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EAN : 9782800155487
112 pages
Dupuis (14/04/2017)
3.57/5   60 notes
Résumé :
Hiver 1948, dans le blizzard de la capitale autrichienne sous occupation des quatre puissances. Dépêché par le studio London Films, G. travaille à l'écriture de son prochain long métrage, assisté par l'énigmatique Elizabeth Montagu. Cette dernière, dont le passé militaire et les relations l'attachent aux services secrets britanniques, découvrira bien vite que le prétexte artistique dissimule de véritables tensions politiques et que les lendemains de guerre ne sont p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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En tout écrivain, il y a un espion qui sommeille.
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Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre. Sa parution initiale date de 2017. Il a été réalisé par Jean-Luc Fromental pour le scénario et par Miles Hyman pour les dessins et les couleurs. Il comprend quatre-vingt-douze pages de bande dessinée. Il se termine avec un dossier de onze pages intitulé Dossier Greene, écrit par le scénariste, structuré en plusieurs parties : Graham Green l'ennemi intérieur, Elizabeth Montagu l'honorable rebelle, le troisième homme, Quatre dans une Jeep.

Au début de l'année 1948, Elizabeth Montagu arrive en voiture à l'aéroport de Vienne. Elle n'était plus une gamine quand tout ceci est arrivé, mais elle avait gardé le romantisme, l'esprit d'aventure de la débutante que la guerre avait détournée d'un avenir doré écrit d'avance. Un peu actrice, un peu espionne, elle avait mis, depuis le retour de la paix, ses talents au service de la London Films, la compagnie de Sir Alexander Korda. Hiver 1948. le plus froid de l'après-guerre. Un front sibérien ensevelissait Vienne sous un tombeau de glace. Sir Alex l'avait chargée d'accueillir G. à son arrivée de Londres. Son rôle était de le guider dans la capitale sous occupation des Quatre Puissances et de l'assister dans ses recherches pour l'écriture du film que Korda, Carol Reed et lui projetaient d'y tourner. G. et elle s'étaient croisés aux studios de Shepperton. Grande admiratrice de son oeuvre, elle se réjouissait de ma mission. Une chose l'avait troublée. Dans un câble expédié de Brighton le jeudi précédent, G. annonçait un contretemps et lui demandait de télégraphier à sa femme : Bien arrivé – baisers – Graham. Il n'en fallait pas plus pour enflammer l'imagination d'une jeune femme romanesque. En l'attendant, ce soir glacial de février, elle se demande ce qu'il avait pu faire de son week-end volé.

Dans l'aéroport, Elizabeth Montagu fait un grand geste de la main en direction de Graham Green pour attirer son attention. Il vient vers elle, lui serre la main, en s'excusant de l'avoir obligée à braver le blizzard. Un photographe aux lunettes de myope s'est approché, et prend rapidement un cliché de l'écrivain, puis il leur tourne brusquement le dos et s'en va sans mot dire. Au retour de Wien-Schwehat, le silence de Green emplit l'habitacle de la voiture et Montagu n'ose pas proférer un son. le spectacle des ruines accapare l'écrivain. Elle sait qu'il avait vécu le Blitz, dont les hasards de la guerre l'avaient protégé. Peut-être compare-t-il les blessures de Londres à celles infligées par l'ennemi. Elle lui avait déniché une chambre à l'hôtel Sacher, un exploit dans cette ville pleine de snobs en uniforme. Ils pénètrent dans le hall de l'hôtel, et un groom prend le sac de voyage de Green pour le porter et l'amener jusqu'à sa chambre. Elle lui demande comment il trouve la chambre. Elle lui semble un peu fraîche, mais il sort une bouteille scotch de son sac : le réconfort du pèlerin. Ils trinquent, en oubliant les officiels qui attendaient Greene au Blaue Bar. Ceux-ci échangent entre eux, se demandant ce que Greene vient faire à Vienne.

En fonction de sa familiarité avec l'écrivain Graham Greene (1904-1991), son histoire personnelle, son oeuvre, le lecteur peut aborder cette bande dessinée avec différents niveaux de lecture. le premier niveau correspond à un roman d'espionnage au début de la guerre froide, une opposition entre les pays du bloc de l'Ouest et ceux de l'Est, incarnée par les États-Unis d'un côté et l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) de l'autre côté. Un écrivain est en repérage à Vienne afin de trouver des idées réalistes pour son scénario, en particulier l'activité criminelle à laquelle doit se livrer un personnage, et des lieux remarquables pour l'action, comme une discussion à haut risque et une course-poursuite. le lecteur n'a pas accès en direct aux pensées de l'écrivain ; il se retrouve à supputer à partir des observations que fait Elizabeth Montagu, et des suppositions qu'elle-même fait. Il se retrouve à participer à cette dimension ludique, échafaudant hypothèses. le scénariste dose admirablement bien ses ingrédients : de temps à autre, le lecteur sent qu'il perd pied faute de l'apparition d'un nouvel intrigant dans l'histoire ; tout de suite après les commentaires de Montagu ou les remarques sporadiques de Greene ou d'un autre interlocuteur viennent lui apporter une information qui lui permet de reprendre le fil de l'intrigue.

La narration visuelle s'avère douce à l'oeil : des contours discrètement arrondis, peu de traits secs, aucun cassant. Des couleurs elles aussi douces et souvent chaudes, un éclairage sans agressivité avec de temps à autre comme l'impression d'un projecteur bien orienté sur un visage par exemple, évoquant une mise en lumière telle qu'elle peut se pratiquer au cinéma. Pour un peu, un feuilletage rapide donne l'impression de dessins tout public, desquels toute agressivité a été gommée, jusqu'à aboutir à une apparence inoffensive. Pour autant, dès la première page, le lecteur ressent bien une représentation de la réalité très adulte. En l'occurrence, l'artiste fait oeuvre d'une reconstitution historique très minutieuse, descriptive et dense. Sur ce premier dessine en pleine page, c'est le bon modèle d'avion, de voiture, de camion, d'uniforme militaire. La simplicité de la forme des deux bâtiments correspond pour autant à leur forme globale. Avec la troisième planche, le lecteur peut prendre la mesure de l'investissement de l'artiste dans la description des lieux : il ne manque par un montant, un chambranle, un luminaire aux pièces de l'aéroport. Il en va de même pour la chambre de Greene à Vienne, les mansardes sous les combles à Prague, les murs avec boiserie des cafés de Vienne, les tentures du club l'Oriental toujours à Vienne, les décorations sculptées des balcons de l'opéra Theater an des Wien, les cordages et décors dans les coulisses dudit opéra, les piliers et l'architecture intérieure de l'église Saint-Nicolas de Prague (Malá Strana), etc.

Le lecteur ouvre également grand les yeux lors des séquences en extérieur : les ruines de bâtiments bombardés à Vienne, une allée du cimetière Zentralfriedhof où reposent Beethoven et Salieri, une collision évitée de peu entre un tramway et une voiture, une course-poursuite à pied dans des ruelles pavées de nuit, une descente dans les larges égouts de la ville, un petit tour dans la grande roue du Prater, les rues de Prague envahies par la foule, la vue de la mer depuis Anacapri, le Capitol de Washington le temps d'une case… D'un côté, ces environnements correspondent aux repérages de localisations pour tournage ; de l'autre côté, Graham Green et Elizabeth Montagu (1909-2002) s'y déplacent ou les traversent pour se rendre à leurs rendez-vous, de manière tout à fait organique. Ils séjournent à Vienne, à cette époque, elle servant de guide en fonction des endroits qu'elle connaît, lui ajoutant quelques destinations en fonction de ses contacts. Ces déplacements et ces lieux engendrent une dynamique dans la narration. Il s'agit bien d'un récit d'espionnage, dont les deux principaux protagonistes ne sont pas armés, ne servent pas d'armes. Ils se retrouvent à deux reprises mêlés à une agression physique, dont un meurtre, pour autant ce n'est pas un récit d'action, plutôt une enquête dans laquelle le rôle et les motivations de l'écrivain sont à découvrir. D'ailleurs celui-ci fait observer à Montagu que : En tout écrivain, il y a un espion qui sommeille.

Le récit sera plus parlant pour un lecteur ayant une idée même vague de la carrière de Graham Greene, et ayant déjà entendu parler, ou vu, le film le troisième homme réalisé par Carol Reed sur un scénario de Graham Greene, tourné en 1948 à Vienne, sorti en 1949. La bande dessinée se lit alors aussi bien comme un hommage à l'auteur, qu'au film. le lecteur retrouve des éléments biographiques de sa vie, comme sa liaison avec Catherine Walston (1916–1978) ou son véritable passé d'espion au service du MI6 pendant la seconde guerre mondiale, et sa relation avec Kim Philby (1912-1988, Harold Adrian Russell Philby), officier du renseignement britannique. Il relève également les éléments du repérage de Greene à Vienne qui seront intégrés dans son scénario et figureront dans le film le troisième homme, comme la grande roue ou les égouts de Vienne. le scénariste se montre fin connaisseur de la vie et du film : dans le dossier en fin d'ouvrage, il fait référence à deux biographies de l'auteur, celle officielle établie par Norman Sherry avec l'aide de Greene, celle officieuse de Michael Shelden jetant un regard derrière la légende. En s'appuyant sur le premier niveau de lecture (une intrigue d'espionnage) et le second (la biographie et les repérages du film), les auteurs développent un troisième niveau de lecture : une analyse sur l'intention du scénario du film, s'avérant des plus convaincantes.

Une très belle couverture attire l'oeil du lecteur, par son élégance, et sa composition en plusieurs plans appelant différentes interprétations. Les auteurs retracent un moment très précis dans la vie du romancier Graham Greene : son exploration de Vienne en 1948 pour nourrir le scénario du film le troisième Homme (1949). La narration visuelle séduit le lecteur par son élégance sophistiquée et la rare consistance de sa reconstitution historique. L'intrigue s'avère tout aussi sophistiquée, mêlant espionnage, découverte de différentes facettes de Vienne, et intention plus ou moins consciente de l'auteur. Élégant.
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J'ai découvert un peu par hasard Jean-Luc Fromental en lisant une BD dont le scénario rendait hommage à Georges Simenon, de l'autre côté de la frontière
Ici, il s'agit pour l'auteur et l'illustrateur Miles Hyman de mettre en bulles et en images un versant peu connu de la biographie de Graham Greenele Coup de Prague fait référence à la carrière d'espion de l'écrivain anglais, recruté pendant la seconde guerre mondiale par le MI6, le service de renseignements extérieurs du Royaume-Uni.

Graham Greene débarque à Vienne, au cours de l'hiver 1948 pour un bref séjour, officiellement à la recherche d'idées et de matière pour l'écriture du scénario du film le troisième Homme que Carol Reed va réaliser quelques mois plus tard et qui deviendra l'un des plus grands films noirs de l'après-guerre.
À son arrivée, il est pris en charge par Elizabeth Montagu, une femme énigmatique, également liée aux services secrets britanniques par son passé militaire. Très vite, elle va comprendre les enjeux politiques camouflés derrière cette mission en apparence littéraire et cinématographique ; peu à peu, dans la capitale autrichienne meurtrie et occupée par les quatre puissances alliées, américaine, française, anglaise et russe, Graham Greene va l'entrainer à sa suite dans un jeu de piste captivant jusqu'au fameux "Coup de Prague"…

Cette BD est un vrai roman graphique d'espionnage qui reprend des ambiances du film, le troisième Homme, comme la visite des égouts, le trafic de fausse pénicilline… L'ensemble est d'ailleurs très cinématographique, avec des courses poursuites, des crissements de pneus, des scènes dans des bars, des hôtels, des planches sans textes très visuelles…
C'est aussi très sombre non seulement à cause de la saison hivernale, des façades abimées, des atmosphères obscures des clubs underground mais aussi par les parts d'ombres des personnages qui ne sont pas toujours ce que l'on croit qu'ils sont. Ici, les dessins et les couleurs de Miles Hyman servent tout un univers où les tons gris des extérieurs sont à peine contrebalancés par les lumières ocres ou rosées des éclairages intérieurs ou les tons plus chauds des vêtements des personnages.
Elizabeth Montagu est la narratrice intra-diégétique de cette histoire qu'elle auréole de sa personnalité ténébreuse et sensuelle. Elle se remémore les événements, analyse avec lucidité ses propres réactions au moment des faits ; en effet, Graham Greene la traite avec courtoisie, mais sans céder à ses charmes, et n'hésite pas à l'utiliser pour des tâches très subalternes et à la tenir éloignée de ses affaires.
L'intrigue est très complexe, toute en développements et ramifications inattendues jusqu'à un dénouement particulièrement surprenant. Personnellement, j'ai partagé « la brume mentale d'Elizabeth », me suis sentie un peu perdue souvent.
J'ai apprécié que ce récit tienne également compte de l'engagement politique de Graham Greene et de son rapport particulier à la religion ; Jean-Luc Fromental s'appuie vraisemblablement sur un solide travail de recherche.

Encore une fois, lire une BD de Jean-Luc Fromental est un vrai régal, pour les yeux, pour la forme et pour le fond ; il nous donne à voir une autre facette de ce grand écrivain qu'était Graham Greene.
Une réussite !

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Rares sont les romans policiers ou d'espionnage que j'apprécie. J'attendais beaucoup de celui-ci, parce qu'il s'agit d'un roman graphique. Malheureusement pour moi l'histoire était bien trop alambiquée; les personnages trop nombreux aussi pour que je me fasse une idée nette du rôle de chacun. Les images m'ont peu aidée dans cette tâche; non que le dessin ne soit pas soigné mais un peu trop uniforme à mon goût… Je manquais sans doute aussi de « background » historique et culturel pour apprécier toute la finesse de l'histoire. J'ai reconnu plusieurs éléments du Troisième homme mais le souvenir du film était lointain et j'ai eu du mal à distinguer la fiction des faits historiques. J'ai apprécié cependant les notes données à la fin de l'ouvrage sur les protagonistes et deux des films pertinents au récit de cette BD. Pour moi, ce fut donc un rendez-vous plutôt manqué… ce qui ne préjuge en rien de la qualité intrinsèque de l'ouvrage.
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Ressorti de ma bédéthèque après Une romance anglaise. Lu juste après mon adhésion à Babelio, il y a cinq ans. Je n'avais pas encore le réflexe automatique de parler de mes lectures.
Je répare cet impair en rendant justice à la première incursion du duo Hyman/Fromental dans l'histoire de l'espionnage anglo-saxon. Je vous renvoie à ma notice sur Une romance anglaise, valable ici également. La différence entre les deux albums : mon intérêt plus marqué pour l'écrivain espion que pour l'entremetteur énigmatique de l'affaire Profumo.
Et puis, il y a le troisième Homme en filigrane et la personnalité féconde de Graham Greene. Un dossier consistant en fin de volume, signé du scénariste, éclaire un pan d'histoire méconnu. Pareil addendum aurait été bienvenu dans Une romance anglaise. Rendez-vous dans un lustre, rythme de parution adopté par un tandem qui a capté mon regard deux fois sans que je fasse un lien immédiat entre Prague et Londres, à cinq ans d'intervalle.
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Sacrés éditeurs ! Prompts à choisir régulièrement une couverture qui induit une mauvaise perception de l'histoire que l'on va lire. La couverture, donc, nous laisse supposer que nous allons avoir affaire à une femme dangereuse qui va être au coeur d'une histoire où elle aura un rôle majeur. La composition de l'image nous montre son bras "enfermant" le personnage masculin, et le plaçant sous la menace potentielle d'une arme. L'homme semble lui lancer un regard entre désabusement et méfiance. Au final, qu'avons-nous ? Une histoire d'espionnage racontée en voix off par le personnage féminin mais celui-ci n'est pas au coeur du récit, elle n'en est que le témoin. Je n'ai pas vu le Troisième homme, ni lu du Graham Greene, j'ai donc abordé cette histoire avec un regard curieux et sans attente particulière (mis à part ce que me laissait supposer la couverture). le dessin est particulier mais réaliste et léché (mis à part sur les visages des personnages au second plan), retranscrivant bien une ambiance post-seconde guerre mondiale/début de guerre froide dans ce qui va devenir le "bloc de l'Est". Les ingrédients d'une histoire d'espionnage sont là, quoiqu'un peu alambiqués parfois (pas sur le fond mais sur la manière dont ils sont amenés/dosés). Malgré cela, je n'ai pas été enthousiasmé par la lecture. L'articulation "voix off"/dessin me parait mal maitrisée et donne parfois (souvent ?) l'impression que les dessins ne sont là que pour illustrer le texte et qu'ils n'apportent pas grand chose de plus... ou inversement. Autre point qui m'a gêné, l'impression très statique de l'ensemble. le découpage des cases et le style de dessin peinent à rendre dynamique les quelques scènes "d'action" présentent dans le récit. Point positif tout de même : la lecture de cette BD m'a donné envie de voir le Troisième homme.
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critiques presse (6)
BDGest
14 juin 2017
Un délicat mélange entre réalité et fiction parfaitement dosé, une distribution finement pensée et une réalisation graphique de haut niveau, Le coup de Prague en impose et convainc.
Lire la critique sur le site : BDGest
BoDoi
07 juin 2017
Une bande dessinée d’un grand classicisme mais passionnante de bout en bout, qui rend un formidable hommage à la fiction des années 1940-50
Lire la critique sur le site : BoDoi
ActuaBD
15 mai 2017
Superbes ambiances crépusculaires, mais un tantinet figé.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Telerama
03 mai 2017
Le Coup de Prague se déguste sans se presser, à petites lampées, et les amateurs de Greene y retrouveront une ­ambiguïté, des ambiances et une petite musique familières.
Lire la critique sur le site : Telerama
Sceneario
26 avril 2017
Peut-être pas le chef d’œuvre annoncé, mais un vrai plaisir de lecture, très intrigante et mystérieuse !
Lire la critique sur le site : Sceneario
BDZoom
18 avril 2017
Ce voyage aux motivations soi-disant artistiques de Greene est un récit romanesque aux tensions fortes et aux intrigues enchevêtrées, sublimé par le trait élégant et faussement classique du franco-américain Miles Hyman.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Je n’étais plus une gamine quand tout ceci est arrivé, mais j’avais gardé le romantisme, l’esprit d’aventure de la débutante que la guerre avait détournée d’un avenir doré écrit d’avance. Un peu actrice, un peu espionne, j’avais mis depuis le retour de la paix mes talents au service de la London Films, la compagnie de Sir Alexander Korda. Hiver 1948. Le plus froid de l’après-guerre. Un front sibérien ensevelissait Vienne sous un tombeau de glace. Sir Alex m’avait chargée d’accueillir G. à son arrivée de Londres. Mon rôle était de le guider dans la capitale sous occupation des Quatre Puissances et de l’assister dans ses recherches pour l’écriture du film que Korda, Carol Reed et lui projetaient d’y tourner. G. et moi nous étions croisés aux studios de Shepperton. Grande admiratrice de son œuvre, je me réjouissais de ma mission. Une chose m’avait troublée. Dans un câble expédié de Brighton le jeudi précédent, G. annonçait un contretemps et me demandait de télégraphier à sa femme : Bien arrivé – baisers – Graham. Il n’en fallait pas plus pour enflammer l’imagination d’une jeune femme romanesque. En l’attendant, ce soir glacial de février, je me demandais ce qu’il avait pu faire de son week-end volé.
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- À présent qu'il y a eu mort d'homme, allez-vous me dire la vérité , Graham ?
- La vérité a moins fait pour le genre humain que la douceur et les mensonges, ma chère.
- Les ombres nous cernent depuis votre arrivée. Il y a forcément une autre raison que le film à cela.
- Laquelle, selon vous ?
- Je crois que vous êtes ici en mission d'espionnage.
- En tout écrivain, il y a un espion qui sommeille.
- Eh bien, qu'il se réveille ! Deux fois que la mort nous frôle en vingt-quatre heures.
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Connaissez-vous la technique du salami, Mr G. ? L’expression est du leader du PC hongrois. Elle décrit l’élimination tranche par tranche de tout ce qui s’oppose à l’instauration du communisme. C’est ce qu’a fait le PC tchèque, en liquidant le parti démocrate slovaque, puis en provoquant la démission des ministres libéraux. L’héroïsme des résistants communistes à la libération leur vaut la sympathie du peuple, ce qui explique ces foules encadrées par les milices du parti.
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Nicomède était le troisième homme présent à la mise au tombeau du Christ, avec Jean l’évangéliste et Joseph d’Arimathie. L’évangile apocryphe qui porte son nom relate la descente du Christ aux Enfers avant sa résurrection. Sous l’œil outré d’Hadès, maître des lieux, Jésus ressuscite tous les damnés. Mort, où est ton aiguillon ? Enfer, où est ta victoire ? Cet évangile a déplu aux pères de l’Église. Il proclame le rachat inconditionnel de tous les péchés. Une fascinante contradiction théologique.
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Décidément, G. attirait les photographes. Celui-ci était une vieille connaissance. Le revenant d’une période secrète de ma vie. Je reconnus aussi Bud Boots et ses Gais Lurons, chargés de ma protection cinq ans plus tôt à Zurich, quand je débriefais pour les Américains, un vice-consul allemand mêlé au complot contre Hitler. Que faisaient-ils à Vienne ? Allen Dulles, notre chef, était rentré aux USA, où il s’évertuait à repeindre le vieil OSS en CIA flambant neuf.
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