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sur 15799 notes
Lu au lycée. Huxley est le précurseur des romans actuels d'anticipation (Hunger games, Divergente), où la une société divisée en factions, en castes dirigeantes et inférieures. Visionnaire, ou profondément réaliste, sur notre fâcheuse tendance à l'autodestruction...
Eternel fantasme que d'imaginer un monde parfait, docile et disciplinée, pour préserver la continuité de notre espèce et (l'utopique) paix des nations. L'histoire, la science, la médecine, la littérature et l'art s'en sont donnés à coeur-joie dans ce domaine, à des fins pas toujours très heureuses.
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Je dirais que c'est une lecture très atypique. de par son langage et son écriture, je n'ai pas toujours su
m'accrocher à ces mots.

J'ai eu parfois du mal à suivre ce qu'il se passait et j'ai mis énormément de temps à la lire. Mais au fil de la lecture, le texte invite à la réflexion et je m'y suis laissée entraîner.

Ce livre peut parfois faire froid dans le dos quand on voit où la société peut aller en cherchant la soi-disant perfection. le monde peut très vite devenir un cauchemar. On a là une société de personnes totalement conditionnées qui finissent par ne même plus avoir de libre arbitre. Il y aurait tellement de choses à relever, mais pour cela il faut le lire.

Pour moi c'est un peu comme un classique donc c'est bien de le lire par curiosité mais il faut être prêt à s'accrocher.
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Une dystopie fascinante, mais dépassée par le temps

Dans le Meilleur des Mondes, Aldous Huxley nous plonge dans une société dystopique où la science et la technologie ont pris le pas sur l'humanité. le départ du livre est captivant, nous introduisant dans un monde où les individus sont conditionnés dès leur naissance pour s'intégrer parfaitement dans une société qui valorise la stabilité et l'ordre au détriment de la liberté individuelle.

Cependant, au fur et à mesure que l'histoire progresse, j'ai ressenti un certain désenchantement. Les idées et les concepts présentés par Huxley, bien que novateurs à l'époque de leur publication, semblent aujourd'hui dépassés. L'omniprésence de la technologie et le contrôle absolu exercé sur les individus ne résonnent plus de la même manière dans un monde où nous sommes constamment confrontés aux enjeux de la surveillance et de la manipulation de l'information.

Malgré cela, le Meilleur des Mondes reste une lecture fascinante et provocante qui soulève des questions importantes sur la nature de l'humanité et les dangers de la recherche excessive du bonheur. C'est un classique de la littérature dystopique qui mérite d'être lu et étudié pour son analyse perspicace des dérives possibles de la société moderne.
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Ça commençait mal... je confonds depuis toujours La guerre des mondes et le meilleur des mondes. Quand @point.a.laligne a relancé le vote du #cafeduclassique et que le meilleur des mondes est arrivé en tête, je me suis dit "chouette, une attaque extraterrestre !" Et je me suis retrouvée avec Jean-Jacques Habibullah. Certes, c'est un personnage (très) secondaire, mais des semaines après ma lecture, je ne me souviens que du fou rire provoqué par son nom (je m'appelle Annie-Rose, ce qui me donne le droit de me moquer).
Je pourrais dire aussi que Bernard est un connard (avec un grand C, fallait pas commencer). Mais je ne sais même plus réellement pourquoi. Me reste surtout l'impression d'une lecture longue comme un jour de pluie sur la Manche (ça vous donne une idée).

Le résumé ? Et bien, ce n'est pas celui de la Guerre des mondes. (Et là, je sens poindre une interrogation... a-t-elle ouvert ce livre ? Ou seulement fait semblant pour avoir le droit de balancer des sous-entendus astrologiques dans un groupe de discussion ?)
Alors, attention, je balance un mot compliqué pour tenter de vous prouver que j'ai lu ce roman et que je suis brillante : eugénisme.
Rien à voir avec le prénom (même si toute ma chronique repose là-dessus finalement), mais tout avec une société imaginaire parfaitement contrôlée et hygiéniste où aucune tête ne dépasse que l'on soit Alpha ou Bêta (oserais-je dire que certain mâle de notre espèce cumule superbement les deux ?)
Si les premiers chapitres ont suscité chez moi un frémissement d'intérêt, je n'ai pas eu de frissons face au traitement infligé aux bébés. Trop cynique pour ça, trop lectrice de noir et de fantastique. le passage dans la réserve a relancé un peu ma lecture, mais dieu que c'était long. Et alors... le chemin jusqu'à la fin, interminable.
Il faut contextualiser les oeuvres du passé, et cellei-ci en tant qu'oeuvre de SF semble d'autant plus datée dans son traitement, même si le sujet a des résonances fortes avec notre époque. Trop lent, trop daté, trop vieilli, trop ampoulé... ce texte n'était pas pour moi.

Et surtout, j'attends toujours l'attaque extraterrestre.
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Enfin, je comprends l'origine du morceau Brave New World d'Iron Maiden, un morceau qui m'a envouté pendant un certain temps et qui trouve là son origine dans l'un des romans d'anticipations et de distopie majeurs de tous les temps, Brave New World d'Aldous Huxley traduit en francais par le meilleur des mondes.
Avec Fahrenheit 451 et 1984, tous les deux sorties bien après, le meilleur des Mondes de l'écrivain britannique Aldous Huxley fait partie des distopies inebranlables de la culture littéraire. Un classique de l'anticipation à lire absolumement et qui trouve facilement son écho dans notre réalité.
Il serait d'ailleurs interessant de refaire de temps en temps une comparaison actuelle entre notre réalité et celle dépeint dans ces classiques de l'anticipation.

Bref, j'ai été estomaqué par cette lecture, d'autant plus de la part d'un roman écrit tout de même au début des années 30 et quelle vision avait Aldous Huxley de l'humanité, une humanité produite à la chaine, multi-cloné, eugénifiée , conditionnées et castées dans des classes sociales où elle ne pouvait que se satisfaire de son sort...
Dans le Meilleur des Mondes, Aldous Huxley dépeint une société dans laquelle l'art n'a plus d'emprise, où la souffrance n'existe plus avec une civilisation sous calmant ( une dose de soma et c'est parti pour la journée ! ) , une totale absence d'individualité ( les castes et les clones)... le totalitarisme ne découle pas de Big Brother mais plutôt des masses et des castes conditionnées de manière à ce qui soit différent, soit rejetés par le dégout.
Bien sûr, le constat est alarmant mais Aldous Huxley n'emploie pas le jugement dans son écriture, il ne critique pas directement cette distopie. Au contraire, il nous immerge totalement dans un premier chapitre où nous partageons le point de vue de jeunes étudiants venus faire une visite dans un centre eugénique où les enfants ne sont plus enfantés mais produits et conditionnés. L'auteur , sans jugement critique, nous fait percevoir l'horreur de cette situation qui se situe à des lieux de notre pensée actuelle.
Par exemple, la maternité est ici condamnée et vu comme quelque chose de dégoutant. Päs de parents dans le Meilleur des Mondes. Les enfants sont ainsi conditionnés pour éprouver du dégout comme en témoigne le choc du choc électrique, du dégoût qui façonnera leur devenir, un devenir en accord avec leur classe sociale.
Aldous Huxley met donc en valeur le système de classe avec les alpha, les bétas, les dirigeants, les ouvriers, chacun pleinement satisfait de son sort car conditionnés pour l'aimer et surtout ne pas le remettre en question...

Mais comme dans toute distopies qui se respectent, quelques rouages s'avérent défectueux à travers quelques personnages-clés comme Bernard Marx, le haut-placé au physique " ingrat" qui fait un peu tâche au milieu des Alphas, à l'extrème opposé, l'ami de Bernard , Helmholtz Watson, plus fort et instinctif que la moyenne et surtout John le Sauvage , plus proche du lecteur, qui va être bouleversé par cette société...

Ces rouages défectueux vont donc confronter cette situation distopique sans qu'Aldous Huxley ne présente non plus un état de révolution. L'auteur fait même preuve d'une clairvoyance presque cynique en la personne du directeur et à travers l'échange avec Le Sauvage. Une lucidité qui est presque l'élement le plus effrayant de ce remarquable roman.

Sans surprises, j'ai été enchanté par cette lecture et je ne peux que conseiller le Meilleur des Mondes à ceux qui sont friands de distopies. C'est un titre majeur qui continue de briller par ses thèmes soulevés comme l'eugénisme, la critique des classes, la société de consommation par le suremploi de loisirs superficiiels (notamment, par le biais de ces opéras odorants tellement factices) . Bref, ce titre demeure un gros must de l'anticipation dystopique qui se distingue non pas le reflect d'un certain fascime totalitaire mais bien par sa mise en valeur d'une société de consommation superficielle et très bien ordonnée qui endort des masses elles -mêmes crées de manière superficielles...
D'une certaine manière, le Meilleur des Mondes est peut-être la plus réelle des anticipations.

Note : la lecture s'est faite sur la traduction de Jules Castier et non la nouvelle traduction de Josée Kamoun mais personnellement, cela n'a pas dérangée ma lecture même si on devine aussi un vieux contexte d'écriture avec de vielles technologies...
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On peut évaluer que je l ai lu il y plus de trente ans...!😅 le caractère éloigné en années ajouté au fléchissement naturel de certaines de mes fonctions cérébrales risque de flotter quelque peu la présente vignette...
L impression de lire un livre prophétique à l époque, certains livres semblent contenir un univers entier..j avais eu ce sentiment.
J ai toujours eu un faible pour les bonnes dystopie, celle ci était juste visionnaire , écrites dans les années 30...incroyable !
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Le Meilleur des mondes est un roman de science-fiction dystopique d'Aldous Huxley, qui reste d'une glaçante actualité, même près d'un siècle après sa première publication. L'auteur met en scène un monde où l'humanité vit sous la bannière d'un état mondial, et ne se reproduit plus de manière naturelle. Les enfants sont « décantés », c'est-à-dire programmés génétiquement, et conditionnés pour se satisfaire de la caste à laquelle ils appartiennent. Ces différentes castes constituent une pyramide sociale immuable, avec au sommet les Alphas, intelligents et beaux, chargés d'administrer l'état, et à la base les Epsilon, laids et trop bêtes pour apprendre à lire ou à écrire, auxquels on confie des travaux subalternes et physiques.

Chaque individu est conditionné pour être heureux de sa position par des mécanismes d'aliénation particulièrement poussés, à savoir l'hypnopédie, des messages transmis pendant le sommeil et martelés pour constituer une pensée unique, et le soma, une drogue légale utilisée pour permettre un échappatoire au moindre inconfort, passager ou permanent.

Aldous Huxley décrit donc, à travers les yeux de personnages pleinement satisfaits de leur condition, mais aussi le regard de John, considéré comme un sauvage, une société qui broie des individus heureux d'être traités comme des enfants, heureux d'être dépossédés de tout esprit critique, heureux d'être figés.

Je vous recommande donc la lecture du Meilleur des mondes dans sa nouvelle traduction, car il s'agit d'une oeuvre visionnaire, littérairement et politiquement.
Lien : https://leschroniquesduchron..
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Dans le futur, il existe une société qui recherche à coup de technologie le bonheur extrême. L'égalité entre les personnes n'existe pas : des castes leur sont attribuées dès leur naissance et tous sont conditionnés à aimer le travail qu'on leur a attribué et ne pas désirer ce qu'ils ne peuvent obtenir. Bernard, lui, se sentant déconnecté de sa propre société va chercher des réponses…

Un état conformiste qui cherche à faire consommer des gens qui finissent à leur tour par devenir des produits, une course effrénée à la productivité ne laissant pas la place à la pensée ou au sentiment individuel, une illusion de liberté (avec drogue à disposition dès que le moindre sentiment négatif émerge) doublée d'une injonction au bonheur…Sans nul doute, ce livre d'Aldous Huxley, publié en 1932 est furieusement moderne.

A lire si vous voulez sortir de la matrice !
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Un des plus célèbres romans de science-fiction de la littérature.
Précurseur dans l'invention du Société où les être naissent in vitro, où les émotions ont disparu, remplacées par des sentiments pré-programmés. Tout est hiérarchisé, organisé et uniformisé sans aucune liberté. La technologie a pris le pas.
C'est un ouvrage incontestablement visionnaire et, lors de sa parution, les lecteurs ont du être passablement déroutés voire perturbés.
La mise en place est très intéressante mais la suite m'a moins captivé (sans que ce soit inintéressant).
Et je trouve l'écriture ou la traduction) un peu décousue ou surannée, enfin pas très entraînante.
Et puis, bien que hyper-visionnaire en 1931, le lecteur (moi) trouve le sujet un peu commun actuellement. Nous connaissons le clonage, les mères-porteuses ... .
Une lecture qu'il faut apprécier à l'aune de sa parution ce qui n'est pas si simple !


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Le meilleur des mondes est une dystopie considérée comme le fer de lance de ce genre mettant en avant l'idée d'une société futuriste et cauchemardesque pour surligner les travers de notre société réelle. Que raconte le livre prophétique et culte d'Aldous Huxley ? Dans une société eugéniste où les nouveaux-nés sont conçus dans des usines de production (une fécondation in-vitro), les embryons sont élevés dans des tubes de verre puis arrangés par des produits chimiques afin d'être déterminés dans une certaine classe. La société en question oblige ces gens à une destination sociale à laquelle ils ne peuvent échapper. Les enfants sont éduqués dans des centres d'éducation où est perpétré un bourrage de crâne constant (on leur fait de l'hypnogénédie, c'est-à-dire de l'éducation par le sommeil.) afin de les forcer à aimer leur existence future pour grossir leur productivité. le monde du livre est construit comme une société pyramidale, de la plus noble des castes jusqu'à la plus faible, chacun à son échelle a un rôle à accomplir dans la société. On compte : les Alphas, les Bêtas, les Gammas, les Deltas et les Epsilons. Toutes les personnes sont conditionnées par des manipulations chimiques et en fonction sont rangées dans ces catégories. le lavage de cerveau qu'ils doivent subir permet de construire des réponses préfabriquées aux problèmes de tous les jours. Ainsi, ils ne connaissent pas les émotions de douleur, de souffrance et la peur de mourir, car leur chimie interne est alternée par la soma (une drogue que l'on peut comparer à un antidépresseur) et ne voit que les idées positives. Cette société les maintient dans un état de bonheur parfait, sans aucune frustration, stresse ou inquiétude, elle comble son vide par ses désirs primaires. La notion de famille n'existe plus et donc forcément l'amour ainsi que la sexualité sont devenues stériles, il n'y a plus que des relations libres et des échanges de corps sans valeur. La culture est également interdite, car elle est considérée comme le meilleur outil permettant de lutter contre l'émergence d'une forme d'autoritarisme voulant détruire L Histoire. Quant à Dieu et les religions, elles ne font plus partie de ce monde, à la place, la population voue un culte à l'ingénieur Henry Ford, symbole fort d'un capitalisme industriel de surconsommation. L'oeuvre parle des inquiétudes de son époque la dénonciation des dangers du consumérisme de masse ou encore les menaces du communisme (d'ailleurs, quelques noms font référence à des personnages historiques issus du communisme.) où la suprématie de l'organisation et de la structure gagnent sur les libertés individuelles. Elle met au centre de son récit la question de l'eugénisme, cette tentation de créer une hypothétique race parfaite que le nazisme mettra en avant dans ses idées. À l'heure d'aujourd'hui où la science est détournée au profit d'une remise en question du darwinisme et de l'évolution humaine ainsi qu'avec la maîtrise de la génétique et de l'ADN, l'eugénisme est un sujet plus que central. Ainsi, Huxley construit un monde terrifiant, mais volontairement caricatural et exagéré dans ses traits. Il n'a pas l'idée de nous faire croire à son monde, mais celle de nous faire réfléchir sur le nôtre à travers sa dystopie.

Bernard Marx est l'un des personnages issu de l'usine de production qui permet de féconder des nouveaux-nés. C'est un homme catégorisé dans la haute caste, mais dont le traitement fut légèrement raté et le rendant différent de ceux de sa propre classe. Pris d'envie de liberté et remettant en question la société dans laquelle il vit (il se demande ce qu'il éprouverait, s'il était libre et non asservi par son conditionnement.), Bernard, au cours du récit, rencontre John dans un centre de sauvage au Nouveau-Mexique (un camp pour les gens nés par des voies naturelles) et le ramène à Londres pour le « civiliser ». Ce dernier, grand romantique à l'inspiration shakespearienne, tente de dire aux hommes de se libérer de ce carcan, mais à force d'essayer et de voir que la population se conforte dans leur mode de vie sans âme, il finit par se suicider. Tandis que Bernard, en essayant de gagner de la notoriété auprès de sa caste après avoir ramené John, se voit exilé. En effet, le personnage a toujours essayé de chercher la reconnaissance sociale, Huxley décrit très bien le besoin de l'humain à vivre ensemble et avec les siens. Si nous sommes rejetés comme Bernard Marx, on critique le système, mais une fois dans ce système, tout va parfaitement. Cela l'a donc rendu bêtement audacieux, égoïste et présomptueux. Dans la société des Meilleurs des mondes, on rentre dans son rang comme le personnage de Lenina. Elle qui tombe amoureuse de John, mais qui ignore par la suite ce sentiment, car cela ne convient pas aux désirs inculqués par les moeurs de sa société. Au cours du récit, on s'aperçoit que John devient le personnage principal, celui à qui on s'identifie forcément le plus. C'est un idéaliste n'ayant pas été formaté et voulant sortir les gens de ce formatage. Il refuse de succomber au bonheur factice imposé par la société et devient un être solitaire pensant que la liberté vaut mieux que n'importe quel confort. Mais son suicide définit un état tristement pessimiste, car finalement, John est devenu malheureux par sa solitude et par le fait de ne pas être aimé par Lenina comme il souhaiterait et parce qu'il ne peut pas l'aimer réellement non plus. Les autres n'acceptent pas sa liberté et pour qu'il ait cette liberté, il doit être seul puis en quelque sorte souffrir et à avoir mal, donc refuser ce bonheur artificiel. Citons ce bel extrait du protagoniste pris dans une envolée lyrique enflammée : « Mais je n'en veux pas du confort. Je veux Dieu, je veux de la liberté, je veux de la bonté. Je veux du péché. » Sa dimension christique lui donne des airs de martyr qui s'opposent à cette société lisse, conforme, industrialisée et oubliant les principes de la Nature. Malgré tout, on constate que la population du roman préfère ce confort procurant un bonheur imbécile qu'une réalité inconfortable et par moment anxiogène, mais au moins sincère, c'est-à-dire une réalité où l'on vit avec la passion et où l'on ressent la violence.

Ce qui rend prophétique et fascinante cette oeuvre, c'est qu'elle est une société n'étant pas autoritaire, contrairement, par exemple, à 1984. Elle est seulement la manifestation de la volonté de son peuple préférant se délaisser dans l'utilitarisme et dans le consumérisme. En cela, Huxley fait appel à notre raison et se demande si l'Homme a-t-il vraiment envie de liberté ? Car finalement, la recherche de ce bonheur que l'on élève continuellement nous amène mécaniquement à une société du court terme et à nous faire vivre uniquement dans le désir assouvi. Forcément, cela nous interroge dans notre propre perception et l'auteur nous invite à ne pas se laisser aller dans la facilité du matérialisme, de nos pulsions directes et d'une forme d'hédonisme qui fatalement nous engage dans la paresse. Huxley voyait juste, car il pensait que les sociétés se dirigeraient vers des formes autoritaires beaucoup plus subtiles. C'est-à-dire une société qui sous ses apparences de démocratie domine par le loisir, l'endormissement des masses, la surconsommation et le divertissement. L'esclavage n'est donc pas forcé, car la population se laisse aller dans sa servitude. Ce sujet nous fait penser évidemment au film Matrix où une partie de la société vit dans un parfait confort, sans savoir qu'elle est contrôlée par des machines. La population n'a aucune raison de se rebeller, car pour elle, tout va bien dans le meilleur des mondes. Presque cent après, le Meilleur des mondes a alors capté toutes les problématiques de notre ère actuelle et notamment celle de l'Occident. Ce genre de livre nous rappelle à quel point il faut être attentif à nos libertés et ne pas se laisser happer par la sémantique de la démocratie libérale actuelle étant dans une volonté excessive de protéger et de créer des lois liberticides au nom du collectif, du bien-être de chacun et de la liberté. Pour conclure, je citerai cette phrase de Menier, l'un des administrateurs de cette société qui résume parfaitement et de façon terre-à-terre (rendant le propos encore plus effroyable) la pensée de celle-ci : « Dieu n'est pas compatible avec les machines, la médecine scientifique et le bonheur universel. Il faut faire son choix. Notre civilisation a choisi les machines, la médecine et le bonheur. »
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