Trop contente d'avoir gagné cet exemplaire à la "Japan expo" qui s'est déroulée dimanche à Marseille, surtout que je ne m'y attendais absolument pas !
Je me rappelle de mon prof de littérature de fac qui nous disait tout le temps "Emma Bovary, quelle salope !" (pardonnez-moi l'expression mais c'est exactement les mots qu'il utilisait alors, ce qui faisait bien rire ma copine mais pas moi ! Et pourtant, peut-être que j'étais trop jeune où trop naïve lorsque je l'ai étudiée où que le texte de
Flaubert ne me le faisait pas ressentir comme tel. Pour justifier mes propos, cette citation de l'auteur lui-même "Je suis
Madame Bovary". Citation ironique de la part de l'auteur ? Je ne pense pas car qui parmi nous n'a jamais rêvé de mieux, ne voyant pas déjà les "richesses" (autant sur le plan affectif que financier) que nous avions sous le nez ? Qui n'a jamais rêvé de "toujours plus" ? car en fait, ce n'est que cela
Madame Bovary. Emma, mariée à Charles, ne le trompe pas sciemment oserais-je dire ni même pour lui faire du mal mais parce qu'elle s'ennuie. En effet, ce n'est pas la vie dont elle s'était imaginé au travers de ses lectures. Charles n'est qu'un modeste médecin de campagne mais il aime sa femme, ce qui est déjà beaucoup, même si il ne se rend pas compte que celle-ci tombe petit à petit dans la morosité et qu'elle n'a besoin que d'une chose : d'aventures, de se sentir aimée et choyée et de vivre dans le luxe et l'opulence. Certes, à l'échelle de notre héroïne, c'est trop mais qui pour lui lancer la première pierre ? Elle n'aspirait qu'à un peu de changement. J'ai ici l'impression de me faire l'avocat du diable et j'assume. Oui, Emma Bovary est bel et bien ce dont l'affublait mon ex-professeur de littérature jadis mais en un sens, c'est aussi un personnage extrêmement attachant et un peu perdu je dirais dans un monde qui la déçoit car trop réel et pas assez proche de celui qu'elle découvrait dans les romans qu'elle dévorait.
Yumiko Igarashi lui rend dignement hommage ici, la dessinant très à son avantage, extrêmement belle et faisant la jalousie et la convoitise de plus d'un homme. Alors oui, Emma succombera à Rodolphe et à Léon, oui, elle causera la perte de son époux mais peut-on réellement lui en vouloir d'avoir espéré tout simplement se sentir vivante ?
Je n'en dirais pas plus concernant ce roman que je pense que vous connaissez tous et toutes mais je dois avoir que l'avoir découvert dans cette version, adaptée en manga, m'a ravie et d'autant plus enchantée que si je prend mon ouvrage à l'envers (enfin dans le sens occidental cette fois-ci), c'est à dire en commençant pas la fin (enfin en l'ouvrant à la première page mais du coté de la couverture), je vais pouvoir me replonger de temps à autre, afin de raviver mes souvenirs, dans l'oeuvre originale à savoir celle de
Flaubert ! Un graphisme extrêmement bien travaillé pour ce qui est du travail remarquable de
Yumiko Igarashi qui n'est autre, je viens de le lire en couverture, la créatrice de Candy ! Ah, que de bons souvenirs pour moi...A découvrir et à redécouvrir sous ces deux formes : française en tant que classique de la littérature et japonaise pour la beauté des dessins et le travail remarquable concernant l'adaptation ! Bref,qui ne suis d'ordinaire pas spécialement fan de mangas, là, pour le cou, j'ai été (re) conquise et ne peux que vous recommander cette lecture, vous ne serez pas déçus !