Mille feuille, "
La détresse des roses" superpose les intrigues pour former un tout cohérent, mais un peu fade. C'est le genre de livre où chaque bouchée est agréable, mais où, une fois terminé, on est pas transcendé.
Pourtant, il y a de chouettes choses dans ce bouquin. L'écriture de l'auteur est incisive, piquante et terriblement efficace. Y'a des petites répliques sarcastiques qui nous font sourire pendant que le récit nous plonge dans l'horreur. L'ambiance misogyne des années 90 et parfaitement retranscrite et la dynamique des personnages principaux est très agréable à suivre. Les détails spécifiques au milieu judiciaires ont été très appréciés, les références et les allusions à la Belgique m'ont fait sourire. Hâte de me bouffer une mitraillette ce soir. Pardon, je m'égare.
La multitude de personnages peut, souvent, prêter à confusion. Surtout que l'auteur nous embrouille avec des statuts et des petits sobriquets, comme si retenir le nom du cinquième flic du récit n'était pas assez compliqué. Mais l'auteur joue avec nous comme le meurtrier joue avec ses victimes. Il nous déboussole et nous déstabilise pour nous emmener là où il souhaite. Cela aurait été réussi si je n'avais pas trouvé ça profondément agaçant de relire plusieurs fois certains passages pour capter de qui on parle. Y' trop de sauce andalouse dans mon routier, m'sieur.
Même si j'ai pris plaisir à chaque bouchée, j'ai tout de même ressenti quelques longueurs. le professionnalisme de l'auteur pour son premier métier est palpable, mais parfois, le récit semble imperméable aux émotions et aux sentiments. Tel un procès verbal, les faits sont ennoncés, parfois au point où, des questions demeurent sans réponses.
En bref, j'ai apprécié la plume de l'auteur, les intrigues (dont la principale est basée sur des faits reels), mais moins toutes les fioritures qu'il y a autour. J'ai pas compris certains choix de l'auteur, un peu comme ces gens qui mettent de la salade dans leur pain-frites, ça n'avait pas d'intérêt.
J'ai cependant hâte de découvrir d'autres romans de monsieur Jakoli, je sens qu'il peut me surprendre.
Ah oui, encore une chose, j'ai adoré la fin. C'était smart.