AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782204111720
500 pages
Le Cerf (25/05/2018)
3/5   1 notes
Résumé :
Que dit le Talmud sur Jésus et son « mouvement » ? Le texte rabbinique fait-il mention des évangiles ? Qui étaient les judéo-chrétiens ? Quelle était leur foi ? Quels étaient leurs rapports avec le judaïsme ? Dans cette étude magistrale, Dan Jaffé traite de la martyrologie juive et montre l'évolution des conceptions messianiques dans les sources talmudiques. Il étudie aussi le regard du monde juif sur Jésus et le christianisme, et fait le point sur la question fort ... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Les identités en formation : Rabbis, hérésies, premiers chrétiensVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce fort volume rassemble diverses études de Dan Jaffé sur les relations entre le christianisme naissant et le judaïsme, aux premiers siècles de notre ère. C'est un sujet difficile, car les premiers théologiens chrétiens s'exprimaient en grec et ignoraient totalement les autres langues, tandis que les réponses juives qui nous sont parvenues à travers le filtre des millénaires et de la censure chrétienne sont rédigées en hébreu et araméen, compilées dans des livres postérieurs aux événements (Talmud essentiellement) et difficilement datables. le sujet des relations entre les uns et les autres est donc très incertain, même si l'on trouve des textes juifs portant des allusions transparentes aux livres chrétiens.

D'autre part, Dan Jaffé reprend dans ce livre des enquêtes déjà amorcées dans des ouvrages antérieurs, dont la lecture me semble plus enrichissante : "Le judaïsme et l'avènement du christianisme", "Le Talmud et les origines juives du christianisme", "Jésus sous la plume des historiens juifs du XX°s". Pour le profane, la lecture de ce livre-ci fait un peu double emploi.

Enfin, aucune mention de traducteur n'étant visible, on doit en conclure que l'auteur a écrit directement ce livre en français. C'est un bel effort pour un professeur israélien de Bar-Ilan, mais son texte est souvent pénible à lire, quand il n'est pas désastreux. Les correcteurs des éditions du Cerf ont laissé passer des fautes énormes qui gênent fortement la lecture.
Commenter  J’apprécie          150


critiques presse (1)
NonFiction
17 octobre 2018
L’auteur réexplique souvent ce qui a été dit dans un article précédent (sur l’ambition des sages d’élaborer une halakha qui fasse autorité, ou le statut du Birkat ha-minim, par exemple). Mais pour l’essentiel, cet ouvrage est riche de nouvelles analyses. Il ne se contente pas de prendre note d’éventuelles avancées de la recherche, mais discute, pèse et soupèse les résultats de ces analyses et diversifie les questionnements.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
L'objet de cette étude est de s'interroger sur la question suivante : selon quels aspects Maïmonide concevait Mahomet, le prophète de l'islam ? Il convient d'emblée de souligner que selon les catégories légalistes énoncées par Maïmonide, l'islam ne répond pas aux critères propres aux lois sur l'idolâtrie. Cela à la différence du christianisme qui est systématiquement défini en tant que religion idolâtre. Dans une autre perspective, Maïmonide se montre davantage enclin à enseigner la Torah aux chrétiens qu'aux musulmans ; cela car selon la foi de ces derniers, /la Torah n'est pas considérée comme céleste./ En outre, alors que les chrétiens peuvent s'amender et revenir à une interprétation /conforme/ du texte, les musulmans n'en ont aucunement la possibilité. Selon Maïmonide, cela tient au fait que leur croyance nie les modalités de révélation de la Torah et prétend qu'elle a été modifiée durant sa transmission. En conséquence, la lecture musulmane du texte biblique s'en trouve à jamais biaisée.

pp. 448-449
Commenter  J’apprécie          80
La douzième "bénédiction" du Shemoné-esré (Birkat ha-minim, malédiction contre les hérétiques) constitue une innovation liturgique ; elle doit être comprise en tant que critère ultime permettant de définir qui peut faire partie de la prière communautaire et qui s'en trouve exclu. Toute personne suspectée de /minuth/ (hétérodoxie) ne peut donc plus prononcer cette prière car s'il le fait, il en vient à se maudire lui-même (sic) et par là même, sa communauté. En conséquence, il en vient à se trouver progressivement et indirectement exclu de la prière collective et, partant, de la communauté. Cet élément est fondamental pour comprendre le phénomène d'exclusion /passive/ qui s'est opérée (sic) contre les /Minim/. Ainsi, la Birkat ha-minim nous renseigne sur la démarche des Sages à l'égard des hétérodoxes (hérétiques, minim, chrétiens). Il ne s'agit pas de les mettre au ban par décret officiel ; cela aurait entraîné à légiférer contre une partie indistincte de la société juive qui, au demeurant, s'appliquait peut-être à l'observance d'une partie des rites du judaïsme. Il fallait donc établir un procédé qui permettrait une exclusion lente et systématique et qui, en dernière instance, émanerait de la volonté même de celui que l'on désire exclure. Concrètement, un /Min/ fréquentant la synagogue n'aurait pas accepté de se maudire lui-même en récitant la prière ; ainsi, il se voyait s'exclure (lui-même) du groupe qui institue sans pour autant qu'une mesure /directe/ soit prononcée contre lui.

p. 186
Commenter  J’apprécie          53
(Réponse juive à Justin, II°s). Parmi les passages qu'il est possible de lire à la lumière des invectives proférées par Justin, celui-ci s'inscrit en droite ligne d'une réponse polémique :

"R. Yéhoudah bar Shalom a dit : Lorsque Dieu dit à Moïse : écris ! Moïse demanda que la Mishna soit consignée par écrit. Mais du fait que Dieu vit préalablement que les nations du monde traduiraient et liraient la Tora en grec et qu'elles diraient : 'Nous sommes Israël', jusqu'à aujourd'hui les plateaux de la balance seraient équilibrés. Ainsi, Dieu leur dira : 'Vous dites que vous êtes mes enfants, je n'en sais rien. Seuls ceux qui possèdent mes mystères sont mes enfants'. Et quels sont ces mystères ? La Mishna." (Midrash Tanhuma; Ki Tissa 34).

Ce passage montre clairement l'esprit des Sages quant à la prétention des "nations du monde" de s'accaparer la Tora d'une part, et le "Verus Israël"* d'autre part. Il semble clair que cette formule renvoie directement aux chrétiens qui clamaient la prééminence de l'église, véritable héritière d'Israël.

p. 139

* Verus Israel : Israël véritable. Dogme chrétien consistant à affirmer que le peuple juif a été abandonné par Dieu, qui a "élu" à sa place l'église chrétienne, au détriment des autres. L'élection au sens chrétien du terme est exclusive.
Commenter  J’apprécie          40
Dans une récente étude, Joshua Schwartz a pertinemment montré que l'adoption par le monde chrétien du codex en remplacement du rouleau a considérablement favorisé la diffusion de ses doctrines. En outre, selon ce critique, les Sages du Talmud n'ont pas perçu les potentialités de cette révolution et ont développé une politique défensive inadéquate et inefficace.

pp. 77-78
Commenter  J’apprécie          70

Lire un extrait
Video de Dan Jaffé (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Dan Jaffé
Dan Jaffé - Interview i24 - Formations des identités
autres livres classés : histoire culturelleVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (3) Voir plus



Quiz Voir plus

Jésus qui est-il ?

Jésus était-il vraiment Juif ?

Oui
Non
Plutôt Zen
Catholique

10 questions
1830 lecteurs ont répondu
Thèmes : christianisme , religion , bibleCréer un quiz sur ce livre

{* *}