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EAN : 9782749175546
400 pages
Le Cherche midi (13/04/2023)
4.17/5   6 notes
Résumé :
Comment dit-on « panache » en anglais, en espagnol ou en suédois ? C’est bien simple : on ne le dit pas. Car cette notion si spéciale qui mêle le courage et l’élégance à la mélancolique flamboyance des causes perdues n’existe qu’en français.

Avec ce Dictionnaire, François Cérésa en propose une définition aux multiples facettes. En cinquante-deux portraits de personnages qui ne se sont jamais résignés aux diktats de leurs contemporains, jamais conformé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Panache français ? On sourit. Avec un grand-père engagé en 1914 dans la légion Garibaldi sous le commandement du fils du fameux chef des Chemises rouges héros de l'unité italienne on comprend pourquoi F. Cerusa, modestie oblige, réserve quelques pages à la légion étrangère (quatre-vingt-huit pas à la minute, vous savez...) dans son Dictionnaire égoïste (lettre L) pour faire l'éloge de Domenico son aïeul illustrant à ses yeux l'audace et la valeur d'un engagement ne manquant pas de panache partagé par tous ceux de ses amis de la légion (dissoute en 1915) alors que l'Italie affichait sa neutralité au début du premier conflit mondial (Parmi les engagés Curzio Malaparte et Lazare Ponticelli dernier Poilu français mort en 2008). Il est vrai que notre auteur affirme : " J'ai gardé une certaine nostalgie du sens de l'honneur et de l'esprit de chevalerie (p. 260)" et qu'il ne manquait pas de modèles pour ce qui touche à la lettre C sous laquelle Domenico aurait pu dignement figurer : Coco Chanel ; Henriette Caillaux ; Georges Clémenceau ; Maurice Clavel ; Jean-Pierre Chevènement ou François-Athanase Charette de la Gondrie forment avec tant d'autres, aux noms égrénés au fil des lettres de l'alphabet, une galerie de courts portraits aussi hétéroclites que brillamment saisis et documentés à travers lesquels l'auteur cinéphile illustre et décline son goût du panache et son sens de la formule lapidaire dans un style incisif où perce la causticité et l'énervement pour des contemporains qui en manqueraient furieusement. Cinquante-deux entrées au total, toutes très plaisantes à lire, quelques-unes saillantes ou d'autres plus surprenantes comme "Lavisse" (le sport pas oublié non plus), chaque lecteur aura ses préférences, Hélène Boucher a la mienne. Alors qu'est-ce que le panache à la française selon Cerusa me direz-vous ? Beaucoup de choses à vrai dire, une invention franco-française aux variations multiples, une façon pour lui de se raconter aussi peut être comme dans ses pages sur Gérard Philipe et quelques autres...

Entre raison et délire, le panache est de cape et d'épée, déteste la bassesse, sait dire "non", et se mesure d'abord gauloisement selon notre auteur aux aventures d'Asterix ou littérairement à la bravoure et l'inoxydable fidélité des incontournables mousquetaires – retenant Athos en particulier –, et à Cyrano bien sûr, c'est « l'éclat des vaincus », l'élégance des perdants magnifiques, autant que le rire et la fête, effectivement présents ici ; historiquement on retrouve Jeanne d'Arc et Philippe Auguste, le Général seul contre tous ou Jean Moulins trahi "Le panache assassiné", Guy Mocquet exemplaire, mais le panache est aussi musical avec Brel ou pictural et grandiloquent avec les Pompiers (les peintres Gérôme, Bouguereau, Cabanel, Gervex) ! scientifique avec Marie Curie ; culinaire près des fourneaux. Bernard Loiseau illustre pudiquement la part de désenchantement inhérente au panache : « On le croyait Porthos, il était Vatel » ; panache qui fut révolutionnaire avec Danton, courageux et féministe chez Olympe de Gouges, Théroigne de Méricourt ; c'est l'étoffe d'un Gabin, le goût du baroud, de l'insouciance, du risque, l'appétit de vivre et la mélancolie que partagent Joseph Kessel et Romain Gary ; un brin d'héroïsme, un défi devant la mort que résumerait bien la formule passée à la postérité du Maréchal Ney avant son exécution : « Soldats, visez droit au coeur ! » ; « Une superbe indiscipline » incarnée par Georges Darien (Biribi ; le voleur), l'esprit de révolte de Louise Michel ou celui qui préside l'invention de « la Venturi » prototype sorti tout droit de l'imagination d'un duo de choc Poiraud (ingénieur) et Godfroy (designer) pour la beauté du geste (650 voitures produites en trente ans !). Beaucoup de nostalgie chez l'ancien de "Stan" qu'est notre auteur, aucun doute... Mais une détente salutaire au milieu de la lecture moins légère du Journal des années d'Occupation d'Ernst Jünger !
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Cinquante deux portraits de personnages historiques ( Jeanne d'Arc, Danton, Clémenceau , De Gaulle, Jean Moulin) de personnages de fiction ( Astérix, Cyrano ) d'écrivains ( Hugo, Dumas) d'acteurs ( Bardot ,Belmondo ,Gabin ,Noiret ) de sportifs (Anquetil) écrits par le directeur de la revue mensuelle Service Littéraire .
Bien que le rapport avec la notion de panache ne soit toujours pas évident pour tous, un récit souvent instructif ,parfois drôle ,toujours intéressant.
Nostalgie et culture font toujours bon ménage
Wokistes s'abstenir!
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Dictionnaire égoïste du panache francais oui messieurs dames le panache est français qu'on se le dise. Il n'y a pas plus noble qu'un français homme ou femme connu ou non qui a ce pouvoir : celui d'avoir du panache de s'en servir comme bon lui semble et que cela puisse énerver quiconque qui serait en désaccord.

Dictionnaire commençant par Jacques Anquetil terminant par Louise de Vilmorin. Passant par Jeanne d'arc ou Bardot, n'oubliant pas Belmondo, Cyrano ou encore Vercingétorix. Chaque être humain devenu un personnage emblématique pour certains aussi bien dans la vie courante que dans le domaine du sport, du cinéma, de la religion et bien d'autres encore, chacun d'entre eux a sa propre histoire. Celle d'une vie qui a fait des ravages, qui s'est brutalement arrêté ou non, qui a vécu avec il faut bien le dire : PANACHE ! Ce mot est fort de sens, englobant bon nombre de "victime" pour bien lus qu'un détail. Que dis-je, il faut savoir se montrer tel que l'on est,montrer ses envies, sa passion et si pour cela les autres vous montrent du doigt ?Qu'importe la jalousie, il suffit de se laisser aller et de comprendre que le panache n'est pas donné à tout le monde.

C'est une forme aussi bien de pouvoir que de décisions,n'est-ce pas monsieur De Gaulle ?. L'envie d'être soi, de garder un but, une conduite à tenir tel Athos qui se bat contre lui-même et les autres. Chaque homme, chaque femme décrit dans cet assemblage de lots et de formulations démontrent qu'ils sont toujours en nous. Il est certains que pour moi, les sportifs ne sont pas le plus connus et grâce à cet "éloge" nous en apprenons plus, sur certains faits, certaines conditions de vie. Une vie qui se croque à pleines dents, parce qu'elle est courte, pas vrai Jeanne? Parce qu'une vie ne suffit pas à avancer avec les obstacles que les autres peuvent mettre en travers de la route.

Le vocabulaire est soutenu (j'ai cherché quelques mots je l'avoue et suis heureuse de me coucher moins bête) un langage presque précieux par endroit, allant avec le "personnage"que l'auteur décide de mettre en avant. À force de mots, de phrases qui sont percutantes nous avons l'envers du décor. la vision de cet être humain, amis aussi celles des autres : des rageux, des opportunistes, des envieux et des contents aussi. le panache est une forme de savoir vire, de savoir être naturel. Nulle être n'est capable d'autant de pouvoir, d'autant de panache s'il n'y avait pas un peu de laisser-aller, de j'm'enfoutisme dans leur esprit. Quelques illustrations brèves agrémentent le livre, tous n'ont pas leur image, mais ceux qui l'ont représentent bien leur aspect, leur "image" que nous connaissons.

J'ai énormément apprécié avoir ces "tranches de vies" avec humour, retrait et objectivité (enfin parfois) le Panache c'est aussi de réussir à embarquer le lecteur dans son monde ou ici celui des autres sans pour autant le perdre. C'est de pouvoir lui montrer certaines positions du comment le panache est vécu et surtout perçu. il faut non pas du courage, mais de l'audace pour en avoir. Une promesse est une promesse. Nulle ne peut s'en défaire sans avoir la France entière sur les bras.

En conclusion je suis fascinée par ces hommes et ces femmes qui ont eut le courage, l'audace, l'instinct aussi de vivre avec Panache dans un seul regard pour ceux qui les entourent. Leurs vies n'est pas terminée pour tous, elle reste dans nos mémoires même après leur mort. Si ça ce n'est pas du panache d'être à nos cotés chaque jour, c'est que c'est peut-être du culot ! Merci pour cette lecture qui a été plus que plaisante !

http://chroniqueslivresques.eklablog.com/dictionnaire-egoiste-du-panache-francais-francois-ceresa-a214633645
Lien : http://chroniqueslivresques...
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Un dictionnaire bien intéressant avec une très belle couverture qui retranscrit bien ce panache à la française !
On passe par diverses personnalités connues ou méconnues, des hommes, des femmes, des lettrés ou non, des sportifs, des guerriers,... de grands hommes et de grandes femmes de l'Histoire.
J'ai aimé cette diversité, cet humour. J'ai aimé en apprendre davantage et j'ai aimé la beauté des mots.
Merci à babelio et aux éditions le cherche midi pour cette découverte.
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"Panache", en anglais, en suédois, ça ne se dit pas ! Et c'est avec fierté que nous devrions utiliser ce mot, propre à notre langue française !
Avec panache, les hommes, autrefois, brandissaient leurs épées contre l'ennemi... Avec panache, les marins prenaient les mers, à l'assaut des navires étrangers, à l'assait des flots... le panache, c'est encore défendre ses convictions avec courage et constance, comme Brigitte Bardot, Jeanne d'Arc, ou Jean Moulin...
Le panache à la française est partout : dans les livres, les personnalités, l'armée, le sport...
Et c'est fièrement que nous devrions affirmer haut et fort, ce qui caractérise les plus grands de notre Histoire !
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Gérard Philipe a connu la belle vie sur la Côte d'Azur. Il était le fils de Marcel Philip, un riche hôtelier et avocat qui fut collabo, sympathisant de Jacques Doriot sous l'Occupation, l'ancien maire communiste de Saint-Denis qui versa dans la collaboration, jusqu'à endosser l'uniforme allemand. À la Libération, Marcel Philip est condamné à mort. Pour éviter d'être arrêté, il fuit à Barcelone. Gérard Philipe, comme Dominique Fernandez, comme Jean-Pierre Azéma, comme Emmanuel Leroy-Ladurie, comme Dominique Jamet, est un fils de collabo. Lourd fardeau. [...]
Gérard n'a jamais renié ce père qui caracolait dans le monde interlope des aventuriers sans scrupules et des margoulins affairistes, proches des personnages de Modiano. Il lui rendra visite régulièrement et subviendra à ses besoins. Gérard est un fidèle. Un coeur pur. Dans son altière solitude, il suscite l'émotion. L'émotion ça ne s'explique pas. C'est inné. Comme un coup de foudre.

Gérard Philipe, p. 314
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L'oeil lavande, la mèche ravageuse, en uniforme ou en liquette, en bleu de chauffe ou en costard croisé, la bâche vissée sur la tête, la clope au bec, à la fois bravache et généreux, sombre et révolté, voilà le mec qui apparaît dans son premier succès cinématographique : La Bandera, de Julien Duvivier, d'après un roman de Pierre Mac Orlan, alias Pierre Dumarchey, un chantre du monde en marge et de la poésie argotique. L'histoire d'un meurtrier qui s' engage dans la légion espagnole, poursuivi par un flic tenace. Auparavant on l'avait vu dans Zouzou, une pochade de music-hall avec Joséphine Baker. Et puis dans Golgotha, encore de Duvivier, avec Le Vigan (qui interprétait le flic tenace de La Bandera et qui fut le copain de Céline, dit "La Vigue"). Gabin était Ponce Pilate et Le Vigan le Christ ! Un pur nanar comme on les aime, avec cothurnes et péplum, toges et pilum. Avec qui ? Oui, avec Jean Gabin, le prolo magnifique, le romantique du Front populaire, le Rubempré des masses laborieuses, le héros de ceux qui chantaient L'Internationale de la Bastoche à la République !

Jean Gabin, p. 195
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Athos, comte de la Fère, héros des Trois Mousquetaires. L'instinct chez lui est revêtu de noblesse. Il ne tient sa grandeur ni de l'obéissance ni du commandement. Tout ce que l'univers nous astreint à souffrir, il faut l'endurer avec force d'âme. Cet homme va jusqu'au bout de sa folie. Rien ne l'arrête. Il est le capitaine de Boëldieu dans La Grande Illusion, le capitaine Esclavier dans les Centurions, Alain Leroy dans Le Feu Follet. Un mercenaire. Un anarcho-syndicaliste. Un situationiste. Un prêtre-ouvrier. Opposé à la droite, à la gauche, à la vulgarité ambiante. Un inclassable. Au fond, un libertaire. Un iconoclaste qui se bat contre lui-même et contre tout le monde.

Athos, p. 32
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Inflexible Coco. Son vade-mecum. Et cela jusqu'à sa mort en 1971, à l''âge de 87 ans. M. de Gaulle, comme elle disait, "celui qui s'habillait comme un sac" était mort l'année précédente. Ses obsèques attirent le monde entier. Des politiques, des stars, ainsi que ses amis Dali, Serge Lifar, Yves Saint Laurent, Marie-Hélène de Rothschild, Jacques Chazot...
Elle est enterrée à Lausanne. Mais Chanel est toujours rue Cambon. Ce n'est plus une femme, c'est un prestige. Le prestige. Une marque immortelle. En 1981, un film de Georges Kaczender, avec la regrettée Marie-France Pisier dans le rôle-titre, lui est consacré, d'après le livre de Claude Delay, Chanel solitaire.
Mystérieuse et brillante, c'était Gabrielle Chanel. Une solitaire qui aimait la compagnie. Écartelée entre le bonheur et la gloire. Une femme qui n'aura vécu que pour son art.
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"Je lègue mes jambes à Couthon et mes couilles à Robespierre! ". (p. 153)
Georges Jacques Danton (avant son exécution)
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Vidéo de François Cérésa
La montre d'Errol Flynn sélectionné pour le prix Interallié 2019
Dans la peau d'un pirate
« Un jour, a Juan-les-Pins, mes parents et moi etions sur le port. Juche sur les epaules de mon pere, je regardais les bateaux a quai. En voyant un homme en blanc sur une passerelle, ma mere, qui tenait un petit bouquet de jasmin a la main, a dit : “C'est Errol Flynn.” Elle s'est approchee de lui et lui a donne son bouquet. Il l'a pris, l'a hume, l'a accroche au revers de son veston et a dit dans un francais impeccable : “C'est un beau cadeau. Merci, madame.” Intimidee, ne sachant plus quoi dire, elle a alors balbutie : “Avez- vous... l'heure ?” Errol Flynn a eclate de rire. Puis, detachant le bracelet de la montre qu'il portait au poignet, il la lui a tendue avec un grand sourire : “Je n'en ai pas besoin, je ne suis jamais a l'heure.” »
Depuis le jour de 1957 ou Robin des Bois en personne a donne sa montre a la mere de Patrick, ce dernier est devenu un inconditionnel. Au point de calquer sa conduite sur celle du heros de L'Aigle des mers et de Capitaine Blood, sportif, seducteur et parfait gentleman. Meme gout de l'aventure, des betises, des filles... et des boissons raides.
Devenu journaliste, Patrick decide de faire reparer la montre. Jamais il n'aurait cru que cet objet, tel un philtre magique, lui donnerait acces a l'intimite de l'une des plus grandes stars de Hollywood...
http://www.editionsecriture.com/livre/la-montre-derrol-flynn/ #prixInterallie #ecriture #Ceresa
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Ne en 1953 a Cannes, Francois Ceresa est l'auteur de plus de trente romans recompenses de nombreux prix. "Poupe" (Le Rocher, 2016), consacre a son pere, a ete salue par la presse. Chez Ecriture, ont paru "Merci qui ?" (2013) et "Les Princes de l'argot" (2014).
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