Les yeux bandés

J'ai mis un moment à comprendre que le fil rouge entre les différents récits était la narratrice, à des phases diverses de sa vie, et son rapport aux hommes et à leur désir. Quatre récits, diverses rencontres, une même voix. Des hommes et leur façon de désirer, du plus sombre au peut-être, plus commun.

Iris chemine sur le fil de ses amours aléatoires , au gré de sa santé chancelante , dans le flou de son identité sociale , sur l'arc en ciel de ses personnalités fluctuantes ;Iris c'est nous , si souvent étrangers à nous –mêmes ,si incertains dans nos désirs ,si impermanents dans notre conscience .Un beau livre

J'allais commencer en disant que l'atmosphère était très austérienne, et puis je me suis reprise, face à cette expression sexiste, j'ai décidé que l'atmosphère était plutôt hustvedto-austérienne. (Cependant, mon premier choix était peut-être acceptable si l'on considère qu'il s'agit ici du premier roman de Siri Hustvedt, et que Paul Auster écrivait déjà depuis 10 ans, et avait déjà publié sa fameuse tragédie trilogie new-yorkaise).

Quoi qu'il en soit, il s'agit du récit de deux années new-yorkaises d'une jeune étudiante fauchée, Iris (chercher l'anagramme) luttant pour sa survie dans un New York où la canicule froisse et humidifie les draps, voguant, déambulant de la bibliothèque universitaire à des bouches sordides. Elle fréquente des hommes étrangement exigeants, secrets à en être mystérieux. Elle est dans une perpétuelle quête d'identité, avec une riche expression psychosomatique, toujours à la limite de la folie, en quête d'une sorte de salut entre le bien et le mal. le livre est un grand jeu avec la vérité, à travers l'usage des noms, des pseudonyme, des objets, de l'art et des images. le travestissement et la fascination impactent les comportements, les pervertissent, modifient les émotions.

Il en ressort une atmosphère tout à la fois riche et désincarnée, où s'infiltre le désarroi du non-sens, alors que, certainement, dans la tête de l'autrice, tout a un sens. Trouver celui-ci n'est pas forcément le but, mais savoir qu'il est là donne une tonalité particulière à ce récit, dont la sensibilité à fleur de peau cache (ou prétend cacher), un certain intellectualisme quasi mondain : brilalnt et vain tout à la fois.

La forme globale du roman était certainement un coup d'audace pour une primo-romancière : quatre chapitres, les trois premiers comme des nouvelles décrivant côte à côte trois épisodes de cette errance initiatique, alors que le dernier décrit une période plus longue, dans laquelle s'imbriquent les premiers, sans qu'il soit pour autant complètement repris. J'ai eu l'impression que le côté astuce de ce montage, pour intelligent qu'il soit, faisait perdre une certaine force à la narration globale.

Coup d'essai, mais pas encore de coup de maître, mais coup séduisant, et déroutant, dans l'univers déjà totalement structuré de cette autrice pénétrante, où il est surprenant que les femmes n'aient droit qu'à des portraits bizarrement insignifiants.

Nous sommes à New York. Quatre volets de la vie d'une étudiante en lettres, nous sont proposés dans cet ouvrage comme autant de nouvelles. L'écriture de Siri Hustedt est très accessible, mais à la fois nous permet d'approcher au plus près de ce que la rencontre avec des personnages singuliers peut dévoiler de la fragilité d'une personne. La perversion de certains de ces personnages est également très dérangeante. Et les différents scénarii rencontrés par la narratrice Iris (anagramme de Siri) nous font approcher du domaine de la folie, nous font côtoyer l'étrangeté.
J'ai été fascinée par cette lecture, et cela m'encourage à découvrir d'autres oeuvres.

Un roman qui peut se lire comme 4 nouvelles, histoires étranges arrivées au même personnage Iris, anagramme de Siri , auto fiction ?
Les 4 récits nous entrainent dans les souvenirs d'Iris qui rencontre et lie des relations avec des personnages particuliers, qui vont l'utiliser.
Elle va tenter de se trouver, se cherchant finalement de façon douloureuse, au travers des regards des autres.
Un univers glauque , une lecture intrigante.
Un roman qui se lit agréablement mais dont je n'ai pas compris le réel propos, le but.

Oui ce roman est fascinant par son écriture très simple et d'une grande précision, par l'analyse sincère de la personnalité multiple d' Iris, l'héroïne de ces quatre volets d'histoire. c'est déroutant, c'est envoutant, c'est à lire.

Le livre nous plonge dans l'univers d'Iris une étudiante. C'est un univers inquiétant plein de haut de bas. Il aborde les relations homme / femme, homme/homme, la folie, l'amour adultère. Bref tous les thèmes qu'une jeune femme peut aborder à l'aube de sa vraie vie (pour moi post ado).

Les thèmes sont bien intéressant, argumentés bien amenés.
Toutefois je me suis perdue dans cette quête d'identité entre passé et présent.
Iris m'a dépassé (c'est le cas de le dire!).

A découvrir si on est en quête de soi !!!!

Iris (Siri) nous relate quelques moments de sa vie d'étudiante fauchée à NY. Suite à une liaison amoureuse qui l'a malmenée, elle noue plusieurs relations qui la conduisent au bord de la folie.
Une imagination féconde jointe à un manque de confiance en elle lui font vivre des épisodes d'altération de la réalité, de perception modifiée où elle se cherche et se perd.
Avec humour, l'auteur explore comment l'esprit réagit quand un tiers prend l'ascendant, quand un héros de roman fascine le côté noir de notre personnalité...
Superbe écriture

Ambiance très (Paul) Austerienne, dans le milieu étudiant, intello fauché de New-York. On retrouve les thèmes de Moon Palace. Un anglais limpide et accessible.
En français : les yeux bandés

Une écriture très travaillée mais qui reste fluide et lumineuse..des personnages tourmentés voire inquiétants mais proches et fascinants..bref un très beau roman de Siri Hustvedt (c'était son premier...) A lire pour découvrir ce qu'est un polyptyque!