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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'auteur privilégie l'introspection à l'action dans ce roman nourri de ses propres souvenirs. Il se positionne en « cameraman » et se contente d'observer les personnages et de dérouler gracieusement leurs histoires tout en partageant leur quotidien.
Dans une période historique de l'avant-guerre marquée par la crise financière et des changements drastiques propres du calme avant la tempête, Christopher Isherwood tisse un récit subtil, coloré et poétique.
Anecdotes cocasses, coups du sort, désillusions, peurs, Berlin vit ses derniers moments d'insouciance avant l'arrivée des nazis au pouvoir.

Construit sur un art de la nuance, Christopher Isherwood s'appuie sur l'empathie, la lucidité des regards et la faculté de saisir l'histoire collective dans les destins singuliers nous offrant un livre rare et précieux.

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Dans Adieu à Berlin, Christopher Isherwood évoque les souvenirs de sa vie de bohème à Berlin dans les années trente. Vivotant en donnant des cours d'anglais dans les familles bourgeoises, il est le témoin idéal pour décrire la vie des familles à la fois aisées ou plus modestes, logeant dans la pension de famille tenue par Mme Schroeder où il côtoie les artistes et toutes les connaissances du monde interlope qu'il fréquente la nuit.
Et surtout Sally Bowles, une vingtaine d'années, libre, frivole et fantasque, une héritière anglaise de bonne famille qui a suivi un amant à Berlin, bien vite oublié et qui depuis s'encanaille entre soirées débridées et cachets dans les cabarets comme chanteuse, attirant la gente masculine plus par sa plastique que par ses talents de chanteuse, il y a Bobby, barman, qui à la suite de la perte de son travail avec la crise, est relégué dans la chambre du haut sans chauffage, ses revenus ne lui permettant pas mieux. Le narrateur évoque également les amours de Peter Wilkinson, jeune anglais malingre, mal dans sa peau qui se fait mener par le bout du nez par Otto, un gamin du milieu ouvrier de seize ans qui joue avec ses sentiments. Dans une mauvaise passe, Christopher loge quelque temps dans la famille d'Otto, dans des conditions précaires représentatives des difficultés des travailleurs pauvres dans ce Berlin sapé par la crise économique et la montée du nazisme...
Avec Adieu à Berlin Christopher Isherwood dépeint avec beaucoup d'esprit et de recul, la société berlinoise de l'entre deux guerres et plus particulièrement en brossant des portraits attachants et intelligents, se faisant le témoin brillant de cette société fragmentée et cosmopolite pour laquelle il éprouve bienveillance et empathie. Un roman qui a inspiré une pièce de théâtre puis le film "Cabaret" avec Liza Minelli.
A découvrir.
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Adieu à Berlin : le Livre qui a inspiré Cabaret , le spectacle et surtout pour moi LE FILM de Bob Fosse avec Liza Minelli et Michael York vous savez le film que j'ai regardé en boucle pendant des semaines , oui celui-là ... Alors hop me voilà sortie de la bibliothèque avec Adieu à Berlin de Christopher Isherwood et ....déception non pas , surprise plutôt je dirais même admiration pour le regard "caméra" qu'il porte sur cette ville qu'il a aimé désespérément en cette période allant de la fin de la République de Weimar à la prise de pouvoir par Hitler et le parti nazi, 1930- 1933.
Mêlant tour à tour fiction, souvenirs personnels, le journal de Herr Issyvoo en fait foi, Christopher Isherwood nous présente tour à tour les différentes facettes de Berlin. La vie de nuit avec ses boîtes de spectacles , de paillettes, la ville du monde homosexuel, la ville de toutes les possibles, et à côté la vie de tous ces berlinois aux abois ; la faillite financière de Wall Street a entraîné la ruine de nombreux Etats , l'Allemagne est entrée dans une spirale inflationniste, pour survivre Frl.Schroeder s'est vue obligée de louer les chambres inoccupées de son appartement ; c'est ainsi qu'apparaissent Sally Bowles et ses amants, Frl. Kost, Bobbie et Frl. Mayr. Et puis il y a les délaissés, les pauvres qui vivent dans des conditions insalubres comme la famille Nowak et les familles aisées, très aisées , juives la plupart d'entre d'elles , telle la famille des Landuer ..
Adieu à Berlin a été publié en 1939 ! C'est donc un état des lieux contemporain des évènements berlinois , Isherwood se garde bien de tout commentaire, même si ..., à chacun de tirer des faits les conclusions qui s'imposent et quand 80 ans se sont écoulés depuis le regard se fait plus critique .
Belle et instructive lecture sans aucun doute.
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Berlin 1930, la classe moyenne est ‘'en déconfiture'', le libertinage bien présent : les prostituées déambulent dans les rues caverneuses de cette ville. C'est là que le personnage Herr Issywoo, écrivain anglais, loge dans une petite chambre lugubre du grand appartement de Frl. Lina Schroeder, la logeuse. Dès le début, il se pose en témoin de la vie à Berlin ; vie quotidienne, difficile ou insouciante, nocturne et décadente de ses divers habitants. Comme il le précise dans le prologue, il reste à la lisière des choses, comme « une caméra braquée, absolument passive, qui enregistre et ne pense pas. » Ainsi, à travers son personnage, il peut dénoncer les dérives de la société berlinoise pré-nazie tout en prenant du recul et bénéficier de l'objectivité désirée.

En un récit en apparence désordonné, il saisit des instantanés de vie dans l'intimité berlinoise. Il croque son entourage sans jamais juger ou imposer sa vision. Il est juste témoin. Il nous présente ses relations, ses amis, ses rencontres d'un soir, les décrivant tour à tour avec humour, perspicacité ou fascination. Son regard se fait tendre et désabusé suivant les circonstances. S'impliquant peu, il ne confie jamais ses aspirations homosexuelles mais les laisse sous entendre. Il préfère mettre en lumière ses personnages qui se débattent dans un univers qu'ils ne maitrisent pas toujours, instable, provoquant voire décadent. Sentant venir des heures sombres, il fuira finalement cette ville après en avoir décrit par touches impressionnistes la décomposition.

Ces tranches de vie relatent et illustrent une situation politique et historique très proche de la réalité. Tombée sous le charme de cette ville et passionnée par cette époque, j'ai beaucoup aimé cette autofiction, sa justesse de ton, sa finesse de description et le regard qu'Isherwood porte sur ses semblables. Jusqu'à ce que le racisme ordinaire dont il est témoin l'angoisse jusqu'à la nausée.

Lien : http://argali.eklablog.fr/ad..
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Nouvelles très clairvoyantes sur la montée du nazisme à Berlin en six récits. Très clairvoyantes car le "copyright" date de 1939.

Livre agréable à lire et pourtant, il vous emmène inéluctablement vers l'indicible. C'est ce qui peut apparaître dérangeant.

Livre que j'ai beaucoup aimé alors que je ne suis pas fanatique du genre nouvelles d'habitude.
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Adieu à Berlin est le roman à l'origine du spectacle Cabaret (que je vous conseille vivement de voir un jour). Tous les évènements de Adieu à Berlin s'inspirent de la vie de l'auteur lui-même, il a vécu tout ça, il a rencontré toutes ces personnes, il leur est arrivé ce qui est raconté dans chaque partie. Adieu à Berlin peut se lire comme un roman, mais aussi comme un recueil de nouvelles (ce qu'il était à la base): Journal à Berlin (automne 1930), Sally Bowles, Ile de Ruegen (été 1931), Les Nowak, Les Landauer, Journal à Berlin (hiver 1932-1933).

Sally Bowles est la partie dont on parle le plus (et celle qui aura été à l'origine du spectacle et film Cabaret) mais la plus marquante est sans conteste la dernière, qui raconte les évènements de 1932-1933 - ou la montée du communisme, le boycott des magasins juifs, les lynchages etc etc.

Adieu à Berlin se lit très vite, car le style de Christopher Isherwood est vraiment très agréable. Ce qui m'a bien plu c'est que l'auteur raconte les évènements sans "prétention" - il observe plus qu'il ne critique, et ses opinions sont plus sous-entendues que réellement dites. Il ne s'implique en rien et il est tellement en retrait qu'on en viendrait presque à le trouver antipathique. Mais ce recul est volontaire et assumé. Christopher Isherwood décrit ce qu'il voit sans porter de jugement d'aucune sorte.

Adieu à Berlin est un excellent livre pour qui veut en apprendre plus sur le style de vie à Berlin dans les années 1930 sans crouler sous les descriptions et les longues analyses. Malgré le sujet sérieux, Christopher décrit avec humour et ironie la vie dans le Berlin des années 30, ses cabarets, ses bars mal famés, la montée de l'antisémitisme. Lui qui aura traversé la Manche pour profiter d'un Berlin frivole aura été le témoin muet d'évènements qui auront changé à jamais le monde, des évènements que "même à présent [il] ne parvient pas à croire que rien de tout cela ait vraiment existé". Et pourtant si.
Lien : http://sweet-madness.hautetf..
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J'ai d'abord vu le film, puis lu le livre et j'ai aimé les deux.

Chronique de l'Allemagne des années 1930, univers des petites gens de toutes catégories sociales qui tentent de survivre malgré la crse économique et alors que la "peste brune" envahie peu à peu le pays.

Arrivé à Berlin en 1920, Isherwood est le témoin passif des évènements de l'histoire. Il enregistre, mais ne pense pas, il témoigne simplement d'un état en déliquescence.

C'est à petites touches qu'il nous dépeint la vie Berlinoise, avec ses pensions de famille et ses hôtels miteux. Les nuits troubles des boîtes de nuit ou s'affichent sans vergogne prostituées, lesbiennes et travestis, mais également la montée insidieuse de l'antisémitisme prélude à la mise en place d'un régime totalitaire, dont l'extrême virulence anéantira toutes velléités de rébellion, posant sur le pays une chape de plomb.

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Brutal et glaçant, c'est ce qui reste quand on referme Goodbye to Berlin. Isherwood y capture des tranches de vie dans le Berlin du début des années 30. Ce qui commence sur un ton un peu badin, limite pédant quand l'auteur croque sa logeuse et les bisbrouilles de "palier", tourne petit à petit à l'aigre quand le nazisme s'infiltre dans le récit. Il finit par y prendre tout l'espace.

C'est là que ces chroniques se révèlent ; ce n'est pas du commérage, c'est une succession de coupes dans une Allemagne au bord de l'implosion.

Pourtant, on n'est qu'au début des années 30 et tout est déjà là : la répression, les gens qui regardent en se disant "c'est grave" mais ne réagissent déjà plus, même le mot "camp" est prononcé...
Le plus déroutant, c'est que le bouquin est paru en 39. Si je ne doute pas qu'un fort sentiment anti-allemand devait déjà être bien présent et pouvait peut-être influencer le sens du récit, la guerre et son horreur n'avaient pas encore commencé.

Un livre qu'on devrait sans doute faire lire davantage (d'autant que son style est très accessible), donnant corps à la realité des nombreux signes avant-coureurs du fascisme. A l'aune des discours et rhétoriques actuelles, ce ne serait pas un vain rappel.
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Brutal et glaçant, c'est ce qui reste quand on referme Goodbye to Berlin. Isherwood y capture des tranches de vie dans le Berlin du début des années 30. Ce qui commence sur un ton un peu badin, limite pédant quand l'auteur croque sa logeuse et les bisbrouilles de "palier", tourne petit à petit à l'aigre quand le nazisme s'infiltre dans le récit. Il finit par y prendre tout l'espace.

C'est là que ces chroniques se révèlent ; ce n'est pas du commérage, c'est une succession de coupes dans une Allemagne au bord de l'implosion.

Pourtant, on n'est qu'au début des années 30 et tout est déjà là : la répression, les gens qui regardent en se disant "c'est grave" mais ne réagissent déjà plus, même le mot "camp" est prononcé...
Le plus déroutant, c'est que le bouquin est paru en 39. Si je ne doute pas qu'un fort sentiment anti-allemand devait déjà être bien présent et pouvait peut-être influencer le sens du récit, la guerre et son horreur n'avaient pas encore commencé.

Un livre qu'on devrait sans doute faire lire davantage (d'autant que son style est très accessible), donnant corps à la realité des nombreux signes avant-coureurs du fascisme. A l'aune des discours et rhétoriques actuelles, ce ne serait pas un vain rappel.
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