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3,99

sur 58 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est l'histoire vraie d'un aventurier en tongs qui traverse un bout d'Afrique avec sa dulcinée congolaise. Les tourtereaux vont improviser leur mariage sur un coup de tête dans un village pygmée après avoir passé des jours à déambuler dans la forêt. Guillaume Jan nous prend par la main et nous raconte son périple avec tendresse et désinvolture. Il crie son amour pour Belange, sa princesse bantoue au corps de liane. Il s'insurge contre la situation catastrophique de cette république démocratique en perdition, contre cette misère s'abattant sur le peuple alors que les ressources naturelles, notamment en métaux et minerais précieux, devraient faire du Congo un des pays les plus riches du monde. Pour autant, son propos ne sombre pas dans un infini pessimisme. Sa description de l'hallucinant quotidien de la population, notamment dans la tentaculaire capitale Kinshasa, reste empreinte de légèreté et d'humour. de beaucoup d'affection et d'admiration aussi pour ces hommes et ces femmes faisant face à l'adversité avec une forme de nonchalance qui force le respect.


Si le mariage avec Belange constitue la trame narrative principale du livre, l'auteur dessine en parallèle le portrait du docteur Livingstone, sans doute le plus célèbre aventurier du 19ème siècle. Un écossais fantasque qui aura passé trente ans, soit la moitié de sa vie, auprès des indigènes. On découvre un Livingstone rêveur, maladroit, lunatique, pitoyable meneur d'hommes, antiesclavagiste convaincu, piètre missionnaire n'ayant jamais évangélisé le moindre autochtone et surtout explorateur calamiteux. Un Mundélé (blanc) fou d'Afrique, happé par ce continent au point de demander à ce qu'on y enterre son coeur.


En entremêlant son épopée avec celle de Livingstone, Guillaume Jan crée un récit aussi instructif que vivant dans une langue savoureuse. Après Sylvain Tesson et Julien Blanc-Gras je découvre un nouveau travel-writer français pétrit de talent, drôle, lucide, plein d'humilité, prenant le temps de s'émerveiller devant les personnes et les paysages et qui a simplement « envie de voyager comme on a envie de faire l'amour ». Un bien joli programme, n'est-il pas ?

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Roman ou récit ? La frontière est mince et finalement, peu importe. L'auteur nous embarque dans son monde, celui d'un journaliste-écrivain-voyageur, amoureux de la forêt vierge et de l'Afrique. En puisant dans l'histoire, il nous invite à une exploration aussi poétique qu'instructive où se dessine le passé tourmenté du Congo, objet de convoitise des explorateurs et des colonisateurs. Mais il est surtout question d'amour, pour une femme autant que pour une terre, et d'une soif de découverte qui rassemble les curieux par-delà les siècles.

Guillaume Jan alterne donc les chapitres, entre présent et passé, créant des liens entre deux histoires qui peuvent sembler éloignées, la sienne et celle de David Livingstone qui a foulé les mêmes terres plus d'un siècle et demi avant lui. le récit des expéditions de Livingstone, que l'auteur compare à Don Quichotte est aussi rocambolesque que passionnant, renvoyant à une époque où s'affrontaient les grands explorateurs avides de renommée. Il réussit à nous toucher avec ce portrait d'un homme totalement obnubilé par sa quête au point de délaisser sa famille et de la laisser dans une terrible situation de dénuement, mais qui est visiblement rattrapé par un amour sincère pour cette terre qu'il parcourt et tente de cartographier malgré les fièvres, les maladies, les expéditions concurrentes et les intérêts divergents.

Reste-t-il des explorateurs en 2015 ? "J'ai envie de voyager comme on a envie de faire l'amour" nous livre Guillaume, pour tenter d'expliquer la bougeotte qui lui a fait traverser les vastes étendues désertiques aux quatre coins de la planète. Jusqu'à la rencontre avec Belange, la jolie congolaise dont le souvenir le ramène dans la savane du Congo et le conduira jusqu'au mariage. Les pages consacrées à la femme qu'il aime sont étonnantes de fraîcheur, de sensualité et de poésie, presque une métaphore des sentiments qu'il porte à l'Afrique. Avec une belle puissance d'évocation, il parvient à camper les différences entre deux mondes que tout sépare mais qu'un rien peut rapprocher. Question d'écoute, de tolérance, de curiosité pour les différences.

La réussite de ce livre est due à l'absence d'angélisme. On est loin de situations idylliques, l'auteur n'hésite pas à dépeindre la réalité des expéditions dans la forêt vierge ou la savane, les bestioles, l'absence de carte ou de GPS, les routes défoncées, les transports aléatoires... Mieux vaut avoir un ange gardien ou une Belange, qui connaît sur le bout des doigts les plantes qui soignent. Nul doute que Livingstone, épuisé par les maladies aurait apprécié d'avoir cette jeune femme à ses côtés. Pas d'angélisme donc. Et un panorama bien senti des différents maux qui se sont abattus sur le Congo, d'abord pillé pour ses richesses (traite des noirs, production du caoutchouc...), annexé et sur exploité par les Belges avant d'être achevé par l'un des pires dictateurs qu'ait produit le continent africain.

J'ai passé un très bon moment en compagnie de ces deux explorateurs, j'ai appris plein de choses... Et j'aime bien refermer un livre avec le sentiment d'être un peu moins ignorante et peut-être un peu moins bête. Quand en plus la leçon est délivrée avec la manière, on ne peut que recommander la lecture de cet ouvrage qui vient juste d'être couronné par le Grand prix SGDL du roman.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Pour un peu, on imaginerait presque Guillaume Jan et David Livingstone chanter à tue-tête, bras dessus bras dessous, « Africa » de Rose Laurens ! Ce besoin d'Afrique, c'est en effet un point commun qui les relie à un peu plus d'un siècle d'écart. C'est là-bas que tous deux veulent être, c'est une envie quasi physique, viscérale.

L'histoire déroute un peu au début, du fait de cette alternance entre les chapitres consacrés aux pérégrinations de « M. Guillaume » à la recherche des pygmées, et ceux relatant les explorations de plus en plus insensées menées par le missionnaire écossais, par ailleurs anti-esclavagiste convaincu. Mais l'histoire possède un charme réel, sous lequel on tombe progressivement, grâce notamment au talent de conteur de Guillaume Jan. le récit est par ailleurs assez instructif sur l'exploration du continent africain au XIXème siècle, mais également sur l'histoire du Congo : il apparait en effet que ce dernier, du fait de ses nombreuses richesses naturelles (caoutchouc, cuivre, uranium,…), a, au fil des années, constitué une cible idéale pour les pilleurs en tout genre (Léopold II, Mobutu,…), lesquels ont allègrement détourné à leur profit (en utilisant fréquemment la force) les immenses gains dégagés par l'exploitation des richesses en question, sans que les habitants du Congo n'en bénéficient le moins du monde…

Ce roman, étonnant et dépaysant, entremêlant fiction et Histoire (avec un grand H), constitue en tout état de cause une vraie déclaration d'amour au continent africain. Un dernier mot pour indiquer que le choix du titre, qui suggère la flânerie et l'exotisme, me semble parfaitement approprié à l'histoire…
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Ce n'est pas le genre de lecture qui aurait pu m'attirer et pourtant l'écriture de Guillaume Jan rend cette aventure tellement vivante, très instructive par son constat de la vie au Congo. Des chapitres forts intéressants qui alternent le voyage de Livingstone et sa compagne Belange, nos deux baroudeurs et de vrais aventuriers. Ce périple nous fait découvrir les longues marches à la rencontre de Pygmées, on s'enfonce la jungle, escorté par des bruits bizarres, des odeurs mêlées de pluie. On s'imagine également aux côtés de Livingstone, ce Mundélé (blanc en Lingala) aux nombreux défauts mais aussi touchant par son amour sincère qu'il porte à l'Afrique, traversant les lacs, les affluents, les cascades, les plateaux, les savanes, les marécages, les mangroves et les lagunes de l'Afrique australe. Dans ce récit, on est bien loin de la vie en Europe, je ne pouvais jamais imaginer une vie pareille sur la planète car franchement dans ce livre on y est, on vit chaque instant en compagnie de nos deux héros, quelle belle épopée et une sacrée histoire à raconter, la preuve, je reste fascinée car ce périple est passionnant et touchant. Et puis on imagine, toute la splendeur des paysages qui doivent être d'une beauté indescriptible. Partez pour ce voyage, vous ne serez pas déçus.
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Savane traîtresse, forêt vicieuse, marais mangeurs d'hommes...que de lieux inhospitaliers où la nature ne fait pas de cadeaux à l'homme.
Nous sommes ici en Afrique Équatoriale, à la ligne de partage des eaux entre le Nil et le Congo.
Dans cette zone des Grands Lacs, l'inhospitalité ne l'est pas pour tout le monde, notamment à Guillaume Jan qui, chaque fois, baigne de bonheur dans ces régions à la chaleur suffocante, où fourmis et moustiques auraient vite fait de vous dévorer jusqu'à l'os.
Il faut dire que Guillaume est bien accompagné. La belle Belange, Congolaise, semble voler sous la canopée. Un petite blessure? Et elle trouve la plante pour réparer chaque petit bobo. Les deux amoureux nous donnent l'impression de partir vers un éden bien à eux. Ils sont en route pour se marier au milieu des pygmées.
Quel conteur ce Guillaume Jan. Il ne nous donne pas à lire que son périple équatorien. Oh non! Sa passion pour l'Afrique ne semblait pas suffisante à raconter. Il nous en rajoute une couche avec "l'extravagante histoire du jeune et prodigieux" Livingstone.
Eh oui! Un chapitre sur deux concerne les aventures de cet Ecossais déroutant. Lui aussi était un fana de l'Afrique. Il a laissé sa famille, sa patrie et aussi sa peau pour cette région du monde.
Grand bravo à Guillaume Jan. le récit de voyage est enchanteur.
Moi qui avais peur des serpents, j'ai aujourd'hui envie de les embrasser. Dormir à côté de rats et de cafards n'est rien quand on sait qu'à côté de soi dort une magnifique créature couleur ébène.
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Une céleste double déclaration d'amour, à la femme aimée et à une certaine Afrique, au Congo et par la médiation de David Livingstone.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2018/02/04/note-de-lecture-traine-savane-guillaume-jan/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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D'ordinaire, je ne ressors jamais enthousiasmé d'un roman de voyage. L'idée première de découvrir de nouvelles contrées me plaît. Seulement la forme avec laquelle elle est présentée me pose en général problème. de longues pages de description mêlées à des péripéties souvent banales, font souvent de ces histoires des expériences soporifiques qui ne régalent que celui qui les ont vécues.

Guillaume Jan évite ce piège en partageant son récit son expérience personnelle à celle d'un grand découvreur : David Livingston. Successivement, il raconte les deux aventures qui sont distantes d'un siècle et demi. J'ai donc pu découvrir le paysage, les coutumes mais aussi l'histoire du Congo. J'ai pu comprendre les relations plutôt malsaines de l'Europe avec ce pays. Mais j'ai surtout été transporté dans un milieu sauvage, hostile à l'homme où les mentalités et le niveau de vie sont en décalage complet avec ce que l'on peut connaitre dans nos pays civilisés. Grâce à ce roman, j'ai pu observer ce pays lointain avec des yeux d'européen et me rendre compte à la fois de tous les ravages commis sur cette terre mais aussi de toutes les merveilles dont elle regorge.

Avec sa partie historique débordante d'informations instructives et sa partie aventureuse presque improvisée et pleine d'humour, Guillaume Jan m'a séduit. Je n'ai pas lâché ce livre dépaysant jusqu'à la dernière page. J'ai senti que l'auteur était comme son prédécesseur, amoureux de l'Afrique et il a su me communiquer à travers sa plume, tout son émerveillement et sa passion.

Je ne suis toujours pas fan de ce genre littéraire mais « Traîne Savane » est un des meilleurs bouquins de voyage que j'ai pu lire.
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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Très honnêtement, je ne ne connaissais quasiment rien de David Livingstone.
Vraiment juste quelques mini bases...
Et je ne suis pas spontanément orientée "romans historiques"... bah ça tombe bien, car ça n'en est pas vraiment un :-).
Traîne-Savane est en fait un livre alternant des moments de la vie de baroudeur de l'auteur avec le récit du destin de cet aventurier précaire/missionnaire "approximatif" qu'était Livingstone.
Et ce qui fait que l'on plonge direct c'est que ce n'est pas pompeux (tout en étant hyper documenté et vivant) tout est raconté dans un vocabulaire parfois parlé, proche, voyez un peu comme si un ami me disait "dis-donc je reviens d'Afrique, faut que je te raconte mon épopée... et tu te rends compte que des années avant, David Livingstone... imagine, le gars....".
Et là vous écoutez, enfin lisez, yeux ecarquillés, fasciné(e)...

Donc, dans les années 2010, Guillaume Jan, se "balade" (et fait un reportage) en Afrique, avec une biographie de David Livingstone dans son sac à dos, et un pagne en guise de couteau suisse (cf citation plus bas ;-))...
Depuis enfant, il ressent la même attirance, le même besoin d'aventure et le même amour pour l'Afrique que l'aventurier, sans trop pouvoir l'expliquer.
Dans le Baobab de Stanley, récit de voyage également (dont vous trouverez des images dans le blog de l'aventure ici: http://lebaobabdestanley.blogspot.fr), Guillaume Jan rencontrait la belle Belange.
Ici il revient quelques 3 années plus tard et l'embarque pour aller voir les Pygmées, dans une "excursion" a priori "facile" mais qui démarre mal, il a oublié sa carte, ils se perdent à plusieurs reprises et finissent avec un guide plus étudiant que pro de la savane... ils sont presque aussi peu préparés à cette aventure que Livingstone quelques 150 ans plus tôt... (ils sont en tongs, elle a un tout petit sac à main - car elle a appris à prendre rapidement l'essentiel sur elle...) mais rien ne les décourage...
Ils vivent alors, tel le docteur/explorateur/évangéliste, ces mêmes instants de quasi points de non retour, de dépassement de soi, d'espoir et de grain de folie.

L'intégrale:
Lien : http://blablablamia.canalblo..
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Traîne-Savane/Guillaume Jan/Grand prix du roman de la société des gens de lettres 2015.
Guillaume Jan nous emmène en 2011 à la découverte d'un pays ravagé par la misère, la pénurie et la corruption : la république du Congo, ex-Congo belge. Un pays parmi les plus riches de la planète, mais mal exploité et surtout au profit de quelques uns seulement.
Grand voyageur à travers le monde, journaliste, il a trouvé en l'Afrique son jardin secret, son pays des merveilles.
Parallèlement, il nous rappelle l'odyssée de David Livingstone dans cette même région. Un fantasque explorateur dont l'optimisme récurrent fait songer à Don Quichotte. La rencontre avec Stanley, le journaliste américain est également racontée, Stanley grâce à qui Livingstone deviendra un mythe.
Le périple de l'auteur va le conduire jusque chez les Pygmées où il va se marier avec Belange, une belle congolaise.
Ce qui est le plus intéressant dans ce livre, c'est la mise en lumière des tragédies qu'a connu ce pays, les erreurs des colonisateurs notamment avec la folie du caoutchouc. Et l'attitude du roi Léopold qui s'était carrément approprié le pays à titre privé. Ce n'est qu'en 1908 que sa colonie privée sera cédée à l'état belge, sous la contrainte. Durant 23 ans, il fut le maître absolu de cette terre.
En 1960, le Congo accède à l'indépendance. La suite ne sera que tragédie également. Et aujourd'hui, un pays en ruine.
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Lorsque ce livre m'a été proposé en partenariat, je suis allée sur wikipédia voir qui était David Livingstone, son nom ne m'était pas inconnu... Donc l'idée de lire un roman autour d'un explorateur et d'une expédition en Afrique était très attirante.
Je n'ai pas été déçue. L'auteur, Guillaume est un grand voyageur, lors d'un voyage sur le fleuve Congo, il avait rencontré Belange, une jolie jeune fille de Kinshasa. Il ne lui avait pas promis qu'il reviendrait... Mais deux ans plus tard, Guillaume est de retour au Congo, un pays qui l'attire... Il retrouve Belange et tous décident d'aller rencontrer les Pygmés. le voyage est un peu épique car la carte est restée en France et les deux amoureux se trompent de bus... Finalement le plus court pour atteindre leur destination c'est de traverser pendant plus de cent kilomètre la forêt équatoriale. Avec Joël, leur guide, ils marchent pendant quatre jours en tongs, s'émerveillant de la nature et des rencontres qu'ils vont faire. Ils décident même de conclure ce voyage inoubliable par un mariage.
Cent cinquante ans plus tôt, le missionnaire David Livingstone parcourait également de long en large l'Afrique.
En parallèle, le lecteur suit donc l'expédition de quelques jours de Guillaume et Belange au coeur de la forêt congolaise et le portrait de David Livingstone durant sa traversée de l'Afrique, son expédition sur le Zambèze et sa recherche presque désespérée des sources du Nil. David Livingstone aime l'Afrique et les africains, déterminé, têtu mais également idéaliste et rêveur, il va consacrer sa vie à ses expéditions.
J'ai beaucoup aimé la présence de la carte du début du livre qui permet au lecteur de suivre plus facilement les différents périples chaotiques de Livingstone et celui des amoureux. Les aventures du présent et du passé de nos deux explorateurs sont savoureuses et épiques. Une très belle découverte.
Lien : http://aproposdelivres.canal..
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