AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 978B004MFMMIW
Delmas (30/11/-1)
3/5   1 notes
Résumé :
La Coiffure En France, Du Moyen Age À Nos Jours (Dédicacé Par Catherine Lebas) Catherine Lebas Et Annie Jacques.Livre de 1979, édité par Delmas International SA, richement illustré, 358 pages. Sommaire : Histoire du métier de coiffeur (La corporation au XIIIe siècle, Le statut de 1371, de 1383, le conflit avec les chirurgiens, le statut de 1427, Les conditions de vie des barbiers, etc...), Les métamorphoses de la mode (La fin du Moyen Age et la Renaissance, Le dix-s... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après La coiffure en France du Moyen Age à nos joursVoir plus
Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Vers 1680, survient un nouveau tournant important dans l'évolution des formes : Bussy-Rabutin, cousin de Madame de Sévigné, raconte comment le hasard – et le vent – firent naître une nouvelle coiffure dont la vogue allait durer trente ans : un jour de chasse royale, Mlle de Fontanges, alors favorite de Louis XIV, releva ses boucles dérangées par le vent et les attacha au-dessus de son front avec un ruban. Le roi manifesta de l'admiration pour cet ajustement et, le lendemain toutes les dames de la cour se coiffèrent de la même façon. Mlle de Fontanges ne vécut pas assez longtemps pour connaître le brillant avenir de sa trouvaille : elle mourut l'année suivante, âgée de vingt ans.

Il est difficile d'employer le mot « mode » - du moins dans son acception actuelle – quand une forme est si durable dans le temps. Ce ne fut pas une simple fantaisie de cours : toutes les femmes de la société, nobles et bourgeoises, adoptèrent cette coiffure ; il en existe de nombreux témoignages iconographiques : portraits officiels de la cour, gravures satiriques, estampes de mode, etc. Même les « demoiselles » de Saint-Cyr (Saint-Cyr était une fondation religieuse créée par Mme de Maintenon et Louis XIV, pour l'éducation des jeunes filles de la noblesse pauvre – éducation pieuse et rigide naturellement - ) sont représentées coiffées ainsi.

Rapidement d'ailleurs, la coiffure s'était compliquée. Ce n'était plus une simple touffe nouée au-dessus du front par un ruban. Elle s'était étoffée en hauteur, avec toutes sortes de boucles vraies et fausses, piquées d'ornements. La partie arrière de la chevelure était roulée en longue anglaises ; le tout était surmonté d'un bonnet de gaze et dentelles, orné de plissés et tuyauté en éventail, soutenu par une armature de fils métalliques.

Cet excés donna rapidement matière à s'exercer à la verve des écrivains. L'abbé de Vertot note : « Les hennins ont reparus en France, de nos jours, sous le nom de Fontanges. C'est une espèce d'édifice à plusieurs étages fait de fils de fer, sur lequel on place différents morceaux de toile, séparés par des rubans, ornés de boucles de cheveux, et tout cela distingué par des noms bizarres et si ridicules, que nos neveux et la postérité auront besoin d'un glossaire pour expliquer l'usage de ces différentes pièces et l'endroit où on les plaçait. Sans ce recours, qui pourra savoir un jour ce que c'était que la duchesse, le solitaire, le ciel, ou la souris ? Et pourra-t-on croire qu'il fallait, pour coiffer les dames de ce temps, pour ainsi dire un serrurier pour dresser la base de ce ridicule édifice et cette palissade de fer sur laquelle s'attachaient tant de pièces différentes ?... »
Commenter  J’apprécie          50
"Les maîtres-perruquiers sont accourus avec des têtes de bois à la main ; ils ont eu l'indiscrétion de prétendre que c'était à eux de coiffer les dames. Ils ont abusé d'arrêts qui nous sont étrangers pour faire emprisonner plusieurs d'entre nous ; ils nous tiennent le rasoir sur la gorge ; et c'est contre cette tyrannie que nous nous trouvons aujourd'hui forcés d'implorer le secours de la justice...
Il faut faire une très grande différence entre le métier de barbier-perruquier et le talent de coiffer les dames ; la profession de perruquier appartient aux arts mécaniques, celle de coiffeur de dames appartient aux arts libéraux.
Nous ne sommes ni poètes, ni peintres, ni statuaires mais, par les talents qui nous sont propres, nous donnons des grâces à la beauté que chante le poète. C'est souvent d'après nous que le peintre et le statuaire la représentent et, si la chevelure de Bérénice a été mise au rang des astres, qui nous dira si, pour parvenir à ce haut degré de gloire, elle n'a pas eu besoin de notre secours?
Les détails que notre art embrasse se multiplient à l'infini, un front plus ou moins grand, un visage plus ou moins rond demandent des traitements bien différents ; partout il faut embellir la nature ou réparer ses disgrâces ; c'est ici l'art du peintre : il faut connaître les nuances, l'usage du clair-obscur et la distribution des ombres, pour donner plus de vie au teint et plus d'expression aux grâces.
Quelquefois la blancheur de la peau sera relevée par la teinte rembrunie de la chevelure et l'éclat trop vif de la blonde sera modéré par la couleur cendrée dont nous revêtirons ses cheveux. L'accomodage varie encore en raison des situations différentes ; la coiffure de l'entrevue n'est pas celle du mariage, et celle du mariage n'est pas celle du lendemain.
L'art de coiffer la prude et de laisser percer les prétentions sans annoncer, celui d'afficher la coquette et de faire de la mère la soeur aînée de la fille, d'assortir le genre aux affections de l'âme qu'il faut parfois deviner, au désir de plaire qui se manifeste, à la langueur du maintien qui ne veut pas qu'on lui résiste ; d'établir des nouveautés, de seconder le caprice et de le maîtriser quelques fois ; tout cela demande une intelligence qui n'est pas commune et un tact pour lequel il faut, en quelque sorte être né. L'art de coiffer les dames est donc un art qui tient du génie et, par conséquent, un art libéral et libre!"
Commenter  J’apprécie          41
Il semble également que les femmes elles-mêmes se soient lassées des coiffures si volumineuses les obligeant à supporter de lourds postiches et à se faire friser. Vers 1910, se manifestent une certaine désaffection pour l'ondulation et un goût nouveau des cheveux lisses, que l'on porte simplement, enroulés en turban autour de la tête. René Rambaud raconte dans "les Fugitives, comment Mlle Spinelly, actrice du Théâtre des Variétés, créa, en 1912 la coiffure "à la chinoise" : "Elle était arrivée très en retard à sa loge, pour son entrée en scène : l'habilleuse, en hâte fait son office. Le coiffeur va faire le sien. Sur la table de toilette, sont disposées toutes les pièces de postiches dont sa coiffure est composée. On pose la première. Tout à coup, furieuse, hors d'elle, Mlle Spinelly l'arrache, la jette contre le mur à l'autre bout de la loge, prend le reste et en fait autant. Elle hurle au coiffeur qu'elle en a assez de tous ses trucs, qu'elle ne veut plus les voir, ni lui non plus, du reste. Puis, au comble de l'énervement, elle prend son démêloir et, en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, elle peigne ses cheveux à fond, de l'avant vers l'arrière, des oreilles et de la nuque vers le sommet ; elle les plaque sur sa tête et tortillonne les longeurs en un chignon hâtif qu'elle épingle au sommet. Elle était délicieuse. Ce fut dans la salle une ovation folle."
Cette coiffure "à la chinoise" connut effectivement un certain succès, elle est mentionnée de nombreuses fois dans les revues de mode de années suivantes.
Commenter  J’apprécie          50
" ... pour se soustraire à la règle prescrite et observer pour l'entrée des garçons chez les maitres, les garçons s'attroupent tous les jours, tant dans les cabarets et auberges que dans les rues, et forment le complot entre eux, soit de n'entrer aucun chez les maîtres, soit de laisser sans garçon les maîtres chez lesquels ils sont et d'abandonner l'ouvrage qu'ils ont commencé, ce qu'ils ont coutume de faire surtout les veilles de fêtes et dimanches ; que ce débordement produit un effet très pernicieux en ce que, d'un côté nombre de maître ne pouvant se passer de garçons se trouvent obligés d'en prendre sans certificat et sans enregistrement au bureau et, que de l'autre, les garçons ne viennent plus se faire enregistrer, ce qui forme le plus grand désordre.
Commenter  J’apprécie          51
Bigot de Sainte-Croix, à l'égal de Blervache, était l'auteur d'un pamphlet contre les corporations : "Essai sur la liberté du commerce et de l'industrie".
Delacroix continuait ainsi :
"Mais réformer n'est pas détruire, et son ouvrage ne sollicite que la destruction. Il ne veut voir dans les arts et métiers qu'une multitude confuse qui se presse, qui s'agite, qui s'humilie pour attirer le salaire du consommateur, et il ne sent pas qu'il résultera de ce désordre que les ouvriers seront inhabiles parce qu'ils n'auront fait qu'un apprentissage très court et qu'ils croiront cependant beaucoup savoir, par la raison qu'ils seront devenus les égaux des maîtres ; que les marchands n'attendront plus paisiblement et avec décence le consommateur ; qu'ils ne formeront plus qu'un assemblage de juifs, de colporteurs, d'anciens domestiques qui s'insinueront bassement dans les maisons." L'antisémitisme des communautés traverse les siècles ; Pour le reste, ce texte, ne manque pas de bon sens.
Commenter  J’apprécie          31

autres livres classés : modeVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (2) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5276 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}