Il s'agit d'un meurtre de roman policier : un petit cercle de suspects, le lieu du crime coupé d"une façon bien commode du continent.261
Simon les avait dévisagés l'un après l'autre. Sir George avait pris une expression figée comme s'il contractait ses muscles pour éviter la souffrance ou la vulgarité, mais on devinait facilement qu'il était blessé. Puis il s'était détourné en silence.
C'était un livre écrit pour le grand public : pas assez bon pour décourager les masses, ni assez mauvais pour qu'on ait honte d'être vu en train de le lire. P35
Je suis beaucoup plus digne de confiance que j'en ai l'air. Je ne soufflerai mot de cela, parole d'honneur. D'ailleurs je ne parle jamais de l'agence. Mais il ne faudrait pas qu'on me torture : je ne résiste pas à la douleur. P33
La femme parut deviner une partie de ses pensées. Elle dit presque humblement mais sans avoir l'air de le supplier : " Tu n'aurais aucune obligation envers moi. Ce n'est qu'une chambre".
Il s’agit d’un meurtre de roman policier : un petit cercle de suspects, le lieu du crime coupé d’une façon bien commode du continent. En principe, on devrait pouvoir régler cette affaire en une semaine. Tout le monde s’attend à ce que l’assassin soit découvert très vite. Pourtant, si celui ou celle-ci garde son sang-froid et sait se taire, je doute fort qu’il, ou elle, courre un réel danger. Il – soyons galant et supposons que c’est un homme – lui suffira de raconter une histoire, puis de ne plus en démordre. Ne jamais s’excuser, ne jamais embellir, ne jamais expliquer. L’important, ce n’est pas ce que la police sait ou soupçonne : c’est ce qu’elle peut prouver.
"..vous pouvez le constater vous-même, nous n’avons pas de télévision. Comme ma pauvre sœur avait l’habitude de dire : de nos jours, il y a beaucoup d’horreur dans ce monde, beaucoup de haine, mais au moins nous ne sommes pas obligées de les introduire dans notre salon. À quatre-vingt-cinq ans, ma chère, on a le droit de rejeter ce qu’on trouve désagréable"...
« Surtout ne croyez pas que vous puissiez jamais connaître à fond un cœur humain. »
//---- Titre original : The Skull Beneath The Skin ----//
//---- Citations d'ouverture ----//
Obsédé par la mort, Webster voyait le crâne sous la peau.
Sous terre, des créatures dénuées de seins
Se penchaient en arrière avec un sourire sans bouche.
Des bulbes de jonquilles, à la place des yeux,
Vous fixaient par les orbites !
Il savait que la pensée s'accroche aux corps défunts
Renforçant ainsi sa volupté morbide.
T. S. ELIOT, Whispers of Immortality
Je vais vous dire ce que je deviendrai, si cela vous intéresse.
Je toucherai l'argent de Clarissa et m'achèterai un appartement à Londres.
Je vendrai la librairie et trouverai un emploi à temps partiel.
De temps à autre, je partirai en vacances à l'étranger avec une amie.
Nous n'apprécierons pas tellement notre compagnie réciproque,
mais ce sera toujours mieux que de voyager seule.
Nous nous offrirons de petits plaisirs : une sortie au théâtre, une exposition,
un dîner dans un de ces restaurants où ne traite pas les femmes seules
en pestiférées.
Et, à l'automne, je m'inscrirai à un cours du soir.
Je ferai semblant de m'intéresser à la poterie,
à l'architecture anglaise du XVIIIe siècle ou à la religion comparée.
Et, chaque année, je deviendrai un peu plus maniaque,
un peu plus intolérante envers les jeunes et irritable avec mes amis,
un peu plus réactionnaire, un peu plus amère,
un peu plus seule et un peu plus morte.