Norma est une fille qui a le goût du risque: figurez-vous qu'elle veut être... vraie. Elle fait suffisamment confiance aux êtres qu'elle aime pour clamer haut et fort les vérités de sa famille, même les plus dérangeantes. Elle désire se débarrasser de son personnage social et ôter tout filtre à ses conversations.
Le roman commence sur une île de Bretagne. Félicien Diskredapl est enterré et sa famille, toute à son chagrin, loue cet homme si bon et respectable. Si ce n'est que Félicien n'est pas mort. Il est allongé dans son cercueil et écoute.
Au cours de son éloge, sa petite fille, Norma, va alors prendre la parole: son grand-père idolâtrait Hitler et a même vendu des juifs pendant la guerre.
Après cette révélation (qui n'en est pas une, car au fond, chacun préférait ignorer ce qui était sous ses yeux), les proches de Félicien vont faire le pire des choix: faire comme si Norma n'avait rien dit. Félicien, qui attendait la fin de la cérémonie pour sortir de sa boîte et faire rire l'assemblée, va finalement se suicider dans sa tombe.
Un début de roman pour le moins surprenant mais vous ne serez pas en reste si vous poursuivez votre lecture tant cette famille est haute en couleur: fou, ivrogne, violeur, sado-masochiste, obsédé sexuel, dépressive suicidaire... Tous les vices semblent s'être emparés des membres de ce clan. de quoi faire froid dans le dos: que se passerait-il dans notre propre famille si nous organisions un "Je suis mon voisin" comme les Diskredapl? Un rituel du 25 décembre (ben oui, "
Joyeux Noël"!) au cours duquel il faut essayer de dire la vérité de son voisin de table (ambiance garantie!). J'espère pour ma part que ma famille est moins corrompue, violente et libertine (mais ça ne me semble pas difficile, les Diskredapl virant à la caricature).
Norma est inspirée d'un personnage réel, une femme libre, spontanée, joyeuse et authentique. C'est elle qui a confié son journal intime à l'auteur, lui expliquant qu'elle y notait les événements de la journée sur la page de droite et la vérité sur la page de gauche.
A la fin du roman, une vingtaine de pages en doublon, à l'image de celui de Norma. L'auteur y glisse des documents et des réflexions le concernant, afin d'apparaître sans fard et nous hurlant que "les pages de droite c'est fini!"
J'ai eu beaucoup de mal avec la lecture de ce roman. Il faut dire que la plume d'
Alexandre Jardin est très particulière et son sens du burlesque m'a souvent désarçonnée. Je n'ai pas cru à cette histoire qui pourtant est une ode à la vérité. Trop de métaphores et un propos qui se veut sérieux mais traité de manière absurde. Je n'ai pas accroché et ça c'est la vérité!