Le cimetière ne prie pas

Le combat d'un père pour sa fille, pour qu'elle ne soit pas excisée, violée, qu'elle ai les mêmes droits que les hommes dans une Gambie en pleine révolution intellectuelle. Ca m'en donne encore des frissons tellement le témoignage est fort, et pourtant c'est un roman, mais un roman qui sonne vrai, qui met une claque violente.
Le destin sombre de la jeune Tulaï commence bien avant sa naissance, lorsque ses parents accueillent la petite fille, c'est un mélange de joie et de crainte. La joie pour l'heureux événement qui vient de voir le jour et la crainte car la condition de la femme dans ce pays est proche de zéro. On suit les craintes du père tout au long du roman et l'auteur délivre une vision qui me semble juste de la Gambie, et plus généralement de l'Afrique. C'est poignant de voir à quel point cette civilisation est encore trop en retard sur les droits de l'Homme, sans jugement aucun, l'auteur dénonce ce manque d'avancées avec la faculté de nous émouvoir facilement du destin de Tulaï.
Franchement j'en ai eu la larme à l'oeil quand je vois le fossé qui sépare le père de son propre père, celui-ci est près à le renier si Tulaï n'est pas excisée, révoltant ! C'est donc un roman très engagé qui offre une bonne vision, sévère certes, de la Gambie. En moins de cent pages on passe par toutes les émotions, c'est un texte fort dont je me souviendrais longtemps.
Les chapitres courts et la plume de Baba Jallow lui donne en plus un bon rythme, il se lit très vite mais reste difficile par son sujet. Une belle découverte littéraire que je recommande !

Trop de répétitions pour que je prenne vraiment plaisir à la lecture mais ce plaidoyer de 80 pages montrant le conflit de génération entre un père et son fils (Gambiens de tradition peuhl) au sujet de l'excision est intéressant, et touchant car adressé aux membres de sa culture pour leur donner les arguments nécessaires à changer une "tradition nuisible non justifiée par le Coran".
(Malgré cette évidente modernité louable, mon âme d'occidentale a tout de même du mal à se faire au rôle dévolu à l'épouse laissée au village avec les ordres du mari sans beaucoup de préoccupations pour ses ressentis et à l'humiliation de ne plus être autorisée à préparer les repas et laver les vêtements de son beau-père...)

La tradition de l'excision est une pratique culturelle et religieuse répandue dans de nombreux pays africains souvent perçue comme un rite de passage vers l'âge adulte et est censée préserver la virginité et la pureté des femmes. Cependant, cette pratique est extrêmement dangereuse pour les jeunes filles et les femmes, car elle peut entraîner des complications médicales graves, notamment des infections, des hémorragies et des douleurs chroniques.

Dans le livre "Le cimetière ne prie pas", l'auteur Baba Jallow présente un plaidoyer pour l'abandon de cette pratique, en montrant le conflit de génération entre un père et son fils qui ont des opinions différentes sur l'excision. le fils, qui a vu les conséquences néfastes de cette pratique sur les femmes de sa communauté, est déterminé à protéger sa propre fille en refusant de la soumettre à cette pratique.

Tout comme Norlane auparavant, j'ai trouvé que ce petit livre contenait des répétitions et il est clair que l'approche occidentale peut avoir du mal à s'adapter au type de relations interpersonnelles traditionnelles père/fils même adulte, mari/épouse.

Ce livre n'en est pas moins un plaidoyer touchant sur l'excision, montrant le conflit de génération entre un père et son fils peulh gambien. Ce livre est intéressant car il fournit des arguments pour changer une tradition nuisible qui n'est pas justifiée par le Coran au final.