Sixième enquête d'Erlendur publiée,
Hypothermie creuse le sillon ouvert par
Indridason : un cadre islandais fait de froideur et d'humidité, de beaucoup de solitude et dans lequel le passé a tendance à refaire surface, comme les cadavres lorsque le dégel commence. Voilà pour le fond.
Par contre, pour les personnages, une métamorphose se profile.
N'ayant pas lu d'interviews de l'auteur, je ne sais pas si mon impression est juste. Toujours est-il que ce titre semble porter en germe les deux suivants, au moins. En effet, il est ici beaucoup questions de deuil, de la difficulté de faire son deuil et de la culpabilité du survivant : autant de traits psychologiques caractérisant le personnage principal, Erlendur, qui a perdu son frère dans une tempête, et qui souffre du fait que le corps n'ait jamais été retrouvé.
Cette part d'ombre distillée au fur et à mesure des épisodes précédents par l'auteur, paraît dans
Hypothermie atteindre son apogée. Plus que jamais Erlendur franchit les limites de son métier : il enquête seul, sur des dossiers pourtant classés, et le sujet mortifère (spiritisme, culpabilité, etc.) trouve plus que jamais un écho chez Erlendur.
Plus sensible, plus humain,
Hypothermie montre un héros à la veille d'un grand changement, d'une grande décision. D'ailleurs, les deux titres suivants,
La Muraille de lave et Rivière noire sont consacrés aux enquêtes des deux collègues d'Erlendur : celui-ci a disparu et personne ne sait où il est, ni ce qu'il fait.
Du coup, l'histoire en elle-même perd un peu de son attrait pour n'être que la toile de fond de l'évolution d'Erlendur. Comme une transition.
Il me tarde du coup de lire prestement l'aventure suivante et voir si mon impression est la bonne.