père, cela avec une grande délicatesse empreinte d'onirisme, en particulier dans les dernières pages du livre. Vous le refermerez un sourire attendri au coin des lèvres…
Commenter  J’apprécie          31

Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Ce devrait être une belle saison Sören, qu’en penses-tu ? Il s’efforça de lui répondre avec la même naïveté.
- Mon père se méfiait des printemps trop doux. Il disait que l’été se vengeait ensuite.
Ton père était un homme sage, mais on comprend certaines choses par soi-même. J’ai appris pour ton enfant à naître. Les enfants changent notre façon de voir le monde. Le passé devient insignifiant, tu verras. 
Commenter  J’apprécie          10
Tout au fond, on frappait. Des assauts si indistincts qu'ils ne venaient pas seulement de loin, mais de longtemps. Les coups s'avançaient à sa recherche, ils avaient une bouche et répétaient la même chose, un mot qui était une alerte, une exigence - mais il ne parvenait pas à l'identifier. C'était un langage inconnu, ou bien on lui avait ôté la capacité de comprendre. Il avait un corps lui aussi désormais, il était dans la même réalité que ce bruit, ce cri de plus en plus élevé tandis que son corps devenait lourd. Le martèlement battait tout autour. Il crut d'abord qu'il était un cercle, mais une autre pensée se solidifia. Il était le centre. La cible. Le son le désignait, lui.
Commenter  J’apprécie          60
Depuis quelque temps il avait remarqué ce changement : cet accroissement de sa perception. Comme si le monde était devenu plus vaste et l'accablait de ses détails. Sören voyait davantage. Ce petit paquet de laine blanche, prisonnier dans les ronces. Les grappes nues du fenouil sauvage près de la clôture. Il se surprenait à regarder les feuilles mortes et leurs dentelures remarquables. Sous ses semelles, le sol était parsemé de milliers de petits monticules d'une terre noire qui s'entortillait, signes de l'activité invisible d'autant de milliers de vers. Peut-être que cet enfant à venir avait étendu sa vigilance. Ou peut-être que tout était devenu plus beau.
Commenter  J’apprécie          60
Il y avait des ronces comme cela, qui croissaient à l'ombre des talus, si vite qu'on aurait pu les voir ramper d'un jour à l'autre ; si l'on n'y prenait pas garde, leurs branches entremêlées, impénétrables, devenaient des bosquets noirs où seuls les lièvres plongeaient. L'idée avait dû pousser de cette façon en lui. Ou se creuser un terrier, si profond qu'il n'y avait plus rien à faire. C'était ce que faisait le temps. Des galeries patientes, qui se révélaient trop tard.
Commenter  J’apprécie          70
Derrière lui le village s'éteignait : une impression qu'il était bien incapable de s'expliquer. Elle dépassait l'absence de bruits, de mouvements ; la lumière même s'estompait autour des bâtiments, et le paysage prenait la couleur de la solitude, dévoilant son effrayante sécheresse.
Commenter  J’apprécie          60

Videos de Guillaume Huon (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Guillaume Huon
Guillaume Huon nous présente son premier roman "Le Gardien sans sommeil". Un livre à l'ambiance unique, brillant de beauté et d'une grande originalité. A découvrir sans hésiter. Plus d'infos : https://bit.ly/3SJo5wP
autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (71) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4875 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..