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3,69

sur 1106 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Bon, je ne vais pas m'étendre tant il serait prétentieux de ma part (mais ça l'est peut-être déjà) de penser apporter une approche inédite (ou pour le moins originale) du pavé de Philippe Jaenada car déjà, m'ont précédé, une centaine de thuriféraires (grosso modo, je n'ai pas eu le courage de dépiauter), un peu moins de détracteurs (plus ou moins radicaux), quelques chicaneurs (nous sommes en France !) sans oublier l'inévitable contingent d'honorables contributeurs (certes, pleins de bonnes intentions) dont l'apport s'avère sans véritable intérêt, vous savez, ces résumés parfois interminables (il y a oxymore ici ?( je demande le VAR)), plus ou moins fidèles et souvent sanctionnés d'un "j'ai adoré" laconique ou d'un légèrement plus bavard "je n'ai pas trop aimé".

Honte à moi, je n'ai pas lu "Le salaire de la peur" (ni rien d'autre de l'auteur d'ailleurs) je ne connaissait ni Henri Girard ni son alter ego Georges Arnaud, je n'avais jamais entendu parler de cette affaire de serpe (mais bon 1941 je n'étais pas né, loin s'en faut) et j'ignorais aussi que l'auteur s'était vu couronné du prix Femina (mon exemplaire n'est pas défiguré par l'hideux bandeau promotionnel écarlate arboré par la miniature sur Babelio)

Bon, je crois qu'on aura compris le truc, je vais en rester là avec les parenthèses, c'est aussi agaçant à l'écriture qu'à la lecture finalement.

Pour revenir à "La serpe", j'ai aimé l'humour et le ton décalé de l'auteur, le récit des faits "officiels" et la biographie enchâssée m'ont passionné mais la seconde partie, consacrée à la contre-enquête, bien qu'intéressante, a fini par me lasser par ses redondances et accumulations de détails. L'auteur lui-même s'en excuse d'ailleurs ironiquement à plusieurs reprises mais le mal est fait.
Nonobstant ces petites longueurs on peut le lire.
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J'ai lu La Serpe de Jaeneda parce que j'en ai entendu parler au Masque et la Plume, et que pour une fois, ils avaient tous l'air d'avoir aimé, ce qui était suffisamment rare pour que ça m'interpelle, et aussi parce que ma frangine l'a lu et qu'elle avait aimé aussi puis me souvenais avoir vu dans une interview de Virginie Despentes qu'elle aimait bien Jaeneda. Voilà, à part ça je ne suis pas du tout influençable.

Dans La Serpe, Jaeneda parle de Georges Arnaud qui a écrit le Salaire de la Peur en 1950 et dont on oublie qu'il s'agissait d'un livre avant d'être un film, ou peut-être que je parle uniquement pour moi. Encore qu'à tout vous dire, je connaissais vaguement le film "de nom" (sans savoir qu'il était basé sur un livre) et pour aller encore plus loin dans la confidence, ça me rappelait surtout un vieux sketch de Franck Dubosc, en grande amie de la culture que je suis, dans lequel il traduit le Salaire de la Peur en simili-espagnol par El Salario de la Puerta ce qui constitue une blague assez désopilante quand on parle un peu espagnol, même si on n'aime pas Franck Dubosc, je vous rassure. Et pour continuer cet article dans une veine totalement Jaenedesque, il faut que je vous dise également que c'est dans ce spectacle que le héro de Camping fait le portrait d'une fille boulotte qui s'appelle Sandy (Sandy Kilo).


Donc Jaeneda parle de Georges Arnaud ou plutôt de l'homme qu'il était avant de prendre ce nom de plume et de devenir célèbre, à l'époque où il était encore l'anonyme Henri Girard et qu'il n'avait pas encore été accusé du meurtre de sa famille à coups de serpe. Et oui. D'où le nom du livre.

Jaeneda n'est pas avare en détails : c'est une scène de crime violente, sordide, chargée de sang frais où l'on n'a pas passé la serpe hier (si vous ne comprenez pas ce brillant jeu de mots, je jette l'éponge) et dont tous les éléments incriminent Henri Girard / Georges Arnaud. Lequel, on ne sait pas trop par quel miracle (faut lire le livre, je vais pas tout vous raconter non plus), va sortir miraculeusement blanchi du procès.

Sauf que Jaeneda fait sa contre-enquête, il épluche tous les documents, il fusionne avec Columbo, le fin limier dont on ne se méfie pas, et il réhabilite Georges Arnaud. Tadam.

C'est pas seulement intéressant pour la biographie d'Arnaud, pour la restitution du procès, pour la contre-enquête de Jaeneda, c'est la façon dont Jaeneda raconte les choses qui est délicieuse. L'écrivain est prolixe, c'est le moins qu'on puisse dire, il passe de digression en digression à tel point qu'il y a des parenthèses DANS les parenthèses, il parle de son précédent bouquin, de ses problèmes avec la voiture de location, de sa famille et en particulier des prouesses de son fils adolescent (mes zigomatiques se souviennent encore d'une sombre histoire de thermomètre dans le cul et d'une autre impliquant un slip sur la tête) et il ne cache rien de ses propres moments de ridicule au cours du périple où le mènera son enquête.

C'est pas synthétique, c'est foisonnant, parfois c'est un peu le bordel et on voudrait que les phrases soient plus courtes et que Jaeneda arrête de partir dans tous les sens comme une espèce de savonnette mouillée. Mais c'est aussi toute l'originalité de son style, cette anti-concision gonzo, cette façon de raconter ce qu'il lui passe par la tête au moment où il écrit. Jaeneda c'est la forêt amazonienne de la littérature : ça pousse dans tous les sens, y en a partout, fait chaud, c'est moite et on étouffe un peu, mais c'est aussi un poumon et quelle perte ce serait si ça n'existait pas.
Lien : https://www.ramona-lisa-read..
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Je ne connaissais pas Philippe Jaenada et je voulais un policier pour changer de lecture après quelques classiques. Un roman qui est plutôt un documentaire-fiction. Je n'ai pas adhéré à l'histoire (je n'aime plus trop ces histoires sordides spécialement quand elles sont vraies) et puis toutes ces digressions personnelles de l'auteur ne me plaisent que modérément. Ces retours chronologiques en arrière, en avant, m'ont fatigué l'esprit. Cependant je reconnais l'extraordinaire travail documentaire sur Henri Girard et son époque. Il y a aussi beaucoup d'humour et l'auteur tire à boulets rouges sur nombre de sujets. Comme dans le déjeuner des barricades de Pauline Dreyfus nous assistons à quelques règlements de comptes à Ok Corral, mais en beaucoup plus coriace. C'est dommage sans un peu moins de ces parenthèses interminables la lecture eut été plus agréable. Fait rarissime j'ai abandonné à la page 182. (Un jour, peut être, j'y reviendrais)
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314 pages. 6 mois. C'est long, très long...
Première expérience avec cet auteur.
Un fait divers qui a beaucoup fait parler de lui en 1941 et qui est reanalysé 70 ans après par notre ami écrivain-journaliste.

Philippe Jaenada : champion du monde toutes catégories de la digression. L'ouvrage fait plus de 600 pages mais il pouvait sans problème en faire 2000 !

Sans être un mauvais livre, j'ai tout simplement fait une indigestion de la forme. Je le classerai dans la catégorie "livre-réalité". En effet, en même temps, que l'écrivain nous raconte le fait divers et le début de son enquête, il nous raconte sa vie... Mais pas seulement ! le programme télé, le menu de la cantine, ses autres livres, ses bobos du quotidien, ses blessures psychologiques....
Un mélange des genres incongru qui m'a lassé. J'ai bien essayé de diluer cette mixture avec d'autres livres de qualité mais j'ai finalement été écoeuré au milieu.

Tant pis. Vous êtes prévenu.
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Il a le chic, Philippe Jaenada, pour nous embarquer dans des faits divers que nous ne serions jamais allés dénicher tout seuls … Je me souviens avoir vu le film “le salaire de la peur” lorsque j'étais enfant (jamais lu le livre) J'étais bien loin de me douter que son auteur avait vraiment eu une vie de baroudeur …
Philippe Jaenada nous entraine dans une enquête peu banale : son pote Manu (leur fils respectif sont copains depuis la maternelle) lui a parlé de son grand-père paternel et du terrible drame de sa vie : un père, une mère et une domestique sauvagement assassinés … Innocenté par la justice, il devra vivre avec un crime qui continue de lui coller à la peau …
Bon, reconnaissons qu'il n'était pas trop sympathique Henri Girard (alias Georges Arnaud) … Il avait pour circonstances atténuantes une enfance douloureuse, au sein d'une famille plutôt détestable, elle aussi …
Alors, l'a fait ? L'a pas fait ?
Je n'ai pas détesté ce roman (c'est mon second de l'auteur) même si Philippe Jaenada perturbe ma lecture en sautant du coq à l'âne ou en parlant de lui-même comme à son habitude … Je l'ai trouvé un tantinet longuet (cela dit on sent bien le côté perfectionniste !) Contente toutefois d'être arrivée à la fin du récit sans avoir renoncé !
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Quel farceur, ce type. Il bosse des jours et des heures pour meubler une vie vide (pas trop vivide, quoi), et il nous fait le coup de l'enquêteur littéraire inquiet du sort de sa pauvre voiture, bien malade (mais enfin (sans vouloir avoir l'air d'en rajouter) on s'en fout un peu de sa (putain de) caisse). Son inspiration est en panne, et il semble incapable d'inventer des mondes imaginaires dignes d'intérêt, alors il va chercher chez les autres. Georges Arnaud, un destin hors du commun. le renaudot, ça ? Un fatras (pêle-mêle (je ne crains pas de rajouter une parenthèse, aurez-vous remarqué ? (Dussè-je être redondant))) de détails frétillants qui tient lieu de style (littéraire ?). L'auteur (?) nous tient en haleine parce qu'il garde par devers soi les éléments de son intrigue (construction temporelle habile, je dois le reconnaître), et la serpe éponyme arrive tard. Tout cela devient affreusement laborieux, page après page. Mais c'est assez drôle, d'où ma note moyenne. Quel farceur, ce type.
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En première page, sous le titre, on peut lire le mot "roman". Je ne connais pas les critères retenus par les maisons d'édition pour qualifier un livre de roman, mais ce ne sont certes pas les mêmes que ceux du Petit Larousse, qui le définit comme une "oeuvre d'imagination". Or il n'est jamais question d'imagination ici! (ce qui ne préjuge bien sûr pas de l'intérêt du bouquin).
Jaenada a étudié un dossier d'assises concernant un triple crime commis en 1941 dans le château d'Escoire, en Périgord. le coupable semblait évident pour tous, mais Maître Garçon réussit à faire acquitter Henri Girard, qui prendra la plume plus tard sous le nom de Georges Arnaud pour écrire, entre autres choses, "Le salaire de la peur".
En une (grosse) brique de plus de 600 pages, Jaenada nous retrace d'abord la vie d' Henri Girard (en occultant la période du crime), nous décrit ensuite ce qu'ont vu le lendemain du drame les premiers témoins (voisins, policiers, enquêteurs) , les réactions et commentaires qui s'en suivirent dans le village. Il nous raconte ce que fut le procès, comment Maurice Garçon parvint à retourner complètement les jurés et le public, qui finit par acclamer l'accusé.
Dans la dernière mais très (trop) longue partie, Jaenada se mue en inspecteur et refait l'enquête, de façon extrêmement minutieuse. (Ah si la Justice actuelle pouvait travailler comme lui!). Il passe une dizaine de jours sur place, consulte tout ce qui est possible aux Archives Départementales de Périgueux, note ce qui se dit encore aujourd'hui sur ce fait divers spectaculaire, visite le château transformé depuis en chambres d'hôtes, et surtout, contrôle toutes les affirmations des témoins.
Je crois que Jaenada a pris beaucoup de plaisir à ce jeu- car c'en est un: tous les intervenants sont morts- mais je ne suis pas sûr que tous ses lecteurs ont eu le même plaisir que lui. J'avoue que je me suis plus d'une fois ennuyé (surtout dans la dernière partie) quand il analyse maintes et maintes fois la compatibilité de tous les horaires avancés par les témoins, quand il refait certains trajets en notant les temps mis. Un bon élagage aurait été nécessaire.
Heureusement il allège son récit par de nombreuses parenthèses (simples ou doubles!) dans lesquelles l'humour, le second degré, sont permanents. Mais en donnant de lui-même une image qui manque quelque peu de modestie.
Au-delà de l'histoire en elle-même, Jaenada a montré combien la mauvaise réputation d'un individu peut aveugler l'opinion (les villageois comme les magistrats) au point d'en faire un coupable évident. Des magistrats ont même fait preuve d'incompétence totale et/ou de malhonnêteté parce que leur seul but était de condamner Henri Girard, cet homme apparemment imbuvable, certainement colérique et violent. Il a montré aussi qu'un avocat brillant comme Maurice Garçon pouvait influencer l'opinion, par des effets de manche autant que par des arguments clairs.

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Jaenada c'est le genre du bon copain qu'on n'aime pas trop croiser quand on est pressés, parce qu'on sait que ses anecdotes vont durer des plombes!
En revanche quand on a du temps devant soi, s'accouder au comptoir avec ce gars là doit être un régal. Ce livre, sur fonds de suspens, qui fait rentrer dans le tréfonds de personnages assez hors normes, est très réussi et mériterait une belle adaptation au cinéma.
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Sulak, La petite femelle, La serpe, je ne lisais que des chroniques dithyrambiques sur le style et l'univers de Philippe Jaenada. L'épaisseur de ces romans m'ont souvent incitée à la procrastination. Sélectionné dans la catégorie Romans du jury de Décembre du Grand Prix des Lectrices Elle, je ne peux que me lancer dans ce pavé dont la couverture me fait penser à une partie de Cluedo.
Philippe Jaenada s'inscrit désormais en justicier des accusés atypiques comme Bruno Sulak, voleur gentleman, Pauline Dubuisson, condamnée lourdement par misogynie pour le meurtre de son amant ou avec La serpe pour Henri Girard, accusé d'un triple meurtre.
Si, comme moi, vous ne connaissez pas Henri Girard, vous découvrirez sa vie aventureuse en première partie. Fils unique de familles de « têtes hautes », Henri dilapide l'argent de la famille. Agé de neuf à la mort de sa mère, il est devenu « insolent, menteur, provocateur et cynique. » Ruiné, il s'exile plusieurs années en Amérique du Sud. Au retour sur Paris, ses aventures lui donnent des idées d'écriture. Sous le pseudonyme de Georges Arnaud, il connaît quelques succès littéraires, notamment avec le salaire de la peur qui deviendra un grand film de Henri-Georges Clouzot et ensuite avec des enquêtes à la défense de grandes injustices ( peut-être une des raisons de l'intérêt de Jaenada, outre le fait que Henri Girard soit le grand-père d'un de ses meilleurs amis).
Mais que s'est-il passé entre la période du fils rebelle et celle de l'aventurier et de l'écrivain? Les meurtres atroces à coups de serpe de son père, de sa tante et de la bonne dans leur château d'Escoire. Tous les détails sont consignés dans la seconde partie.
A ce stade ( un petit tiers du livre), je me questionne, que me réserve l'auteur? Où va-t-il m'emmener? Que peut-il encore me dévoiler de la vie d'Henri Girard?
Et bien, l'auteur va décortiquer toutes les pièces du dossier, reprendre toutes les petites phrases oubliées pour tenter de dégager, si ce n'est une vérité, au moins une forte présomption dans une affaire irrésolue pour laquelle, Henri Girard, évident coupable fut relâché suite à l'excellent travail de son avocat, Maurice Garcon.
« Ce que j'aime bien, ce sont les petites choses, le rien du tout, les gestes anodins, les décalages infimes, les miettes, les piécettes, les gouttelettes – j'aime surtout ça parce qu'on a pris l'habitude, naturelle, de ne pas y prêter attention; alors que ces décalages infimes et les gouttelettes sont évidemment aussi importants que le reste. »
L'auteur est conscient de pouvoir perdre son lecteur, « je sais que tout cela est assez compliqué, tordu et rébarbatif, je m'en excuse » mais il continue de creuser son tunnel, de prendre et reprendre les faits et les déclarations des uns et des autres.
Et ce ne sont pas les digressions, apparemment habituelles chez l'auteur, qui m'ont déplu. Bien au contraire, elles furent pour moi, des respirations salutaires, des éclaircies au coeur d'une enquête bien trop lourde et répétitive.
Je salue l'intelligence et la ténacité de l'auteur dans cette quête méticuleuse de la vérité mais personnellement, quand un livre ne m'apprend rien ( à part la vie de l'auteur du Salaire de la peur), je peine à accrocher sur autant de pages
Lien : https://surlaroutedejostein...
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Avant d'ouvrir cet ouvrage, je n'avais absolument jamais entendu parler de l'affaire Henri Girard. le début des années 1940. le château d'Escoire. Un triple meurtre. Une serpe. Mais surtout un procès retentissant, où tous (ou presque) croient le jeune Henri (alors âgé d'une vingtaine d'années) coupable. J'aime beaucoup lire les ouvrages reprenant des faits divers, encore plus lorsque Histoire et châteaux s'en mêlent ! Aussi il me tardait d'ouvrir cet écrit signé Philippe Jaenada, et de découvrir la plume de l'auteur par la même occasion. Si j'ai apprécié le travail titanesque fourni par Philippe Jaenada, ou encore adoré endosser un costume de lectrice-enquêtrice le temps de quelques pages, je n'ai malheureusement pas eu le coup de coeur tant espéré.

La serpe brosse un portrait psychologique plutôt réussi d'Henri Girard (alias Georges Arnaud, son nom de plume). de son enfance à la fin de sa vie, en passant par la tragédie d'Escoire et son exil en Amérique du Sud, le lecteur rencontre un personnage complexe, aux multiples facettes. Fils unique d'une grande famille, Henri Girard détonne. Il balance l'argent par les fenêtres. Il se moque des conventions. Il se montre parfois violent. Alors lorsque le jeune Henri, peu apprécié dans les environs d'Escoire, retrouve les corps sans vie de son père (Georges Girard), de sa tante (Amélie) et de la domestique (Louise), les soupçons se portent immédiatement sur lui. le mobile : l'argent. On sait que la veille des meurtres, Amélie aurait retiré une forte somme à la banque. Mais surtout, suite aux meurtres, Henri se retrouve seul héritier de la fortune familiale.

Avec La serpe, Philippe Jaenada a réellement effectué un travail de petite fourmi. Il décortique toutes les pièces du dossier. Il replace les éléments dans leur contexte historique (en 1941, nous sommes sous l'Occupation et le régime de Vichy). Il tente d'explorer la psychologie de chacun des protagonistes. Il reprend même quelques petites phrases oubliées pour construire une véritable hypothèse… Acquitté suite à l'appui de son avocat (Maurice Garçon), Henri Girard sera donc blanchi. L'affaire du triple meurtre du château d'Escoire restera par la suite une véritable énigme. Henri Girard était-il coupable ou innocent ? Qui, à part lui, aurait pu faire le coup ? Pourquoi l'enquête a-t-elle négligé de nombreux détails cruciaux ? J'ai apprécié que l'auteur se montre respectueux de chacun des protagonistes. Son hypothèse m'aura de même grandement questionnée.

Mais alors pourquoi n'ai-je pas tant accroché que ça ? Je crois qu'il me manquait souvent quelques espaces pour reprendre ma respiration. Cet écrit est dense, les chapitres sont longs. J'ai frissonné. Je me suis questionnée. Mais comme j'ai eu du mal à avancer dans ma lecture ! Non par manque d'intérêt, bien au contraire, peut-être plus par rapport à la manière dont Philippe Jaenada nous fait part de son avancée dans l'enquête. Il évoque certaines phrases, fait des digressions, retourne à certains personnages de l'affaire. J'ai parfois été comme noyée dans un flot d'informations. J'aurais peut-être préféré retrouver des chapitres plus courts, et moins de digressions. Je précise que ceci n'enlève rien à l'immense travail de l'auteur. L'enquête se montre fouillée et rigoureuse. J'ai simplement été sensible au sujet, beaucoup moins à la forme.

En bref, si j'ai plutôt apprécié cet écrit (l'affaire du château d'Escoire reste passionnante), je suis un peu déçue d'avoir eu ce ressenti de devoir m'accrocher, de ne rien lâcher, pour avancer dans l'enquête. Cette lecture aura donc été plutôt laborieuse, mais non sans intérêt. Je reste bluffée par le travail titanesque fourni par Philippe Jaenada. Si vous vous intéressez aux faits divers, et si les pavés ne vous font pas peur, je vous encourage donc à jeter un oeil sur cet ouvrage.
Lien : https://labibliothequedebene..
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