AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782940329335
Atrabile (15/03/2007)
4.36/5   21 notes
Résumé :
1096 pages de bande dessinée minimaliste à l’épreuve des balles et des mauvaises langues, voilà de quoi est composé L’autre fin du monde. Mais derrière cette gageure (faire un livre de plus de mille pages, donc) en forme de pied de nez, se cache un récit en demi-teinte sur l’amour et la mort, et surtout sur l’amour après la mort. Sans en avoir l’air, Ibn Al Rabin se paye le luxe ici d’être tout à la fois drôle ET émouvant. Un pavé qui vaut son pesant de cacahuètes e... >Voir plus
Que lire après L'autre fin du mondeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ce pavé de plus de 1000 pages s'appuie sur un dessin minimaliste constitué seulement des ombres des personnages, qui ne se distinguent qu'à travers un détail physique comme une barbe, une coiffure ou une robe pour les femmes. Les décors sont quasi inexistants, sauf à travers un élément significatif d'une pièce qui permet de contextualiser l'action ou de mettre en avant des objets. Seuls quelques paysages, au rôle bien particulier, sont plus développés graphiquement parlant. Dit comme ça, cela paraît austère et pourtant, le découpage, bien plus travaillé que ne le laisserait supposer un rapide coup d'oeil, crée des ambiances bien particulières qui se succèdent chapitre après chapitre. Là où cette BD trouve sa réussite, c'est dans les dialogues, très bien ciselés et percutants. L'alliance de tout cela permet de passer de scènes mélancoliques à des scènes comiques très drôles, de moments poétiques à des moments joyeusement foutraques. Et le résultat c'est qu'une fois en mains, il est très difficile de lâcher cette BD (et pourtant, elle est lourde). L'histoire me direz-vous ? Un homme qui a perdu sa femme voit son fantôme sortir de sa tombe tous les soirs et partir se balader en forêt. Il essaie de la suivre, de lui parler mais elle reste muette. Il va donc aller voir son médecin pour se faire soigner de cette surdité (si, si) et à partir de là, tout s'enchaîne, s'enrichit de nouveaux personnages, une péripétie en attirant une autre. Et mine de rien, en arrière plan, c'est bien une questionnement sur le rapport à la mort, à l'héritage, et au deuil qui est tiré jusqu'à la dernière page.
Commenter  J’apprécie          40
L'auteur suisse Mathieu Baillif, alias Ibn al Rabin Cot Cot », « Retour Ecrémé », « Faudrait voir à voir », « le monde change trop vite ») livre ici un album pour le moins surprenant. Divisé en 26 chapitres numérotés de A à Z, l'objet de 1120 pages n'est pas sans évoquer un dictionnaire, de par sa structure, son format … et son prix.

La trame principale aborde la perte d'un être cher. Mais, si la mort et l'amour qui séparent et unissent le couple sont au centre de cette histoire, d'autres thèmes sont également abordés à travers plusieurs récits parallèles qui viennent s'entremêler de manière structurée et cohérente au récit principal. Au fil des pages, l'auteur passe d'une histoire à l'autre, tout en faisant avancer l'histoire de Milch. le lecteur se prend vite à ce jeu intriguant qui, malgré son côté fantaisiste, livre les pièces manquantes du puzzle constitué par la vie (et la mort) des différents personnages.

Si le sujet est émouvant, Ibn al Rabin parvient à l'aborder avec drôlerie : répliques hilarantes, humour corrosif, répétition de scènes amusantes (le sommeil de Jean-Michel, le chapeau au lit, etc.), … sont alternés avec les moments plus touchants. Excepté une scène d'émeute impliquant tous les habitants et le maire du village, qui vient entrecouper le côté contemplatif du récit, j'ai adoré cette lecture de la première à la dernière page … et au-delà.

Malgré un dessin fort minimaliste, usant d'ombres chinoises pour représenter les êtres vivants, Ibn al Rabin parvient à donner une grande expressivité à ses personnages. Des protagonistes qu'il parvient à différencier à l'aide d'attributs distinctifs comme chapeaux, casquettes, barbes et autres. En s'allouant une grande liberté au niveau de la composition des planches il parvient à introduire énormément d'originalité et d'audace dans son dessin, malgré un style très épuré. du grand art !

De simples lignes avec lesquelles Ibn al Rabin parvient à nous toucher durant plus de mille pages. Une ligne entre la vie et la mort que les gens aiment tracer de manière bien visible, presque rassurante. Une frontière que l'auteur va s'amuser à franchir au fil des pages en autorisant la mort à visiter la vie au quotidien. Ibn al Rabin ne situe pas forcément la mort après la vie et vient donner une toute autre dimension à la vie après la mort dans ce chef-d'oeuvre émouvant et drôle.

Indispensable !
Lien : http://brusselsboy.wordpress..
Commenter  J’apprécie          50
Plusieurs histoires se croisent : Milch se demande pourquoi sa femme morte ne lui parle plus. Peut-être est-il sourd ? Il va donc consulter un médecin. A côté de ça, un homme et une femme cherche les récits du grand-père disparu…
L'autre fin du monde c'est de l'amour, de la mort et aussi un peu de tout, en fait ! On suit tellement de personnages qu'il est impossible de résumer. Mais tout tourne autour de Milch, cet homme un peu perdu.
Quel récit foisonnant ! Par quel bout commencer ? D'abord, la taille de cette BD. C'est plutôt celle d'un dictionnaire près de 1100 pages. Et quelques pages noires au milieu nous rappellent celles roses du petit Larousse illustré. Les chapitres aussi sont nommées par les lettres de l'alphabet.
L'humour est présent toute le long de la BD. Des chutes en fin de page, des silences, des attitudes et des gestes très explicites… L'auteur maitrise très bien l'ironie. Même s'il est dur de faire de l'humour sur plus de 1000 pages, on tombe alors parfois dans le comique de répétition, on peut en venir à se lasser par moments.
Les dessins ensuite, minimalistes. Dans un décor en noir et blanc, les personnages sont des simples silhouettes, des ombres noires (ou blanches !). Mais ceux-ci sont facilement reconnaissables par leur attributs particuliers : un chapeau, une barbe, un chignon…
Les cases des dessins sont disposées de façon particulière selon la situation : une case par page, huit cases centrées, 6 en diagonale… Il est parfois difficile de suivre les conversations mais on s'habitue vite.
Au final, j'ai beaucoup aimé cette BD même si je m'interroge sur la fin. Je suis restée un peu sur ma faim, j'aurais bien aimé comprendre le pourquoi et le comment mais l'auteur nous montre surtout qu'il est dur de perdre quelqu'un qu'on aime (enfin, je crois !).
Commenter  J’apprécie          20
Les BD sont absentes sur ce blog depuis plus d'un an, non que j'aie cessé d'en lire, et d'enthousiasmantes, mais la paresse est là. Cependant il s'agit d'une bête hors normes, 1120 pages (non numérotées, quelqu'un d'autre s'est chargé de les compter il faut croire), un gabarit dictionnaire, tiens ça tombe bien, les 26 chapitres sont nommés de A à Z...



Tout d'abord, c'est le graphisme qui attire l'oeil : personnages en ombres noires, différenciés par leur coiffure, barbe, ou couvre-chef. Les têtes sont des cercles noirs, avec parfois une bouche, et le challenge était de rendre lisibles des expressions ou des sentiments. Pari réussi : c'est fou ce que l'auteur peut faire passer, juste par une inclinaison dudit cercle noir...



Les pages ne sont pas uniformes, parfois juste une case, parfois plusieurs. Ou les mêmes. L'impression de sentir le temps qui passe, ou la réflexion d'un personnage.





http://www.bdselection.com/imagesbd/l/lautre-fin-du-monde/lautre-fin-du-monde_1.jpg

Alors l'histoire? Eh oui, il y en a une, et bien menée en plus! Milch habite à l'écart de la ville, sa femme est décédée, et il voir son fantôme. Aux alentours un couple est à la recherche d'un manuscrit de leur grand père décédé dans un crash d'avion il y a des décennies. le grand père, comme l'épouse de Milch, apparaissent en blanc, font connaissance, d'autres spectres apparaissent, la situation déborde! Entre temps Milch avait consulté, en vain, médecin et psychiatre. Tout se mêle mais on ne s'emmêle pas.



Mais surtout les dialogues sont franchement remarquables : drôles, absurdes, de véritables sketches aux chutes souvent inattendues...



Le couple qui cherche dans la cave. Lui parle en premier.

"-J'ai trouvé un truc. - Quoi comme truc? -Ben, un truc, quoi... -Montre...

-Effectivement c'est un truc. -Ben oui. Tu t'attendais à quoi? -Oh à rien de spécial. Enfin, des fois, les trucs, c'est quelque chose. Mais là, pas vraiment. Bon, je m'attaque à quoi?

-Attends, mais ce truc, c'est quelque chose, vu que c'est un truc. - Non, mais évidemment tout est quelque chose. Par contre on ne dit pas "c'est quelque chose" à propos de n'importe quel truc. Tu vois? Comme quand on dit "machin, c'est quelqu'un". Je veux dire, tout le monde est quelqu'un. Mais si on dit "machin, c'est quelqu'un", c'est que machin, c'est pas n'importe qui.

-Machin?"



Les gendarmes arrivent, et font leur rapport au maire.

"Mais comme ils ont voulu qu'on l'emmène, le nombre de passagers excédait les capacités officielles de notre véhicule.

-Et?

-Ben avec les collègues on a discuté un moment pour savoir si on devait s'autoverbaliser ou pas.

Y parait qu'y faut qu'on montre l'exemple...

-Et qu'est ce que vous avez fait finalement?

- Ben pour cette fois on a passé l'éponge."



Conclusion : une bonne lecture, roborative, drôle, poétique, originale!



L'auteur : Mathieu Baillif alias Ibn al Rabin, né en 1975 à Genève est un auteur debande dessinée suisse. C'est un des grands représentants de la bande dessinée minimaliste francophone des années 2000. (merci wikipedia)

Il a participé à l'OuBaPo, acronyme d'Ouvroir de Bande-dessinée Potentielle
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
Commenter  J’apprécie          20
Depuis le décès accidentel de sa fiancée, Milch vit dans le manoir qu'elle lui a légué, une grande demeure isolée à côté de la forêt. Tous les soirs, la défunte ou plutôt son fantôme, vient lui rendre visite. Milch tente bien de communiquer, mais elle reste muette. Ou bien est-ce lui qui n'arrive pas à l'entendre ? Survient l'idée un peu folle d'aller consulter un médecin pour soigner cette surdité. Pas très loin de là, un couple fait des recherches en forêt : il s'agit de retrouver les traces d'un grand-père disparu, un aviateur dont la légende familiale prétend qu'il était peut-être un grand écrivain, puisqu'il avait plus de dix ans travaillé sur un mystérieux manuscrit...
Plusieurs histoires se mêlent autour du thème de l'amour et de la mort.
Dessins minimaliste pour une BD de 1120 pages tendre et amusante.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
- Entrez donc, et installez-vous, j'arrive tout de suite.
- Ici ?
- Oui, oui, mettez-vous à l'aise... Je vois dans votre dossier que c'est le docteur Menetrey qui vous envoie...
-C'est ça.
- Je prends juste connaissance des notes que m'a laissées mon collègue...
- Faites donc.
- ...Mh. C'est la première fois que vous consultez ?
- Oui.
- Mh... Et... est-ce que vous vivez une situation particulièrement stressante en ce moment ?...
- Eh bien...
- Je veux dire : pensez-vous être nettement plus tendu, plus troublé, que d'habitude ; y a-t-il un évènement récent qui vous aurait perturbé ?
- Je crois que...
- Oui...
- Ma compagne s'éloigne de moi... J'ai l'impression que... qu'elle voit quelqu'un...
- Vous en avez parlé avec elle ?...
- Elle ne me parle plus... ça m'empêche de dormir...
- Mh... et... votre dossier parle de "visions" dont vous seriez sujet... Sont-elles généralement consécutives à ces nuits sans sommeil ?
- Non, non : elles ont lieu avant.
- Et ensuite vous ne pouvez plus dormir...
- Voilà.
- Et votre femme, es...
- Ma compagne. On n'est pas mariés.
- Ah pardon. Et votre compagne, est-elle au courant de vos visions ?...
- Comment ? Ben, évidemment...
- Mh. Bien écoutez, pour cette première prise de contact, nous pouvons nous arrêter là. Je vais vous donner un rendez-vous pour la fin de la semaine. De plus, j'aimerais beaucoup que votre compagne prenne contact avec moi.
- Hein ? Mais...
- Je m'attendais à ce que ça vous dérange, mais ça sera indispensable...
- Ah non, moi je m'en fiche, mais bon ça fait 8 mois qu'elle est morte.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Ibn al Rabin (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Ibn al Rabin
Cot Cot
autres livres classés : bande dessinéeVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (38) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5232 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}