C’est le jeu. Si tu as peur de perdre, il ne faut pas t’y engager.
Il n’y a rien de pire, que la souffrance physique, rien de plus interminable, rien de plus humiliant. Lorsque chaque cellule de ton propre corps t’inflige les pires tortures, et tu sais qu’elles ne cesseront qu’avec ta vie.
Les plus belles ruses sont les plus inattendues.
C’est très compliqué, très fatigant de voler en se cachant. Le cœur s’emballe, l’adrénaline étouffe vos cellules et la trouille pue.
Il n’y a rien de plus vulgaire que des taches de nicotine sur les doigts d’une femme.
Il ne faut jamais lâcher le regard de l’autre. Le regard est un braille liquide. On apprend aisément à décrypter son relief, en l’effleurant du bout des yeux. La moindre émotion désorganise les lettres pour reformer d’autres mots, des mots de méfiance, de désir ou d’assassinat.
Je n’ai jamais eu de goût pour l’obéissance au chef, lorsque je ne suis pas le chef.
L’apprentissage de ces années s’est réparti entre les matières classiques – utiles pour approcher un décideur ou un politique –, les armes, le combat sous toutes ses formes, et la séduction. Les parades amoureuses, les techniques du sexe, ses artifices et faux-semblants. Lorsque le sexe s’apprend comme un livre de recettes, il devient presque impossible de se laisser surprendre par la faim.
Dans notre univers, les tueuses n’opèrent pas comme leurs congénères mâles. C’est pour cela qu’elles sont plus redoutables, donc très prisées. Elles sont des exécutrices, comme les hommes, et en plus mantes religieuses.
Les hommes ne sont plus que des rangées de dents, plus ou moins fausses, portées par des sourires, plus ou moins vrais. Sourire machinalement. C’est plutôt ça. Sourire à la façon d’une machine. On appuie sur un bouton de civilité et hop, les lèvres s’étirent comme si elles étaient montées sur ressort.