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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un belle écriture, poétique avec une alternance descriptions/actions que j'apprécie (un phase descriptive tout de même légèrement longuettes lors du voyage de Blancandin jusqu'à chez son frère).

Des personnages tous riches et bien ciselés :
- le chat…un peu étrange, mais outil indispensable d'information, de transition ou de manigance
- le narrateur, qui se découvre petit à petit comme un personnage à part entière
- Des chevaliers de tout poil
- Des dames, non pas là pour faire pots de fleurs, mais qui organisent, manipulent et qui semblent diriger réellement le pays et ses jeux de pouvoir
- Un chevalier aux épines, étrange, secret, avec une histoire mystérieuse, des quêtes à peine dévoilées et des obédiences encore à correctement appréhender
- Une ribambelle de personnages mystérieux qui tissent une histoire plus vaste, plus complexe, plus étrange :
- Les Ouromands des deux bords
- Les Elfes guerriers et ceux baladins
- La Lissandière
- Les acolytes des épines (l'écuyer et le page)
- Les prêtres du Desséché et leurs meneurs nécromants
Tout ce beau monde étant accompagné d'un fourmillement de petites choses bien surprenantes, certainement de la magie…mais après tout, nous sommes dans de la Fantasy !

Ensuite, le tournoi :
- Riche en actions, bien décrites (de la dentelle !) , qui complètent l'histoire et le caractère des personnages
- Avec sa première journée sanctionnée par le coup de théâtre, tant attendu que nous avions presque oublié qu'il devait arriver
- Et avec, pour finir, un second coup de théâtre,
- Qui ne clôture pas la seconde journée, mais le tome en lui-même
- Qui nous prend par surprise, nous amène stress et surtout impatience de lire la suite
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« Gagner la guerre » avait été pour moi une sacrée (bonne) surprise et avait fait tomber mon préjugé contre la fantasy « qualité française ».Du coup, j'ai lu tous les autres écrits de Jaworski . Aussi c'est avec gourmandise que j'ai attaqué « le chevalier aux épines » premier volume bien dodu d'une trilogie. Et j'ai retrouvé dans « le tournoi des preux » ce qui m'avait charmé autrefois: la qualité du style d'abord , j'y suis très sensible , du beau français ,épicé juste ce qu'il faut par des médiévismes de bon aloi .Des descriptions qui donnent à voir le pays , les costumes et les personnages, des bonheurs d'écriture (« l'émeraude violente de ses prunelles » j'aime ça ) . Un scénario costaud appuyé sur une documentation historique sérieuse, pas de Moyen-âge à la Disney mais pas non plus un traité didactique . L'époque est évoquée dans sa complexité , chevalerie courtoise , galanterie alambiquée , querelles byzantines sur l'honneur mais aussi brutalité , mépris de classe , coups tordus ,fanatisme. Equilibre entre les affrontements psychologiques , verbaux et guerriers . La part du rêve avec magie , elfes ,enchanteresse, chat chronovague (j'adore..) ,nécromanciens.. Les lecteurs des autres récits du « Vieux royaume » , s'y retrouveront en terrain connu , et le roman s'articule en partie autour d'Aedan de Vaumacel ,le chevalier aux épines, déjà rencontré . En résumé , une réussite que j'ai lue avec délectation.
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Gagner la guerre fait partie des incontournables de la littérature de l'Imaginaire française, et son auteur Jean-Philippe Jaworski revient enfin dans son univers du Vieux royaume en nous proposant une trilogie originale, le Chevalier aux épines, dont les deux premiers tomes sont sortis en 2023 aux moutons électriques, et le troisième tome vient de sortir. L'auteur aime son univers, il l'a propulsé sur le devant de la scène avec son premier recueil de nouvelles Janua Vera, puis avec le sentiment du fer.

Ce premier tome démarre dans un territoire un peu éloigné de Ciudala, le duché de Bromaël, de l'ancien royaume de Léomance. le chevalier Aedan de Vaumacel règle un duel judiciaire avec le chevalier de Quéant, et se retrouve à enquêter sur la disparition mystérieuse de jeunes enfants de paysans, littéralement envolé dans la nature sans trace de violence. Durant son enquête il est présenté au seigneur du Treff et confronté à plusieurs chevalier fidèles à l'ex-duchesse Audéarde de Bromaël, et un chevalier qui n'est autre que le fils de cette noble répudiée, laquelle a été accusé d'adultère avec Vaumacel, et pour laquelle il n'a pas voulu la défendre… Les chevaliers présents, lui proposent pour se racheter de se joindre à leur groupe lors d'un tournoi visant à montrer leur attachement à la duchesse répudiée et leur hostilité à la nouvelle femme du duc, qui se trouve être Clarissima Ducatore, fille du personnage le plus puissant de Ciudala.

Alors que le roman débute dans une ambiance apaisée, une certaine langueur associée à la campagne en fin d'hiver, on se retrouve projeté dans une lutte pour la succession et l'honneur assez rapidement. le récit de l'enquête laisse ainsi sa place à une lutte politique dont Jean-Philippe Jaworski arrive à tisser une grande quantité de ressorts : la politique dans ce semblant de moyen-age féodal est complexe, avec un poids très important de l'histoire, des actes, et de la parole donnée. La félonie semble absente du livre, on est plus dans du chevaleresque ultra-classique, parfois presque policé… jusqu'à ce que commence le tournoi.

Autant le dire de suite, j'ai beaucoup aimé ce livre qui reprend tout ce que j'apprécie chez l'auteur : une intrigue bien ficelée, une multitude de protagonistes crédibles, des scènes ultra réalistes et des descriptions détaillées. Certaines scènes dans la nature dans la première partie du roman sont un peu lentes, géographiquement très détaillées, mais c'est pour mieux accélérer quand le drame se joue. L'écriture de Jean-Philippe Jaworski est toujours aussi agréable, dans une langue travaillée, avec un vocabulaire d'une grande richesse : je vous conseille de réviser vos termes sur les armures, armes, et châteaux pour ne pas trop perdre le fil dans les scènes de combat.

L'imaginaire du livre se situe avant tout dans le ressenti, dans les choses qui se tapissent dans l'ombre de ces paysages montagneux, dans les ruines lugubres, dans les anciens temples. Quelques éléments de magie claire interviennent aussi à la fin du livre. le mystère plane aussi sur le narrateur, personnage dont on sent qu'il a baigné dans l'intrigue, mais que l'on ne situe pas encore bien à la fin du livre. Ce narrateur semble vivre dans un lieu singulier, étrange, et semble avoir des sens ou alliés surnaturels.

Les personnages sont nombreux, de même que les notions de géographie des lieux. Il vaut mieux avoir déjà lu Janua Vera ou le sentiment du fer pour profiter pleinement de ce tome (attention pour le deuxième tome que je suis en train de lire, il me semble indispensable d'avoir lu Gagner la guerre…), et resituer quelques protagonistes. On croit reconnaître au détour d'une description le personnage central de Gagner la guerre… mais j'en dit trop ! Les chevaliers sont très … chevaleresques : il parlent posément et de façon argumentée, ils défendent la dame et l'opprimé, et ne tirent pas l'épée à n'importe quelle occasion. Ce sont des chevaliers « opposite game of throne », soit une version idéalisée, une version histoire de France courtoise du chevalier. Les femmes ont une place centrale, pas seulement dans celui de la princesse docile, ce sont même plutôt elles qui semblent tisser les intrigues, laissant les basses besognes aux hommes.

En conclusion, le chevalier aux épines est à nouveau une franche réussite de Jean-Philippe Jaworski. L'auteur nous replonge dans son univers du vieux royaume, dans une ambiance de chevalerie au sens noble du terme. Il immerge le lecteur dans un système médiéval classique, mais où petit à petit les germes d'intrigues alambiquées se développent. A suivre dans le second tome, qui décrit le même fait marquant, mais sous un autre angle… Miam !
Lien : http://aupaysdescavetrolls.f..
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Le Chevalier aux épines, tome 1 : le Tournoi des preux, de Jean-Philippe Jaworski est le premier tome d'une trilogie nous replongeant dans l'univers du Vieux Royaume, bien que nous quittions la fière République de Ciudalia pour voyager à travers les fiefs et provinces du duché de Bromael.

Ce dernier n'avait été que peu souvent le théâtre des nombreuses nouvelles déjà écrites par l'auteur, mis à part “Le service des dames” présente dans le recueil Janua Vera et dont on retrouve avec plaisir les principaux protagonistes.

Autant le dire tout de suite les lecteurs de “Gagner la guerre” et autre ne seront pas perdus. Jean-Philippe Jaworski cultive toujours cet amour d'un vocabulaire riche et diversifié qui nous obligera à garder un dictionnaire sous la main (c'est mon cas en tout cas) ; mais sa maitrise lui évite de rentrer dans la surenchère et c'est tant mieux.

Pour les autres il sera sans doute plus agréable de commencer par « Gagner la Guerre » (qui se déroule deux ans auparavant) et autres nouvelles afin de ne pas rater nombre de références présentes dans le Tournoi des preux

On retrouve également toujours ces descriptions pointues des lieux traversés par les héros, qu'il s'agisse d'une petite bourgade ou d'un chemin à moitié abandonné dans les futaies, ce qui fait évidemment penser à Tolkien.
Il s'en sert également habilement à plusieurs reprises comme d'une passerelle pour passer d'un personnage à un autre.

Et il y a bien entendu toujours ce plaisir de surprendre son lecteur, que celui-ci ne puisse anticiper l'action et les renversements de situation. Et il faut avouer qu'il s'en sort honorablement.

Ce livre doit vraiment être considéré comme une rampe de lancement pour les deux tomes suivants ; les choses sont relativement lentes à se mettre en place, et certains passages se lisent plus lentement que d'autres.
Les évènements se déroulent ainsi entre le lancement et le déroulement du tournoi des preux au château de Lyndinas ; ce qui ne représente que quelques mois tout au plus. Mais le nombre de protagonistes suivis est assez important pour que cela nécessite plus de 500 pages.

Comme dans un jeu de rôle chaque personnage suit sa propre quête, que cela aille d'agrandir les frontières de son duché pour Ganelon à simplement se faire un nom devant la cour et la magnifique Héluise pour ce si preux Yvorin de Quéant ; mais généralement Jaworski aime à les faire se croiser à des moments inattendus,
On a ainsi le temps de découvrir les différents (voire plus si affinité) entre seigneur et vassal, père et fils, frères, ou encore entre dame et chevalier servant ; ainsi que les magouilles concoctées de chaque côté avec le sentiment que le monde chevaleresque et courtois n'est plus vraiment ce qu'il était.

On arrive ainsi à Lyndinas en même temps que la cour ducale avec le sentiment contradictoire d'en savoir déjà beaucoup mais d'en ignorer encore plus ; et les évènements qui suivront permettront véritablement de lancer l'histoire sur des bases assez explosives.
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Nous n'avions pas encore eu l'occasion de lire Jean-Phillipe Jaworski mais sa renommée n'est pas usurpée, son oeuvre est magistrale.

Son agrégation de Lettres Classiques n'est elle aussi pas à remettre en cause ; le travail sur la langue est extraordinaire : que ce soit par l'étendue du vocabulaire utilisé (les non-initiés au médiévisme devront parfois sortir le dictionnaire) ou par les différents registres employés - celui de la noblesse, du clergé, des manants, etc - dont la fidélité ne peut être contestée tant ils sont retranscrits avec brio, le lecteur est, grâce au langage, immédiatement plongé à l'époque du Moyen-Age.

Ses talents de scénariste et de dialoguiste ne sont pas en reste. L'intrigue est savamment ficelée : partant de la quête d'un des protagonistes, il la déploie en étendant de plus en plus ses ramifications et ses proportions jusqu'à ce que celle-ci concerne tout le duché, et certainement tout le monde connu dans la suite de l'histoire. Elle est de plus portée par des dialogues très fins et subtils ; on adore autant voir les chevaliers jouter verbalement que jouter dans le pré. A lui seul, l'esprit dont font preuve ses personnages montre l'intelligence de l'auteur.

La fantasy - si ce n'est le fait que cet univers soit inventé - n'apparait que par petite touche et semble préparer le déploiement futur de l'intrigue. Il aurait presque pu s'agir d'un simple roman historique.

L'expertise et la passion certaines de J-P. Jaworski pour cette époque lui permettent de nous offrir un chef-d'oeuvre qui élève le médiéval-fantastique à un nouveau niveau.

A noter : Bien que faisant partie des Récits du Vieux Royaume l'histoire est parfaitement compréhensible sans avoir lu les précédents ouvrages.
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Dans le Vieux Royaume, un monde qui ressemble à notre Europe moyenageuse, un brin de magie et de fantasy en plus, un chevalier enquête sur la disparition de jeunes enfants de paysans tandis que les grands de ce monde, ducs et comtes en tête, règlent leurs différends au travers de joutes et défis quasiment aussi dévastateurs qu'une bonne guerre.

Manigances et trahisons font le sel de ce pavé, premier tome d'une trilogie se déroulanbt au sein d'un univers que Jaworski, l'un de fers de lance de la fantasy française, a développé au fil des écrits précédents.

On pensera évidemment à la saga de G.R.R Martin à la lecture de ce Chevalier aux épines, et la fresque du français n'a pas à pâlir en face de celle de son homologue américain tant elle est bien écrite (voire mieux? Gardons cependant à l'esprit que la traduction des premiers tomes du Trône de Fer dessert clairement l'oeuvre de Martin à mon sens) et multiplie elle aussi les protagonistes et les arcs narratifs, alterne scènes de dialogues à rallonge, combats épiques et détaillés et éléments fantastiques bien dosés, le tout avec un rare sens de la cohésion et documentation..

Alors certes les termes moyenâgeux à foison, les pages parfois interminables de descriptions de paysages, les digressions poétiques ou décalées, pourront gêner les lecteurs qui ne sont pas familiers du style Jaworski, mais force est de reconnaître que cette nouvelle série est de haute volée et lui confirme le statut d'auteur majeur sur son créneau.
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Après le renversant "Gagner la guerre", succès public et critique qu'on ne presente plus, Philippe Jaworski frappe encore avec son nouveau cycle "Le chevalier aux épines", dont le premier tome ("Le tournoi des preux") se déroule dans la continuité des récits du Vieux Royaume.

Si la maîtrise narrative de Jaworski reste aussi époustouflante que sa capacité à créer un univers incroyablement complexe et subtil, fourmillant de références et de trouvailles, et écrit avec un plaisir manifeste (le vocabulaire est un bijou), j'avoue piteusement avoir eu plus de mal à entrer dans ce (gros) pavé.

Beaucoup de capes et d'épées, un monde moins brillant (et moins urbain) que dans Gagner la guerre, un excès de tournois ... même si j'ai fini par accrocher, j'ai été moins subjuguée. D'autant que le lecteur avide reste un peu sur sa faim quant au retour annoncé - mais jusqu'à ce terme à peine esquissé - de l'inénarrable maître-espion Benvenuto Gesufal, dont la faconde fait ici un peu défaut.
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C'est du Jaworski. On le présente comme l'un des maitres de la fantasy française mais c'est le ranger dans un espace bien trop étriqué par rapport à ce qu'il fait. Tout y est dans ses romans: le style, le fond, le divertissant comme le profond. Qui d'autre est capable de nous emmener aussi loin dans son monde? Qui d'autre peut nous servir un plat aussi copieux et exigeant tout en développant un récit véritablement passionnant? En vrai, Tolkien, Jaworski, même combat: au-delà de la fantasy, ce sont des auteurs majeurs de la littérature, point barre. Dans le chevalier aux épines, le maitre remet le couvert: comme dans gagner la guerre, comme dans le cycle des rois du monde, et comme toujours, en renouvelant le style. Cette fois, Maitre Jaworski s'amuse avec les codes des romans de chevalerie. de toute façon, il nous emmène où il veut. On suit. Avec lui, on est prêt à apprendre les termes compliqués du harnachement des chevaliers, à suivre les déambulations lentes d'une équipée dans des bois obscurs. On se bidonne devant des scénettes grand-guignolesque jouées par des elfes et un nain ; on suit, médusé, la violence des combats dont les impacts résonnent jusque dans nos mâchoires. Et on comprend, sans comprendre, qu'entre les lignes, tout cela fait écho en nous, que tout cela touche au profond de la condition humaine. Bref, on comprend qu'on vient de côtoyer le monde intérieur d'un grand maitre.
Lien : http://colevert.over-blog.com/
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