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3,09

sur 137 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Après ses aveux sur le passé collaborationniste de son grand-père dans Des gens très bien, Alexandre Jardin s'inspire ici du témoignage d'une jeune femme venue lui révéler l'histoire de sa famille, des Impensables qui n'ont connu aucune limite dans leur vie, et à laquelle elle a résisté il y a 7 ans, se faisant bannir … Elle invite Jardin à assister à l'enterrement de sa grand-mère, qui sera le point d'orgue à la folie de la famille. "Je sentis alors combien nous habitons nos secrets de famille avant de les voir avec un peu de netteté [...] Chaque lignage semble posséder sa part d'"angles morts". Sans doute sont-ils même le meilleur ciment de nos clans, tout en les détruisant."

Jardin commence d'abord à nous parler de lui-même, puis il présente chaque personnage de la famille : tous sont incestueux, sexuellement dérangés, battent leur femme, etc. Norma, la jeune fille qui se détache du reste, veut parvenir au déballage des secrets familiaux, pour aboutir à une vie "sans angle mort." Elle continue d'ailleurs la tradition de son grand-père en rédigeant un carnet où les pages de droite sont les mensonges de sa vie quotidienne, et sur la page de gauche, la vérité. Son objectif est d'arriver à ne plus avoir que des pages de gauche, à être totalement clean dans son comportement, et d'inciter sa famille à faire de même. A vivre vrai, enfin.

Le dernier Noël en famille va être l'occasion du grand déballage …

Il n'y a pas à dire : c'est original. J'ai gardé les yeux écarquillés tout le long du livre tant l'existence de cette famille, perdue sur son îlot breton, semble impensable … "Vivre, pour ces gens-là, c'était exagérer. Et vaincre la normalité, en concassant les habitudes."

Mais je n'ai pu m'empêcher d'être agacée par le comportement intrusif de l'auteur, qui nous raconte une partie de sa vie, qui déballe son propre carnet de vérités à la fin avec sa carte d'identité, sa feuille d'imposition, etc. C'est là que j'ai dit "Stop" ! C'est là que je me suis dit que décidément, l'autofiction ce n'est vraiment pas pour moi, n'y voyant qu'un narcissisme primaire exacerbé qui s'épanche sur des pages et des pages, tenant le lecteur en otage et donnant l'impression non pas de tenir un roman mais de lire Closer (parfois). Ici c'est un peu le cas même si cela reste raisonnable, mais c'est déjà trop pour moi. de la vérité au voyeurisme, il n'y a souvent qu'un pas …

De même, le récit de Jardin est toujours dans l'excès : il ne mâche pas ses mots, n'hésitant pas à tomber dans le vulgaire, le scabreux, finissant par m'écoeurer et échouant dans son but qui était que le lecteur sorte en voulant vivre également dans la vérité. Il aurait mieux fallu qu'il reste dans la fable. Mais le retour à sa feuille d'impôts est de trop …

J'ai donc certes été intéressée par ce processus qui incite à accepter toutes les vérités : la fin est bonne quand tous les habitants de l'île se mettent à tout dévoiler sans pudeur … Mais c'est de la fiction : personne n'accepterait de laver son linge sale face à tout le monde car cela détruirait simplement toute possibilité de vie en société. le déni rend fou, mais la vérité brute aussi … Certaines choses doivent rester cachées ou être dites d'une certaine manière … Ensuite, en ce qui concerne les secrets familiaux, c'est autre chose : le courage doit être énorme, mais si cela permet aux membres de la famille de se sentir mieux, pourquoi pas, après tout ? Mais ne les déballez pas devant tout le monde ! Je déteste les confessions, les récits de vie qui expliquent qu'une telle a été violée, qu'un autre a été battu. Des confessions qui n'apportent rien à personne – si ce n'est un soulagement sur le moment de la part de celui qui écrit, peut-être – et qui me font ressentir le même malaise que face à la rubrique ‘Faits divers' d'un journal gratuit : impuissance, mal être, qui n'avancent aucunement le schmilblick …

En bref, une lecture en demi-teinte, due à une provocation constante assumée, un excès de tout, de mots, de confessions, d'actes vulgaires, qui me conforte dans l'idée que la littérature contemporaine franco-française n'est pas pour moi …
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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Merci à EntréeLivre et aux éditions Grasset pour ce partenariat.

J'ai déjà beaucoup entendu parler d'Alexandre Jardin sur la toile.
Quand EntréeLivre a proposé les différents livres je n'ai pas hésité une seconde à choisir celui-ci. Déjà le titre est d'actualité, dans quelques jours nous serons déjà à Noël.
Alexandre Jardin nous emmène ici dans une famille très particulière qui vit sur une île au large de la Bretagne.
Une famille hors du commun, qui va se voir révéler ses secrets un jour de deuil.
Faut-il vraiment tout dire ? Cette famille va se rendre compte par la suite que toute vérité n'est pas bonne à dire ... ni à entendre.
Car ce jeu de la vérité ne s'arrêtera pas à la famille Dikredapl, non elle s'étendra sur tout les habitants de l'île.
Un roman bien écrit, avec un vocabulaire qui parfois est assez compliqué. Un livre avec de l'humour mais aussi des passages assez dur à lire.
A la fin du livre, nous aurons droit à certaines révélations d'Alexandre Jardin comme par exemple une copie de sa feuille d'impôts, ou encore une copie de sa carte d'identité.
Même si Alexandre Jardin a un style assez spécial, c'est un auteur qui je pense doit être lu une fois au moins.
Un livre qui mérite d'être lu.

Lien : http://nathlectures.blogspot..
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J'ai eu beaucoup de mal en commençant ce livre. Je pensais sincèrement que je ne le terminerai pas. Mais évidemment j'insiste en général toujours un bon moment avant de lâcher un livre. C'est donc ce que j'ai fait.. et à partir de la moitié du livre, la lecture est devenue plus facile pour moi. Clairement, je n'ai pas été transportée. Mais la fin du livre, avec des parties personnelles de l'auteur, ont rehaussé la valeur du livre à mes yeux. J'aime le fait qu'il souhaite la clarté, la vérité, que l'on apprenne à vivre vraiment, pour soi et pour nos enfants. Que l'on revienne à des relations plus vraies, afin que les générations qui nous suivent ne commencent pas dans les mensonges, familiaux et sociétaux.
Sinon, le livre raconte l'histoire d'une famille qui a fait du mensonge un art de vivre. Seuls Malo et Norma n'ont pas accepté cela. Malo s'est expatrié, et est considéré comme mort par sa famille. Quant à Norma, elle est exclue de la famille lors de l'enterrement de son grand-père après avoir révélé l'admiration de l'aïeul pour le führer, au point qu'il portait la même moustache. le clan préfère exclure celle qui énonce la vérité que d'accepter ces faits.
Cela rappelle l'histoire de l'auteur puisque dans un précédent livre, Des gens très bien, il racontait l'histoire de sa famille, notamment celle de son grand-père paternel, ayant activement collaboré lors de la seconde guerre mondiale.
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C'est une première lecture d'Alexandre Jardin pour moi. le style d'écriture est très particulier, l'auteur prenant une place à part entière dans son récit.
Moi qui aime les histoires de famille, j'ai été plutôt servie ici! Même un peu trop d'ailleurs. Pas un seul protagoniste de l'histoire n'est épargné par de sombres secrets. Les pages se suivent et les révélations se succèdent. C'est toute une île bretonne qui se prête au jeu.
A chaque nouveau secret odieux révélé, une mort s'ensuit. C'est glauque, sarcastique. Jamais l'on ne s'ennuie.
La vérité est elle toujours bonne à dire? L'auteur en fait sa toile de fond.
Le personnage principal, Norma, est touchante, attachante, on ne peut que la suivre dans ses bonnes résolutions.
Lequel d'entre nous peut il s'enorgueillir de ne dire que la vérité tout au long de sa vie? En toute circonstance? Je serais curieuse d'en connaître la réponse…
Et vous l'aurez compris, je pense, aucune magie de Noël dans cette histoire, seulement son titre. le rapport entre Noël et tous ses cachotiers me demanderez-vous? Et bien les langues se délient chaque année un 25 décembre…
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Mon premier Alexandre Jardin. Je l'ai extirpé de ma PAL en raison du titre car nous étions en pleine période de fêtes de fin d'année. J'imaginais une sorte de "conte de Noël"... ce n'est pas franchement le propos de ce livre.
Je suis perplexe... je n'arrive pas à déterminer si j'ai aimé ou pas. Je me dit que j'aurais dû commencer par un autre ouvrage de cet auteur pour un premier contact.
Si vous avez des suggestions, je suis preneuse.
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J'ai adoré cette page de droite faite de mensonges et de paraitre en opposition avec la vérité rien que la vérité.
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Alexandre Jardin rencontre Norma qui lui raconte l'histoire de sa famille bretonne, fantasque et qui vit dans le mensonge. Norma a décidé de prendre totalement le contrepied et de vivre dans la joie de la vérité, lorsqu'elle va révéler tous ces secrets, sa famille ne va pas l'accueillir avec une grande joie.

La première partie du roman raconte tous les travers, mensonges et secrets des membres de la famille de Norma, j'ai trouvé particulièrement long et lassant. Les personnages sont nombreux mais avec des secrets assez similaires ce qui fait que l'on s'y perd un peu malgré l'arbre généalogique proposé au tout début.

La seconde partie est plus légère et plus dynamique qui fait que j'ai réussi à terminer ce roman le sourire aux lèvres.

Une lecture en demi teinte malgré car j'ai quand même failli abandonner.
Lien : http://keskonfe.eklablog.com..
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Suite de "Des gend tres bien"
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Né à Neuilly-sur-Seine en ...

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