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3,99

sur 58 notes
Ça vous dirait un petit treck dans la jungle ?
Non Petit Poucet, ça va pas être possible, le psy te le déconseille toujours formellement.
Pour tous les autres, deux options possibles.
Le plus classique, contemporain, en compagnie de Guillaume et de sa dulcinée Congolaise Belange, qui se proposent de savaner, néologisme offert, ardemment dans le but de rallier le peuple pygmée.
Le plus old school, pour les puristes qui en ont sous la semelle et dans le ciboulot, aux côtés de David Livingstone je présume ?, l'enfer à l'état pur. Balade virtuelle certes, puisque Livingstone je présume ? n'est plus, mais néanmoins apocalyptique au vu des innombrables difficultés rencontrées alors dans sa volonté farouche d'évangéliser le continent africain en y implantant une mission qui jamais ne verra le jour.

Au travers de ces deux récits se faisant écho, cho, cho, cho, Guillaume Jan Travel Tour vous fera crapahuter jusqu'à l'écoeurement, l'épuisement et autres joyeusetés en ent.
Immersion maximale, de celles qui vous filent crampes et ampoules en fin de journée, c'est dire la faculté de l'auteur à vous faire ressentir l'âpreté de tels défis physiques. Chiffe molle s'abstenir.
Si le périple de ce séduisant petit couple amoureux est gentiment touchant, celui de Livingstone relève de la fascination.
Une abnégation de tous les instants. Aveugle, insensée, hors norme. La quête de toute une vie et quelle vie. Un idéal sacrifié sur l'autel de la démesure. Passionnant et bouleversant tout à la fois.

Traîne-Savane séduira les puristes comme les aventuriers de salon tout en les éduquant. Que demander de plus...

3,5/5
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C'est l'histoire vraie d'un aventurier en tongs qui traverse un bout d'Afrique avec sa dulcinée congolaise. Les tourtereaux vont improviser leur mariage sur un coup de tête dans un village pygmée après avoir passé des jours à déambuler dans la forêt. Guillaume Jan nous prend par la main et nous raconte son périple avec tendresse et désinvolture. Il crie son amour pour Belange, sa princesse bantoue au corps de liane. Il s'insurge contre la situation catastrophique de cette république démocratique en perdition, contre cette misère s'abattant sur le peuple alors que les ressources naturelles, notamment en métaux et minerais précieux, devraient faire du Congo un des pays les plus riches du monde. Pour autant, son propos ne sombre pas dans un infini pessimisme. Sa description de l'hallucinant quotidien de la population, notamment dans la tentaculaire capitale Kinshasa, reste empreinte de légèreté et d'humour. de beaucoup d'affection et d'admiration aussi pour ces hommes et ces femmes faisant face à l'adversité avec une forme de nonchalance qui force le respect.


Si le mariage avec Belange constitue la trame narrative principale du livre, l'auteur dessine en parallèle le portrait du docteur Livingstone, sans doute le plus célèbre aventurier du 19ème siècle. Un écossais fantasque qui aura passé trente ans, soit la moitié de sa vie, auprès des indigènes. On découvre un Livingstone rêveur, maladroit, lunatique, pitoyable meneur d'hommes, antiesclavagiste convaincu, piètre missionnaire n'ayant jamais évangélisé le moindre autochtone et surtout explorateur calamiteux. Un Mundélé (blanc) fou d'Afrique, happé par ce continent au point de demander à ce qu'on y enterre son coeur.


En entremêlant son épopée avec celle de Livingstone, Guillaume Jan crée un récit aussi instructif que vivant dans une langue savoureuse. Après Sylvain Tesson et Julien Blanc-Gras je découvre un nouveau travel-writer français pétrit de talent, drôle, lucide, plein d'humilité, prenant le temps de s'émerveiller devant les personnes et les paysages et qui a simplement « envie de voyager comme on a envie de faire l'amour ». Un bien joli programme, n'est-il pas ?

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Lointain souvenir de lecture; amoureuse de l'Afrique: Sénégal et Cameroun en vrai et d'autres via la littérature comme le Congo de Mabanckou, j'avais rencontré l'auteur et nous avions beaucoup discuté. J'ai un très bon souvenir de ce livre sous ses divers aspects: le mariage avec Belange chez les pygmées, l'histoire de Livingstone et Stanley, l'état du Congo pillé par les colonisateurs avec l'aide des pontes du pays...
Jeune ado, j'accompagnais souvent mes parents en Belgique; j'avais été impressionnée par le fait que le Congo appartienne à Léopold personnellement; il se disait alors : que deviendra la Belgique sans le Congo?
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Traîne-savane c'est le récit de voyage de Guillaume Jan et sa compagne, la belle Belange, à travers la jungle congolaise. Les deux amoureux s'aventurent dans un périple qui doit les mener de Kinshasa à Oshwé, la capitale des Pygmées, avec en point d'orgue leur mariage. A pied , sur la moto de Joël ou en taxi-brousse, le jeune couple s'engage sur le Chemin des murmures, traverse la luxuriante forêt congolaise que Belange connait si bien (notamment les différentes espèces de plantes et leurs usages). Guillaume Jan nous transporte à travers cette végétation dense et ses paysages magnifiques avec enchantement, il aime l'Afrique et cela se sent dans son écriture. L'écrivain-voyageur est un doux rêveur et leur voyage est un bonheur simple. Jan n'en oublie pas pour autant son sens critique, il fait face à la réalité économique du pays, cette misère qui s'abat sur le peuple alors que les ressources naturelles du Congo sont importantes (notamment en métaux et minerais précieux). La situation à Oshwé est pour le moins préoccupante, il constate les conditions de vie déplorables ainsi que les inégalités qui existent entre les Kundus (l'ethnie dominante) qui possèdent tout et les Pygmées qui sont leurs esclaves. Pour autant, Guillaume Jan ne tombe pas dans le pessimisme à outrance et fait même preuve d'humour et de légèreté ce qui adoucit le tableau.

Mais ce qui fait le charme de ce récit, c'est l'ombre de Livingstone qui plane avec bienveillance sur nos deux jeunes gens. L'auteur dessine en parallèle le portrait de l'explorateur écossais David Livingstone. Cette partie du livre est passionnante, Jan nous raconte la vie de Livingstone, sans concession. Ce n'est pas un bon missionnaire, il n'a pas attrapé beaucoup de cloques dans les mains à distribuer des Bibles. C'est un homme distant, maladroit, très vertueux, anti-esclavagiste convaincu, un rêveur qui n'a pas hésité à repartir en Afrique, laissant sa femme et ses enfants sans le sou (d'ailleurs, il ne les connaît que très peu). C'est un nomade solitaire qui aime être à la tête d'une équipe de bons sauvages dociles et débonnaires, à marcher sur une terre inconnue sans avoir à se compliquer la vie avec les rapports humains. La vie de Livingstone est faite de hauts et de bas : après le succès de sa première expédition qui fait de lui un héros au pays, il devient un explorateur raté et moqué par ses pairs, secouru de justesse par Henry Morton Stanley. Livingstone connait pourtant une fin tragique, lui qui ne veut pas "rentrer sans achever sa mission, ça serait pour une vie de disgrâce et de misère". C'est en Afrique qu'il voulait être enterré et que son coeur repose. Sur ce dernier point, il sera exaucé.

La liberté de ton de l'auteur fait que l'on est loin du récit de voyage ennuyeux et étriqué, au contraire, cela fait longtemps que je n'ai pas lu un récit aussi captivant de bout en bout. Sur les traces de nos voyageurs, on se fond dans la jungle, escorté par ses bruits, son odeur, sa langueur. On s'imagine également aux côtés de Livingstone, ce Mundélé (blanc en Lingala) aux nombreux défauts mais aussi touchant par son amour sincère qu'il porte à l'Afrique, traversant les lacs, les affluents, les cascades, les plateaux, les savanes, les marécages, les mangroves et les lagunes de l'Afrique australe en sa compagnie. Un vrai coup de coeur que ce livre, assurément un des meilleurs récits de voyages qu'il m'ait été donné de lire !!!
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Roman ou récit ? La frontière est mince et finalement, peu importe. L'auteur nous embarque dans son monde, celui d'un journaliste-écrivain-voyageur, amoureux de la forêt vierge et de l'Afrique. En puisant dans l'histoire, il nous invite à une exploration aussi poétique qu'instructive où se dessine le passé tourmenté du Congo, objet de convoitise des explorateurs et des colonisateurs. Mais il est surtout question d'amour, pour une femme autant que pour une terre, et d'une soif de découverte qui rassemble les curieux par-delà les siècles.

Guillaume Jan alterne donc les chapitres, entre présent et passé, créant des liens entre deux histoires qui peuvent sembler éloignées, la sienne et celle de David Livingstone qui a foulé les mêmes terres plus d'un siècle et demi avant lui. le récit des expéditions de Livingstone, que l'auteur compare à Don Quichotte est aussi rocambolesque que passionnant, renvoyant à une époque où s'affrontaient les grands explorateurs avides de renommée. Il réussit à nous toucher avec ce portrait d'un homme totalement obnubilé par sa quête au point de délaisser sa famille et de la laisser dans une terrible situation de dénuement, mais qui est visiblement rattrapé par un amour sincère pour cette terre qu'il parcourt et tente de cartographier malgré les fièvres, les maladies, les expéditions concurrentes et les intérêts divergents.

Reste-t-il des explorateurs en 2015 ? "J'ai envie de voyager comme on a envie de faire l'amour" nous livre Guillaume, pour tenter d'expliquer la bougeotte qui lui a fait traverser les vastes étendues désertiques aux quatre coins de la planète. Jusqu'à la rencontre avec Belange, la jolie congolaise dont le souvenir le ramène dans la savane du Congo et le conduira jusqu'au mariage. Les pages consacrées à la femme qu'il aime sont étonnantes de fraîcheur, de sensualité et de poésie, presque une métaphore des sentiments qu'il porte à l'Afrique. Avec une belle puissance d'évocation, il parvient à camper les différences entre deux mondes que tout sépare mais qu'un rien peut rapprocher. Question d'écoute, de tolérance, de curiosité pour les différences.

La réussite de ce livre est due à l'absence d'angélisme. On est loin de situations idylliques, l'auteur n'hésite pas à dépeindre la réalité des expéditions dans la forêt vierge ou la savane, les bestioles, l'absence de carte ou de GPS, les routes défoncées, les transports aléatoires... Mieux vaut avoir un ange gardien ou une Belange, qui connaît sur le bout des doigts les plantes qui soignent. Nul doute que Livingstone, épuisé par les maladies aurait apprécié d'avoir cette jeune femme à ses côtés. Pas d'angélisme donc. Et un panorama bien senti des différents maux qui se sont abattus sur le Congo, d'abord pillé pour ses richesses (traite des noirs, production du caoutchouc...), annexé et sur exploité par les Belges avant d'être achevé par l'un des pires dictateurs qu'ait produit le continent africain.

J'ai passé un très bon moment en compagnie de ces deux explorateurs, j'ai appris plein de choses... Et j'aime bien refermer un livre avec le sentiment d'être un peu moins ignorante et peut-être un peu moins bête. Quand en plus la leçon est délivrée avec la manière, on ne peut que recommander la lecture de cet ouvrage qui vient juste d'être couronné par le Grand prix SGDL du roman.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Ce livre est assez atypique dans ma bibliothèque, ce n'est pas mon genre de lectures a priori. Mais, comme je n'ai jamais été déçu par les éditions Intervalles, je l'ai commencé avec envie sans vraiment savoir de quoi il retournait puisque je ne lis pas ou peu les quatrièmes de couverture. Et bien m'en a pris, car ce livre de voyageur, de baroudeur disais-je plus haut est passionnant. Il alterne les chapitres : un coup un sur Guillaume Jan et Belange qui marchent sur le Chemin des murmures à la rencontre des Pygmées, un coup sur la vie et les marches de Livingstone. Les deux en parallèle, toute comparaison gardée.
De Livingstone, je connaissais le nom, point l'oeuvre. "Livingstone n'est pas un tocard, mais il n'est pas non plus le héros qu'on croyait." (p.281). Certains de ses biographes ont voulu en faire un personnage mythique voué à sa mission d'évangéliser les Africains et à celle de découvrir des passages sur les fleuves congolais. Or il n'a converti qu'un seul homme qui s'est empressé de revenir très vite à ses croyances et s'il a beaucoup marché, il a peu découvert. Par contre, à l'inverse de beaucoup d'explorateurs, il a découvert les hommes et les femmes de ce continent, il les a d'abord respectés (dans les années 1850/1870, la traite négrière est encore très active, notamment menée par les Portugais et les Arabes et lui s'est à de nombreuses reprises élevé contre cette pratique très fructueuse) et les a aimés. Guillaume Jan le compare à Don Quichotte, d'ailleurs beaucoup de chapitres commencent avec une phrase de Cervantès en exergue, un chevalier qui se bat contre rien de concret, qui tente beaucoup sans vraiment réussir. Il fut beaucoup malade souffrant terriblement mais jamais il ne renonça voulant prouver au monde qu'il n'avait pas tort de croire aux hommes de ce pays et qu'on pouvait travailler avec eux (l'Angleterre colonisera d'ailleurs une partie de ce continent après la mort de Livingstone). Les chapitres consacrés à Livingstone sont de très belles pages, une mini-biographie d'un homme à (re)découvrir pour ce qu'il fut réellement et non pas pour l'image qu'il eut après son décès, la plume alerte à la fois critique et respectueuse, un rien moqueuse et admirative de Guillaume Jan rend ces passages très vivants et passionnants.
Les autres chapitres sont consacrés à la marche de Guillaume et Belange (et Joël leur guide qui les accompagnera plus qu'il ne les guidera vraiment ne connaissant pas plus le chemin qu'eux). Ces chapitres sont l'occasion pour l'auteur de faire le point sur la vie au Congo, ce pays au sous-sol riche qui fut exploité (hommes et biens) par Léopold II roi des Belges qui en fit sa propriété personnelle, puis par ses divers gouvernants qui s'enrichirent personnellement au détriment des Congolais qui eux s'appauvrirent. Depuis que les premiers Européens se sont aventurés sur ce continent au XVème siècle, ils n'ont eu de cesse d'en profiter. le Congo d'aujourd'hui ne réussit pas à sortir de la misère, sa capitale est pauvre, les Kinois (les habitants de Kinshasa) vivent dans des bidonvilles, ils ne survivent que grâce à des combines, des ventes assez incroyables ainsi Belange a pu investir dans un congélateur, et elle vend de la glace en petites portions, un autre loue des chaises, ... le constat de Guillaume Jan est terrible, fait peur et s'il dit bien que la faute originelle est la nôtre à nous Européens, il précise également que les potentats locaux en ont profité également et qu'il ne faudrait sans doute pas grand chose pour que le pays reparte. Ces chapitres sont aussi l'occasion pour l'auteur-marcheur d'un voyage initiatique, au lieu de passer de l'enfant à l'adulte, il passe du solitaire qui aime arpenter les pays, à l'homme amoureux qui envisage la vie à deux qui se voit sans difficulté partager son existence avec Belange, qui partage avec Livingstone la fascination pour le pays de celle-ci et pour ses habitants. Comme pour les chapitres consacrés au médecin-missionnaire, l'écriture de Guillaume Jan rend vivante son aventure et instructif mais pas didactique son constat sur la vie au Congo.

Encore un beau texte chez Intervalles.
Lien : http://lyvres.over-blog.com
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Pour un peu, on imaginerait presque Guillaume Jan et David Livingstone chanter à tue-tête, bras dessus bras dessous, « Africa » de Rose Laurens ! Ce besoin d'Afrique, c'est en effet un point commun qui les relie à un peu plus d'un siècle d'écart. C'est là-bas que tous deux veulent être, c'est une envie quasi physique, viscérale.

L'histoire déroute un peu au début, du fait de cette alternance entre les chapitres consacrés aux pérégrinations de « M. Guillaume » à la recherche des pygmées, et ceux relatant les explorations de plus en plus insensées menées par le missionnaire écossais, par ailleurs anti-esclavagiste convaincu. Mais l'histoire possède un charme réel, sous lequel on tombe progressivement, grâce notamment au talent de conteur de Guillaume Jan. le récit est par ailleurs assez instructif sur l'exploration du continent africain au XIXème siècle, mais également sur l'histoire du Congo : il apparait en effet que ce dernier, du fait de ses nombreuses richesses naturelles (caoutchouc, cuivre, uranium,…), a, au fil des années, constitué une cible idéale pour les pilleurs en tout genre (Léopold II, Mobutu,…), lesquels ont allègrement détourné à leur profit (en utilisant fréquemment la force) les immenses gains dégagés par l'exploitation des richesses en question, sans que les habitants du Congo n'en bénéficient le moins du monde…

Ce roman, étonnant et dépaysant, entremêlant fiction et Histoire (avec un grand H), constitue en tout état de cause une vraie déclaration d'amour au continent africain. Un dernier mot pour indiquer que le choix du titre, qui suggère la flânerie et l'exotisme, me semble parfaitement approprié à l'histoire…
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Ce n'est pas le genre de lecture qui aurait pu m'attirer et pourtant l'écriture de Guillaume Jan rend cette aventure tellement vivante, très instructive par son constat de la vie au Congo. Des chapitres forts intéressants qui alternent le voyage de Livingstone et sa compagne Belange, nos deux baroudeurs et de vrais aventuriers. Ce périple nous fait découvrir les longues marches à la rencontre de Pygmées, on s'enfonce la jungle, escorté par des bruits bizarres, des odeurs mêlées de pluie. On s'imagine également aux côtés de Livingstone, ce Mundélé (blanc en Lingala) aux nombreux défauts mais aussi touchant par son amour sincère qu'il porte à l'Afrique, traversant les lacs, les affluents, les cascades, les plateaux, les savanes, les marécages, les mangroves et les lagunes de l'Afrique australe. Dans ce récit, on est bien loin de la vie en Europe, je ne pouvais jamais imaginer une vie pareille sur la planète car franchement dans ce livre on y est, on vit chaque instant en compagnie de nos deux héros, quelle belle épopée et une sacrée histoire à raconter, la preuve, je reste fascinée car ce périple est passionnant et touchant. Et puis on imagine, toute la splendeur des paysages qui doivent être d'une beauté indescriptible. Partez pour ce voyage, vous ne serez pas déçus.
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Savane traîtresse, forêt vicieuse, marais mangeurs d'hommes...que de lieux inhospitaliers où la nature ne fait pas de cadeaux à l'homme.
Nous sommes ici en Afrique Équatoriale, à la ligne de partage des eaux entre le Nil et le Congo.
Dans cette zone des Grands Lacs, l'inhospitalité ne l'est pas pour tout le monde, notamment à Guillaume Jan qui, chaque fois, baigne de bonheur dans ces régions à la chaleur suffocante, où fourmis et moustiques auraient vite fait de vous dévorer jusqu'à l'os.
Il faut dire que Guillaume est bien accompagné. La belle Belange, Congolaise, semble voler sous la canopée. Un petite blessure? Et elle trouve la plante pour réparer chaque petit bobo. Les deux amoureux nous donnent l'impression de partir vers un éden bien à eux. Ils sont en route pour se marier au milieu des pygmées.
Quel conteur ce Guillaume Jan. Il ne nous donne pas à lire que son périple équatorien. Oh non! Sa passion pour l'Afrique ne semblait pas suffisante à raconter. Il nous en rajoute une couche avec "l'extravagante histoire du jeune et prodigieux" Livingstone.
Eh oui! Un chapitre sur deux concerne les aventures de cet Ecossais déroutant. Lui aussi était un fana de l'Afrique. Il a laissé sa famille, sa patrie et aussi sa peau pour cette région du monde.
Grand bravo à Guillaume Jan. le récit de voyage est enchanteur.
Moi qui avais peur des serpents, j'ai aujourd'hui envie de les embrasser. Dormir à côté de rats et de cafards n'est rien quand on sait qu'à côté de soi dort une magnifique créature couleur ébène.
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Traine-Savane est un récit de voyage, mais pas que. L'auteur raconte effectivement son voyage en République Démocratique du Congo, mais il mêle son récit avec celui de Livingstone, comme il avait fait sans cesse référence à Stanley dans "Le Baobab de Stanley". Là-dessus s'ajoute une histoire d'amour qui verra l'auteur s'unir à l'élue de son coeur au milieu de la brousse et en présence de deux témoins Pygmées inconnus.
La remarque qui vient à l'esprit est que l'auteur raconte à la fois Stanley et Livingstone qu'il admire tous les deux pour des raisons différentes. Stanley géographe efficace mais se comportant en brute épaisse avec les populations locales, Livingstone missionnaire et anti-esclavagiste convaincu, pétri de bonnes intentions, mais dont la contribution scientifique fût nulle et qui abandonna sa famille pour se concentrer sur ses missions de découverte. Au cours de ses différents périples il a converti une seule personne, et encore, celle-ci a renié la religion chrétienne à la fin de sa vie. Fiasco total pour ce pauvre Livingstone qui serait tombé dans un oubli total sans la mémorable rencontre avec Stanley justement.

Guillaume Jan nous raconte le pays qu'il traverse, la RDC, où rien ne fonctionne suite à l'incurie des années Mobutu. Tout est à l'abandon, tout est corrompu, après tout c'est à l'image de celui qui fût leur président pendant de longues années. Une des choses les plus extraordinaires de la RDC est l'optimisme qui subsiste malgré le côté catastrophique de la situation. Les Congolais savent que personne ne les aidera, donc ils ne comptent que sur eux-mêmes et "se débrouillent". Guillaume Jan attire notre attention sur le sort des Pygmées qui sont victimisés par tout le monde. Eux qui dépendent entièrement de la forêt, voient leur environnement disparaitre et sont exploités par les "grands Noirs".

Le mélange du récit de Guillaume Jan, de son histoire d'amour et des pérégrinations de Livingstone est bien réussi, et le tout forme un livre très agréable à lire.
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